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Baruch Spinoza

Baruch Spinoza

Baruch Spinoza (24 novembre 1632 – 21 février 1677) était un philosophe néerlandais d'origine séfarade portugaise. L'un des principaux représentants du rationalisme du XVIIe siècle et l'une des figures précoces et centrales des Lumières, il est considéré comme l'un des grands rationalistes de la philosophie.

Vous aurez pour philosopher toute liberté, le prince étant convaincu que vous n’en abuserez pas pour troubler la religion établie.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Vous ne trouverez nulle part [...] un prince plus favorable aux hommes de grand talent.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

[...] si vous venez ici, soyez sûr que vous y mènerez une vie heureuse et digne d’un philosophe [...].

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

[...] une vie heureuse et digne d’un philosophe, à moins que toutes nos prévisions et toutes nos espérances ne soient entièrement trompées.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

[...] [un prince] convaincu que vous n’abuserez pas [de votre liberté] pour troubler la religion établie.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Par droit naturel [...] nous n’entendons pas autre chose que les lois de la nature de chaque individu, selon lesquelles nous concevons que chacun d’eux est déterminé naturellement à exister et à agir d’une manière déterminée.

1670

Source: Traité théologico-politique

Le droit de la nature s’étend jusqu’où s’étend sa puissance.

1670

Source: Traité théologico-politique

Chaque individu a le droit absolu de se conserver, c’est-à-dire de vivre et d’agir selon qu’il y est déterminé par sa nature.

1670

Source: Traité théologico-politique

De même que le sage a le droit absolu de faire tout ce que la raison lui dicte [...], de même aussi l’ignorant et l’insensé ont droit de faire tout ce que l’appétit leur conseille.

1670

Source: Traité théologico-politique

Le droit de la nature [...] ne leur défend que ce qu’aucun d’eux ne convoite et ce qui échappe à leur pouvoir ; il n’interdit ni querelles, ni haines, ni ruses, ni colère, ni rien absolument de ce que l’appétit conseille.

1670

Source: Traité théologico-politique

Tout ce qui nous semble, dans la nature, ridicule, absurde ou mauvais, vient de ce que nous ne connaissons les choses qu’en partie, et que nous ignorons pour la plupart l’ordre et les liaisons de la nature entière.

1670

Source: Traité théologico-politique

Ce que la raison dit être un mal n’est pas un mal par rapport à l’ordre et aux lois de la nature universelle, mais seulement par rapport aux lois de notre seule nature.

1670

Source: Traité théologico-politique

Il n’est personne qui ne désire vivre en sécurité et à l’abri de la crainte, autant qu’il est possible ; or cette situation est impossible tant que chacun peut tout faire à son gré.

1670

Source: Traité théologico-politique

C’est une loi universelle de la nature humaine de ne négliger ce qu’elle juge être un bien que dans l’espoir d’un bien plus grand, ou dans la crainte d’un mal plus grand.

1670

Source: Traité théologico-politique

Aucun pacte n’a de valeur qu’en raison de son utilité ; si l’utilité disparaît, le pacte s’évanouit avec elle et perd toute son autorité.

1670

Source: Traité théologico-politique

Il y a donc de la folie à prétendre enchaîner à tout jamais quelqu’un à sa parole, à moins qu’on ne fasse en sorte que la rupture du pacte entraîne pour le violateur [...] plus de dommage que de profit.

1670

Source: Traité théologico-politique

Le fondement et l’objet de ce gouvernement [la démocratie], c’est [...] d’arrêter les dérèglements de l’appétit et de tenir les hommes, autant que possible, dans les limites de la raison, afin qu’ils vivent ensemble dans la paix et dans la concorde.

1670

Source: Traité théologico-politique

Celui-là est réellement esclave qui est asservi à ses passions et qui est incapable de voir et de faire ce qui lui est utile, et il n’y a de libre que celui dont l’âme est saine et qui ne prend d’autre guide que la raison.

1670

Source: Traité théologico-politique

La justice est la ferme résolution de rendre à chacun ce qui lui est dû d’après le droit civil ; l’injustice consiste à ôter à quelqu’un, sous prétexte de droit, ce qui lui est dû.

1670

Source: Traité théologico-politique

J’ai mieux aimé traiter de cette forme de gouvernement [la démocratie], parce qu’elle me semblait la plus naturelle et la plus rapprochée de la liberté que la nature donne à tous les hommes.

1670

Source: Traité théologico-politique

La connaissance que nous avons acquise du bien et du mal [...] peut nous conduire au salut, ou à l’amour de Dieu, dans lequel consiste [...] tout notre bonheur.

c. 1660

Source: Court Traité

Si les passions n’ont pas d’autres causes que celles que nous avons indiquées, nous n’avons qu’à faire un bon usage de notre entendement [...] pour être assurés de ne pas nous laisser égarer par elles.

c. 1660

Source: Court Traité

Aussitôt que nous aurons vu les actions du corps et ce qui en résulte, nous connaîtrons la première et principale cause de toutes les passions, et par conséquent le moyen de les détruire.

c. 1660

Source: Court Traité

Il n’y a et il ne peut y avoir aucun être en dehors de la nature qui est infinie.

c. 1660

Source: Court Traité

Il ne se passe rien en nous dont nous ne puissions avoir conscience.

c. 1660

Source: Court Traité

Aucun mode de pensée ne peut produire dans le corps le repos ou le mouvement.

c. 1660

Source: Court Traité

L’esprit, qui est l’idée du corps, est tellement uni avec lui, qu’il ne forme avec lui qu’un tout naturel.

c. 1660

Source: Court Traité

La production ou la destruction de l’amour résulte d’une idée [...] lorsque nous apercevons quelque bien dans l’objet aimé ou quelque mal dans l’objet odieux.

c. 1660

Source: Court Traité

L’amour d’un objet n’est détruit que par la représentation de quelque chose de meilleur.

c. 1660

Source: Court Traité

Sans Dieu nous ne pouvons ni exister ni être conçus [...] nous ne le connaissons et ne pouvons le connaître que par lui-même, et par conséquent beaucoup mieux que nous ne nous connaissons nous-mêmes.

c. 1660

Source: Court Traité

Lorsque nous commençons à connaître Dieu [...] nous nous unissons alors à lui plus étroitement qu’avec le corps ; et alors seulement nous sommes affranchis du corps.

c. 1660

Source: Court Traité

Le corps et ses actes [...] ne peuvent apporter aucune modification à l’âme, si ce n’est se présenter à elle comme objets.

c. 1660

Source: Court Traité

Ce n’est pas le corps en tant que corps qui produit [la passion] ; c’est le corps en tant qu’objet.

c. 1660

Source: Court Traité

Lorsque [l'âme] arrive à connaître l’être le plus excellent, il sera impossible alors que l’une de ces passions puisse produire sur elle la moindre impression.

c. 1660

Source: Court Traité

C’est seulement le troisième degré de connaissance, à savoir la vraie connaissance, qui peut nous rendre libres, et sans elle il nous est impossible de le devenir.

c. 1660

Source: Court Traité

Sans la vertu, c’est-à-dire sans une bonne direction de l’entendement, tout est perdu ; nous ne pouvons vivre en paix avec nous-mêmes.

c. 1660

Source: Court Traité

[C'est une] proposition aussi absurde que si un poisson, qui ne peut vivre hors de l’eau, venait à dire : S’il n’y a pas pour moi de vie éternelle, je veux sortir de l’eau pour vivre sur la terre.

c. 1660

Source: Court Traité

L’expérience nous apprend qu’en recherchant la sensualité, la volupté et les choses mondaines, nous y trouvons non notre salut, mais notre perte.

c. 1660

Source: Court Traité

La vraie liberté, c’est d’être et de demeurer enchaîné par les liens de son amour.

c. 1660

Source: Court Traité

La connaissance par raisonnement n’est pas en nous ce qu’il y a de meilleur, mais seulement un degré par lequel nous nous élevons au terme désiré [...].

c. 1660

Source: Court Traité

Plus une chose a d’être, plus elle a d’action et moins de passion.

c. 1660

Source: Court Traité

Il est certain que l’agent agit par ce qu’il possède, et le patient souffre par ce qui lui manque.

c. 1660

Source: Court Traité

Aucune chose, considérée en elle-même, n’a en soi une cause par laquelle elle puisse se détruire.

c. 1660

Source: Court Traité

Le vrai entendement ne peut périr [...]. Comme il ne provient pas de causes extérieures, mais de Dieu, il ne peut [...] subir aucune altération du dehors.

c. 1660

Source: Court Traité

Toutes les actions que nous produisons [...] sont d’une nature d’autant plus parfaite qu’elles sont plus capables de s’unir à nous de manière à faire [...] une seule et même nature.

c. 1660

Source: Court Traité

Je la définis [la liberté humaine] un acte constant que notre intellect acquiert par son union [...] avec Dieu, pour produire en soi des idées et en dehors de soi des actes qui soient d’accord avec sa nature.

c. 1660

Source: Court Traité

Une chose ne cesse pas d’être vraie pour ne pas être acceptée par plusieurs.

c. 1660

Source: Court Traité

Je vous prie et vous conjure de prendre des précautions dans la manifestation de ces idées.

c. 1660

Source: Court Traité

Si [...] il s’élève dans votre esprit quelque difficulté [...], je vous prie de ne pas vous hâter d’y contredire, avant d’y avoir appliqué quelque temps et quelque attention.

c. 1660

Source: Court Traité

La servitude d’une chose consiste à être soumis à une cause extérieure ; la liberté, au contraire, à n’y être pas soumis, et à en être affranchi.

c. 1660

Source: Court Traité

Les villes qui ne sont en état ni de subsister par elles-mêmes, ni d’inspirer aux autres de la crainte, ne s’appartiennent pas véritablement, elles sont sous la loi des autres.

1677

Source: Traité politique

Chercher l’égalité entre des éléments inégaux, c’est chercher l’absurde.

1677

Source: Traité politique

Les citoyens peuvent à bon droit être jugés égaux, parce que le pouvoir de chacun d’eux, comparé au pouvoir de l’État, cesse d’être considérable.

1677

Source: Traité politique

Les villes ne peuvent pas être tenues pour égales. Le droit de chacune, comme sa puissance, doit être mesuré à sa grandeur.

1677

Source: Traité politique

Chaque ville a dans l’intérieur de ses murailles [...] autant de droit qu’elle en peut exercer.

1677

Source: Traité politique

Les lois ou les droits communs de l’empire ne doivent pas être changés, quand il y a peu de temps qu’ils ont été établis.

1677

Source: Traité politique

[Les puissants], cédant aux penchants naturels de l’homme, s’efforceront de conserver et d’augmenter, s’il se peut, leur droit.

1677

Source: Traité politique

La liberté et le bien public périssent lorsqu’un petit nombre d’hommes décident de tout par leur seule passion.

1677

Source: Traité politique

Les esprits des hommes sont en général trop émoussés pour pénétrer au fond des choses du premier coup, mais ils s’aiguisent en délibérant, en écoutant et en disputant.

1677

Source: Traité politique

Pendant qu’ils cherchent tous les moyens d’agir à leur gré, [les hommes] trouvent un parti qui a pour lui l’approbation générale et auquel personne n’aurait songé auparavant.

1677

Source: Traité politique

Le renversement soudain [d'une] république ne vient pas de ce qu’elle passait inutilement le temps à délibérer, mais de la mauvaise organisation de son gouvernement et du trop petit nombre des gouvernants.

1677

Source: Traité politique

Là où plusieurs [centres de pouvoir] jouissent de la liberté, il ne suffit pas à celui qui veut s’ouvrir une voie à l’empire de s’emparer d’un seul pour être le maître des autres.

1677

Source: Traité politique

Partout où une seule [entité] a le pouvoir, on ne s’inquiète du bien des autres que dans la mesure où ce bien peut être utile à celle qui est la maîtresse.

1677

Source: Traité politique

Tout ce que nous concevons clairement et distinctement appartenir à la nature d’une chose, peut être, avec vérité, affirmé de cette chose.

c. 1660

Source: Court Traité

Les essences des choses sont de toute éternité et demeureront immuables pendant toute éternité.

c. 1660

Source: Court Traité

Un entendement fini ne peut comprendre l’infini.

c. 1660

Source: Court Traité

Un entendement, fini en lui-même, ne peut rien connaître sans être déterminé par une cause extérieure [...].

c. 1660

Source: Court Traité

La cause de l’idée que l’homme possède n’est pas sa propre imagination, mais une cause extérieure quelconque, qui le détermine à connaître ceci ou cela.

c. 1660

Source: Court Traité

Aucune chose par elle-même ne cherche sa propre destruction [...].

c. 1660

Source: Court Traité

L’infini ne peut se changer en quelque chose de meilleur que lui-même, puisqu’il est parfait [...].

c. 1660

Source: Court Traité

Dieu [...] la première cause de toutes choses, et même la cause de lui-même, Dieu doit se faire connaître lui-même par lui-même.

c. 1660

Source: Court Traité

Il appartient à l’essence de la montagne d’avoir une vallée.

c. 1660

Source: Court Traité

Entre l’idée et son idéat (ce qui est représenté par l’idée) il y a une grande différence [...].

c. 1660

Source: Court Traité

[Certaines idées] sont telles que [...] je suis forcé de dire qu’elles sont et seraient toujours les mêmes, lors même que ni moi, ni aucun homme n’y eût jamais pensé.

c. 1660

Source: Court Traité

Cela même prouve qu’elles [les idées] n’ont point été créées par moi, et qu’elles doivent avoir, en dehors de moi, un sujet qui n’est pas moi [...].

c. 1660

Source: Court Traité

Je vois donc qu’aucune chose ne tient de moi vérité, essence ou existence.

c. 1660

Source: Court Traité

Pour [certaines choses], l’existence est aussi nécessaire que l’essence, et rien n’est sans elles.

c. 1660

Source: Court Traité

Aucune substance [...] ne dépend de quelque chose d’extérieur et n’est par conséquent soumise à aucun changement.

c. 1660

Source: Court Traité

L’amour consiste à jouir d’une chose et à s’unir à elle.

c. 1660

Source: Court Traité

L’amour naît de la représentation et de la connaissance que nous avons d’un objet ; et plus l’objet se montre grand et imposant, plus l’amour est grand et imposant en nous.

c. 1660

Source: Court Traité

Nous pouvons nous affranchir de l’amour [...] par la connaissance d’une chose meilleure, ou bien par l’expérience qui nous apprend que l’objet aimé [...] nous apporte beaucoup de douleur.

c. 1660

Source: Court Traité

Il est nécessaire de ne pas nous affranchir tout à fait de l’amour, car [...] nous ne pourrions exister sans la jouissance de quelque bien auquel nous sommes unis et par lequel nous sommes fortifiés.

c. 1660

Source: Court Traité

Celui-là est certainement à plaindre qui s’unit avec des choses périssables, car ces choses étant en dehors de sa puissance [...], il est impossible que, lorsqu’elles sont atteintes, lui-même demeure libre.

c. 1660

Source: Court Traité

Si ceux-là sont misérables qui aiment les choses périssables [...] que devons-nous penser de ceux qui aiment les honneurs, le pouvoir, la volupté, qui n’en ont aucune [essence] ?

c. 1660

Source: Court Traité

La raison nous apprend à nous séparer de ces biens périssables, car [...] on voit le vice et le poison cachés dans l’amour de ces choses.

c. 1660

Source: Court Traité

Celles [les choses] qui sont en notre puissance sont celles que nous effectuons conformément à l’ordre de la nature dont nous faisons partie.

c. 1660

Source: Court Traité

Celles qui ne sont pas en notre puissance sont celles qui, étant en dehors de nous, ne sont sujettes à aucun changement par notre fait.

c. 1660

Source: Court Traité

Il est impossible, si nous usons bien de notre entendement, que nous négligions d’aimer Dieu.

c. 1660

Source: Court Traité

Si, pendant que nous aimons quelque chose, nous venons à rencontrer une autre chose meilleure, nous nous tournons vers celle-ci et abandonnons la première.

c. 1660

Source: Court Traité

Lorsque nous apprenons à connaître Dieu, qui a en lui seul toute perfection, nous devons l’aimer nécessairement.

c. 1660

Source: Court Traité

Comme Dieu est la première cause de toutes choses, la connaissance de Dieu doit précéder logiquement la connaissance de toutes les autres choses.

c. 1660

Source: Court Traité

L’amour vrai naît toujours de l’opinion que nous avons de la bonté et de l’excellence de l’objet.

c. 1660

Source: Court Traité

Nous voyons donc comment nous devons fortifier notre amour, et comment il doit se reposer en Dieu.

c. 1660

Source: Court Traité

Les choses en sont venues au point que les hommes ne veulent plus qu’on les redresse ; et ils s’attachent si opiniâtrement aux opinions [...] que la raison ne peut plus faire valoir ses droits qu’auprès d’un très-petit nombre.

1670

Source: Traité théologico-politique

Tant les préjugés ont étendu leur empire sur la masse des hommes. [...] mais je persiste à tenter l’épreuve, convaincu qu’il ne faut point désespérer d’un heureux succès.

1670

Source: Traité théologico-politique

Que dire à des interprètes [...] qui ne voient dans le texte de l’Écriture que ce qu’il leur plaît d’y trouver ? N’est-ce point comme s’ils supprimaient la Bible pour en fabriquer une autre de leur façon ?

1670

Source: Traité théologico-politique

Il ne faut rien affirmer touchant l’Écriture que ce qui est donné par l’Écriture elle-même, ou ce qui peut en être légitimement déduit.

1670

Source: Traité théologico-politique

L'histoire de l’Écriture est restée imparfaite, et [...] contient d’assez graves erreurs pour qu’il soit impossible ou de s’y confier ou de la refaire.

1670

Source: Traité théologico-politique

Cette histoire si nécessaire, les anciens l’ont entièrement négligée, ou du moins les témoignages [...] ont péri par l’injure du temps, laissant [...] une lacune à jamais déplorable.

1670

Source: Traité théologico-politique

On pourrait réparer [...] cette perte, si les hommes [...] avaient su transmettre le peu qu’ils avaient, sans l’altérer par des additions indiscrètes.

1670

Source: Traité théologico-politique

Concluons donc que tous les livres dont nous venons de parler [...] sont apocryphes, et que les événements dont on y trouve le récit sont racontés comme s’étant passés à une époque très-ancienne.

1670

Source: Traité théologico-politique

Tous ces livres conspirent à une seule fin, qui est de faire connaître les paroles et les commandements [d'un prophète], et d’en prouver l’excellence par le récit des événements.

1670

Source: Traité théologico-politique

[Certains passages] ont certainement été retouchés par le rédacteur [...] dans l’intention de rendre plus claires, pour les hommes de son temps, les paroles de [l'auteur original].

1670

Source: Traité théologico-politique

Si nous possédions aujourd’hui le livre même que Moïse a écrit, je suis convaincu qu’en le comparant à l’Écriture [actuelle], nous trouverions de grandes différences, [...] même dans l’ordre et dans l’esprit des préceptes.

1670

Source: Traité théologico-politique

Je ne crois pas qu’aucun homme de bon sens se puisse persuader que [ce livre] ait été écrit par les juges eux-mêmes, [...] l’ouvrage entier a été composé par un seul historien.

1670

Source: Traité théologico-politique

L’auteur [...] avertit en plusieurs endroits qu’aux temps dont il fait l’histoire, il n’y avait pas de roi en Israël ; ce qui prouve que ce livre a été écrit à l’époque où les Hébreux eurent des rois.

1670

Source: Traité théologico-politique

L’ordre même et l’enchaînement des récits historiques marquent [...] l’unité de plan et d’historien.

1670

Source: Traité théologico-politique

Pour moi, je vais dire nettement le fond de ma pensée et montrer clairement ce qui en est.

1670

Source: Traité théologico-politique

Nous avons [...] fait voir que ces Esprits n’étoient que des fantômes qui n’existoient que dans leur propre imagination.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Les premiers docteurs du genre humain n’étoient pas assez éclairés pour expliquer au peuple ce que c’étoit que ces fantômes, mais ils ne laissoient pas de lui dire ce qu’ils en pensoient.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

D’après une opinion ridicule, ils tombèrent dans une erreur qui n’est pas moins absurde, lorsqu’ils crurent que ces Fantômes avoient un pouvoir illimité, notion destituée de raison.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

[...] les ignorants [...] s’imaginent que les Êtres qu’ils ne connoissent pas ont une puissance merveilleuse.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Cette ridicule opinion ne fut pas plutôt divulguée que les législateurs s’en servirent pour appuyer leur autorité.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Ils établirent la croyance des Esprits qu’ils appelèrent Religion, espérant que la crainte que le peuple auroit de ces puissances invisibles le retiendroit dans son devoir.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

[...] les Juifs croyoient, comme les Grecs, que les Esprits ou Fantômes n’étoient pas de pures chimères, ni des visions, mais des êtres réels, indépendants de l’imagination.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Il est certain que ces mots Démons, Satan, Diable, ne sont point des noms propres qui désignent quelque individu, & qu’il n’y eût jamais que les ignorants qui y crurent [...].

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Comment [...] est-il possible de concevoir que Dieu conserve une créature, qui non seulement le haït mortellement [...] mais qui s’efforce encore de lui débaucher ses amis pour avoir le plaisir de le mortifier ?

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Quel est ici le but de Dieu, ou plutôt que nous veut-on dire en nous parlant du Diable & de l’Enfer ?

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Si Dieu peut tout & qu’on ne puisse rien sans lui, d’où vient que le Diable le haït [...] ? Ou Dieu y consent, ou il n’y consent pas.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

S’il [Dieu] y consent, le diable en le maudissant ne fait que ce qu’il doit, puisqu’il ne peut que ce que Dieu veut ; par conséquent ce n’est pas le Diable, mais Dieu même qui se maudit.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

S’il [Dieu] n’y consent pas, il n’est pas vrai qu’il soit Tout-Puissant, & par conséquent il y a deux principes, l’un du bien & l’autre du mal [...].

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Un homme raisonnable ne voit que du vuide, du néant & de la folie [dans ces chimères].

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

[Les théologiens] sont des gens de mauvaise foi, qui abusent de leur crédulité des peuples pour leur insinuer ce qui leur plaît, comme si le vulgaire était absolument indigne de la vérité [...].

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Les patriciens jugeront toujours comme les meilleurs les gens riches ou bien ceux qui leur sont unis par les liens du sang ou de l’amitié.

1677

Source: Traité politique

Si les patriciens devaient élire leurs collègues [...], sans passion et en vue du seul intérêt public, il n’y aurait point de gouvernement à opposer au gouvernement aristocratique.

1677

Source: Traité politique

La pratique a démontré [...] que dans les oligarchies, la volonté des patriciens, par le manque de rivaux, est plus que partout ailleurs dégagée de toute loi.

1677

Source: Traité politique

Ce que les patriciens ont le plus à cœur, c’est de repousser du conseil les plus dignes citoyens et ils choisissent pour collègues des gens qui n’ont d’autre volonté que la leur.

1677

Source: Traité politique

Dans un pareil gouvernement les affaires se font bien plus mal, parce que l’élection [...] dépend de la volonté complètement libre de quelques individus [...] exempte de toute loi.

1677

Source: Traité politique

Dans le gouvernement démocratique, tous ceux qui [...] sont nés sur le sol même de la patrie, ou qui ont bien mérité de la république [...] ont le droit de suffrage [...], et l’on ne peut le leur refuser, sinon pour cause de crime ou d’infamie.

1677

Source: Traité politique

[La démocratie idéale est celle] où, sans exception, tous ceux qui n’obéissent qu’aux lois de leur patrie, qui de plus sont leurs maîtres et vivent honnêtement, ont le droit de suffrage.

1677

Source: Traité politique

J'ai dit [...] 'qui vivent honnêtement', pour écarter principalement tous ceux qui par quelque crime ou par une vie honteuse sont tombés dans l’infamie.

1677

Source: Traité politique

Si nous consultons l’expérience, nous verrons que l’exclusion des femmes est une suite de leur faiblesse.

1677

Source: Traité politique

Partout où l’on rencontre des hommes et des femmes, les femmes sont gouvernées et les hommes gouvernent, et de cette façon la concorde existe entre les deux sexes.

1677

Source: Traité politique

S’il était naturel que les femmes fussent égales aux hommes [...] tant par la grandeur d’âme que par l’intelligence [...], on en verrait quelques-unes où les deux sexes gouverneraient également.

1677

Source: Traité politique

L’intelligence [...] constitue avant tout la puissance de l’homme et partant son droit.

1677

Source: Traité politique

Il ne se peut faire, sans grand dommage pour la concorde, que les hommes et les femmes gouvernent également.

1677

Source: Traité politique

S’il était aussi facile de commander à l’esprit qu’à la langue, tout pouvoir régnerait en sécurité et nul gouvernement n’appellerait la violence à son secours.

1670

Source: Traité théologico-politique

Personne ne peut faire [...] l’abandon de ses droits naturels et de la faculté qui est en lui de raisonner librement et de juger librement des choses ; personne n’y peut être contraint.

1670

Source: Traité théologico-politique

On considère comme violent un gouvernement qui étend son autorité jusque sur les esprits.

1670

Source: Traité théologico-politique

La fin dernière de l’État n’est pas de dominer les hommes, de les retenir par la crainte, [...] mais tout au contraire de permettre à chacun, autant que possible, de vivre en sécurité.

1670

Source: Traité théologico-politique

L’État n’a pas pour fin de transformer les hommes d’êtres raisonnables en animaux ou en automates, mais bien de faire en sorte que les citoyens développent en sécurité leur corps et leur esprit, fassent librement usage de leur raison.

1670

Source: Traité théologico-politique

La fin de l’État, c’est donc véritablement la liberté.

1670

Source: Traité théologico-politique

Ce sera donc un gouvernement violent que celui qui refusera aux citoyens la liberté d’exprimer et d’enseigner leurs opinions ; ce sera au contraire un gouvernement modéré que celui qui leur accordera cette liberté.

1670

Source: Traité théologico-politique

Vouloir tout soumettre à l’action des lois, c’est irriter le vice plutôt que le corriger.

1670

Source: Traité théologico-politique

Ce qu’on ne saurait empêcher, il faut le permettre, malgré les abus qui en sont souvent la suite.

1670

Source: Traité théologico-politique

À plus forte raison faut-il permettre la liberté de la pensée qui est une vertu et qu’on ne saurait étouffer.

1670

Source: Traité théologico-politique

Jamais [...] on n’empêchera qu’ils ne pensent selon leur libre volonté. Que suivra-t-il donc de là ? C’est que les hommes penseront d’une façon, parleront d’une autre.

1670

Source: Traité théologico-politique

Les hommes sont ainsi faits, [...] qu’il n’est rien qu’ils supportent avec plus d’impatience que de se voir reprocher des opinions qu’ils considèrent comme vraies.

1670

Source: Traité théologico-politique

Moins donc on accorde aux hommes la liberté de la pensée, plus on s’écarte de l’état qui leur est le plus naturel, et plus par conséquent le gouvernement devient violent.

1670

Source: Traité théologico-politique

Quoi de plus funeste pour un État que d’envoyer en exil, comme des méchants, d’honnêtes citoyens, parce qu’ils n’ont pas les opinions de la foule et qu’ils ignorent l’art de feindre ?

1670

Source: Traité théologico-politique

L’échafaud, épouvante des méchants, devient le glorieux théâtre où la tolérance et la vertu brillent dans tout leur éclat et couvrent publiquement d’opprobre la majesté souveraine !

1670

Source: Traité théologico-politique

Il ne suffit pas de dire j’ai vu, il faut faire voir & démontrer qu’on a vu. Autrement, cela n’est pas plus authentique qu’un ouï-dire.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Tel a été l’abus qu’on a fait de ce titre contre des adversaires, & par où on a imposé à la crédulité des demi-savants, qui, sans examiner, sont les dupes du premier coup d’œil.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Les livres contre les bonnes mœurs se tolèrent quelquefois, mais ceux qui attaquent aussi fortement le fond de la Religion ne demeurent jamais impunis.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Des compilateurs idiots qui n’ont nulle teinture de critique ont enveloppé dans la même accusation le premier que la moindre apparence leur a offert.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

[La] doctrine de l’immortalité de l’ame avait été introduite par tous les fondateurs de Religion pour contenir les peuples dans le devoir.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Je suppose [...] qu’il n’y ait que trois Religions [...] si toutes les trois sont fausses, il s’ensuit que tout le monde est trompé.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

[Les hommes] ne se repaissent que d’opinions & d’imaginations [...] et y restent attachés, quoiqu’ils puissent facilement en secouer le joug, en faisant le moindre usage de leur raison.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

De l’ignorance des causes physiques est née une crainte naturelle [...] dont les fins Politiques ont sçu faire usage selon leurs intérêts.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Toutes les religions sont l’ouvrage de la politique.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

On sait de temps immémorial [...] combien cette fable de Jésus-Christ, nous a été profitable.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Il faudroit que les hommes quittassent tout d’un coup leurs imaginations, comme ils ont quitté les fraises, les canons & les autres vieilles modes.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

S’il y a des écrivains follement crédules, gens dépourvus de sens commun [...] les exemplaires n’en devroient pas être si rares ; un seul suffiroit pour résoudre la question.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Ceux qui ont dit que les Dieux existent sont dans une si grande variété et dissension [...] qu'il est certainement impossible que plus d'une de leurs opinions soit vraie.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Tout ce qu’il dit est vrai par rapport aux dogmes essentiels de la religion, mais il n’a pas dit tout ce qui est vrai, & c’est en cela seul que notre religion diffère de la sienne.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Vous établissez, à ce qu’il me semble, une nécessité fatale de toutes les actions et de toutes choses.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Si [la nécessité fatale] est une fois accordée, toute loi, toute vertu, toute religion sont coupées à leur racine.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Si [la nécessité fatale est] accordée, [...] toutes les récompenses et toutes les punitions sont vaines.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Ce qui impose une contrainte ou une nécessité est toujours un motif légitime d’excuse...

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

[Avec la nécessité fatale], il suit de là que pas un seul homme ne sera inexcusable devant Dieu.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Si nos actions dépendent du fatum, [...] où est la coulpe ? où sont les peines ?

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Qui déliera le nœud de cette difficulté ?

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

En quel sens prenez-vous pour synonymes et équivalents la foi aux miracles et l’ignorance ?

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

[Les miracles] ne surpassent-ils pas la force de la nature créée, et peuvent-ils être attribués à une autre puissance que celle de Dieu ?

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Comment y aurait-il ignorance coupable à croire qu’une chose excède les limites d’une intelligence finie, enchaînée par de certaines bornes ?

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

N'est-il pas convenable à une intelligence [...] créée de reconnaître dans un esprit incréé [...] une force capable de produire des choses dont la raison [...] échappe aux faibles humains ?

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Toute l’économie de l’Évangile ne repose-t-elle pas sur ce que le Fils unique de Dieu [...] s’est montré revêtu de la nature humaine, et par sa passion et sa mort a payé pour nous pécheurs la rançon de nos fautes [...] ?

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Le droit de l’État [...] n’est autre chose que le droit naturel lui-même, [...] déterminé par la puissance de la multitude agissant comme avec une seule âme.

1677

Source: Traité politique

Chaque citoyen n’a droit qu’à ce qui lui est garanti par l’État.

1677

Source: Traité politique

L’homme, [...] dans l’ordre social comme dans l’ordre naturel, agit d’après les lois de sa nature et cherche son intérêt.

1677

Source: Traité politique

On ne peut concevoir [...] qu’il soit permis légalement à chaque citoyen de vivre à sa guise ; [...] ce droit naturel en vertu duquel chaque individu est son juge à lui-même cesse nécessairement dans l’ordre social.

1677

Source: Traité politique

Ce que l’État déclare juste et bon on le doit considérer comme déclaré tel par chacun.

1677

Source: Traité politique

Alors même qu’un sujet estimerait iniques les décrets de l’État, il n’en serait pas moins tenu de les exécuter.

1677

Source: Traité politique

La raison nous prescrit impérieusement de chercher la paix, laquelle n’est possible que si les droits de l’État sont préservés de toute atteinte.

1677

Source: Traité politique

Plus un homme est conduit par la raison, [...] plus il est libre, plus constamment il maintiendra les droits de l’État.

1677

Source: Traité politique

L’État le plus puissant et le plus maître de soi, c’est l’État qui est fondé selon la raison et dirigé par elle.

1677

Source: Traité politique

Personne [...] ne peut se dessaisir de la faculté de juger.

1677

Source: Traité politique

Par quelles récompenses ou par quelles menaces le déciderez-vous à aimer ce qu’il hait ou à haïr ce qu’il aime ?

1677

Source: Traité politique

La puissance et le droit de l’État diminuent d’autant plus que l’État lui-même fournit à un plus grand nombre de citoyens des raisons de s’associer dans un grief commun.

1677

Source: Traité politique

Deux empires sont à l’égard l’un de l’autre comme deux individus dans l’état de nature.

1677

Source: Traité politique

Chaque État a le plein droit de rompre l’alliance chaque fois qu’il le veut. Et on ne peut pas l’accuser de ruse ou de perfidie [...].

1677

Source: Traité politique

Si un État se plaint d’avoir été trompé, ce n’est pas la bonne foi de l’État allié qu’il peut accuser, mais sa propre sottise d’avoir confié son salut à un État étranger.

1677

Source: Traité politique

Les factions [...] seront plus faibles à mesure qu’il y aura un plus grand nombre de gouvernants.

1677

Source: Traité politique

Chacun [...], selon le commun penchant de la nature humaine, cherchera à se frayer une voie vers la monarchie.

1677

Source: Traité politique

Les rois sont mortels ; les assemblées, au contraire, sont éternelles.

1677

Source: Traité politique

La volonté d’un seul homme est fort variable et fort inconstante.

1677

Source: Traité politique

S’il y a un gouvernement absolu, c’est celui qui est entre les mains de la multitude tout entière.

1677

Source: Traité politique

La multitude est un objet de crainte pour les gouvernants et [...] elle obtient quelque liberté, non par une loi expresse, mais par une secrète et effective revendication.

1677

Source: Traité politique

Ce qui détermine la volonté d’une assemblée suffisamment nombreuse, ce n’est pas tant la passion que la raison.

1677

Source: Traité politique

La passion pousse toujours les hommes en des sens contraires, et il n’y a que le désir des choses honnêtes [...] qui les unisse dans une seule pensée.

1677

Source: Traité politique

Les hommes [...] sont naturellement ennemis, de sorte que tout liés qu’ils soient par les institutions sociales, ils restent ce que la nature les a faits.

1677

Source: Traité politique

Nul ne défend les intérêts d’autrui qu’autant qu’il croit par là défendre ses intérêts propres.

1677

Source: Traité politique

La paix ne peut jamais être achetée trop cher.

1677

Source: Traité politique

Les charges de la monarchie ne dérivent pas tant de ses dépenses publiques que de ses dépenses secrètes.

1677

Source: Traité politique

Là où les fondements de la liberté sont suffisamment solides, les [dirigeants] eux-mêmes mettent leur gloire à la protéger.

1677

Source: Traité politique

Les académies, fondées aux frais de l’État, ont généralement pour but moins de cultiver les intelligences que de les comprimer.

1677

Source: Traité politique

Dans un État libre, les sciences et les arts seront parfaitement cultivés ; car on y permettra à tout citoyen d’enseigner en public, à ses risques et périls.

1677

Source: Traité politique

Ceux qui ne savent pas séparer la philosophie de la théologie discutent pour savoir si l’Écriture doit relever de la raison ou la raison de l’Écriture.

1670

Source: Traité théologico-politique

Celui qui subordonne la raison et la philosophie à la théologie est conduit à admettre les préjugés d’un ancien peuple comme des choses divines.

1670

Source: Traité théologico-politique

Quand nous avons découvert le vrai sens [de l'Écriture], il faut nécessairement recourir au jugement et à la raison pour y donner notre assentiment.

1670

Source: Traité théologico-politique

Si la raison, malgré ses réclamations, doit se soumettre [à l'Écriture], je demande si cette soumission se fera d’une manière raisonnable ou [...] aveuglément.

1670

Source: Traité théologico-politique

Car ce que refuse la pensée est-il autre chose que ce que la raison repousse ?

1670

Source: Traité théologico-politique

On pense que c’est une chose sainte que de n’avoir aucune confiance dans la raison et dans son propre jugement [...]; mais ce n’est pas là de la piété, c’est de la folie.

1670

Source: Traité théologico-politique

Est-ce que la religion et la foi ne sauraient être défendues, si les hommes ne prenaient soin de tout ignorer et d’abdiquer la raison ?

1670

Source: Traité théologico-politique

La théologie ne doit pas relever de la raison, ni la raison de la théologie, mais [...] chacune est souveraine dans son domaine.

1670

Source: Traité théologico-politique

La raison a en partage le domaine de la vérité et de la sagesse, comme la théologie celui de la piété et de l’obéissance.

1670

Source: Traité théologico-politique

[La raison] est réellement la lumière de l’esprit et hors de laquelle il n’y a que songes et que chimères.

1670

Source: Traité théologico-politique

L’Écriture ne s’occupe point de matières philosophiques, qu’elle n’enseigne que la piété, et [...] a été accommodée à l’intelligence et aux préjugés du peuple.

1670

Source: Traité théologico-politique

Pour régler sagement la vie, [c'est folie de n'admettre] comme vraies que des propositions qu’aucun doute ne peut atteindre, [...] comme si la plupart de nos actions n’étaient pas très-incertaines et pleines de hasard.

1670

Source: Traité théologico-politique

L’Esprit-Saint lui-même n’est autre chose que cette paix parfaite qui naît dans l’âme à la suite des bonnes œuvres.

1670

Source: Traité théologico-politique

Où trouver un autel tutélaire, après avoir outragé la majesté de la raison ?

1670

Source: Traité théologico-politique

Puisque nous ne pouvons, par le seul secours de la lumière naturelle, comprendre que la simple obéissance soit la voie du salut [...], il s’ensuit que l’Écriture a apporté une bien grande consolation aux mortels.

1670

Source: Traité théologico-politique

Nous diviserons toute la nature en deux parties, la nature naturante et la nature naturée.

c. 1660

Source: Court Traité

Par nature naturante, nous entendons un être qui, par lui-même [...], peut être connu clairement et distinctement, tel qu’est Dieu.

c. 1660

Source: Court Traité

La nature naturée, pour être bien comprise, a besoin d’une substance.

c. 1660

Source: Court Traité

La nature naturée se divisera en deux parties, l’une générale, l’autre particulière.

c. 1660

Source: Court Traité

La première [partie] se compose de tous les modes qui dépendent immédiatement de Dieu.

c. 1660

Source: Court Traité

La seconde [partie] consiste dans les choses particulières qui sont causées par les modes généraux.

c. 1660

Source: Court Traité

Toute idée, en tant qu’idée, enveloppe l’affirmation ou la négation.

1661-1675

Source: Éthique (Saisset, 1861)

Ceux qui confondent les mots avec l’idée [...] croient qu’ils peuvent opposer leur volonté à leur pensées, quand ils n’opposent à leur pensée que des affirmations [...] purement verbales.

1661-1675

Source: Éthique (Saisset, 1861)

Une idée [...] ne consiste ni dans l’image d’une chose, ni dans des mots. Car l'essence des mots et des images, ce sont des mouvements corporels, qui n’enveloppent nullement le concept de la pensée.

1661-1675

Source: Éthique (Saisset, 1861)

Une personne ne se trompe pas en tant qu’elle perçoit un certain objet, mais seulement en tant qu’elle y donne son assentiment ou l’y refuse.

1661-1675

Source: Éthique (Saisset, 1861)

Je nie que nous ayons le libre pouvoir de suspendre notre jugement. [...] La suspension du jugement, c’est donc réellement un acte de perception, et non de libre volonté.

1661-1675

Source: Éthique (Saisset, 1861)

Percevoir un cheval ailé, qu’est-ce autre chose en effet qu’affirmer de ce cheval qu’il a des ailes ?

1661-1675

Source: Éthique (Saisset, 1861)

Il est aisé de se tromper, quand on confond les universaux avec les choses particulières, [...] les choses abstraites avec les réalités.

1661-1675

Source: Éthique (Saisset, 1861)

Un homme placé dans un équilibre absolu [...] qui n’a d’autre appétit que la faim et la soif, ne percevant que la nourriture et la boisson, également éloignées de lui [...] périra de faim et de soif.

1661-1675

Source: Éthique (Saisset, 1861)

Nous n’agissons que par la volonté de Dieu, nous participons de la nature divine, et cette participation est d’autant plus grande que nos actions sont plus parfaites [...].

1661-1675

Source: Éthique (Saisset, 1861)

Notre souveraine félicité [...] consiste dans la seule connaissance de Dieu, laquelle nous porte à accomplir d’autres actions que celles que nous conseillent l’amour et la piété.

1661-1675

Source: Éthique (Saisset, 1861)

Comme si la vertu [...] n’était pas la félicité même et la souveraine liberté.

1661-1675

Source: Éthique (Saisset, 1861)

[Notre doctrine] nous apprend à attendre et à supporter d’une âme égale l’une et l’autre fortune ; toutes choses [...] résultent de l’éternel décret de Dieu avec une absolue nécessité.

1661-1675

Source: Éthique (Saisset, 1861)

[Notre doctrine] apprend à être exempt de haine et de mépris, à n’avoir pour personne ni moquerie, ni envie, ni colère.

1661-1675

Source: Éthique (Saisset, 1861)

[Notre doctrine] apprend aussi à chacun à se contenter de ce qu’il a et à venir au secours des autres, non par une vaine pitié [...], mais par l’ordre seul de la raison.

1661-1675

Source: Éthique (Saisset, 1861)

L’objet du gouvernement n’est pas de rendre les citoyens esclaves, mais de leur faire accomplir librement les actions qui sont les meilleures.

1661-1675

Source: Éthique (Saisset, 1861)

Il n’y a qu’un seul monde ; mais [...] ce monde unique [...] est exprimé d’une infinité de façons.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Chaque chose particulière est exprimée d’une infinité de façons.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

La modification qui constitue mon âme et celle qui constitue mon corps [...] ne sont qu’une seule et même modification.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Dieu a une infinité d’attributs et [...] l’ordre et la connexion des modifications de ces attributs sont les mêmes dans chacun d’eux.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

L’esprit humain ne peut comprendre d’autres attributs de Dieu que l’étendue et la pensée.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Pourquoi l’âme [...] ne perçoit-elle que l’expression de sa modification dans l’étendue, c’est-à-dire le corps humain, et pourquoi n’en perçoit-elle pas l’expression dans d’autres attributs de Dieu ?

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

[La modification qui est mon âme et mon corps est] exprimée d’une infinité de façons [...] par un mode de la pensée, par un mode de l’étendue, [...] et ainsi à l’infini.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Une difficulté [...] s’évanouira peut-être tout à fait par de nouvelles méditations.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Ce n’est pas que je ne voie très-clairement la chose, mais il me semble qu’on pourrait tirer une conclusion toute contraire.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

J’ai dans l’âme une idée de Dieu et de la nature fort différente de celle que les nouveaux chrétiens ont coutume de défendre.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Je crois [...] que Dieu est, comme on dit, la cause immanente de toutes choses et non la cause transitive.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Nous sommes en Dieu et nous nous mouvons en Dieu.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Ceux qui pensent que [...] Dieu et la nature sont une seule et même chose (en entendant par nature une certaine masse ou la matière corporelle) [...] sont dans une erreur complète.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Je suis persuadé que c’est la seule sagesse de la doctrine qui fonde la certitude de la révélation divine, et non point les miracles, qui ne reposent que sur l’ignorance.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Je reconnais entre la religion et la superstition cette différence principale, que celle-ci a pour fondement l’ignorance et celle-là la sagesse.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

C’est par les seuls miracles, c’est-à-dire par l’ignorance, source de toute malice, qu’ils défendent leur religion [...].

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

[...] ils tournent leur foi, quoique véritable, en superstition.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Il n’est pas absolument nécessaire pour le salut de connaître le Christ selon la chair.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

[...] il en est tout autrement si on parle [...] de cette éternelle Sagesse de Dieu qui s’est manifestée en toutes choses, et principalement dans l’âme humaine.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Sans cette Sagesse, nul ne peut parvenir à l’état de béatitude, puisque c’est elle seule qui nous enseigne ce que c’est que le vrai et le faux, le bien et le mal.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Quant à ce qu’ajoutent certaines Églises, que Dieu a revêtu la nature humaine, j’ai expressément averti que je ne savais point ce qu’elles veulent dire.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

[...] j’avouerai qu’elles me semblent parler un langage aussi absurde que celui qui dirait qu’un cercle a revêtu la nature du carré.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Ce qui nous rend inexcusables, c’est que nous sommes en la puissance de Dieu comme l’argile entre les mains du potier.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Nul ne peut accuser Dieu de lui avoir donné une nature infirme ou une âme impuissante.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Il serait absurde que le cercle se plaignît de ce que Dieu lui a refusé les propriétés de la sphère [...].

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Rien n’est compris dans la nature de chaque chose que ce qui résulte nécessairement de la cause qui la produit.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Il ne dépend pas plus de nous d’avoir un corps vigoureux que de posséder une âme saine.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Si les hommes tombent dans le péché par la nécessité de la nature, ils sont donc toujours excusables.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

J’accorde parfaitement que Dieu ne s’irrite en aucune façon et que tout arrive suivant ses décrets.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Les hommes peuvent être excusables et cependant être privés de la béatitude et souffrir de mille façons.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Un cheval est excusable d’être un cheval, et non un homme ; mais cela n’empêche pas qu’il ne doive être un cheval et non un homme.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Celui à qui la morsure d’un chien donne la rage est assurément excusable, et cependant on a le droit de l’étouffer.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

L’homme qui ne peut gouverner ses passions [...], ne peut cependant jouir de la paix de l’âme ni de la connaissance et de l’amour de Dieu, et il est nécessaire qu’il périsse.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

L’Écriture [...] parle un langage humain et se proportionne aux opinions du vulgaire ; car son objet n’est pas d’enseigner la philosophie [...].

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

C’est seulement la résurrection [de Jésus-Christ] que j’interprète au sens allégorique.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Les disciples de Jésus-Christ ont pu se tromper sans que la doctrine de l’Évangile en soit altérée.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Paul [...] se glorifie d’avoir connu Jésus-Christ, non selon la chair, mais selon l’esprit.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

La raillerie et la plaisanterie naissent d’une fausse opinion et manifestent une imperfection soit dans le railleur, soit dans le raillé.

c. 1660

Source: Court Traité

[La raillerie] repose sur une fausse opinion, parce qu’on suppose que celui dont on se moque est la première cause de ses actions.

c. 1660

Source: Court Traité

[La raillerie et la plaisanterie] supposent une imperfection dans le moqueur.

c. 1660

Source: Court Traité

De deux choses l’une : ou la chose dont on se moque mérite la raillerie, ou elle ne la mérite pas.

c. 1660

Source: Court Traité

C’est évidemment un travers de railler ce qui n’est pas à railler.

c. 1660

Source: Court Traité

Si une chose mérite la raillerie, c’est donc que le railleur reconnaît dans sa victime une imperfection quelconque.

c. 1660

Source: Court Traité

Ce n’est pas par la raillerie, mais par de bons conseils, qu’on doit chercher à corriger [une imperfection].

c. 1660

Source: Court Traité

Le rire [...] appartient à l’homme, en tant qu’il remarque en lui-même quelque chose de bon.

c. 1660

Source: Court Traité

Le rire [...] est une espèce de joie.

c. 1660

Source: Court Traité

Je parle de ce rire qui part d’une certaine idée, et non de celui qui [...] n’a aucun rapport au bien et au mal.

c. 1660

Source: Court Traité

Quiconque [...] prend indifféremment tout ce qui est dans l’Écriture pour une doctrine universelle [...] doit nécessairement confondre les opinions du peuple avec la doctrine céleste, [et] prendre les fictions [...] des hommes pour des enseignements divins.

1670

Source: Traité théologico-politique

On ne saurait imaginer de conduite plus coupable et plus funeste à l’État [que de] persécuter comme ennemis de Dieu [...] tous ceux qui ne partagent pas leur opinion, malgré leur parfaite honnêteté.

1670

Source: Traité théologico-politique

Le seul but de l’Écriture est d’enseigner l’obéissance ; et c’est une vérité que personne ne peut mettre en doute.

1670

Source: Traité théologico-politique

Toute la loi ne consiste qu’en cet unique point : notre amour pour notre prochain.

1670

Source: Traité théologico-politique

L’Écriture ne nous oblige de croire à rien autre chose qu’à ce qui est absolument nécessaire pour exécuter ce commandement [d'aimer son prochain].

1670

Source: Traité théologico-politique

La foi consiste à savoir sur Dieu ce qu’on n’en peut ignorer sans perdre tout sentiment d’obéissance à ses décrets.

1670

Source: Traité théologico-politique

La foi n’est point salutaire en elle-même, mais seulement en raison de l’obéissance [...] la foi, à elle seule et sans les œuvres, est une foi morte.

1670

Source: Traité théologico-politique

Celui qui est vraiment obéissant a nécessairement la foi vraie et salutaire ; car l’esprit d’obéissance implique nécessairement l’esprit de foi.

1670

Source: Traité théologico-politique

Nous ne pouvons juger qu’un homme est fidèle ou qu’il ne l’est pas, si ce n’est par ses œuvres.

1670

Source: Traité théologico-politique

Ceux-là sont réellement des antéchrists qui poursuivent les honnêtes gens, amis de la justice, parce qu’ils sont en dissentiment avec eux.

1670

Source: Traité théologico-politique

La foi ne requiert pas tant la vérité dans les doctrines que la piété, c’est-à-dire ce qui porte l’esprit à l’obéissance.

1670

Source: Traité théologico-politique

Les dogmes qui peuvent donner lieu à controverse parmi les honnêtes gens n’appartiennent en aucune façon à la foi catholique ou universelle.

1670

Source: Traité théologico-politique

Il ne faut donc comprendre dans la foi catholique que les points strictement nécessaires pour produire l’obéissance à Dieu.

1670

Source: Traité théologico-politique

La philosophie n’a pour but que la vérité, tandis que la foi [...] n’a en vue que l’obéissance et la piété.

1670

Source: Traité théologico-politique

[La foi] ne condamne comme hérétiques [...] que ceux qui enseignent des opinions capables de porter à la rébellion, à la haine, aux disputes et à la colère.

1670

Source: Traité théologico-politique

De toutes les choses qui ne dépendent pas de moi, il n’en est point qui me soit plus douce que de me lier avec de sincères amis de la vérité.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Il est aussi impossible de dissoudre un pareil lien, fondé sur un commun amour de la vérité, que de ne pas embrasser la vérité elle-même aussitôt qu’on la connaît.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

La vérité seule peut établir une solide union dans la diversité des esprits et des sentiments.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Je ne puis accorder que le péché ou le mal soit quelque chose de positif, encore moins que quelque chose puisse exister ou arriver contre la volonté de Dieu.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Chaque être, pris en lui-même sans aucun rapport au reste des choses, renferme une perfection qui n’a pour bornes dans chaque être que sa propre essence.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Nous ne pouvons concevoir d’imperfection dans les choses qu’en les comparant à d’autres choses qui ont plus de réalité.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Les mêmes choses qui dans les hommes paraissent détestables [...] peuvent être vues dans les animaux avec admiration.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Il y aurait en Dieu une grande imperfection, si quelque chose arrivait contre sa volonté, s’il désirait une chose qu’il ne pût avoir.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Dieu ne connaît pas les choses par abstraction, il n’a pas de définitions générales [...]; il n’attribue pas aux choses plus de réalité que son intelligence [...] ne leur en a effectivement donné.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Cette privation [le mal] n’existe que pour notre esprit, et non pour celui de Dieu.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

L’Écriture, destinée au vulgaire et faite pour lui, emprunte le langage des hommes ; or le vulgaire ne s’élève pas aux conceptions sublimes.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Les philosophes [...] suivent la vertu, non parce que c’est la loi, mais par amour et parce qu’elle est aimable.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Demander à Dieu pourquoi il n’a pas donné à Adam une volonté plus parfaite, c’est aussi absurde que de demander pourquoi il n’a pas donné au cercle les propriétés de la sphère.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Plus une chose est parfaite, plus elle tient de près à la Divinité et plus elle en exprime les perfections.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Les méchants ne sont, dans la main de l’ouvrier, qu’un instrument qui sert sans le savoir [...]; les bons, au contraire, servent Dieu en sachant qu’ils le servent, et [...] croissent sans cesse en perfection.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Les apparitions & les conférences de Moyse & de Mahomet, de même que l’origine divine de Jésus, sont les plus grandes impostures qu’on ait pu mettre au jour.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Dieu n’étant [...] que la nature, ou [...] l’assemblage de tous les êtres, de toutes les propriétés & de toutes les énergies, est nécessairement la cause immanente & non distincte de ses effets.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

[Dieu] ne peut être appelé ni bon, ni méchant, ni juste, ni miséricordieux, ni jaloux ; ce sont des qualités qui ne conviennent qu’à l’homme.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

[L'idée de Dieu] ne saurait ni punir ni récompenser. Cette idée de punitions & de récompenses ne peut séduire que des ignorants.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Ceux qui se servent de leur jugement, sans confondre ses opérations avec celles de l’imagination, & qui ont la force de se défaire des préjugés de l’enfance, sont les seuls qui s’en fassent une idée claire & distincte.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

[L'Être universel est] la source de tous les Êtres, qui les produit sans distinction, [...] l’homme ne lui coûtant pas plus à produire que le plus petit vermisseau ou la moindre plante.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Il ne faut donc pas croire que l’Être universel [...] fasse plus de cas d’un homme que d’une fourmi, d’un lion plus que d’une pierre.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Il n’y a rien à son égard de beau ou de laid, de bon ou de mauvais, de parfait ou d’imparfait.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

[L'Être universel] ne s’embarrasse point d’être loué, prié, recherché [...] ; il n’est susceptible ni d’amour ni de haine.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Toutes ces distinctions ne sont que des inventions d’un esprit borné ; l’ignorance les imagina & l’intérêt les fomente.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Tout homme sensé ne peut croire ni Dieu, ni Enfer, ni Esprit, ni Diables, de la manière qu’on en parle communément.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Tous ces grands mots n’ont été forgés que pour éblouir ou intimider le vulgaire.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

[...] ce que l’on appelle Ciel, n’est autre chose que la continuation de l’air qui nous environne, fluide dans lequel les planètes se meuvent, sans être soutenues par aucune masse solide.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Ce mot d’Enfer [...] n’exprime autre chose qu’un lieu bas & creux, que les Poëtes ont inventé pour opposer à la demeure des habitants célestes.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Tout ce qu’on dit [de l'Enfer] n’est que l’effet de l’imagination des Poëtes & de la fourberie des Prêtres ; [...] [ces discours] furent changés en articles de foi par ceux qui ont le plus grand intérêt à soutenir cette opinion.

XVIIe siècle

Source: Traité des trois imposteurs

Toute définition vraie n’enferme rien de plus que la simple nature de la chose définie.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Aucune définition n’enveloppe ni n’exprime aucune multiplicité, aucun nombre déterminé d’individus [...].

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

La définition du triangle n’enferme que la simple nature du triangle ; elle n’enferme pas un nombre déterminé de triangles.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Toute chose qui existe a nécessairement une cause positive par laquelle elle existe.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Ou bien cette cause est comprise dans la nature et la définition de la chose elle-même [...], ou bien elle lui est extérieure.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

[...] l’existence appartenant à la nature d'une chose et y étant nécessairement enfermée [...].

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

S’il existe dans la nature un nombre déterminé d’individus [...], il doit y avoir [...] une ou plusieurs causes capables de produire précisément ce nombre d’individus, ni plus, ni moins.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Il est nécessaire que chacun [des individus] ait une cause ou raison de son existence.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

La définition vraie de l’homme n’enveloppe aucun nombre d’hommes déterminé.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

La cause de l’existence de [plusieurs] hommes [...] doit être une cause extérieure.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Tout ce qui est conçu comme multiple existe par des causes étrangères, au lieu d’être produit par la force même de sa propre nature.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Par hypothèse, l’existence nécessaire appartient à la nature de Dieu.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

L’existence nécessaire de Dieu se doit conclure de sa [vraie] définition.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

On ne peut conclure de la vraie définition de Dieu l’existence nécessaire de plusieurs dieux.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

[...] je l’ai précédemment établie d’une autre façon, par la distinction de l’essence et de l’existence.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

C’est une chose assurément déplorable que le sort d’ouvrages aussi excellents, aussi sacrés, ait pu dépendre de la décision de pareils juges.

1670

Source: Traité théologico-politique

C’est une chose certaine que le livre d’Esther est l’ouvrage du même historien qui a écrit le livre de Daniel, celui d’Hezras, et sans doute aussi celui de Néhémias [...]. Maintenant qu’il est établi que les quatre livres [...] sont du même auteur, on me demandera quel est cet auteur. J’avoue franchement que je n’en sais rien.

1670

Source: Traité théologico-politique

[Certains pensent que] l’histoire de Job tout entière n’est qu’une parabole.

1670

Source: Traité théologico-politique

[Si le livre de Job était une traduction], il en serait d’autant plus évident que les gentils ont eu aussi des livres saints.

1670

Source: Traité théologico-politique

Ni le fond de cette composition [le livre de Job] ni le style ne portent le caractère d’un auteur accablé par la maladie [...]; [ils] trahissent au contraire le travail et le loisir du cabinet.

1670

Source: Traité théologico-politique

La Bible ne doit pas son caractère de livre saint aux paroles et aux discours qu’elle contient, ou à la langue où elle est écrite, mais aux choses mêmes que l’intelligence y découvre.

1670

Source: Traité théologico-politique

Tous les livres qui contiennent des récits et des renseignements d’une moralité excellente, en quelque langue qu’ils soient écrits, chez quelque nation qu’on les rencontre, sont également sacrés.

1670

Source: Traité théologico-politique

Où conduit cette idolâtrie des Écritures ? à exposer au mépris les auteurs des livres saints, et à les faire passer pour incapables d’écrire un récit et d’exposer les événements avec un peu d’ordre.

1670

Source: Traité théologico-politique

Ils se vantent d’éclaircir l’Écriture ; mais ils l’obscurcissent en effet, à ce point que, s’il était permis de l’interpréter suivant leur méthode, il n’est point de passage dont l’explication ne devînt incertaine.

1670

Source: Traité théologico-politique

On s'écrie que c’est être un blasphémateur que d’imputer une erreur à l’Écriture. Quel nom faudra-t-il donc donner, à eux qui mettent sur son compte toutes les chimères de leur imagination [...] ?

1670

Source: Traité théologico-politique

Ridicule piété, qui, sous prétexte d’expliquer un passage de la Bible par d’autres passages, subordonne les endroits clairs à ceux qui sont obscurs, les parties vraies et saines à celles qui sont altérées et corrompues !

1670

Source: Traité théologico-politique

Loin de moi [...] la pensée d’accuser de blasphème ceux qui expliquent l’Écriture de la sorte ; leurs intentions sont pures, et je sais que l’erreur est le partage inévitable de l’homme.

1670

Source: Traité théologico-politique

Je ne crois pas qu’aucun homme d’un jugement sain se puisse persuader que les écrivains sacrés ont écrit de propos délibéré dans un style obscur et inintelligible, tout exprès pour paraître en contradiction avec eux-mêmes.

1670

Source: Traité théologico-politique

De ce qu’un livre a des endroits corrompus, est-ce une raison pour regarder tout le reste comme suspect ? S’est-il jamais rencontré un livre qui fût entièrement exempt de fautes ?

1670

Source: Traité théologico-politique

Avant le temps des Machabées il n’y a point eu de canon des livres saints : ce sont les pharisiens de l’époque du second temple [...] qui de leur autorité privée ont choisi entre beaucoup d’autres et consacré les livres que nous possédons maintenant.

1670

Source: Traité théologico-politique

La science des choses sérieuses, unie à la douceur et à la politesse des mœurs [...] a en elle tant d’attraits qu’elle se fait aimer de tout honnête homme qui a reçu une éducation libérale.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Permettez que je m’unisse à vous d’une amitié sincère, et que nous la cultivions soigneusement par des études communes et toute espèce de bons offices.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Le peu que ma faiblesse pourra produire est à vous. Souffrez que je m’approprie à mon tour [...] les dons si rares de votre esprit, le pouvant faire sans vous causer aucun dommage.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

[...] tous ces problèmes viennent par moments mettre mon esprit à la torture.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

J’userai avec vous des droits de l’amitié et vous prierai le plus affectueusement du monde de m’exposer avec quelque étendue vos pensées [...].

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

En quoi consiste véritablement la différence que vous établissez entre l’étendue et la pensée ?

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Quels sont les défauts que vous remarquez dans la philosophie de Descartes et de Bacon, et pourquoi vous pensez qu’on la peut renverser et y substituer quelque chose de mieux ?

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Plus vous mettrez de libéralité à m’éclairer sur ces questions [...], plus vous m’attacherez étroitement à vous et me mettrez dans une stricte obligation de vous rendre la pareille.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Qui pourrait jamais [...] se dépouiller en faveur d’autrui de sa puissance [...] au point de cesser d’être homme ?

1670

Source: Traité théologico-politique

Jamais les hommes n’ont tellement abdiqué leurs droits [...] qu’ils aient cessé d’être un objet de crainte pour ceux-là même à qui ils avaient fait don de leurs droits et de leur pouvoir personnel.

1670

Source: Traité théologico-politique

Il faut convenir que chacun se réserve plein pouvoir sur certaines choses qui, échappant aux décisions du gouvernement, ne dépendent que de la propre volonté du citoyen.

1670

Source: Traité théologico-politique

La puissance du gouvernement ne consiste pas seulement à contraindre les hommes par la frayeur, mais [...] dans l’obéissance des sujets, quels qu’en soient les motifs.

1670

Source: Traité théologico-politique

L’obéissance ne concerne pas tant l’action extérieure que l’action intérieure de l’âme.

1670

Source: Traité théologico-politique

Celui-là exerce le souverain empire qui règne sur l’âme de ses sujets.

1670

Source: Traité théologico-politique

Bien qu’on ne commande pas à l’esprit comme on commande à la langue, cependant les esprits dépendent en quelque façon du souverain [...].

1670

Source: Traité théologico-politique

Ce n’est pas [...] la raison, mais les passions seules qui gouvernent la foule [...].

1670

Source: Traité théologico-politique

Chaque homme s’imagine tout savoir, veut tout gouverner d’après l’inspiration de son esprit, et décider de la justice ou de l’injustice [...] selon qu’il en résulte pour lui profit ou dommage.

1670

Source: Traité théologico-politique

[...] les périls de l’État ne vinssent toujours du dedans plutôt que du dehors, et que les gouvernants n’eussent plus à craindre leurs concitoyens que les ennemis.

1670

Source: Traité théologico-politique

Souvent une croyance erronée a joué le rôle de la vérité.

1670

Source: Traité théologico-politique

Rien ne charme davantage que cette joie qui a son origine dans la dévotion, laquelle est un mélange d’admiration et d’amour.

1670

Source: Traité théologico-politique

La nature ne crée pas des nations, elle crée des individus qui ne se distinguent en différentes nations que par la diversité de la langue, des lois et des mœurs.

1670

Source: Traité théologico-politique

S’ils chassaient de l’état un tyran, les causes de la tyrannie n’en subsistaient pas moins. Ils ne faisaient qu’acheter un nouveau tyran au prix de beaucoup de sang.

1670

Source: Traité théologico-politique

[...] le droit divin ou religieux est fondé sur un pacte, à défaut duquel il n’existe d’autre droit que le droit naturel [...].

1670

Source: Traité théologico-politique

La religion n’acquiert force de droit que par le décret seul de ceux qui possèdent le droit de commander.

1670

Source: Traité théologico-politique

Le culte intérieur adressé à la Divinité et la piété en elle-même appartiennent en propre à chacun [...] et ne peuvent être soumis à la volonté d’un autre.

1670

Source: Traité théologico-politique

Le royaume de Dieu existe là où la justice et la charité ont force de droit et s’imposent à titre de loi.

1670

Source: Traité théologico-politique

Pour que les enseignements de la vraie raison [...] eussent force de droit absolu, il a fallu que chacun fît abandon de son droit naturel.

1670

Source: Traité théologico-politique

Nous ne voyons en effet de traces de la justice divine que là où les justes commandent.

1670

Source: Traité théologico-politique

Il est hors de doute que la piété envers la patrie est le plus haut degré de piété auquel l’homme puisse atteindre.

1670

Source: Traité théologico-politique

Le salut du peuple est la loi suprême à laquelle doivent se rapporter toutes les lois divines et humaines.

1670

Source: Traité théologico-politique

Il n’est pas d’acte pieux envers le prochain qui ne devienne impie, s’il mène à sa suite la perte de l’État.

1670

Source: Traité théologico-politique

Personne ne saurait mettre véritablement en pratique la piété, ni obéir à Dieu, qu’en se soumettant à tous les décrets du souverain.

1670

Source: Traité théologico-politique

Celui-là règne surtout sur les esprits qui dispose de l'autorité sur les choses sacrées.

1670

Source: Traité théologico-politique

Vouloir enlever [l'autorité sur les choses sacrées] au souverain, c’est vouloir mettre la division dans l’État.

1670

Source: Traité théologico-politique

Si les gens d’Église (qui sont des hommes, eux aussi) [...] se jettent dans l’impiété, demeureront-ils même alors les interprètes de la religion ?

1670

Source: Traité théologico-politique

Si ceux qui ont le commandement en main veulent lâcher la bride à leurs passions, [...] toutes choses sacrées et profanes ne se précipiteront pas moins à leur ruine.

1670

Source: Traité théologico-politique

Le droit divin, en d’autres termes le droit relatif aux choses sacrées, dépend absolutely des décrets du souverain, et [...] à lui seul il appartient de l’interpréter et de le faire respecter.

1670

Source: Traité théologico-politique

La puissance de chaque chose se détermine par sa seule essence.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

L’essence de l’âme [...] est tout entière dans l’idée du corps existant en acte.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

La puissance de penser de l’âme ne s’étend pas au delà de ce qui est contenu dans l’idée de ce corps, ou de ce qui peut en être déduit.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

L’âme humaine [...] n’enveloppe ni n’exprime d’autres attributs de Dieu que la pensée et l’étendue.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Je conclus donc que l’âme humaine ne peut connaître que les attributs de l’étendue et de la pensée.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Quand il s’agit d’une proposition négative, je préfère [la démonstration par l'absurde] à la preuve directe, comme plus analogue à son objet.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Tous les êtres particuliers, hormis ceux qui sont produits par leurs semblables, diffèrent de leurs causes tant par l’essence que par l’existence.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Dieu est la cause efficiente des choses, de leur essence comme de leur existence.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

[Mon principe] est fondé [...] sur l’idée que nous avons de l’Être absolument infini, et non point sur ce qu’il y a ou peut y avoir des êtres doués de trois, quatre, cinq attributs.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

La face de l’univers entier, qui reste toujours la même, quoiqu’elle change d’une infinité de façons.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

S’il vous reste quelque scrupule, je vous supplie de ne point hésiter à m’en faire part, pour que j’essaye, autant qu’il sera en moi, de le dissiper.

1661-1676

Source: Lettres (Spinoza)

Dans un État libre chacun a le droit de penser ce qu’il veut et de dire ce qu’il pense.

1670

Source: Traité théologico-politique

Le souverain, dans un État, est l’interprète du droit, parce que son autorité seule le défend, et que son seul témoignage l’établit.

1670

Source: Traité théologico-politique

Une taille de géant, par exemple, voilà une chose rare, mais tout humaine. [...] il n’y a rien là qui surpasse l’homme.

1670

Source: Traité théologico-politique

Nous doutons de l’existence de Dieu, et par conséquent de toutes choses, tant que nous n’avons qu’une idée confuse de Dieu, au lieu d’une idée claire et distincte.

1670

Source: Traité théologico-politique

Quiconque ne conçoit la nature divine que d’une manière confuse ne voit pas qu’exister appartient à la nature de Dieu.

1670

Source: Traité théologico-politique

Toutes nos idées adéquates sont vraies.

1670

Source: Traité théologico-politique

Par choses concevables, je n’entends pas seulement celles qui se démontrent d’une façon rigoureuse, mais aussi celles que notre esprit peut embrasser avec une certitude morale [...].

1670

Source: Traité théologico-politique

Dans quelque état social que l’homme puisse se trouver, il peut être libre. L’homme est libre, en effet, en tant qu’il agit selon la raison.

1670

Source: Traité théologico-politique

La raison [...] conseille à l’homme la paix, et la paix n’est possible que dans l’obéissance au droit commun.

1670

Source: Traité théologico-politique

Plus un homme se gouverne selon la raison, c’est-à-dire plus il est libre et plus il est fidèle au droit commun.

1670

Source: Traité théologico-politique

L’amour de Dieu, en effet, ce n’est pas l’obéissance ; c’est une vertu que possède nécessairement tout homme qui connaît Dieu.

1670

Source: Traité théologico-politique

L’obéissance a rapport à la volonté de celui qui commande, et non pas à la nécessité et à la vérité des choses.

1670

Source: Traité théologico-politique

La raison nous apprend donc à aimer Dieu, elle ne peut nous apprendre à lui obéir ; [...] [elle] est incapable de nous faire concevoir Dieu comme un prince qui établit des lois.

1670

Source: Traité théologico-politique

Dans l’état naturel, où chacun est à soi-même son juge [...] on ne conçoit pas que la ruse puisse être considérée comme coupable.

1670

Source: Traité théologico-politique

Il n'y a point eu de canon des livres saints avant le temps des Machabées.

1670

Source: Traité théologico-politique

Les prophètes ne parlaient pas toujours d’après une révélation, et que cela n’arrivait même que fort rarement [...].

1670

Source: Traité théologico-politique

Les prophéties ne contiennent que de purs dogmes et des décrets, parce que Dieu est représenté comme [...] non pas pour raisonner, mais pour imposer des ordres [...].

1670

Source: Traité théologico-politique

L’autorité du prophète ne doit pas [...] souffrir la discussion ; car quiconque veut confirmer ses dogmes par la raison les soumet par cela même au libre jugement de chacun.

1670

Source: Traité théologico-politique

Je vous parle comme à des personnes sages ; jugez vous-mêmes la vérité de ce que je vous dis.

1670

Source: Traité théologico-politique

Plus les prophètes raisonnent juste, plus la connaissance qu’ils ont des choses révélées approche des connaissances naturelles.

1670

Source: Traité théologico-politique

Bien que les choses que renferme la Bible dépassent de beaucoup notre intelligence, nous pouvons toutefois les discuter en toute sécurité, pourvu que nous n’admettions aucun principe qui ne soit tiré de l’Écriture même.

1670

Source: Traité théologico-politique

Celui qui a l’autorité d’enseigner a aussi celle de choisir à cette fin les moyens les plus convenables.

1670

Source: Traité théologico-politique

Les apôtres sont d’accord sur la religion elle-même, mais qu’ils sont loin de l’être sur ses fondements.

1670

Source: Traité théologico-politique

Paul [...] enseigne que personne ne peut se glorifier de ses œuvres, mais de la foi seule [...]. Jacques dit, au contraire, [...] que l’homme se justifie par ses œuvres et non pas seulement par la foi.

1670

Source: Traité théologico-politique

C’est pour avoir édifié la religion sur divers fondements que les apôtres ont donné lieu à ces nombreuses discordes et à ces schismes qui, depuis eux, ont sans cesse déchiré l’Église [...].

1670

Source: Traité théologico-politique

[...] jusqu’à ce qu’enfin la religion soit dégagée un jour des spéculations philosophiques, et ramenée à ce petit nombre de dogmes très-simples que le Christ a enseignés à ses disciples.

1670

Source: Traité théologico-politique

Pour éviter d’offenser leurs oreilles par la nouveauté de ses doctrines, [les apôtres] approprièrent cet enseignement, autant que cela pouvait se faire, à l’esprit du temps.

1670

Source: Traité théologico-politique

Il n’est pas un apôtre qui ait plus philosophé que Paul, appelé particulièrement à prêcher les gentils.

1670

Source: Traité théologico-politique

[Les autres apôtres] qui prêchèrent les Hébreux, c’est-à-dire un peuple contempteur de la philosophie, s’accommodèrent aussi à leur esprit [...] et enseignèrent la religion dégagée des spéculations philosophiques.

1670

Source: Traité théologico-politique

Et certes notre siècle serait bien heureux, s’il était libre aussi de toute superstition.

1670

Source: Traité théologico-politique

[La composition d'un Traité politique est un] dessein que j’estime plus utile.

1677

Source: Traité politique

[Un traité politique traite du] droit naturel.

1677

Source: Traité politique

[Un traité politique traite du] droit des pouvoirs souverains.

1677

Source: Traité politique

[Un traité politique traite] des affaires qui dépendent du gouvernement des pouvoirs souverains.

1677

Source: Traité politique

[Un sujet d'étude est] l’idéal suprême que toute société peut se proposer.

1677

Source: Traité politique

[Il faut analyser] l’organisation qu’il faut donner au gouvernement monarchique pour qu’il ne dégénère pas en tyrannie.

1677

Source: Traité politique

[Il faut] démontrer point par point dans un ordre méthodique tous les principes d’organisation.

1677

Source: Traité politique

[Après la monarchie, il faut passer] au gouvernement aristocratique et au gouvernement populaire, pour en venir enfin au détail des lois.

1677

Source: Traité politique