Il n’y a pas trois arcs-en-ciel, et encore moins davantage, parce que déjà le second est très pâle ; de telle sorte que la troisième réfraction serait excessivement faible [...].
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
Quand vous en avez marre de lire des idiots vivants.
Aristote (384–322 av. J.-C.) était un philosophe et polymathe grec de la période classique de la Grèce antique. Formé par Platon, il fut le fondateur du Lycée, de l'école péripatéticienne de philosophie et de la tradition aristotélicienne.
Il n’y a pas trois arcs-en-ciel, et encore moins davantage, parce que déjà le second est très pâle ; de telle sorte que la troisième réfraction serait excessivement faible [...].
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
[...] l’arc-en-ciel n’est jamais un cercle complet.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
[L'arc-en-ciel] arrive aussi, mais rarement, qu’il se produit dans la nuit par l’effet de la lune. C’est qu’elle [...] est trop faible pour dominer l’air.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
L’exhalaison sèche, en brûlant les matières, produit tous les minéraux [...]. L’exhalaison vaporeuse produit les métaux, qui sont ou fusibles ou ductiles, comme le fer, l’or, l’airain.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
C’est là ce qui fait que tous ces corps sont combustibles et que tous ont de la terre [...]; l’or seul est incombustible au feu.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
Comme on a établi qu’il y a quatre causes des éléments, [...] deux sont actifs, le chaud et le froid, et [...] deux sont passifs, le sec et l’humide.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
La génération absolue a pour son contraire le plus ordinaire la putréfaction. En effet toute destruction naturelle est un acheminement vers cet état [...].
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
Aussi toutes choses se putréfient, le feu excepté ; la terre, l’eau, l’air se putréfient ; car toutes ces choses sont matière et aliment pour le feu.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
Durant les froids, il y a moins de putréfaction que durant les chaleurs.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
l’eau de la mer, si on la divise par portions, se putréfie très vite, tandis que dans sa masse totale elle ne se putréfie pas.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
Et les animaux naissent dans les choses putréfiées, parce que la chaleur naturelle qui s’en dégage recompose et rassemble les parties sécrétées et divisées.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
L’art ne fait qu’imiter la nature en ceci ; car la digestion des aliments dans le corps des animaux est tout à fait analogue à la cuisson bouillie [...].
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
On appelle dur ce qui ne cède pas en rentrant en soi à sa surface, et mou ce qui cède sans se disperser tout à l’entour.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
[...] nous déterminons d’une manière absolue la dureté et la mollesse par rapport au toucher ; le toucher devient pour nous une sorte de mesure moyenne [...].
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
La flamme est [...] de l’air, ou de la fumée qui brûle.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
Ce sont les changements du tout au tout qui éveillent l’intelligence humaine et l’empêchent de s’endormir dans l’immobilité.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Là où les hommes ne sont pas maîtres de leurs personnes, ils s’inquiètent peu de s’exercer aux armes, mais uniquement de se faire paraître impropres au service militaire.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Tout ce qu’ils déploient d’activité et de courage tourne au profit de leurs maîtres [...] eux, n’en recueillent d’autre fruit que les périls et la mort.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Chez les hommes qui sont soumis à la royauté, le courage manque forcément. Leur âme est asservie [...].
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Quand on n’obéit qu’à ses propres lois [...] on se jette de tout cœur dans tous les hasards, parce qu’on recueille pour soi-même le fruit de la victoire.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
[...] il n’y a ni multitude ni richesse qui ne cèdent au courage…
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
[La race grecque] possède à la fois l’intelligence et le courage. Elle sait en même temps garder son indépendance et former de très bons gouvernements, capable, si elle était réunie en un seul état, de conquérir l’univers.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Le premier coup-d’œil jeté sur la nature [...] nous en montre tout d’abord l’unité ; ce n’est que plus tard [...] que nous distinguons des parties diverses dans cet ensemble.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Dieu n’a ni les vices, ni la figure des mortels et des misérables humains qui le font à leur image.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Le propre de Dieu, c’est de dominer tout et de n’être dominé par qui que ce soit.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Il n’est pas de mortel qui ait pu voir clair dans ces profondeurs ; il n’y en aura pas qui puisse jamais savoir à fond ce que sont les Dieux et l’univers [...].
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
L’être ne peut venir de l’être ; car alors, il se précéderait lui-même, ce qui est contradictoire. [...] c’est qu’il pût venir du néant.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Il n’y a que l’être qui existe et soit réellement ; toutes les choses, dont nos sens nous affirment l’existence, ne sont que des apparences plus ou moins trompeuses et fugitives.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Nous descendons de la Grèce, et sans elle nous ne serions pas ce que nous sommes.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
L’intelligence humaine marche bien lentement [...] et il est bon qu’elle porte quelquefois ses regards en arrière, pour voir d’où elle est partie, et mieux conduire ses pas dans l’avenir.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
L’âme n’existe point sans le corps, et [...] n’est pas un corps. Non, elle n’est pas un corps, elle est quelque chose du corps ; et voilà pourquoi elle est dans le corps [...].
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
La réalité parfaite, l’entéléchie de chaque chose ne se produit naturellement que dans ce qui est en puissance, et dans la matière qui est propre à la recevoir.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Les facultés de l’âme [...] sont : la nutrition, les appétits, la sensibilité, la locomotion, la pensée.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Le désir est l’appétit de ce qui fait plaisir.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
[Pour les êtres animés], le terme qui suit contient [...] en puissance, le terme qui le précède ; [...] la nutrition dans la sensibilité.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Sans le toucher, aucun des autres sens n’existe. Mais le toucher peut exister sans les autres.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
L’acte le plus naturel aux êtres vivants [...] c’est de produire un autre être pareil à eux [...] afin de participer de l’éternel et du divin autant qu’ils le peuvent.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
L’âme est la cause et le principe du corps vivant [...] elle est le principe même d’où vient le mouvement, ce en vue de quoi il a lieu, et [...] l’essence des corps animés.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Vivre pour les êtres qui vivent, c’est être ; et la cause et le principe de tout cela, c’est l’âme.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Tous les corps formés par la nature sont les instruments de l’âme.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
On peut penser spontanément, quand on le veut ; mais on ne peut pas sentir spontanément, car il faut de toute nécessité qu’il y ait une chose à sentir.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
[L'homme], pour le toucher, il est fort au-dessus de [tous les animaux], ce qui fait aussi qu’il est le plus intelligent des animaux.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Le sens est ce qui reçoit les formes sensibles sans la matière, comme la cire reçoit l’empreinte de l’anneau sans le fer ou l’or.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Les qualités excessives dans les choses sensibles détruisent les organes de la sensation. Si le mouvement est plus fort que l’organe, le rapport est détruit.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Pourquoi les plantes ne sentent-elles pas [...] ? La cause en est qu’elles n’ont ni [...] un principe capable de recevoir les formes des choses sensibles, mais qu’elles sont affectées avec la matière.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Un énoncé fait en termes contournés et contradictoires prend l’apparence d’un enthymème [...] et cette apparence tient à la forme de l’expression.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Comme il y a souvent une apparence d’identité dans ce qui n’est pas identique, il faut employer le sens dont on peut tirer le meilleur parti.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il serait étrange que deux choses bonnes devinssent une chose mauvaise.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Un [...] lieu, c’est d’établir ou de renverser un argument par l’exagération.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
L’auditeur raisonne à faux sur l’existence ou la non-existence du fait en question, qui ne lui est pas démontré.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Tout homme vicieux n’est pas un voleur.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Un individu aura une mise élégante et fera des promenades nocturnes, on pourrait croire que c’est un libertin, parce que tout cela est le fait des libertins.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Certaines conditions sont inhérentes à ceux qui paraissent heureux [...], mais ce qui fait la différence, c’est le comment.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Un [lieu] consiste à présenter comme cause ce qui n’est pas cause. Tel, par exemple, un fait qui s’est produit en même temps ou immédiatement après.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[On] voyait dans la politique de [quelqu'un] la cause de tous les maux, car c’est aussitôt après le triomphe de cette politique que survint la guerre.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Si l’on prétendait que de frapper les hommes libres est un outrage. Ce n’est pas toujours vrai, mais seulement lorsque l’on commence par des voies de fait injustes.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
On dirait volontiers peut-être que ceci est vraisemblable, qu’il arrive bien des choses aux mortels qui sont invraisemblables.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Tel fait se produit contre la vraisemblance, si bien que, même ce qui est contre la vraisemblance est vraisemblable.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
C’est là le moyen d’assurer la supériorité à la cause la plus faible.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
C’était un mensonge et non une vérité, mais une apparente vraisemblance qui ne se rencontre dans aucun art, excepte l’art oratoire et celui de la controverse.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il ne faut pas ignorer que chaque genre s’accommode d’un genre différent d’élocution.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
On n’emploie pas la même [élocution] dans le discours écrit et dans le discours débité en public.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il faut posséder ce double talent : [...] de ne pas être réduit à se taire lorsqu’on veut se mettre en communication avec les autres.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
L’élocution écrite est celle qui a le plus de précision ; celle des débats se prête le mieux à l’action.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Les discours écrits paraissent maigres dans les débats, et ceux des orateurs [...] semblent être des œuvres d’apprentis dans les mains des lecteurs.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Les productions destinées à l’action, abstraction faite de la mise en scène, ne remplissant plus leur fonction, ont une apparence médiocre.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il faut varier les expressions pour dire la même chose, ce qui sert à amener les effets dramatiques.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Les phrases dépourvues de conjonction [...] il semble que l’on dise plusieurs choses dans le même moment.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
L’élocution propre aux harangues, elle ressemble tout à fait à un tableau ; [...] plus il faut se mettre loin pour le contempler.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[Dans un discours comme dans un tableau], les détails négligés et imparfaits ont l’apparence de la précision.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Où l’on met le plus d’action, c’est là qu’il y aura le moins de précision.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
L’élocution démonstrative est, plus que toute autre, propre au discours écrit ; car elle est faite pour la lecture.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Pourquoi exiger que l’élocution soit agréable [...] plutôt que la tempérance ou la générosité et quelque autre mérite moral ?
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Si [l'élocution] est diffuse, elle manquera de clarté ; et pareillement, si elle est trop concise.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[Une bonne élocution devient] agréable, si l’on fait un heureux mélange de langage [...] de rythme et d’arguments persuasifs bien amenés.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Si le passé ne possède pas toute la vérité, il a des portions de vérité que nous devons prendre toutes faites de lui. C’est la condition même de nos progrès [...].
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Il faut connaître le passé sous peine de ne point se connaître soi-même.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Pour accroître plus sûrement ce trésor commun de l’humanité, il est bon de savoir ce qu’il contient.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
La philosophie [...] n’est pas une science faite, elle est une science à faire ; elle n’est point organisée.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Sentir n’est pas un acte analogue à celui par lequel on apprend ce qu’on ne sait point ; c’est bien plutôt un acte analogue à celui par lequel on contemple ce qu’on sait.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Un plus fort mouvement en absorbe un plus faible ; [...] on a beau avoir les choses sous les yeux, on ne les voit point quand la pensée est fortement occupée de quelque autre objet.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
On ne peut pas sentir à la fois deux choses [...] s’ils sont inégaux, c’est le plus fort tout seul qu’on sent, et alors on ne sent plus les deux choses.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
La nature des saveurs nous est mieux connue que celle des odeurs ; cela tient à ce que l’odorat chez l’homme n’est pas très-délicat.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Les couleurs qui pourront être exprimées par des nombres proportionnels [...] paraissent être les couleurs les plus agréables, telles que le pourpre, l’écarlate [...].
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Indirectement, c’est l’ouïe qui rend les plus grands services à la pensée, puisque c’est le langage qui est cause que l’homme s’instruit [...].
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
La perception de [...] odeurs qui sont agréables par elles-mêmes, celles des fleurs, par exemple [...] est un privilège exclusif de l’homme.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
On peut se demander si tout corps étant divisible à l’infini, les impressions sensibles que les corps nous causent se divisent aussi de cette façon.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Quelle unité pourraient former une couleur blanche et un son aigu ? On ne peut pas sentir à la fois deux choses de ce genre.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
En sera-t-elle [la philosophie] moins riche pour savoir ce qui constitue précisément son assuré patrimoine ? En sera-t-elle moins forte pour hériter de la force de ses ancêtres ?
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Il n’y a pas plus de sec sans humidité qu’il n’y a d’humidité sans sec ; car aucun de ces éléments ne peut isolément nourrir les animaux : il n’y a que leur mélange qui soit nutritif.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Travailler vaut mieux encore que gouverner et commander, là où l’exercice du pouvoir ne procure pas de grands profits ; car les hommes en général préfèrent l’argent aux honneurs.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Il est toujours bon pour l’homme d’être tenu en bride [...], car l’indépendance illimitée de la volonté individuelle ne saurait être une barrière contre les vices que chacun de nous porte dans son sein.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Les hommes en général préfèrent une vie sans discipline à une vie sage et régulière.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Pour le législateur [...], instituer un gouvernement n’est ni la seule ni la plus grande difficulté ; c’est bien plutôt de savoir le faire vivre.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Donner [...] secours à la pauvreté, c’est vouloir emplir un tonneau sans fond.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Plus les constitutions politiques sont mauvaises, plus elles exigent de précautions.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Il serait bien inutile de rendre la justice, si les arrêts ne devaient pas recevoir de suite ; et la société civile n’est pas plus possible sans l’exécution des jugements que sans la justice même qui les rend.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Dès que l’on n’obtient pas en pouvoir politique tout ce que l’on croit [...] mériter, on a recours à une révolution.
c. 350 AEC
Source: La Politique
L’inégalité est toujours [...] la cause des révolutions, quand rien ne la compense pour ceux qu’elle atteint.
c. 350 AEC
Source: La Politique
La démocratie est plus stable et moins sujette aux bouleversements que l’oligarchie.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Les citoyens se soulèvent, tantôt par le désir de l’égalité [...], tantôt par le désir de l’inégalité et de la prédominance politiques.
c. 350 AEC
Source: La Politique
En général, les divisions qui éclatent entre les principaux citoyens s’étendent à l’État entier, qui finit bientôt par y prendre part.
c. 350 AEC
Source: La Politique
La seule constitution stable est celle qui accorde l’égalité en proportion du mérite, et qui sait garantir les droits de tous les citoyens.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Les révolutions procèdent tantôt par la violence, tantôt par la ruse.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Dans la démocratie, les révolutions naissent avant tout de la turbulence des démagogues.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Comme ils ont vécu de longues années, [...] ils n’affirment rien et, en toute chose, ils agissent moins qu’il ne faut.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Ils croient, ils ne savent pas ; [...] ils s’expriment sur toute chose de cette façon, et sur rien avec assurance.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Ils sont enclins aux soupçons à cause de leur manque de confiance, et ils manquent de confiance, parce qu’ils ont de l’expérience.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Ils aiment comme s’ils devaient haïr un jour et haïssent comme si, plus tard, ils devaient aimer.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Rien de grand, rien de supérieur n’excite leurs désirs, tout entiers aux besoins de la vie.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[Ils] savent par expérience qu’il est difficile d’acquérir et facile de perdre.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
La peur est une sorte de refroidissement.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
On désire surtout ce qui fait défaut.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
L’utile est un bien pour tel ou tel, tandis que le beau (moral) est un bien absolu.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
N’ayant pas autant de souci du beau que de l’utile, ils tiennent peu de compte de l’opinion.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
L’espérance a trait à l’avenir, et le souvenir au passé.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Ils vivent plutôt par le souvenir que par l’espoir ; [...] De là vient leur loquacité.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Leurs colères sont vives, mais peu fortes.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Le calcul dépend de l’intérêt, et le caractère moral dépend de la vertu.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Le penchant aux lamentations est le contraire du caractère qui aime à rire.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
On peut réfuter [un argument] soit en faisant un contre-syllogisme, soit en apportant une objection.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Les syllogismes se tirent des choses probables ; or, beaucoup de ces choses peuvent sembler contraires entre elles.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
En parlant en général, on dira que tout besoin est une mauvaise chose.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Si l'homme de bien rend service à tous ses amis, il ne s'ensuit pas que le méchant fait du mal aux siens.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Même si ceux à qui l’on fait du mal ont toujours du ressentiment, ce n'est pas à dire que ceux à qui l’on fait du bien ont toujours de l'amitié.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
La réfutation peut n’être qu’apparente [...]. On ne résout pas un argument en objectant qu'il n'y a pas vraisemblance, mais en objectant qu'il n'y a pas conséquence nécessaire.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Ce n’est pas seulement d’après les conséquences nécessaires qu’il faut juger, mais encore d’après la vraisemblance ; et c’est là ce qu’on appelle juger selon sa conscience.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il ne suffit pas de présenter une réfutation fondée sur ce qu'il n'y a pas de conséquence nécessaire, mais il faut résoudre en alléguant qu'il n'y a pas de vraisemblance.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
L’objection peut se produire de deux manières : ou bien par la considération du temps, ou par celle des faits.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Si un fait a lieu plusieurs fois, il n’en sera que plus vraisemblable.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Si l'on a un seul fait contraire, la réfutation se fonde sur ce que le fait n'est pas nécessaire, ou qu'il s'en est produit plusieurs fois d'une autre façon.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
S'il s'en est produit plusieurs fois dans les mêmes conditions, il faut contredire en alléguant que le fait actuel n'est pas semblable, ou que les conditions diffèrent.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
S’il est manifeste qu’un fait existe et qu’il y a une preuve matérielle, il devient impossible de le réfuter, car tout devient évident par la démonstration.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
L’imitation épique est-elle supérieure à l’imitation tragique ? On peut se le demander.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Si c’est la moins vulgaire qui a l’avantage, [...] il est bien évident que celle qui s’exerce sur toutes choses indifféremment est une imitation vulgaire.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
L’acteur, voyant que les spectateurs restent insensibles si lui-même ne renchérit pas, se donne beaucoup de mouvement.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
On prétend que [l'épopée] s’adresse à des gens de sens rassis, [...] tandis que la tragédie s’adresse à des spectateurs d’un goût inférieur.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
L'accusation [de vulgarité] n'atteint pas l'art poétique, mais plutôt l'art de l'acteur.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Il ne faut pas désapprouver toute sorte de mouvement, [...] ce n’est pas la danse, mais la danse mal exécutée qui prête à la critique.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
La tragédie, même sans mouvement, remplit sa fonction propre [...] car, rien qu’à la lecture, on peut bien voir quelle en est la qualité.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[La tragédie] dispose [...] de la musique et du spectacle, au moyen duquel les jouissances sont aussi vives que possible.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Ce qui est plus resserré donne plus de plaisir que ce que l’on répand sur une longue période de temps.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
De n’importe quelle imitation épique on tire plusieurs tragédies.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Si l’on ne traite qu’une seule fable dans l'épopée, [...] l’œuvre parait écourtée, ou bien [...] elle paraît délayée.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
La constitution de ces poèmes est aussi parfaite que possible, et ils sont l’imitation d’une action unique.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Les tragédies ne procurent pas un plaisir quelconque, mais bien celui que nous avons dit [le plaisir propre à la tragédie].
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[La tragédie], atteignant mieux son but, [pourrait] être meilleure que l’épopée.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Pour nous rendre compte de la production et de la destruction des choses qui naissent et qui meurent naturellement, il nous faut [...] considérer à part leurs causes et leurs rapports.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Nous devons examiner si la nature de la production et celle de l’altération sont les mêmes, ou si elles sont distinctes en réalité, comme elles le sont par les noms qui les désignent.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Ceux qui prétendent que l’univers est un tout uniforme [...] doivent nécessairement regarder la production comme une simple altération.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Le sujet des phénomènes demeure toujours un, et toujours le même ; et c’est précisément d’un sujet de ce genre qu’on peut dire qu’il subit une altération.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Quand on reconnaît plusieurs espèces de substances, [...] la production et la destruction des choses ont lieu par suite de la combinaison et de la séparation des éléments.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Il n’est pour rien de nature constante, et tout n’est que mélange et séparation.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
[Certains philosophes] prétendent que tous les corps sont composés primitivement d’indivisibles ou d’atomes, lesquels sont infinis, et par le nombre et par leurs formes.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
N’est-il pas évident qu’il faut toujours supposer l’existence d’une seule et unique matière pour les contraires ?
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Il faut qu’il n’y ait qu’un seul élément, et une seule et même matière, pour toutes les qualités qui changent les unes dans les autres.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
[...] si l’eau ne peut venir du feu, ni la terre venir de l’eau, il s’ensuit que le noir ne peut pas davantage venir du blanc, ni le dur venir du mou.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Les choses se séparent d'une unité élémentaire par certaines différences et par certaines modifications.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
[...] en tant qu’on suppose, comme matière, un principe d’où sortent la terre et le feu [...], il n’y a bien alors qu’un seul et unique élément.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Le soleil est partout blanc et plein de chaleur ; partout la pluie étend son voile et sa froideur.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Il y a, dans toute tragédie, le nœud et le dénouement.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[Le] nœud [est] ce qui a lieu [...] jusqu’à la partie [...] où l'on passe du malheur au bonheur, ou du bonheur au malheur.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Beaucoup de poètes tragiques ourdissent bien le nœud, et mal le dénouement ; mais il faut que l’un et l’autre enlèvent les applaudissements.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Il faut s’appliquer [...] à posséder toutes ces ressources, ou sinon, au moins les plus importantes [...], surtout aujourd’hui que l’on attaque violemment les poètes.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Comme il y a eu de bons poètes dans chaque partie, on exige [d'un poète] qu’il soit supérieur à chacun de ceux qui avaient un mérite particulier.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Il faut [...] ne pas faire de la tragédie une composition épique.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[Dans une composition épique], l’étendue de l’œuvre fait que les parties reçoivent chacune leur grandeur convenable ; mais, dans les actions dramatiques, il en résulte un effet contraire à l’attente.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[Un dénouement est tragique et plaît] lorsque l’homme habile, mais avec perversité, a été trompé [...] et que l’homme brave, mais injuste, a été vaincu.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Il est vraisemblable que bien des choses arrivent contre toute vraisemblance.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Le chœur, il faut établir que c’est un des personnages, une partie intégrante de l’ensemble et le faire concourir à l’action [...].
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Quelle différence y a-t-il entre chanter des intermèdes et ajuster, dans une tragédie, un morceau [...] emprunté à quelque autre pièce ?
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[On juge] qu’une tragédie est semblable ou différente [...] par la ressemblance inhérente au nœud et au dénouement.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Tout contigu n’est pas continu, tandis que tout continu est contigu.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
La translation ne peut guère se dire que des objets qui passent involontairement d’un lieu à un autre, comme cela arrive pour les choses inanimées.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Il faut toujours que le genre soit plus large que la différence, et qu’il ne participe pas de la différence.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Si aucune des différences du genre n’est attribuable à l’espèce donnée, le genre non plus n’y sera point attribué.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
L’âme est douée de la vie, mais aucun nombre ne peut vivre ; aussi l’âme n’est pas une espèce de nombre.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Tout genre est attribué proprement à ses espèces ; or, l’harmonie est attribuée non point proprement, mais seulement par métaphore, à la prudence.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Il faut que les contraires soient dans le même genre, s’il n’y a pas de contraire au genre.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
On n’appelle méchants que ceux qui le sont volontairement.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Toute puissance est chose à désirer : les puissances même du mal sont désirables aussi, et voilà pourquoi nous disons que Dieu et l’homme vertueux les possèdent.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Il n’est pas possible qu’une chose demeure la même si on la change tout à fait d’espèce.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Une chose plusieurs fois répétée gêne celui qui l’entend, et il en résulte nécessairement que la proposition devient obscure.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Jamais on ne donne le propre que pour faire mieux connaître la chose.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Le propre ne doit pas montrer l’essence.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Il est impossible qu’une même chose soit le propre de plusieurs.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Puisque, parmi les relatifs, les uns sont nécessairement dans les choses [...] relativement auxquelles ils sont dits, [...] d'autres [...] ne sont pas nécessairement dans les choses dont ils sont les relatifs.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Privilège et supériorité de l’homme, doué de la réflexion et de la réminiscence.
Milieu du IVe siècle avant J.-C. et 322 avant J.-C.
Source: Histoire des animaux
Parties communes à tous les animaux : l’une pour prendre la nourriture, l’autre pour en rejeter l’excrétion.
Milieu du IVe siècle avant J.-C. et 322 avant J.-C.
Source: Histoire des animaux
Le toucher est le seul sens qui soit commun à tous les animaux.
Milieu du IVe siècle avant J.-C. et 322 avant J.-C.
Source: Histoire des animaux
Les animaux à poils sont vivipares.
Milieu du IVe siècle avant J.-C. et 322 avant J.-C.
Source: Histoire des animaux
Les pieds sont toujours en nombre pair.
Milieu du IVe siècle avant J.-C. et 322 avant J.-C.
Source: Histoire des animaux
Méthode à suivre dans l’histoire des animaux : il faut commencer par l’étude de l’homme, qui nous est le mieux connu de tous.
Milieu du IVe siècle avant J.-C. et 322 avant J.-C.
Source: Histoire des animaux
L’homme seul en a un [un visage].
Milieu du IVe siècle avant J.-C. et 322 avant J.-C.
Source: Histoire des animaux
Le front et ses formes diverses indiquent la portée de l’intelligence.
Milieu du IVe siècle avant J.-C. et 322 avant J.-C.
Source: Histoire des animaux
Les sourcils donnent des indications sur le caractère.
Milieu du IVe siècle avant J.-C. et 322 avant J.-C.
Source: Histoire des animaux
Indications morales qu’on peut tirer des yeux.
Milieu du IVe siècle avant J.-C. et 322 avant J.-C.
Source: Histoire des animaux
L’oreille n’est immobile que chez l’homme.
Milieu du IVe siècle avant J.-C. et 322 avant J.-C.
Source: Histoire des animaux
Les [parties] droites sont en général plus fortes.
Milieu du IVe siècle avant J.-C. et 322 avant J.-C.
Source: Histoire des animaux
[...] en haut, en bas, devant et derrière, droite et gauche correspondent dans l’homme à ces positions dans l’univers ; privilège de l’homme.
Milieu du IVe siècle avant J.-C. et 322 avant J.-C.
Source: Histoire des animaux
Le toucher est le sens le plus développé [chez l'homme], puis le goût ; infériorité de l’homme pour les autres sens.
Milieu du IVe siècle avant J.-C. et 322 avant J.-C.
Source: Histoire des animaux
L’homme est l’animal qui a l’encéphale le plus développé.
Milieu du IVe siècle avant J.-C. et 322 avant J.-C.
Source: Histoire des animaux
Il faut parler grec.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il faut employer des termes propres et non compréhensifs.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il faut éviter les termes ambigus ; [...] à moins que l’on ne préfère le contraire, ce que l’on fait lorsque l’on n’a rien à dire et que l’on veut avoir l’air de dire quelque chose.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[...] une grande circonlocution donne le change et les auditeurs sont dans la situation de beaucoup de gens qui vont trouver les devins.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Lorsque [les devins] prononcent des oracles ambigus, on accepte leur avis.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Crésus, passant l’Halys, détruira une grande puissance.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
C’est précisément pour s’exposer à une erreur moins grave que les devins énoncent les choses d’après les genres.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[...] les diseurs d’oracles n’ajoutent pas, dans leur réponse, la détermination du temps.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il faut d’une manière absolue bien lire ce qui est écrit, et bien le prononcer, ce qui revient au même.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[...] la ponctuation [...] est tout un travail, parce qu’on ne voit pas à quel membre se rattache la conjonction.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Cette raison qui existe toujours les hommes sont incapables de la comprendre.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il y a obscurité lorsque tu parles d’un fait que tu n’as pas annoncé, et que tu vas intercaler une grande incidence.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Le plus souvent les révolutions dans les aristocraties s’accomplissent sans qu’on s’en aperçoive et par une destruction insensible.
c. 350 AEC
Source: La Politique
On peut dire en général de tous les gouvernements qu’ils succombent tantôt à des causes internes de destruction, tantôt à des causes qui leur sont extérieures [...].
c. 350 AEC
Source: La Politique
Dans tous les États bien constitués, le premier soin [...] est de ne point déroger, en quoi que ce soit, à la loi [...]. L’illégalité mine sourdement l’État.
c. 350 AEC
Source: La Politique
C’est uniquement la durée trop prolongée du pouvoir qui amène la tyrannie dans les États oligarchiques et démocratiques.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Les États se conservent, non pas seulement parce que les causes de ruine sont éloignées, mais [...] parce qu’elles sont imminentes ; la peur alors fait qu’on s’occupe avec un redoublement de sollicitude des affaires publiques.
c. 350 AEC
Source: La Politique
[...] le pouvoir est corrupteur, et tous les hommes ne sont pas capables de supporter la prospérité.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Un objet capital dans tout État : il faut [...] que les fonctions publiques n’enrichissent jamais ceux qui les occupent.
c. 350 AEC
Source: La Politique
L’exercice des fonctions suprêmes demande [...] trois qualités : un attachement sincère à la constitution, une grande capacité pour les affaires, et [...] une vertu et une justice analogues [...] au principe sur lequel [le gouvernement] se fonde.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Il faut par-dessus tout se bien garder de négliger ce que négligent aujourd’hui tous les gouvernements corrompus, la modération et la mesure en toutes choses.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Dans les démocraties où la foule peut faire souverainement les lois, les démagogues, par leurs attaques continuelles contre les riches, divisent toujours la cité en deux camps.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Le point le plus important [...] pour la stabilité des États, [...] c’est de conformer l’éducation au principe même de la constitution.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Il ne faut pas que l’obéissance constante à la constitution puisse paraître aux citoyens un esclavage ; au contraire, ils doivent y trouver sauvegarde et bonheur.
c. 350 AEC
Source: La Politique
La royauté [...] se maintient par la modération. Moins ses attributions souveraines sont étendues, plus elle a de chances de durer dans toute son intégrité.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Le propre du tyran est de repousser tout ce qui porte une âme fière et libre ; car il se croit seul capable de posséder ces hautes qualités.
c. 350 AEC
Source: La Politique
La colère est encore plus active que la haine, parce qu’elle conspire avec d’autant plus d’ardeur que la passion ne réfléchit pas.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Il y a quatre forces principales dans la nature : le froid, le chaud, le sec et l’humide, qui se localisent dans quatre éléments : la terre et le feu, l’air et l’eau.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
Deux de ces forces sont surtout actives, c’est le froid et la chaleur ; deux sont passives, c’est le sec et l’humide. Se modifiant perpétuellement, ces forces [...] forment toutes les substances que nous pouvons observer.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
C’est qu’en effet tout se suit, tout s’enchaîne, tout s’implique étroitement dans le système immense du philosophe ; mais, s’il a souvent les profondeurs de la nature qu’il étudie, il en a parfois aussi les entrelacements.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
Il faut la plus forte application d’esprit pour bien comprendre Aristote ; mais ce ne serait pas mettre assez de réserve [...] que de se permettre de retrancher tout un livre d’un ouvrage, quand l’auteur a pris soin de nous apprendre lui-même par quels liens il l’y rattache.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
Supposer une seconde rédaction sur un motif aussi frivole, c’est multiplier les êtres sans la moindre nécessité.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
[La Météorologie] comprend tous ces phénomènes qui, bien que se produisant suivant des lois naturelles, ont cependant des conditions moins régulières que celles de l’élément premier des corps.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
Parmi ces phénomènes [météorologiques], les uns nous sont inexplicables ; les autres nous sont accessibles dans une certaine mesure.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
Il faut de toute nécessité que ce monde se rattache sans discontinuité [...] aux révolutions supérieures, de telle sorte que toute sa puissante ordonnance soit gouvernée par ces révolutions.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
Ce n’est pas une fois, deux fois, ni même un petit nombre de fois que les mêmes opinions se reproduisent périodiquement dans l’humanité ; c’est un nombre de fois infini.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
La terre étant échauffée par le soleil, il faut nécessairement que l’exhalaison soit [...] double : l’une qui vient de l’humide [...], est comme de la vapeur ; la seconde qui vient de la terre même [...], est comme de la fumée.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
Comme pour les choses qui échappent à nos sens, nous croyons les avoir démontrées d’une manière suffisante [...] quand nous sommes arrivés à faire voir qu’elles sont possibles.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
Les vents se forment dans les lieux marécageux de la terre, et ils ne soufflent pas au-dessus des montagnes les plus élevées.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
Ce qui doit faire croire que la composition des comètes est ignée, c’est que leur apparition annonce le plus souvent des vents et des sécheresses.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
Le brouillard est le résidu de la conversion du nuage en eau ; et c’est là ce qui fait qu’il annonce du beau temps plutôt que de la pluie ; car le brouillard est comme une sorte de nuage qui n’est pas formé.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
La rosée se produit dans les temps sereins et les lieux calmes [...]. Ce qui prouve bien qu’elle se produit parce que la vapeur n’a pas été élevée très haut, c’est qu’on ne voit jamais la gelée blanche sur les montagnes.
c. 334 av. J.-C.
Source: Météorologie
La souveraineté doit appartenir aux lois fondées sur la raison, et que le magistrat [...] ne doit être souverain que là où la loi n’a pu rien disposer.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Les lois suivent les gouvernements ; mauvaises ou bonnes, justes ou iniques, selon qu’ils le sont eux-mêmes.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Le bien en politique, c’est la justice ; en d’autres termes, l’utilité générale.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Reste à fixer à quoi s’applique l’égalité et à quoi s’applique l’inégalité ; questions difficiles qui constituent la philosophie politique.
c. 350 AEC
Source: La Politique
On ne donnera pas les meilleurs instruments aux individus les plus nobles, [...] mais on devra remettre l’instrument le plus parfait à l’artiste qui saura le plus parfaitement s’en servir.
c. 350 AEC
Source: La Politique
La loi est impassible ; toute âme humaine au contraire est nécessairement passionnée.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Quand on demande la souveraineté de la loi, c’est demander que la raison règne avec les lois ; demander la souveraineté d’un roi, c’est constituer souverains l’homme et la bête.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Le bonheur ne peut jamais suivre le vice ; l’État non plus que l’homme ne réussit qu’à la condition de la vertu et de la sagesse.
c. 350 AEC
Source: La Politique
On a grand tort de préférer l’inaction au travail ; car le bonheur n’est que dans l’activité, et les hommes justes et sages ont toujours dans leurs actions des fins [...] honorables.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Entre créatures semblables, il n’y a d’équité, de justice, que dans la réciprocité [...]. L’inégalité entre égaux, la disparité entre pairs sont des faits contre nature.
c. 350 AEC
Source: La Politique
La loi est l’établissement d’un certain ordre ; de bonnes lois produisent nécessairement le bon ordre ; mais l’ordre n’est pas possible dans une trop grande multitude.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Le vrai législateur ne songera qu’à donner à la cité entière, aux individus divers qui la composent, [...] la part de vertu et de bonheur qui peut leur appartenir.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Le but suprême de la vie est nécessairement le même pour l’homme pris individuellement, que pour les hommes réunis et pour l’État en général.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Pour faire de grandes choses, il faut l’emporter sur ses semblables autant que l’homme l’emporte sur la femme, le père sur les enfants, le maître sur l’esclave.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Le bonheur est toujours en proportion de la vertu et de la sagesse, et de la soumission à leurs lois, prenant ici pour témoin [...] Dieu lui-même, dont la félicité suprême ne dépend pas de biens extérieurs.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Partout où l’éducation a été négligée, l’État en a reçu une atteinte funeste.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Des mœurs démocratiques conservent la démocratie ; oligarchiques, elles conservent l’oligarchie ; et plus les mœurs sont pures, plus l’État est affermi.
c. 350 AEC
Source: La Politique
C’est une grave erreur de croire que chaque citoyen est maître de lui-même ; ils appartiennent tous à l’État, puisqu’ils en sont tous des éléments [...].
c. 350 AEC
Source: La Politique
On ignore même s’il faut s’occuper davantage à former l’intelligence ou à former le cœur.
c. 350 AEC
Source: La Politique
La grande différence consiste ici dans l’intention qui détermine le travail ou l’étude.
c. 350 AEC
Source: La Politique
[Les] labeurs dont un salaire est le prix [...] ôtent à la pensée toute activité et toute élévation.
c. 350 AEC
Source: La Politique
La nature [...] nous demande non pas seulement un louable emploi de notre activité, mais aussi un noble emploi de nos loisirs.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Si le travail et le repos sont tous deux nécessaires, le dernier [le repos] est sans contredit préférable.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Le bonheur est précisément le but où l’on se repose, loin de tout souci, dans le sein du plaisir.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Cette préoccupation exclusive des idées d’utilité ne convient ni aux âmes nobles, ni aux hommes libres.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Braver noblement le danger n’est le partage ni d’un loup, ni d’une bête fauve ; c’est le partage exclusif de l’homme courageux.
c. 350 AEC
Source: La Politique
La vertu consiste précisément à savoir jouir, aimer, haïr comme le veut la raison.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Il est [...] impossible de ne pas reconnaître la puissance morale de la musique ; et puisque cette puissance est bien réelle, il faut nécessairement faire entrer [...] la musique dans l’éducation des enfants.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Chacun ne trouve de plaisir que dans ce qui répond à sa nature.
c. 350 AEC
Source: La Politique
En fait d’éducation musicale, trois choses sont essentiellement requises : c’est d’abord d’éviter tout excès ; c’est ensuite de faire ce qui est possible ; et enfin, ce qui est convenable.
c. 350 AEC
Source: La Politique
On dit de la justice qu'elle est une sorte de vertu complète.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Le juste qui se rapporte à autrui [...] il n'est pas possible [...] d'être juste pour soi tout seul.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Le juste qui est relatif aux autres, c'est, pour le dire en un seul mot, l'équité, l'égalité ; l'injuste, c'est l'inégal.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La justice est un milieu entre l'excès et le défaut, entre le trop, et le trop peu.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
L'homme juste est celui qui, dans ses rapports avec autrui, ne veut avoir que l'égalité.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Il est [...] proportionnel que celui qui a beaucoup travaillé, reçoive beaucoup en salaire ; et que celui qui a peu travaillé, reçoive peu de chose.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
C'est le juste qui conserve les sociétés ; et le juste se confond identiquement avec le proportionnel.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Parmi les choses qu'on appelle justes, les unes le sont par la nature ; les autres ne le sont que par la loi.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Le juste selon la nature est sans contredit supérieur au juste suivant la loi, que font les hommes.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Un acte est juste quand on agit avec une intention réfléchie et une entière liberté.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Lorsque sans le savoir [...] on fait quelque chose d'injuste, on n'est pas vraiment injuste ; on est simplement malheureux.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Quand l'ignorance est la cause directe de l'action qu'on a faite, [...] on n'est pas coupable.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Mais quand au contraire on est cause soi-même de cette ignorance [...] alors on est coupable ; et c'est avec raison qu'on est [...] responsable.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Personne ne veut réellement souffrir d'injustice.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
On ne peut pas être injuste envers soi-même.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La rhétorique ayant pour objet un jugement, il est nécessaire non seulement de considérer le discours, mais aussi de mettre l'auditeur dans une certaine disposition.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il importe beaucoup, pour amener la conviction, de savoir sous quel jour apparaît l’orateur et dans quelles dispositions sont les auditeurs.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
On ne voit pas les choses du même œil quand on aime et quand on est animé de haine ; elles sont ou tout autres, ou d’une importance très différente.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Pour celui qui aime, la personne en cause semble n’avoir pas commis une injustice, ou n’en avoir commis qu’une légère. Pour celui qui hait, c’est le contraire.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Pour celui qui conçoit un désir ou une espérance, si la chose à venir est agréable, elle lui paraît devoir s'accomplir. Pour celui qui est sans passion, c'est le contraire.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Trois choses inspirent confiance en l'orateur, indépendamment des démonstrations : le bon sens, la vertu et la bienveillance.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Par manque de bon sens, on n'exprime pas une opinion saine ; et si l'on en exprime une, par perversité, on ne dit pas ce qui semble vrai.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Un orateur peut avoir du bon sens et de l'équité, mais manquer de bienveillance, et ainsi ne pas donner les meilleurs conseils, tout en connaissant la question.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Nécessairement, celui qui semble réunir [le bon sens, la vertu et la bienveillance] aura la confiance de ses auditeurs.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
La passion est ce qui, en nous modifiant, produit des différences dans nos jugements et qui est suivi de peine et de plaisir.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Pour chaque passion, il faut distinguer trois choses : l'état d'esprit des gens, les personnes qu'ils visent, et le motif de leur passion.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Si l'un de ces points de vue [l'état d'esprit, la cible, le motif] est négligé, il est impossible d'employer la passion comme moyen oratoire.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Les arguments doivent permettre d'exhorter et de dissuader, de blâmer et de louer, d'accuser et de défendre.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Sentir, c’est souffrir ; mais c’est agir aussi.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Pourquoi tous les êtres n’ont-ils pas une âme [...] ?
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Les éléments [...] ressemblent à la matière, tandis que c’est l’âme ou la forme qui les réunit et en fait un tout.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
[L'intelligence] semble être comme l’éternel s’isole du périssable.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Dans l’être organisé, la forme est beaucoup plus essentielle que la matière.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
La matière est une simple puissance. [...] L’espèce est réalité parfaite, entéléchie.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Le corps est la matière, et l’âme est la forme, comme, dans un cachet, la cire est la matière, et l’empreinte [...] est la forme qui le caractérise.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Sans nutrition, point de sensibilité.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Pour le toucher, [l'homme] est fort au-dessus de tous les autres animaux. [...] Ce qui fait aussi qu’il est le plus intelligent des animaux.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
L'imagination [...] ne peut se produire sans la sensation.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
On peut penser spontanément quand on veut, mais pour sentir, il faut de toute nécessité la présence de l’objet.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
L’intelligence [...] est en puissance ce que les objets sont en réalité.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
[L'intelligence est comme] un feuillet où il n’y a rien d’écrit.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Les qualités excessives [des objets sensibles] détruisent les organes des sens.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Afin de participer de l’éternel et du divin [...], le but de tout être est de produire un autre être pareil à lui.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Tout nom est ou bien un mot propre, ou un mot étranger, ou une métaphore, ou un ornement, ou un mot forgé, ou allongé ou raccourci, ou altéré.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
J’appelle « mot propre » celui qu’emploie chaque peuple, « glose » [...] celui qui est en usage chez les autres peuples.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Un même mot peut être mot propre et glose, mais non pas dans le même pays.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
La métaphore est le transfert d’un nom d’autre nature, ou du genre à l’espèce, ou de l’espèce au genre, [...] ou un transfert par analogie.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Oui, certes, Ulysse accomplit des milliers de belles actions. Des milliers a le sens de un grand nombre, et c’est dans ce sens que cette expression est employée ici.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Je dis qu’il y a analogie [...] lorsque le second [terme] est au premier comme le quatrième est au troisième ; car on dira le quatrième à la place du second et le second à la place du quatrième.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
La coupe est à Bacchus ce que le bouclier est à Mars. On dira donc « le bouclier, coupe de Mars », et « la coupe, bouclier de Bacchus ».
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Ce que le soir est au jour, la vieillesse l’est à la vie. On dira donc : « le soir, vieillesse du jour », et « la vieillesse, soir de la vie ».
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Pour quelques [concepts], il n’existe pas d’analogue établi ; néanmoins on parlera par analogie.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Laisser tomber le grain, c’est le semer ; mais, pour dire laisser tomber la lumière du soleil, il n’y a pas de terme propre. Or cette idée [...] est comme le mot semer par rapport au grain.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
On peut employer ce mode de métaphore [...] en appliquant une dénomination étrangère à l'objet, [et en lui] déniant quelqu’une de ses qualités propres ; comme si l’on disait du bouclier [...] « la coupe sans vin ».
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Le nom forgé est celui que le poète place sans qu’il ait été employé par d’autres.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Le nom est altéré lorsqu’une partie du mot énoncé est rejetée et une autre faite arbitrairement.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Le semblable ne peut rien souffrir du semblable [...] ce sont naturellement les corps dissemblables et les corps différents qui ont action et passion réciproques les uns sur les autres.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
[Démocrite soutient que] ce qui agit et ce qui souffre est au fond identique et semblable, parce qu’il n’accorde pas que des choses différentes et tout autres puissent souffrir quoi que ce soit les unes des autres.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
La cause des dissentiments [des philosophes], c’est que dans une question où il fallait considérer l’ensemble du sujet, ils n’en ont considéré [...] qu’une seule partie.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Il est bien vrai que ce qui est tout à fait semblable et ne diffère absolument d’aucune façon [...] ne peut absolument rien souffrir [...] de la part de son semblable.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
S’il est possible qu'une chose souffre [...] de son semblable, alors elle pourra se faire souffrir aussi elle-même. [...] il en résulterait que rien au monde ne serait impérissable, ni immobile.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Agir et souffrir ne se produisent que dans les choses qui sont contraires entr’elles, ou qui ont entr’elles une certaine contrariété.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Il en résulte nécessairement que l’agent et le patient doivent être semblables et identiques, au moins par leur genre, et qu’ils sont dissemblables et contraires par leur espèce.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Une chose qui agit assimile à elle la chose qui souffre son action ; puisque [...] la production est précisément le passage de la chose à son contraire.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Il en résulte que nécessairement ce qui souffre se change en ce qui agit ; et c’est seulement ainsi qu’il y aura production aboutissant au contraire.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Rien n’empêche [...] que le premier moteur, dans le mouvement qu’il donne, ne reste lui-même immobile [...] mais le dernier terme doit toujours, pour mouvoir, être d’abord mu lui-même.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Dans l’action aussi, le premier [agent] [...] est impassible ; mais il faut que le dernier [agent], pour pouvoir agir, souffre aussi lui-même quelqu’action préalablement.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Toutes les choses actives qui n’ont pas leur forme dans la matière restent impassibles ; et toutes celles qui ont leur forme dans la matière peuvent souffrir quelqu’action.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Dès que l’agent existe, [...] le patient qui souffre l’action devient quelque chose ; mais quand les qualités sont tout acquises [...], le sujet n’a plus à devenir ; il est déjà tout ce qu’il doit être.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Les formes et les fins des choses sont [...] des qualités et des habitudes, tandis que c’est la matière qui, en tant que matière, est toute passive.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Le feu a sa chaleur dans la matière ; et si la chaleur était quelque chose de séparable de la matière du feu, elle ne pourrait rien éprouver ni souffrir.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
La crainte est une peine, ou un trouble causé par l’idée d’un mal à venir, désastreux ou affligeant.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
On ne redoute pas ce qui est encore bien loin de nous : ainsi tout le monde sait qu’il faudra mourir ; mais, comme ce n’est pas immédiat, on n’y songe pas.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Les indices qui annoncent des maux inspirent de l’effroi, car ce qui effraye nous apparaît comme tout proche ; c’est là ce qui constitue le péril.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Sont à craindre l'inimitié et la colère des gens qui ont une action sur nous, car il est évident qu’ils en ont à la fois le pouvoir et la volonté.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[Est à craindre] l’injustice qui possède la puissance ; car c’est par l’intention que l’homme injuste est injuste.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Comme beaucoup de gens sont dominés par l’appât du gain [...], c’est une cause de crainte que d’être à la merci d’un autre.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Les hommes commettent des injustices presque aussi souvent qu’ils en ont le pouvoir.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Sont à craindre les compétiteurs poursuivant un même but qu’ils ne peuvent atteindre tous deux ensemble, car on est toujours en lutte avec eux.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Parmi nos rivaux, ce ne sont pas ceux qui s’emportent [...], mais ceux qui sont calmes, dissimulés et fourbes [qui sont à craindre] ; car on n’est jamais sûr d'en être éloigné.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Tout ce qui est redoutable l’est encore davantage lorsque, une faute étant commise, il n’est aucun moyen de la réparer, ou que la réparation n’est pas en notre pouvoir.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Sont des sujets de crainte tous les événements qui, frappant ou menaçant les autres, nous inspirent un sentiment de pitié.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
On ne se croit pas exposé aux épreuves lorsqu’on se juge en pleine prospérité ; c’est ce qui rend arrogant, dédaigneux et téméraire.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
La crainte nous rend capables de prendre un parti, tandis que personne ne délibère plus dans une situation désespérée.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
L’assurance est l’espoir du salut, accompagné de l’idée que ce salut est à notre portée, et que les choses à craindre ou n’existent pas, ou sont loin de nous.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il y a deux manières d'être inaccessible à la peur : tantôt c’est qu’on n’a pas traversé d’épreuves, tantôt qu’on a eu le moyen de s’en tirer.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Si une chose a une propriété tantôt en simple puissance, tantôt en réalité, [...] il est clair qu’elle souffrira plus ou moins selon que cette propriété sera plus ou moins forte en elle.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Tant que la chose est homogène et qu’elle est une, elle est impassible.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Non seulement le feu échauffe au contact, mais il échauffe aussi à distance ; car le feu échauffe l’air, et l’air échauffe le corps, parce que l’air peut, par sa nature, à la fois agir et souffrir.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Si la grandeur n’est pas absolument divisible [...], mais qu’il y ait quelque chose [...] qui soit indivisible en elle, il s’ensuivrait qu’il n’y a plus de grandeur qui puisse être totalement passive.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Si tout corps est toujours divisible, il n’importe plus que le corps soit divisé réellement [...] ou qu’il soit simplement divisible.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Rien de ce qui est impossible ne se produit jamais.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Ce qui rend tout à fait absurde de soutenir que l’action et la passion ont lieu [...] par la scission des corps, c’est que cette théorie supprime et détruit l’altération.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Nous voyons qu’un même corps, sans cesser d’être continu, est tantôt liquide, tantôt coagulé, sans qu’il souffre cette modification, ni par la division de ses parties, ni par leur combinaison.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Le corps tout entier est également liquide, et parfois il devient tout entier dur et il se coagule.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Dans ce système [atomiste], il ne saurait plus y avoir ni accroissement des choses, ni dépérissement.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Aucun corps n’aura pu devenir plus grand s’il n’y a qu’une simple addition, et s’il ne change pas tout entier lui-même [...] par suite de quelque changement qui se passe en lui.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Du moment qu’un corps peut être divisé aux points de contact [...], il peut être regardé comme divisé, même avant de l’être.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
La république d’Athènes [...] pouvait aspirer à la domination absolue de toute la race grecque. Ce fut cette ambition qui l’aveugla et la perdit.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Athènes n’avait plus rien à craindre de personne, si ce n’est d’elle-même, sorte de danger que les états ne sentent jamais, pas plus que ne le sent l’orgueil des simples individus.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
C’est au sein des dissensions civiles, de la guerre étrangère, [...] des combats et des périls de tous genres, [...] qu’il faut placer l’humble et glorieux berceau [de la philosophie].
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Qu’est-ce que la philosophie Grecque, la mère de notre Occident, doit à la science Orientale ? [...] L’esprit Grec a-t-il emprunté quoi que ce soit au vieil esprit de l’Orient ?
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
C’est être d’une grande simplicité [...] que de s’imaginer qu’on puisse déposer un art quelconque dans des livres, [...] comme s’il sortait jamais des livres quelque chose de clair et de solide.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Une fois écrit, un discours roule de tous côtés, dans les mains de ceux qui le comprennent comme de ceux pour qui il n’est point fait. Il ne sait même pas à qui il doit parler, avec qui il doit se taire.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
[Il faut préférer] le discours vivant et animé qui réside dans l’intelligence, et dont le discours écrit n’est qu’un pâle simulacre.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Si nous avons tant perdu de cette vénérable et féconde antiquité, c’est uniquement la faute des hommes ; ce n’est pas celle du temps.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
[La philosophie est] l’idée désintéressée de la science. Observer pour savoir, sans autre but que de comprendre le monde où nous vivons, ses phénomènes, son origine et sa fin.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
[Pythagore disait :] le but le plus relevé de l’homme, c’est de contempler dans cet univers toutes les beautés qu’il nous offre, et de mériter ainsi le titre de philosophe.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
La sagesse consiste à connaître autant qu’on le peut ces phénomènes divins, éternels, primitifs, immuables ; et la philosophie n’est que la poursuite assidue de cette noble étude.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Non, la Grèce ne doit rien à personne, si ce n’est à elle-même ; [...] dans la science, elle a été aussi nouvelle et aussi ingénieuse que dans tout le reste.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
A vrai dire, la philosophie a été la seule religion sérieuse des Hellènes.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
La Grèce n’a jamais eu de livres divins et révélés. [...] C’est de l’indépendance absolue de la philosophie dans le monde Grec qu’est venue sa grandeur.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Pourquoi ce petit peuple, à un moment déterminé, [...] a-t-il été choisi pour être la lumière et le guide immortel de tous les peuples dans l’empire de l’esprit ? C’est là un secret de la Providence.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
En ce qui concerne l’interrogation, il est surtout opportun d’en user lorsque l’adversaire a dit le contraire, de façon que [...] il en résulte une absurdité.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Lorsque le premier point est évident, [...] il ne faut pas que sa seconde question porte sur un point évident, mais qu’il énonce la conclusion.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[Il est opportun d'interroger] lorsque l’on va faire voir que l’adversaire dit des choses contradictoires ou paradoxales.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Lorsque l’on ne peut répondre [...] que d’une manière sophistique, [...] il en résulte que les auditeurs sont déroutés et se troublent.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il n’est pas possible de faire un grand nombre de questions, à cause de la faiblesse de l’auditeur.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Aussi doit-on serrer le plus possible les enthymèmes.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il faut répondre aux équivoques en établissant des distinctions dans une argumentation pas trop écourtée.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Aux assertions qui semblent contradictoires, [il faut apporter] immédiatement une solution [...] avant que l’adversaire ait fait suivre une nouvelle question.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[J'ai fait là une mauvaise chose ?] — Oui, [...] mais parce qu’il n’y avait rien de mieux à faire.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
J'ai agi suivant ma conscience.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il ne faut poser de question ni après la conclusion ni comme conclusion, à moins que la vérité ne nous soit pleinement favorable.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
On doit détruire le sérieux de ses adversaires par la plaisanterie et leur plaisanterie par le sérieux.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[Certaines] sortes de plaisanteries conviennent à un homme libre ; les autres, non.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
L’ironie a quelque chose de plus relevé que la bouffonnerie.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Par l’ironie, on fait une plaisanterie en vue de soi-même, tandis que le bouffon s’occupe d’un autre.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
La condition [...] principale pour pouvoir persuader et délibérer convenablement, c’est de connaître toutes les espèces de gouvernement et de distinguer les mœurs, les lois et les intérêts de chacun d’eux.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Tout le monde obéit à la considération de l’utile ; or il y a de l’utilité dans ce qui sert à sauver l’État.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Autant d’espèces de gouvernement, autant d’espèces d’autorité.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
La démocratie est le gouvernement dans lequel les fonctions sont distribuées par la voie du sort ; l’oligarchie, celui où l’autorité dépend de la fortune ; l’aristocratie, celui où elle dépend de l’éducation.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Ce sont ceux qui ont constamment observé les lois à qui revient le pouvoir dans le gouvernement aristocratique ; or, c’est en eux que l’on doit voir les meilleurs citoyens.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
On ne doit pas laisser ignorer la fin de chaque forme de gouvernement ; car on se détermine toujours en vue de la fin proposée.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
La fin de la démocratie, c’est la liberté ; celle de l’oligarchie, la richesse ; celle de l’aristocratie, la bonne éducation et les lois ; celle de la tyrannie, la conservation du pouvoir.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il faut distinguer les mœurs, les lois et les intérêts qui se rapportent à la fin de chaque gouvernement, puisque la détermination à prendre sera prise en vue de cette fin.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Les preuves résultent non seulement de la démonstration, mais aussi des mœurs.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Nous accordons notre confiance à l’orateur en raison des qualités qu’il fait paraître : si nous voyons en lui du mérite, de la bienveillance, ou l’un et l’autre.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Nous devrions posséder la connaissance du caractère moral propre à chaque gouvernement ; car le meilleur moyen de persuader est d’observer les mœurs de chaque espèce de gouvernement.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Les mœurs se révèlent par le principe d’action ; or le principe d’action se rapporte à la fin.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
La philosophie orientale n’a pas influé sur la nôtre ; [...] nous n’avons point à remonter à elle pour connaître qui nous sommes et d’où nous venons.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Avec la philosophie grecque, nous nous rattachons au passé d’où nous sommes sortis. [...] nous devons ne jamais oublier que nous sommes les fils de la Grèce.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
De Thalès [...] jusqu’à nous, il n’y a qu’une différence de degré ; nous sommes tous dans la même voie, ininterrompue depuis tant de siècles [...].
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Toutes les origines sont nécessairement obscures ; on s’ignore toujours soi-même au début, et la tradition pour ces premiers temps est incertaine [...].
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Tous les éléments de l’intelligence doivent être épanouis avant la réflexion ; la réflexion, régulière et systématique, ne se montre que très tard [...].
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Homère n’est pas seulement le plus grand des poètes ; il en est aussi le plus philosophe. Un pays qui produit si tôt de tels chefs-d’œuvre est fait pour créer plus tard toutes les merveilles de la science.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
On a pu dire [...] que la philosophie était née avec Socrate. Mais Socrate, modeste comme il l’était, n’eût pas accepté cette gloire ; il savait qu’avant lui la philosophie s’essayait déjà.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Des nations très populeuses ont fait mille fois moins qu’eux [les Ioniens].
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Ce qui décida cette résolution singulière, ce ne fut pas la fidélité à la parole donnée ; ce fut simplement l’intérêt personnel.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Par une pente à peu près irrésistible, la puissance [d'un empire] déjà considérable devait chercher à s’étendre jusqu’à la mer.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Les oracles répondirent [...] que « si Crésus faisait la guerre aux Perses un grand empire serait détruit. » Lequel ? [...] Les devins ne le décidaient point.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Ils jetèrent à la mer un bloc de fer, jurant de ne pas revenir avant que cette masse ne surnageât. Mais [...] l’épreuve était trop forte ; la moitié des émigrants [...] rentra dans Phocée.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Si les Perses avaient triomphé [à Marathon], que devenait la civilisation occidentale ? [...] Athènes mérite une éternelle reconnaissance.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
La première condition pour vaincre les barbares était de ne pas les craindre.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Athènes devait abuser de l’hégémonie qui lui était spontanément dévolue ; et elle amassait dès lors contre elle ces jalousies et ces haines qui amenèrent plus tard la guerre fratricide.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Le dialecticien a bien plus souvent occasion de renverser des propositions que d’en établir.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Ceux qui soutiennent [...] que le sage est le seul riche, le seul noble, le seul bon, [...] détournent ces mots [...] du sens qu’ils ont pour le vulgaire.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Il est plus facile de discuter sur un mot clair que sur un mot obscur.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Sentir, c’est juger, ce qui est le contraire de l’axiome sensualiste, que juger, c’est sentir.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
En philosophie, [...] une chose n’a et ne peut avoir qu’une seule définition.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Savoir c’est se souvenir.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Il est impossible que les contraires [...] soient à la fois dans un même sujet.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Les idées sont en nous.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
La science ne vient que du syllogisme.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
L’acte de la pensée étant instantané ; la science étant au contraire une disposition [...] qui peut s’appliquer successivement à plusieurs choses.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Car toutes choses tendent au bien.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
La prudence est préférable dans la vieillesse, cependant on en a plus besoin quand on est jeune.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Il faut éviter la maladie plus que la honte.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Deux choses identiques à une troisième sont identiques entre elles.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Le bonheur et la vertu ne font qu’un.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Il y a trois choses dans l’âme : les passions, les facultés et les dispositions. La vertu doit être l'une de ces trois choses.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Les passions [...] sont des sentiments qui d’ordinaire ont pour suites inévitables la peine ou le plaisir.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Les facultés sont les puissances intimes qui nous rendent capables de ressentir les passions diverses.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Les dispositions sont les conditions qui font que nous sommes bien ou mal disposés par rapport à nos sentiments.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Si l'on se met en colère avec une excessive facilité, c'est une mauvaise disposition.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Ne pas se mettre en colère du tout, même pour les choses qui peuvent légitimement provoquer notre courroux, c'est aussi une mauvaise disposition.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La disposition moyenne consiste à ne pas s'emporter trop violemment, et à n'être pas non plus trop insensible.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Quand nous sommes ainsi disposés [avec modération], nous sommes disposés comme il faut.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La modération, qui ne se met en colère qu'avec raison, tient le milieu entre l'irritabilité et l'indifférence.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Feindre d'avoir plus qu'on a, c'est de la fanfaronnade ; feindre d'avoir moins, c'est de la dissimulation.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Le milieu entre la fanfaronnade et la dissimulation est précisément la vérité et la franchise.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Un changement qui se fait de tel être à tel autre être [...] est-il une production ? Le changement qui a lieu en grandeur, est-il accroissement ? [...] celui qui a lieu en qualité est-il une altération ?
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
L’objet mu dans l’espace change tout entier de place, tandis que ce qui s’accroît ne change que comme une chose qui glisse et s’étend ; le sujet demeurant en place, ses parties seules changent de lieu.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
La matière est précisément ce dont les points et les lignes sont les extrémités ; elle ne peut jamais exister sans quelque propriété, ni sans forme.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
L'accroissement n’est que le développement d’une grandeur préexistante [...]. Voilà pourquoi il faut que l’objet qui s’accroît ait d’abord une certaine grandeur.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Dans un objet qui croît, il semble que toutes les parties, sans exception, s’accroissent. De même, dans la diminution, toutes les parties de l’objet semblent devenir de plus en plus petites.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
L’accroissement paraît avoir lieu, parce que quelque chose se joint au corps ; et le décroissement, parce que quelque chose en sort.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Lorsqu’une chose se produit ou disparaît absolument, elle ne persiste point ; mais quand elle subit une altération, ou un accroissement, [...] cette chose [...] demeure et subsiste la même.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Ce qui altère, ainsi que le principe du mouvement, est dans l’objet accru et dans l’objet altéré ; car c’est en eux que se trouve le principe moteur.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Il faut penser qu’il en est ici comme lorsqu’on mesure de l’eau avec une mesure qui reste la même ; l’eau qui survient est autre, et toujours autre. C’est également ainsi que s’accroît la matière de la chair.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Telle partie s’écoule et telle autre s’agrège ; et l’adjonction n’a lieu qu’à toute partie quelconque de la figure et de l’espèce.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Il se peut tout à la fois que le semblable s’accroisse par le semblable, et, dans un autre sens, que ce soit par le dissemblable.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
De même que le feu brûle quand il touche quelque chose de combustible, de même dans le corps qui s’accroît [...], la substance intérieure [...] fait de la chair réelle [...] de la chair en puissance qui s’est approchée d’elle.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Le corps est nourri tout le temps qu’il vit et dure, et même qu’il dépérit ; mais il ne s’accroît pas sans cesse.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Au fond, la nutrition est identique et se confond avec l’accroissement ; mais leur être est différent.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Cette forme, ou cette espèce sans matière est dans la matière, comme une puissance immatérielle.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Ceux qui sont dans la force de l’âge auront [...] un caractère moral tenant le milieu entre les jeunes gens et les vieillards, retranchant ce qui est en excès chez les uns et les autres.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
L’audace portée à l’excès est témérité.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[Les hommes faits] ne sont ni extrêmement audacieux [...], ni trop timorés, mais dans une bonne disposition d’esprit.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[Les hommes faits] ne se fient pas au premier venu ; ils ne se défient pas, non plus, de tout le monde, mais leurs jugements sont en rapport avec la vérité.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[Les hommes faits] ne vivent pas rien que pour le beau, ni rien que pour l’utile, mais pour l’un et l’autre.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[Les hommes faits vivent] ni avec parcimonie, ni avec prodigalité, mais dans une mesure convenable.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
À l’égard de la colère et du désir, [les hommes faits] sont tempérants avec courage, et courageux avec tempérance.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
La jeunesse est brave, mais intempérante.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
La vieillesse [est] tempérante, mais timorée.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Les qualités avantageuses que possèdent séparément la jeunesse et la vieillesse, [les hommes faits] les réunissent [...] dans une juste proportion.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Le corps est dans toute sa force depuis l’âge de trente ans jusqu’à trente-cinq, et l’âme vers l’âge de quarante-neuf ans.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il faut [...] constituer des fables dramatiques [...] sur une action unique, entière et complète, ayant un commencement, un milieu et une fin.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[Pour qu'une fable], semblable à un animal unique et entier, [...] cause un plaisir qui lui soit propre.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Il faut éviter que les compositions ressemblent à des histoires.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[Dans les histoires] on ne doit pas faire l’exposé d’une seule action, mais d’une seule période chronologique.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[Dans l'histoire, les] événements [...] ont, selon les hasards de la fortune, un rapport avec tous les autres.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Dans la succession des temps, tel événement prend place après tel autre sans qu’ils aient une fin commune.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Homère paraît, à cet égard, un poète divin, incomparable, n’entreprenant pas de mettre en poésie toute la guerre, bien qu’elle ait eu un commencement et une fin.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[Car l'épopée complète] devait être trop étendue et difficile à saisir dans son ensemble.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Tout en lui donnant une étendue médiocre, [on peut en faire] une guerre trop chargée d’incidents variés.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[Le poète] en détache une partie et recourt à plusieurs épisodes [...] sur lesquels il étale sa poésie.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Les autres font rouler leur poème sur un seul héros, dans les limites d’une époque unique ; mais l’action unique qui en fait le fond se divise en parties nombreuses.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
L’Iliade [et] l’Odyssée servent chacune de texte à une ou deux tragédies.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[Une épopée mal composée, comme] la petite Iliade, [sert de texte] à huit [tragédies], et même plus.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Toute association ne se forme qu’en vue de quelque bien, puisque les hommes, quels qu’ils soient, ne font jamais rien qu’en vue de ce qui leur paraît être bon.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Remonter à l’origine des choses et en suivre avec soin le développement, est la voie la plus sûre pour bien observer.
c. 350 AEC
Source: La Politique
L’État vient toujours de la nature, aussi bien que les premières associations, dont il est la fin dernière ; car la nature de chaque chose est précisément sa fin.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Naturellement l’homme est un être sociable, et que celui qui reste sauvage par organisation [...] est certainement, ou un être dégradé, ou un être supérieur à l’espèce humaine.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Celui qui ne peut vivre en société, et dont l’indépendance n’a pas de besoins, celui-là ne saurait jamais être membre de l’État. C’est une brute ou un dieu.
c. 350 AEC
Source: La Politique
La nature ne fait rien en vain. Or, elle accorde la parole à l’homme exclusivement. [...] la parole est faite pour exprimer le bien et le mal, et, par suite aussi, le juste et l’injuste.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Si l’homme, parvenu à toute sa perfection, est le premier des animaux, il en est bien aussi le dernier quand il vit sans lois et sans justice.
c. 350 AEC
Source: La Politique
La justice est une nécessité sociale ; car le droit est la règle de l’association politique, et la décision du juste est ce qui constitue le droit.
c. 350 AEC
Source: La Politique
L’autorité et l’obéissance ne sont pas seulement choses nécessaires ; elles sont encore choses éminemment utiles.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Il est horrible [...] que le plus fort, par cela seul qu’il peut employer la violence, fasse de sa victime son sujet et son esclave.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Toute propriété a deux usages [...]: l’un est spécial à la chose, l’autre ne l’est pas. Une chaussure peut à la fois servir à chausser le pied ou à faire un échange.
c. 350 AEC
Source: La Politique
N’est-ce pas une plaisante richesse que celle dont l’abondance n’empêche pas de mourir de faim ?
c. 350 AEC
Source: La Politique
Le désir de la vie n’ayant pas de bornes, on est directement porté à désirer, pour le satisfaire, des moyens qui n’en ont pas davantage.
c. 350 AEC
Source: La Politique
On a surtout raison d’exécrer l’usure, parce qu’elle est un mode d’acquisition né de l’argent lui-même [...] L’intérêt est de l’argent issu d’argent, et c’est de toutes les acquisitions celle qui est la plus contraire à la nature.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Les philosophes, quand ils le veulent, savent aisément s’enrichir, bien que ce ne soit pas là l’objet de leurs soins.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Le plus facile de tout, c’est de réfuter la définition. [...] Et le plus difficile, c’est de l’établir.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Par l’induction, l’on passe du particulier au général, et du connu à l’inconnu. Les choses de sensation sont plus connues [...] du moins pour le vulgaire.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
En général, il faut interroger, quand on veut cacher sa pensée, de manière que, [...] la conclusion même étant donnée, l’interlocuteur en soit encore à demander le pourquoi.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
En un mot, il faut rendre aussi obscur que possible, le point de savoir si l’on veut prendre ou la chose en question ou l’opposée ; car lorsque ce qui peut être utile à la discussion reste obscur, on se laisse aller davantage à sa véritable opinion.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Il faut aussi faire parfois la réfutation contre soi-même ; car ceux qui répondent sont tout à fait sans défiance, quand on paraît présenter les arguments avec loyauté.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Il est utile encore d’ajouter que ce que l’on soutient est habituel ; car on répugne à ébranler une opinion reçue, quand on n’a pas de réfutation toute prête.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Il faut se servir du syllogisme plutôt avec les dialecticiens qu’avec le vulgaire ; et au contraire, il faut se servir plutôt de l’induction avec le vulgaire.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Lorsque, après une induction faite pour plusieurs termes, l’adversaire ne donne pas l’universel, il est juste alors de demander à l’adversaire son objection.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Il est difficile d’attaquer et facile de défendre les mêmes suppositions ; et ces suppositions sont celles qui naturellement sont les premières et les dernières.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Celui qui interroge [doit] pousse[r] la discussion, de manière que celui qui répond lui réponde les choses les plus insoutenables possible, d’après les données nécessaires de la question.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Celui qui répond doit faire en sorte que ce qu’il dit d’impossible ou de paradoxal paraisse venir, non pas de lui, mais de la question même.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Cette heureuse et naturelle disposition pour la vérité consiste à pouvoir bien choisir le vrai et fuir le faux. C’est ce que font aisément ceux qui sont naturellement bien doués.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Il ne faut pas discuter avec tout le monde ni s’exercer avec le premier venu ; car il est des gens avec lesquels nécessairement on ne peut faire que de très mauvais raisonnements.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Un raisonnement est parfaitement clair [...] quand la conclusion est telle, qu’il n’y a plus rien à demander après elle.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
La chicane, en fait de discussion, est une réponse qui est contre tous les modes indiqués [...] et qui détruit le syllogisme.
Fin du IVe siècle avant J.-C.
Source: Topiques
Le poète est un imitateur [...] il imite les choses ou telles qu’elles existaient ou existent, ou telles qu’on dit ou qu’on croit qu’elles sont, ou enfin telles qu’elles devraient être.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
La correction n’est pas de la même nature pour la poétique et pour la politique, ni même pour n’importe quel autre art et pour la poétique.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Des impossibilités ont été imaginées, c’est une faute ; mais c’est correct, si le but de l’art est atteint.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
La faute est moins grave si le poète a ignoré que la femelle du cerf n’a pas de cornes que s’il ne l’a pas représentée suivant les principes de l’imitation.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Si l’on reproche le manque de vérité, on répondra qu’on a voulu rendre les objets tels qu’ils devraient être.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Sophocle disait que lui-même représentait les hommes tels qu’ils doivent être, et Euripide tels qu’ils sont.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Quant à savoir si la parole ou l’action d’un personnage est convenable ou non, il ne faut pas l’examiner en elle-même [...] mais en considérant aussi qui agit ou parle, à qui, quand, et dans quel but.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Certains ont un préjugé non fondé en raison ; [...] ils critiquent la chose qui est en contradiction avec leur pensée.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Pour la poésie, l’impossible probable doit être préféré à l’improbable, même possible.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
L’œuvre doit surpasser le modèle.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Il est vraisemblable que certaines choses arrivent contrairement à la vraisemblance.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
La critique d'une inconséquence ou d'une méchanceté est fondée si c’est sans aucune nécessité que l’on emploie l'une ou l'autre.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Les critiques se tirent de cinq espèces [d'idées] : [l'oeuvre est présentée] soit comme impossible, comme inconséquente, comme nuisible, comme contradictoire, ou [...] contraire aux règles de l’art.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Il paraît utile de connaître l’essence pour bien comprendre la qualité dans les substances [...]. Mais réciproquement, la connaissance des qualités sert aussi, en grande partie, à faire connaître l’essence de la chose.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Quant aux affections de l’âme, on peut se demander si elles sont toutes communes au corps qui a l’âme, ou s’il n’y en a pas quelqu’une qui soit propre à l’âme exclusivement.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Si l’âme a une de ses affections qui lui soit spécialement propre, elle pourrait être isolée du corps ; mais si elle n’a rien qui soit exclusivement à elle, elle n’en saurait être séparée.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
L’être animé semble différer de l’être inanimé par deux choses surtout, le mouvement et la sensibilité.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Il faut admettre que l’intelligence est la première en genre et la souveraine en nature.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Soutenir que c’est l’âme qui s’indigne, revient à peu près à dire que c’est l’âme qui tisse une toile [...]. Il vaudrait mieux dire [...] que c’est l’homme qui fait tout cela par son âme.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Mais l’intelligence est peut-être quelque chose de plus divin, quelque chose d’impassible.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Chaque chose [...] a une forme qui lui est propre ; et c’est comme si l’on prétendait que l’architecture peut fabriquer des instruments de musique.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Il ne faut pas chercher si le corps et l’âme sont une seule et même chose, pas plus qu’il ne faut chercher si la cire et la figure qu’elle reçoit sont identiques.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
La véritable définition doit non seulement montrer l’existence de la chose [...], mais elle doit encore en contenir la cause et la mettre en lumière.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Pour affirmer d’un être qu’il vit, il suffit qu’il possède une de ces choses : l’intelligence, la sensibilité, le mouvement, ou la nutrition.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Là où il y a sensation, là aussi il y a peine et plaisir ; et là où sont ces deux affections, il y a nécessairement désir.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
L’intelligence semble être un autre genre d’âme, et le seul qui puisse être isolé du reste, comme l’éternel s’isole du périssable.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Par le droit, nous connaissons et le droit lui-même et la courbe. [...] Le courbe ne peut être la mesure ni de lui-même ni du droit.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
L’âme est l’entéléchie première d’un corps naturel organique.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Se borner à [...] dire qu’il faut obéir à la droite raison, c’est absolument comme si quelqu’un disait que la vraie manière de conserver la santé, c’est de n’user jamais que de choses bien saines.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Qu’est-ce que la raison ? et quelle est la droite raison ?
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Autre est l’intelligible, autre est le sensible ; [...] il faut que la partie de l’âme qui se rapporte aux sensibles, soit tout autre que celle qui se rapporte aux intelligibles.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La prudence ne s’applique qu’aux choses faisables et pratiques, [...] qu’il dépend de nous de faire ou de ne pas faire.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Quant aux choses purement pratiques, il n’y a pas d’autre fin que l’action même.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La prudence est une vertu [...] ce n’est pas une science; car les gens prudents sont dignes de louange ; et la louange ne s’adresse qu’à la vertu.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La science ne se rapporte qu’aux choses qui admettent la démonstration ; mais les principes sont indémontrables.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La sagesse est un composé de la science et de l’entendement ; car la sagesse est en rapport tout à la fois et avec les principes, et avec les démonstrations [...].
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La sagesse s'adresse aux choses [...] qui sont toujours immuablement ce qu'elles sont. Mais la prudence [...] concerne celles qui sont sujettes au changement.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Le propre de la prudence [...] c’est de ne désirer jamais que les choses les plus nobles, de toujours les préférer, et de toujours les faire.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La vertu purement naturelle agit sans la raison ; et précisément parce qu’elle est isolée de la raison, elle est faible [...] mais s’adjoignant à la raison [...] elle forme la vertu accomplie et parfaite.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Socrate [...] avait tort de dire que la vertu est le fruit de la raison toute seule.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
[...] la vertu est l'instinct naturel vers le bien guidé par la raison ; parce qu'alors c'est tout ensemble [...] une chose digne d'estime et de louange.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
L’instinct naturel qui nous pousse à la vertu, aide-t-il la raison et ne peut-il exister sans elle.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La prudence [...] est comme l’intendant de la sagesse. Elle lui prépare [...] le loisir qu’il lui faut pour accomplir son oeuvre supérieure, en contenant les passions et en les modérant.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La poésie consiste dans l’imitation.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[...] comment on doit constituer les fables pour que la poésie soit bonne.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
L’épopée, la poésie tragique, la comédie, [...] en majeure partie se trouvent être toutes, en résumé, des imitations.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[Les arts] diffèrent entre eux par trois points. Leurs éléments d’imitation sont autres ; autres les objets imités, autres enfin les procédés et la manière dont on imite.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[...] certains imitent beaucoup de choses [...] les uns au moyen de l’art, d’autres par habitude, d’autres encore avec l’aide de la nature seule.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[Les arts] produisent l’imitation au moyen du rythme, du langage et de l’harmonie, employés séparément ou mélangés.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Le rythme est l’unique élément d’imitation dans l’art des danseurs, abstraction faite de l’harmonie.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
C’est par des rythmes figurés qu’ils [les danseurs] imitent les mœurs, les passions et les actions.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
On qualifie les auteurs de poètes, non pas d’après le genre d’imitation qu’ils traitent, mais, indistinctement, en raison du mètre qu’ils adoptent.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Entre Homère et Empédocle, il n’y a de commun que l’emploi du mètre. Aussi est-il juste d’appeler le premier un poète et le second un physicien, plutôt qu’un poète.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Supposé [...] qu’un auteur fasse une œuvre d’imitation en mélangeant divers mètres [...] il ne faudrait pas moins lui donner le nom de poète.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Il y a des genres de poésie qui emploient tous les éléments nommés plus haut, savoir : le rythme, le chant et le mètre [...].
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
On comprend les indivisibles [...] par l’énoncé et l’idée du contraire.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Le mal est connu comme le contraire du bien.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
L’intelligence n’est pas toujours vraie.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Les images sont pour l’Intelligence ce que les sensations sont pour la sensibilité.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
L’intelligence comprend [...] et se décide, par les images et les pensées qu’elle a gardées dans la mémoire.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
La nature ne fait jamais rien en vain.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
L’intelligence spéculative [...] contemple, elle spécule, elle conçoit, et ne fait rien de plus.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
La volonté ou liberté, et la nécessité s’excluent mutuellement.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
L’appétit [...] meut souvent [l'être] contre le raisonnement.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
La raison et la passion se combattent.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Là où il n’y a qu’appétit sans raison qui puisse calculer les suites, [...] l’animal n’obéit qu’à un instinct aveugle.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
[L’animal] ne prévoit pas ce qui doit suivre, attendu qu’il n’a pas la notion du temps.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Sans être mû lui-même, [le principe moteur] meut.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
La sensibilité constitue l’animal, et le toucher sert à le conserver.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
Les autres sens sont seulement utiles [...] à l’animal qui marche.
384–322 av. J.-C.
Source: De l'âme
La colère sera un désir, accompagné de peine, de se venger ostensiblement d’une marque de mépris manifesté à notre égard [...].
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Toute colère est accompagnée d’un certain plaisir, celui que donne l’espoir de la vengeance.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Le mépris est l’effet d’une opinion tendant à faire juger sans aucune valeur ce qui en est l’objet.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
La vexation est un empêchement que l’on apporte à l’accomplissement des volontés d’autrui, non pas afin qu’une chose profite à soi-même, mais afin qu’elle ne profite pas à un autre.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
La cause du plaisir qu’éprouvent ceux qui outragent, c’est qu’ils croient se donner un avantage de plus sur ceux auxquels ils font du tort.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Les jeunes gens et les gens riches sont portés à l’insolence. Ils pensent que leurs insultes leur procurent une supériorité.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[...] tous ceux qui éprouvent un désir passionné sans pouvoir le satisfaire, sont enclins à la colère et à l’emportement.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Ce qui s’éloigne grandement de l’attente cause d’autant plus de peine, tout comme on trouve un charme d’autant plus vif dans ce qui surpasse l’attente [...].
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
S’ils se croient amplement pourvus de ce qu’on leur conteste d’une façon railleuse, ils n’en prennent pas souci.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
On se fâche plutôt contre des amis que contre des indifférents ; car on pense qu’il y a plutôt lieu d’en recevoir du bien que de n’en pas recevoir.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
On est irrité contre ceux qui se réjouissent de notre malheur, ou, généralement, contre ceux qui gardent leur tranquillité d’âme en présence de nos infortunes.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[On s'irrite] contre ceux qui répondent avec ironie lorsqu’on leur parle sérieusement ; car l’ironie est un procédé méprisant.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
C’est une marque de mépris que de ne pas nous juger dignes des libéralités que l’on fait à tout le monde.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
L’oubli semble être une marque de dédain, car c’est par indifférence que l’on oublie ; or l’indifférence est une espèce de dédain.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
On se fâche contre ceux qui ne rendent pas le bien pour le bien et qui n’ont pas une reconnaissance égale au service rendu.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Le principe du mouvement est placé plus haut que le membre même qui est mû [...] il faut remonter jusqu’au principe interne de locomotion, qui est dans l’âme.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
[Il y a] la nécessité d’un point immobile pour qu’un mouvement quelconque soit possible.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
La nature ne fait rien en vain.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
La substance n’est l’attribut d’aucun sujet.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
[Le corps est] comme une cité régie par de bonnes lois.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
La vieillesse est froide et sèche.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Les animaux lascifs vieillissent plus vite.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
C’est l’être lui-même qui alors se consume.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Le cœur renferme les principes des sensations.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Un être, par cela seul qu’il vit, [possède l'âme].
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
La nature tâche toujours [de faire ce qu'il y a de mieux].
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
La mort naturelle est sans douleur [...] c'est une délivrance où l'âme est déliée.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
La digestion est impossible sans chaleur.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Il n’y a rien de plus différent de celui qui se sert de quelque chose, que la chose même dont il se sert.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
La raison et l’observation peuvent mutuellement s’aider dans l’observation de la nature.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
La préférence est toujours accompagnée de la raison, et [...] la raison n’est accordée à aucun autre animal.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La volonté peut s'appliquer même aux choses impossibles ; et, par exemple, nous voudrions être immortels. Mais nous ne le préférons pas par un choix réfléchi.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La préférence ne s'applique pas au but lui-même qu'on poursuit, mais aux moyens qui peuvent y mener. [...] Ce que nous voulons, c'est la fin même.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Il faut préalablement penser aux choses et délibérer sur elles, et c'est seulement après [...] que se produit en nous une certaine impulsion qui nous porte à faire la chose.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Il est une foule d'actes que nous faisons de notre plein gré, avant d'y avoir pensé et réfléchi.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
L'acte volontaire n'est pas un acte de préférence ; mais l'acte de préférence est toujours volontaire.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La préférence ne peut [...] avoir lieu que dans les choses que l'homme peut faire, et dans les cas où il dépend de nous d'agir ou de ne pas agir [...], en un mot, dans toutes les choses où l'on peut savoir le pourquoi de ce que l'on fait.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Dans les cas où il faut agir et où il y a possibilité de choix et de préférence, [...] aucune préférence n'est déterminée.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Dans tous les cas où il ne peut y avoir d’erreur possible pour l’esprit, on ne délibère pas.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
C’est seulement dans les choses où la manière dont elles doivent être n’est pas déterminée exactement, qu’il y a possibilité d’erreur.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
L’indétermination se trouve dans toutes les choses que l’homme peut faire, et dans toutes celles où la faute peut être double et en deux sens différents.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Tout en visant à la vertu, nous nous égarons dans les chemins qui nous sont naturels et ordinaires.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La faute [...] peut se trouver également et dans l’excès et dans le défaut.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Le plaisir nous pousse à faire mal, et la douleur nous porte à fuir le devoir et le bien.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
En ce qui concerne la puissance, les mœurs sont, pour la plupart, faciles à reconnaître.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Les puissants sont d’un caractère plus jaloux de l’honneur et plus brave que les riches, parce qu’ils tendent à des actions qu’il leur est loisible d’accomplir en raison de leur pouvoir.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[Les puissants] sont capables d’une plus grande activité, parce qu’ils sont [...] forcés de veiller à ce qui constitue leur puissance.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[Les puissants] sont plutôt dignes que graves ; car le prestige de leur situation les met plus en vue, et c’est pour cela qu’ils gardent la mesure.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
La dignité est une gravité où l’abandon s’allie à la bienséance.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Lorsqu’[un puissant] cause un préjudice, il n’est pas de mince, mais de grande importance.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Le bonheur procure en abondance les avantages corporels.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Le bonheur nous rend plus orgueilleux et plus déraisonnables.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il y a un trait de caractère excellent qui accompagne le bonheur, c’est l’amour des dieux et la confiance en leur pouvoir [...]
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Les mœurs des gens placés dans des conditions contraires sont faciles à reconnaître d’après les traits contraires.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
S’il n’y a pas de moyen terme il n’y a plus de démonstration, mais on est là sur la voie des principes.
c. 350 AEC
Source: Seconds Analytiques
De même que, dans les autres domaines, le principe est une chose simple [...], ainsi, dans le syllogisme, l’unité est une prémisse immédiate, et, dans la démonstration et la science, l’intellect.
c. 350 AEC
Source: Seconds Analytiques
La meilleure démonstration est celle qui nous fait plus connaître [...], et nous connaissons plus une chose quand nous la savons par elle-même que quand nous la savons par autre chose.
c. 350 AEC
Source: Seconds Analytiques
Si la démonstration est le syllogisme qui prouve la cause et le pourquoi, c’est l’universel qui est plus cause.
c. 350 AEC
Source: Seconds Analytiques
Notre recherche du pourquoi s’arrête, et nous pensons alors connaître, quand le devenir ou l’existence d’une chose n’est pas dû au devenir ou à l’existence de quelque autre chose.
c. 350 AEC
Source: Seconds Analytiques
Plus la démonstration devient particulière, plus elle tombe dans l’infini, tandis que la démonstration universelle tend vers le simple et la limite. Or, en tant qu’infinies, les choses particulières ne sont pas connaissables.
c. 350 AEC
Source: Seconds Analytiques
Celui qui possède l’universel connaît aussi le particulier, tandis que celui qui connaît le particulier ne connaît pas l’universel.
c. 350 AEC
Source: Seconds Analytiques
La démonstration universelle est entièrement intelligible, tandis que la démonstration particulière se termine dans la sensation.
c. 350 AEC
Source: Seconds Analytiques
Une science est plus exacte et antérieure, quand elle connaît à la fois le fait et le pourquoi, et non le fait lui-même séparé du pourquoi.
c. 350 AEC
Source: Seconds Analytiques
De ce qui relève du hasard il n’y a pas de science par démonstration. En effet, ce qui dépend du hasard n’arrive ni par nécessité, ni le plus souvent.
c. 350 AEC
Source: Seconds Analytiques
L’universel, ce qui s’applique à tous les cas, est impossible à percevoir, car ce n’est ni une chose déterminée, ni un moment déterminé, sinon ce ne serait pas un universel.
c. 350 AEC
Source: Seconds Analytiques
La science consiste dans la connaissance universelle.
c. 350 AEC
Source: Seconds Analytiques
La science et son objet diffèrent de l’opinion et de son objet, en ce que la science est universelle et procède par des propositions nécessaires, et que le nécessaire ne peut pas être autrement qu’il n’est.
c. 350 AEC
Source: Seconds Analytiques
Jamais on ne pense avoir une simple opinion quand on pense que la chose ne peut être autrement : tout au contraire, on pense alors qu’on a la science.
c. 350 AEC
Source: Seconds Analytiques
La vivacité d’esprit est la faculté de découvrir instantanément le moyen terme.
c. 350 AEC
Source: Seconds Analytiques
Les preuves communes sont de deux sortes : l’exemple et l’enthymème, car la sentence est une partie de l’enthymème.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
L’exemple ressemble à l’induction ; or l’induction est un point de départ.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il y a deux espèces d’exemples : l’une consiste à relater des faits accomplis antérieurement ; dans l’autre, on produit l’exemple lui-même.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il ne faut pas que les charges soient tirées au sort, [...] c'est comme si l'on tirait au sort les athlètes, non pas ceux qui seraient en état de lutter, mais ceux que le sort désignerait.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Au lieu d’obtenir vengeance, le cheval fut, dès lors, asservi à l’homme.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Prenez garde que, en voulant tirer vengeance de l’ennemi, vous ne subissiez le même sort que le cheval.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Celles-ci [...] sont déjà gorgées de mon sang et ne m’en tirent plus qu’une petite quantité mais, si tu me les ôtes, d’autres mouches, survenant affamées, suceront ce qu’il me reste de sang.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[Le politicien actuel] ne vous fait plus de mal, car il est riche ; tandis que, si vous le faites mourir, d’autres viendront, encore pauvres, dont les rapines dévoreront la fortune publique.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Trouver des faits analogues à puiser dans le passé est chose difficile, tandis qu’inventer des histoires est chose facile.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Les arguments [...] sont plus utiles à l’objet de la délibération quand on les emprunte aux faits historiques ; car les faits futurs ont, le plus souvent, leurs analogues dans le passé.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il faut recourir aux exemples, soit que l’on n’ait pas d’enthymèmes à sa disposition — et alors c’est à titre d’arguments démonstratifs, car la preuve s’établit par leur moyen.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Les exemples [...] qui figurent comme épilogues ressemblent à des témoignages ; or le témoin a toujours un caractère persuasif.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Un témoin sûr, fût-il unique, est utile.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Tout le monde a pour habitude, un bien obtenu, de chercher à l’augmenter.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Le caractère moral de la noblesse consiste en ce que celui qui la possède est d’autant plus ami de la gloire.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[La noblesse consiste] à mépriser même ceux qui sont d’une condition semblable à celle de nos propres ancêtres.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Telles choses, considérées à distance, sont plus propres que celles qui sont placées sous nos yeux à donner de l’honneur et de la vanité.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
La noblesse réside dans la haute valeur de la race ; la générosité, dans le fait de ne pas s’écarter de sa nature.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
C’est ce qui arrive souvent aux nobles ; beaucoup d’entre eux ont une mince valeur.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il en est des produits de la race humaine comme de ceux de la terre.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Parfois, si la race est bonne, il surgit, de temps à autre, des hommes supérieurs ; puis elle reprend son mouvement ordinaire de propagation.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Les races bien douées finissent par en venir à des mœurs plus insensées.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Les races d’un caractère solide et posé tournent à la sottise et à l’hébétement.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Puisque le mensonge se fait croire parmi les mortels, il faut penser que, par contre, bien des vérités n’obtiennent pas leur créance.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
S’il n’est pas honteux à vous de vendre, il ne le sera pas non plus à nous d’acheter.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Si les dieux ne savent pas tout, encore moins les hommes.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Ne promettez donc pas au moment d’obtenir le résultat, pour retirer [la promesse] quand vous l’avez obtenu.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
C’est une chose absurde de reprocher aux autres ce que l’on fait soi-même [...] ou de pousser les autres à faire ce que l’on ne fait pas.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il y a quelque chose de blessant [...] à ne pas pouvoir répondre à un procédé quand il est bon, aussi bien que lorsqu’il est mauvais.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
La mort est un mal, car les dieux en ont jugé ainsi ; autrement, ils seraient mortels.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
L’instruction a pour conséquence d’exciter l’envie, ce qui est un mal ; mais aussi être savant est un bien.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Si tu avances des choses conformes à la justice, [...] ce sont les hommes qui te haïront ; si des choses injustes, ce sont les dieux.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
On ne loue pas les mêmes choses ouvertement et en secret : [...] on loue ouvertement celles qui sont justes et belles et, à part soi, les choses utiles.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Chassés de notre ville, nous combattions afin d’y rentrer, et, rentrés maintenant, nous la quitterions pour ne pas combattre !
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Souvent [le destin], lorsqu’il nous accorde de grands bonheurs, ne le fait pas dans une intention bienveillante, mais afin de donner plus d’éclat à nos revers.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Souvent le jour ne se fait que plus tard sur la meilleure conduite à tenir, tandis qu’auparavant la question était obscure.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Personne n’adopte volontairement et sciemment un mauvais parti. Mais ce raisonnement est faux.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Les lois [...] ont besoin d’une autre loi qui les corrige.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Riches et pauvres semblent les deux portions les plus distinctes de l’État. [...] comme le plus ordinairement ceux-ci sont en majorité, ceux-là en minorité, on les regarde comme deux éléments politiques parfaitement opposés.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Les démagogues ne se montrent que là où la loi a perdu la souveraineté. [...] Dès que le peuple est monarque, il prétend agir en monarque, parce qu’il rejette le joug de la loi, et il se fait despote ; aussi, les flatteurs sont-ils bientôt en honneur.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Il n’y a de constitution qu’à la condition de la souveraineté des lois. Il faut que la loi décide des affaires générales, comme le magistrat décide des affaires particulières [...].
c. 350 AEC
Source: La Politique
Souvent, sans que la constitution soit démocratique, le gouvernement, par la tendance des mœurs et des esprits, est populaire ; et réciproquement [...], bien que la constitution légale soit plutôt démocratique, la tendance des mœurs [...] est oligarchique.
c. 350 AEC
Source: La Politique
De bonnes lois ne constituent pas à elles seules un bon gouvernement [...]. Il n’y a donc de bon gouvernement d’abord que celui où l’on obéit à la loi, puis ensuite que celui où la loi à laquelle on obéit est fondée sur la raison.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Le principe essentiel de l'aristocratie paraît être d'attribuer la prédominance politique à la vertu ; car son caractère spécial [...] c'est la vertu, comme la richesse est celui de l'oligarchie, et la liberté, celui de la démocratie.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Tout État renferme trois classes : les citoyens très riches, les très pauvres et les citoyens aisés [...]. Puisque l'on convient que la modération et le milieu sont ce qu'il y a de mieux, il s'ensuit qu'en fait de fortunes, la moyenne propriété sera la plus convenable.
c. 350 AEC
Source: La Politique
L'homme ne veut ni ne sait obéir. Dès l’enfance, il contracte cette indiscipline [...]. D’autre part, une extrême indigence ne dégrade pas moins. Ainsi, la pauvreté empêche de savoir commander, et elle n’apprend à obéir qu’en esclave.
c. 350 AEC
Source: La Politique
[Dans un État sans classe moyenne,] on ne voit que maîtres et esclaves, et pas un seul homme libre. Ici jalousie envieuse, là vanité méprisante, si loin l’une et l’autre de cette fraternité sociale [...].
c. 350 AEC
Source: La Politique
Il est évident que l’association politique est la meilleure quand elle est formée par des citoyens de fortune moyenne ; les États bien administrés sont ceux où la classe moyenne est plus nombreuse et plus puissante que les deux autres réunies [...].
c. 350 AEC
Source: La Politique
Là où les fortunes aisées sont nombreuses, il y a bien moins de mouvements et de dissensions révolutionnaires.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Le principe du gouvernement démocratique, c’est la liberté. [...] Le premier caractère de la liberté, c’est l’alternative du commandement et de l’obéissance.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Le second caractère de la liberté, c'est la faculté laissée à chacun de vivre comme il lui plaît ; [...] comme c’est le propre de l’esclavage de n’avoir pas de libre arbitre.
c. 350 AEC
Source: La Politique
La faiblesse réclame toujours égalité et justice ; la force ne s’en inquiète en rien.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Dans tout État, il est trois parties, dont le législateur, s’il est sage, s’occupera, par-dessus tout, à bien régler les intérêts. Ces trois parties une fois bien organisées, l’État tout entier est nécessairement bien organisé lui-même.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Notre traité dit toujours simplement : Il, sans désigner nominativement qui que ce soit ; et c’est uniquement par l’examen même des doctrines qu’on peut reconnaître à qui elles appartiennent.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Ce qu’il y aurait d’étonnant, c’est que des manuscrits négligés forcément par l’auteur, [...] nous présentassent plus de régularité.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
L’école d’Élée, malgré ses erreurs, est une très glorieuse école ; et [...] il est bien curieux d’entendre ses nobles et profondes théories sur Dieu et sa toute-puissance.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
La succession des doctrines ne se comprend plus aussi bien si l’on confond les époques, et c’est dans l’intérêt même de la philosophie qu’il faut être d’une scrupuleuse exactitude.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Unique et tout puissant, souverain des plus forts, Dieu ne ressemble à nous ni d’esprit ni de corps.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Les humains, en faisant les Dieux à leur image, leur prêtent leurs pensers, leur voix et leur visage.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Si les bœufs et les lions avaient des mains et pouvaient peindre [...], ils donneraient aux Dieux qu’ils dessineraient des corps tout pareils aux leurs [...].
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
C’est une égale impiété de croire à la naissance des Dieux et à leur mort ; car de l’une et l’autre manière, il y a un moment où les Dieux ne sont plus.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Si à vos yeux, c’est une déesse, il ne faut pas la pleurer ; si ce n’est qu’une mortelle, il ne faut pas de sacrifices pour elle.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
[Homère et Hésiode] n’hésitaient pas à attribuer aux Dieux tout ce qui est déshonorant parmi les hommes : le vol, l’adultère, le mensonge, la trahison.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Sous le philosophe, il y a dans Mélissus un patriote, un politique, un amiral, un homme de guerre. C’est assez rare dans l’histoire de la philosophie pour que nous devions le remarquer.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
L’ouvrage de Gorgias était intitulé : « Du Non-Être, ou De la Nature ». [...] Au fond, c’est un scepticisme absolu.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
[Le scepticisme absolu] est une pauvre doctrine, qui contient en elle-même, comme tout scepticisme absolu, une contradiction inévitable.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
C’était quatre ans avant la condamnation de Socrate, autre illusion sans doute, dont le sceptique pouvait aussi se railler.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
La philosophie grecque, notre vénérable aïeule, était née, par un concours heureux de circonstances, six siècles avant notre ère [...]. [C'est] un des plus considérables des annales de l’esprit humain.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Naturellement, la cité est fort multiple ; mais si elle prétend à l’unité, de cité elle devient famille ; de famille, individu. [...] Fût-il possible de réaliser ce système, il faudrait s’en garder, sous peine d’anéantir la cité.
c. 350 AEC
Source: La Politique
La réciprocité dans l’égalité est [...] le salut des États ; elle est le rapport nécessaire d’individus libres et égaux entre eux.
c. 350 AEC
Source: La Politique
On porte très peu de sollicitude aux propriétés communes ; chacun songe vivement à ses intérêts particuliers, et beaucoup moins aux intérêts généraux [...].
c. 350 AEC
Source: La Politique
L’homme a deux grands mobiles de sollicitude et d’amour : la propriété et les affections.
c. 350 AEC
Source: La Politique
C’est un grand charme que d’obliger et de secourir des amis, des hôtes, des compagnons ; et ce n’est que la propriété individuelle qui nous assure ce bonheur-là.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Il est dangereux que tant de citoyens passent de l’aisance à la misère, parce qu’il sera chose difficile, dans ce cas, qu’ils n’aient point le désir des révolutions.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Le point important, c’est de niveler les passions bien plutôt que les propriétés ; et cette égalité-là ne résulte que de l’éducation réglée par de bonnes lois.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Les révolutions naissent tout aussi bien de l’inégalité des honneurs que de l’inégalité des fortunes.
c. 350 AEC
Source: La Politique
C’est le superflu et non le besoin qui fait commettre les grands crimes. On n’usurpe pas la tyrannie pour se garantir de l’intempérie de l’air.
c. 350 AEC
Source: La Politique
L’avidité des hommes est insatiable : d’abord ils se contentent de deux oboles ; une fois qu’ils s’en sont fait un patrimoine, leurs besoins s’accroissent sans cesse [...].
c. 350 AEC
Source: La Politique
L’humanité doit en général chercher non ce qui est antique, mais ce qui est bon.
c. 350 AEC
Source: La Politique
La loi, pour se faire obéir, n’a d’autre puissance que celle de l’habitude [...] de telle sorte que changer légèrement les lois existantes pour de nouvelles, c’est affaiblir d’autant la force même de la loi.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Partout où la constitution a mal réglé la position des femmes, il faut dire que la moitié de l’État est sans lois.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Lacédémone s’est maintenue tout le temps qu’elle a fait la guerre ; et le triomphe l’a perdue, parce qu’elle ne savait pas jouir de la paix.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Une loi de ce genre rend l’argent plus honorable que le mérite, et inspire l’amour de l’or à la république entière.
c. 350 AEC
Source: La Politique
L’âme [...] se divise en deux parties, l’une raisonnable, et l’autre irraisonnable.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
C’est dans la partie irraisonnable que se trouve ce qu’on appelle les vertus : la tempérance, la justice, le courage, et toutes les autres vertus morales qui semblent dignes d’estime et de louanges.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
C’est grâce à [ces vertus], quand nous les possédons, que l’on dit de nous que nous méritons l'estime et l'éloge.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Jamais on ne reçoit de louanges pour les vertus de la partie de l'âme qui a la raison ; et ainsi, on ne loue pas quelqu'un directement parce qu'il est sage, ni parce qu'il est prudent.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
[On] loue uniquement la partie irraisonnable de l'âme, en tant qu'elle peut servir et qu'elle sert la partie raisonnable en lui obéissant.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La vertu morale se détruit et se perd à la fois et par le défaut et par l'excès.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Pour des choses obscures, il faut se servir d'exemples parfaitement clairs.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La force se détruit également, et quand on fait trop d'exercices, et quand on n'en fait pas assez.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Ce n'est que par une juste mesure que l'on conserve et la force et la santé.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Si l'on suppose quelqu'un qui soit si peu accessible à la crainte, qu'il ne craindrait même pas les Dieux, ce ne sera plus là du courage, ce sera de la folie.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Si vous supposez au contraire qu'il craint tout, vous en faites un lâche.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Le coeur vraiment courageux ne sera, ni celui qui craint tout, ni celui qui ne craint absolument rien.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Ce sont donc les mêmes causes, qui augmentent ou qui détruisent la vertu.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Les craintes modérées ne font qu'augmenter le courage véritable.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Il n’est personne qui soit heureux en tout.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il n’est personne parmi les hommes qui soit libre. Car on est esclave ou de la richesse, ou de la fortune.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Le plus grand bien, pour un homme, c’est [...] de se bien porter.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il n’est pas amoureux celui qui n’aime pas toujours.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Ne garde pas une colère immortelle, étant toi-même mortel.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Le mortel doit songer aux choses mortelles ; les choses immortelles ne doivent pas occuper le mortel.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Un homme qui a du bon sens ne doit jamais enseigner à ses enfants une science superflue.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
L’usage des sentences convient au vieillard, en raison de son âge et pourvu qu’il les applique à des sujets dont il a l’expérience.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
[Il est] sottise, mauvaise éducation à lancer des sentences à propos de questions que l’on ne possède pas.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Insensé celui qui, après avoir tué le père, laisserait vivre les enfants.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Il ne faut pas, comme on le dit, aimer comme si l’on devait haïr un jour, mais plutôt haïr comme si l’on devait aimer.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Le véritable ami doit aimer comme s’il devait aimer toujours.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
On se complaît à entendre dire d’une façon générale ce que l’on se trouvait déjà penser d’avance à propos d’un fait particulier.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Le caractère moral se révèle dans les discours où l’intention de l’orateur se manifeste.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
Si les sentences sont honnêtes, elles donnent aux mœurs de l’orateur une apparence honnête aussi.
329-323 av. J.-C.
Source: Rhétorique (trad. Ruelle)
La qualité principale de l’élocution, c’est d’être claire sans être plate.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
L’élocution la plus claire est celle qui consiste en termes propres, mais qui est terre à terre.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[L'élocution] est élevée et s’écarte du style vulgaire lorsqu’elle fait usage de termes [...] à côté du terme propre.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Si l’on employait de telles expressions indistinctement, il y aurait énigme ou barbarisme [...].
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[...] une forme de l’énigme, c’est de relier entre elles des choses qui ne peuvent l’être pour énoncer des faits qui existent.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[...] la métaphore, l’ornement et les autres formes [...] ôteront au style la vulgarité et la bassesse ; le terme propre lui donnera de la clarté.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
C’est faire un reproche mal fondé que de critiquer un tel mode de langage et de tourner en ridicule le poète qui l’emploie [...].
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Il serait ridicule d’employer ce procédé d’une façon quelconque, et la mesure doit être gardée dans toutes les parties [...].
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Comme [certaines formes de parler] ne rentrent pas dans les termes propres, elles ôtent au style sa vulgarité [...].
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Il n’est certes pas indifférent de faire un emploi convenable de chacune des formes [...], mais le plus important, c’est d’avoir un langage métaphorique.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[Le langage métaphorique] est le seul mérite qu’on ne puisse emprunter à un autre et qui dénote un esprit naturellement bien doué [...].
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
[...] bien placer une métaphore, c’est avoir égard aux rapports de ressemblance.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
Dans la poésie héroïque, tous les moyens expliqués [...] sont applicables. Dans les ïambes, comme on y cherche surtout à imiter le langage ordinaire, les noms les plus convenables sont [...] le terme propre, la métaphore et l’ornement.
c. 335 av. J.-C.
Source: Poétique (trad. Ruelle)
D’abord, qu’il n’existe rien ; ensuite, que s’il existe quelque chose, c'est inaccessible à l’homme ; enfin, que même si c'était accessible, on ne peut ni l’exprimer ni le faire comprendre à autrui.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Il est absurde qu’une chose soit tout ensemble et ne soit pas.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Si le non-être existe, l’être alors n’existe pas ; car ils sont réciproquement contraires l’un à l’autre.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Si l’être est éternel, [...] il n’a pas de commencement, [...] il est infini ; et étant infini, il n’est nulle part.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Ce qui enveloppe est plus grand que l’enveloppé. Or il ne peut y avoir rien de plus grand que l’infini ; donc, l’infini n’est nulle part.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Le non-être ne saurait produire quoi que ce soit, attendu que ce qui est capable de produire quelque chose doit de toute nécessité participer déjà à l’existence.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Plusieurs ne se compose que de la combinaison d’unités ; et dès qu’on supprime l’unité, on supprime la pluralité, du même coup.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Si les pensées étaient les réalités, alors tout ce qu’on pense existerait [...] ce qui est évidemment absurde.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Si on se plaît à supposer un homme qui vole dans les airs [...], il ne s’ensuit pas par cela seul qu’en effet l’homme puisse voler. Ainsi, les pensées [...] ne sont pas des réalités.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Si les choses pensées sont des êtres, il s’ensuit que les choses qui ne sont pas ne pourront pas être pensées ; car les propriétés contraires appartiennent aux contraires.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Chaque [...] chose doit être jugée par son sens spécial et non par un sens étranger.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Le moyen d’explication que nous avons, c’est la parole ; et la parole n’est ni les objets eux-mêmes ni les êtres.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Ce n’est pas les êtres que nous expliquons à autrui ; c’est uniquement la parole, qui est absolument différente des réalités elles-mêmes.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
De même que le visible ne peut devenir [...] entendable, [...] de même l’être qui est supposé extérieur à nous ne peut devenir notre parole.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
La parole ne peut pas montrer [...] les objets extérieurs, de même que la plupart des objets ne peuvent pas mutuellement révéler la nature les uns des autres.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
La magnificence est le milieu entre l’ostentation et la mesquinerie.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Celui qui dépense quand il ne faut pas, est fastueux et prodigue.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
L’ostentation consiste à faire parade de sa fortune dans les occasions où l’on ne devrait pas la montrer.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La mesquinerie [...] consiste à ne pas savoir dépenser grandement quand il convient.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Quand on se résout à faire de grandes dépenses [...], ne pas savoir faire la dépense convenable et la marchander avec parcimonie. C’est là ce qu’on appelle être mesquin.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
On comprend assez que la magnificence est bien telle que nous la décrivons, rien que par le nom même qu’elle porte.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
C’est parce que [la magnificence] fait dans l’occasion les choses en grand, comme il convient de les faire, qu’elle reçoit à bon droit le nom de magnificence.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
La magnificence [...] est un certain milieu entre l’excès et le défaut dans les dépenses, selon les circonstances où il convint de les faire.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
A proprement parler, il n’y a de magnificence que dans les limites où nous l’avons dit.
IVe siècle av. J.-C.
Source: La Grande Morale
Il faut rechercher d’abord s’il y a bien réellement quelque chose qui naisse et qui meure d’une manière absolue, ou s’il n’y a rien qui naisse et meure, à proprement parler.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Si l’on admet une production absolue, alors il faudra que l’être vienne absolument du non-être, du néant [...].
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
En un sens il peut y avoir absolue production de quelque chose venant du néant, [...] et qu’en un autre sens, rien ne peut jamais venir que de ce qui est.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
[...] on en arrive à cette conséquence, qu’ont [...] redoutée par dessus tout les premiers philosophes, de faire naître les choses du pur néant.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Comment se fait-il que le monde entier n’ait pas été déjà depuis si longtemps épuisé [...] si la source d’où vient chacun de ces êtres est limitée et finie ?
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
La perpétuité de la succession ne devient-elle pas nécessaire par cela seul que la destruction d’une chose est la production d’une autre, et que, réciproquement, la production de celle-ci est la [...] destruction de celle-là ?
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Nous disons de quelqu’un qui apprend, qu’il devient savant, mais nous ne disons pas pour cela qu’il devient et se produit absolutely.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
[La matière] dont les différences expriment davantage telle ou telle réalité, est aussi davantage de la substance ; et celle dont les différences expriment davantage la privation est davantage du non-être.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Pour le vulgaire, ce qui constitue [...] la différence de la production et de la destruction, c’est que l’une est perceptible aux sens, et que l’autre ne l’est pas.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Les hommes définissent en général l’être et le non-être, selon qu’ils sentent la chose ou ne la sentent pas [...].
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Ils prennent pour l’être ce qu’on connaît, et pour le non-être, ce qu’on ignore. Mais alors c’est la sensibilité qui remplit la fonction de la science.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Toute production étant la destruction de quelque autre chose, et toute destruction étant la production d’une autre chose aussi [...].
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Le sujet, en tant que matière, est la cause de la production continue et éternelle des choses, attendu qu’il peut indifféremment se changer dans les contraires [...].
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
De même qu’on dit qu’une chose est détruite absolument quand elle passe à l’insensible [...], de même on peut dire qu’elle se produit [...] quand elle vient de l’insensible.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
La production est la destruction du non-être, et la destruction est la production du néant.
c. 350 av. J.-C.
Source: De la Génération et de la Corruption
Toute cité est une sorte d’association, et toute association ne se forme qu’en vue de quelque bien ou de quelque avantage.
c. 350 AEC
Source: La Politique
C’est pour leur bien, ou pour ce qui leur semble tel, que les hommes font tout ce qu’ils font.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Toutes les associations se proposent quelque bien, et c’est là surtout le but de celle qui est plus puissante que toutes les autres [...], c’est celle-là qu’on appelle cité.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Ceux qui croient que le gouvernement politique [...], économique et despotique, est le même, n’ont pas raison ; car ils s’imaginent qu’ils ne diffèrent que dans le nombre [...], et non pas dans l’espèce.
c. 350 AEC
Source: La Politique
De même que [...] on est obligé de diviser le composé, jusqu’à ce qu’on arrive à des éléments qui sont entièrement simples [...] ainsi, en considérant de quels éléments se compose une cité, nous verrons mieux en quoi ils diffèrent.
c. 350 AEC
Source: La Politique
La meilleure manière [...] d’établir une théorie [...], comme sur tous les autres [sujets], c’est d’observer les choses dans leur origine et dans leur développement.
c. 350 AEC
Source: La Politique
C’est d’abord une nécessité que des êtres qui ne sauraient exister l’un sans l’autre [...] s’unissent [...], en vue de la génération.
c. 350 AEC
Source: La Politique
La nature [...] inspire [...] le désir de laisser après eux un autre être qui leur ressemble.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Il y a [...] par le fait de la nature et pour le but de la conservation des espèces, un être qui commande, et un être qui obéit.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Celui que son intelligence rend capable de prévoyance a naturellement l’autorité et le pouvoir de maître.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Celui qui n’a que les facultés corporelles pour l’exécution [...] doit naturellement obéir et servir.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Chaque être [...] a sa fin, sa tâche à laquelle il est exclusivement propre.
c. 350 AEC
Source: La Politique
L’instrument travaillé avec le plus de perfection ne peut servir qu’à l’exécution d’une seule espèce de travaux.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Naturellement, l’association qui se forme pour subvenir aux besoins de tous les jours, est la famille.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Le principe du gouvernement démocratique, c’est la liberté.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Le premier caractère de la liberté, c’est l’alternative du commandement et de l’obéissance.
c. 350 AEC
Source: La Politique
[Le second caractère de la liberté], c’est la faculté laissée à chacun de vivre comme il lui plaît ; c’est là [...] le propre de la liberté, comme c’est le propre de l’esclavage de n’avoir pas de libre arbitre.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Dans la démocratie, les pauvres sont souverains à l’exclusion des riches, parce qu’ils sont les plus nombreux, et que l’avis de la majorité fait loi.
c. 350 AEC
Source: La Politique
À entendre les partisans de la démocratie, la justice est uniquement dans la décision de la majorité ; à en croire les partisans de l’oligarchie, la justice est la décision des riches.
c. 350 AEC
Source: La Politique
La faiblesse réclame toujours égalité et justice ; la force ne s’en inquiète en rien.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Travailler vaut mieux [...] que gouverner et commander, là où l’exercice du pouvoir ne procure pas de grands profits ; car les hommes en général préfèrent l’argent aux honneurs.
c. 350 AEC
Source: La Politique
L’indépendance illimitée de la volonté individuelle ne saurait être une barrière contre les vices que chacun de nous porte dans son sein.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Pour le législateur [...] instituer un gouvernement n’est ni la seule ni la plus grande difficulté ; c’est bien plutôt de savoir le faire vivre.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Aujourd’hui pour plaire au peuple, les démagogues font prononcer des confiscations énormes par les tribunaux.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Donner de tels secours à la pauvreté, c’est vouloir emplir un tonneau sans fond.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Les constitutions politiques : plus elles sont mauvaises, plus elles exigent de précautions.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Les chefs des oligarchies [...] cherchent le profit aussi ardemment que l’honneur.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Il serait bien inutile de rendre la justice, si les arrêts ne devaient pas recevoir de suite ; et la société civile n’est pas plus possible sans l’exécution des jugements que sans la justice même qui les rend.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Dans l’impossibilité d’avoir des esclaves, les pauvres sont forcés d’associer à leurs travaux leurs enfants et leurs femmes.
c. 350 AEC
Source: La Politique
Les grands animaux, les grandes plantes ont en général une vie plus longue [...] car il est tout simple que les plus grands êtres aient aussi plus d’humidité.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Ceci explique comment l’homme vit plus longtemps que certains animaux qui sont d’ailleurs plus grands que lui.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Pour qu’un être ne soit pas facilement destructible, il ne faut pas qu’il produise trop de résidu ; car tout résidu détruit l’animal [...].
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Les animaux lascifs et qui ont beaucoup de sperme, vieillissent de bonne heure : le sperme est un résidu, et l’émission du sperme dessèche l’animal.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Les mâles, par leur nature particulière, doivent généralement vivre plus longtemps que les femelles ; et la cause en est que l’animal [mâle] est naturellement plus chaud que la femelle.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Les mêmes animaux vivent plus longtemps dans les climats chauds que dans les climats froids, par la même cause que les grands animaux vivent plus que les petits.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Les animaux et les plantes meurent quand ils ne prennent pas de nourriture ; c’est l’être lui-même qui alors se consume.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
C’est dans les plantes que se rencontrent les êtres qui vivent le plus longtemps [...]. [C'est que] les végétaux rajeunissent toujours ; et voilà pourquoi ils vivent si longtemps.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
La partie supérieure de la plante et sa tête, c’est la racine.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
La nature fait toujours tout pour le mieux.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
La mort n’est que la destruction de la chaleur naturelle.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Le feu peut s’éteindre [...] de deux façons : [...] il s’éteint de lui-même, ou il est étouffé [...]. Dans le premier cas, c’est la vieillesse ; dans l’autre, c’est une destruction violente.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Les plantes vivent bien, mais elles n’ont pas la sensibilité ; et c’est cette faculté de sentir qui sépare ce qui est animal de ce qui ne l’est pas.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Les racines répondent précisément à ce qu’on appelle la bouche dans les animaux.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle
Les animaux les mieux organisés ne sont pas susceptibles de cette division [en plusieurs parties vivantes], parce que leur nature est une au plus haut degré possible.
c. 350 av. J.-C.
Source: Petits traités d'histoire naturelle