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Denis Diderot

Denis Diderot

Denis Diderot (5 octobre 1713 – 31 juillet 1784) était un philosophe, écrivain et critique d'art français. Il fut une figure de proue des Lumières et est surtout connu pour avoir été co-fondateur, rédacteur en chef et contributeur de l'Encyclopédie.

Son opulence l’appauvrit en multipliant ses besoins.

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

C’est parce que j’avais trop que j’ai dissipé. Le ruisseau paisible coule sans cesse. Le torrent impétueux [...] laisse son lit à sec.

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Ô pensée cruelle, ô comparaison qui me déchire ! Qu’étais-je ? que suis-je devenu ?

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Si la fortune vous a abandonné, il ne sera pas dit que j’aie fait comme elle.

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

On en parle comme d’un homme de bien qui n’est plus ; comme d’un noctambule qui est tombé du faîte de sa maison.

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Hélas ! je naquis pour l’infamie.

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Enfants de la fortune, il est vrai que notre mère est folle ; mais parce qu’elle en use mal quelquefois avec nous, faut-il s’abandonner soi-même et se décourager ?

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Et qu’est-ce qui rend [la fortune] si charmante, si ce n’est ses inégalités ?

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Mais est-ce jamais le moment d’être vil ?

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Encore si tout le mal était ramassé sur la tête du coupable ; mais il faudra que l’innocent pâtisse…

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Cessez des reproches qui viennent trop tard ; ils pénètrent et ne guérissent pas.

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Le ciel a sans doute ses vues dans tout ce qu’il permet, et c’est peut-être un crime que de se plaindre.

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Qu’on me montre un seul enfant de ce tour d’esprit [...] dont la dépravation ne se soit pas accrue avec l’âge…

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Votre présence est le seul bien que je souhaite, le seul besoin que je sente, quand j’en suis privée.

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Toute la richesse du monde ne me sera jamais rien au prix de ton bonheur.

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Je me suis demandé plusieurs fois pourquoi [...] j’étais si peu fait pour la société. C’est que [...] je ne sais pas cette langue froide et vide de sens qu’on parle aux indifférents ; j’y suis silencieux ou indiscret.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Quand le cœur et l’esprit sont muets, et qu’il n’y a que les lèvres qui se remuent et qui font du bruit, il faut que l’ennui de nous-même et des autres nous prenne.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Ces riens mis bout à bout forment de toutes les histoires la plus importante, celle de l’ami de notre cœur.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Des années entières de poursuite pour la jouissance d’un moment, voilà l’arithmétique [des passions].

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

On craint trop l’ennui, le ridicule touche trop vivement pour qu’on estime la vertu tout son prix.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

En tout, c’est presque toujours le défaut de succès qui fait la honte. Les gens de cœur n’ont du remords que d’avoir manqué leur coup.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

On n’est pas digne de quelqu'un quand on peut s'en passer.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Toutes les petites passions compassées [...] exigent autant que les grandes, et ne rendent presque rien.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

La vertu est un titre qui nous recommande à tous les hommes.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Il me semble que j’ai l’esprit fou dans les grands vents. Quelque temps qu’il fasse, c’est l’état de mon cœur.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Ils ont de ces actions par-devers eux [...] et cependant ils vont tête levée. Ils vous parlent vice et vertu sans bégayer, sans rougir.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Je vois tout cela, et je romps encore des lances en faveur de l’espèce humaine.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

La grande question du bonheur et de la vertu serait bien avancée [si l'on connaissait] l’histoire inconnue et secrète du scélérat et de l’homme de bien.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Cette hypocrisie habituelle n’étouffe-t-elle pas à la longue le cri de la conscience ? [...] le cœur ne prend-il pas le parti de se taire ?

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

En peu de temps ils deviennent insolents, à moins que le cœur ne soit mal à l’aise, lorsque la contenance est la meilleure.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Lorsque je vois les yeux de mes amis se couvrir et leurs visages s’allonger, il n’y a répugnance qui tienne et l’on fait de moi ce qu’on veut.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Nous étions [...] dans le triste et magnifique salon, et nous y formions, diversement occupés, un tableau très-agréable.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Qui est-ce qui oserait changer quelque chose à cet ouvrage-là ? Il est si bien.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Je la regardais, et je pensais [...] que c’était un ange, et qu’il faudrait être plus méchant que Satan pour en approcher avec une pensée déshonnête.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

S’il rencontrait des innocentes, [...] il aimerait assez à les instruire ; il dit que c’est un autre genre de beauté.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Je ne connais guère de femmes qui se respectent autant qu’elle.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Elle a de l’esprit comme un démon. [...] c’est sa franchise surtout qui me plaît.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Je gagerais presque qu’elle n’a pas fait un mensonge volontaire depuis qu’elle a l’âge de raison.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

[...] songez que le plaisir a aussi sa fatigue.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Votre absence a tout mis de niveau ; je porte partout sur la poitrine un poids qui me presse sans cesse et qui m’étouffe quelquefois.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Ô mon amie ! si vous souffriez seulement la moitié de mon ennui, vous n’y résisteriez pas.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Si par quelque enchantement je vous retrouvais tout à coup à côté de moi, il y a des moments où j’en pourrais mourir de joie.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Il est sûr que je ne connais ni bienséance, ni respect qui puisse m’arrêter.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

J’éprouve, à [...] imaginer ce moment, un frissonnement dans toutes les parties de mon corps, et presque la défaillance.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Je devrais vous gronder, et je vous baiserais…

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

L’Entretien [...] est une des perles les plus précieuses de l’écrin philosophique de Diderot.

1773-1774

Source: Conversation d'un philosophe avec la maréchale de ***

...voici un opuscule très-piquant que M. Diderot a tiré de son portefeuille pour en faire hommage à une belle dame...

1773-1774

Source: Conversation d'un philosophe avec la maréchale de ***

[Le philosophe] avait une manière de penser fort libre, [...] et ne la dissimulait guère.

1773-1774

Source: Conversation d'un philosophe avec la maréchale de ***

Nous demandons grâce aux savants [...] pour la liberté que nous avons prise de toucher à l’ouvrage d’un auteur qui mérite son estime à de si justes titres.

1773-1774

Source: Conversation d'un philosophe avec la maréchale de ***

Ce dialogue n’est pas sans profondeur, mais elle y est partout dérobée par la naïveté et la simplicité du discours.

1773-1774

Source: Conversation d'un philosophe avec la maréchale de ***

Il serait à souhaiter que les matières importantes se traitassent toujours avec la même impartialité et dans le même esprit de tolérance.

1773-1774

Source: Conversation d'un philosophe avec la maréchale de ***

Le philosophe ne prétend point amener la dame à ses opinions ; et celle-ci, de son côté, écoute ses raisons sans humeur...

1773-1774

Source: Conversation d'un philosophe avec la maréchale de ***

...et ils se séparent l’un de l’autre en s’aimant et en s’estimant.

1773-1774

Source: Conversation d'un philosophe avec la maréchale de ***

En traduisant ce dialogue, il nous paraissait assister véritablement à leur conversation ; nous espérons qu’on en éprouvera le même effet à la lecture.

1773-1774

Source: Conversation d'un philosophe avec la maréchale de ***

...souvent on était exposé à attribuer à un des personnages ce qui appartenait à l’autre.

1773-1774

Source: Conversation d'un philosophe avec la maréchale de ***

...nous ne nous sommes pas fait scrupule de corriger [...] toutes les fois que nous avons cru voir [...] un mot plus juste, une forme plus acceptable.

1773-1774

Source: Conversation d'un philosophe avec la maréchale de ***

[...] il ne peut y avoir ni bonne physique ni bonne philosophie [sans les connaissances chimiques].

1770

Source: Principes philosophiques sur la matière et le mouvement

[...] une grande partie de ces doutes, si difficiles à éclaircir par la métaphysique, même la plus hardie, se résolvent facilement par la chimie.

1770

Source: Principes philosophiques sur la matière et le mouvement

À qui voulez-vous donc que l’envie s’adresse, si ce n’est au mérite dont l’éclat le blesse ?

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Fermez l’oreille, ne répondez jamais. Continuez d’être honnête. [...] laissez à votre conduite et à vos ouvrages le soin de vous défendre.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Les méchants ne sont forts que contre ceux qui leur ressemblent.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Il est certain qu’une allégorie qui n’est pas rare et sublime est une mauvaise chose.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Lorsque j’ai blessé même un indifférent, ma peine commence lorsque la sienne cesse.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Lorsque les hommes doux sortent une fois de leur caractère, on ne sait plus ce qu’ils deviendront.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Vous êtes un composé bizarre de tendresse et de dureté. [...] il y a des moments où l’on ne saurait te souffrir, et il n’est jamais possible de te quitter.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Ils s’enquièrent de vos succès, et l’on voit que la réponse qu’on leur fait n’est point du tout celle qu’ils attendent.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

La vertu est bien aussi un peu contagieuse.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Je défie tous les méchants de la terre. Ils pourront m’ôter la vie, mais il n’y a que moi qui puisse me déshonorer.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Il ne faut que la voix ferme d’un homme de bien qui réclame pour étouffer celle de cent méchants, et cet homme de bien se montre à la fin.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

C’est du sol même qu’il faut faire sortir les poëtes, les littérateurs, les orateurs, les peintres, les sculpteurs, les musiciens.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Quand je dis le luxe, j’entends celui qui masque la misère et non celui qui naît de l’abondance. Ils portent le même nom, mais ils ne se ressemblent point.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Ceux que le ciel a doués d’une grande tête et d’une grande âme ignorent bien peu de choses. Leur malheur, [...] c’est de n’avoir pas assez de temps pour tout ce qu’ils ont à faire.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Ne défendez jamais ni vos ouvrages ni votre réputation. C’est du temps perdu, tout au moins. Les apologies ne se lisent point.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Les grandes villes fourmillent de gens que la misère rend industrieux.

1748

Source: Les Joyaux indiscrets

Ils ne volent ni ne filoutent ; mais ils sont aux filous, ce que les filous sont aux fripons.

1748

Source: Les Joyaux indiscrets

Leur occupation principale est d’épier les ridicules des particuliers, et de profiter de la sottise du public.

1748

Source: Les Joyaux indiscrets

Ils savent tout, ils font tout, ils ont des secrets pour tout ; ils vont et viennent, ils s’insinuent.

1748

Source: Les Joyaux indiscrets

Sollicitez-vous une pension, ils ont l’oreille du ministre. Avez-vous un procès, ils solliciteront pour vous.

1748

Source: Les Joyaux indiscrets

Il n’est rien tel que d’être d’un corps. Quelque ridicule que soit un ouvrage, on le prône, et il réussit.

1748

Source: Les Joyaux indiscrets

[...] depuis la duchesse jusqu’à la bourgeoise, il n’y eut femme qui n’eût la sienne, ou par air ou pour cause.

1748

Source: Les Joyaux indiscrets

Les [autorités], qui avaient annoncé le caquet des bijoux comme une punition divine [...], ne virent point sans frémir une machine qui trompait la vengeance du ciel et leurs espérances.

1748

Source: Les Joyaux indiscrets

[...] il n’y a point de salut pour quiconque s’en servira.

1748

Source: Les Joyaux indiscrets

Laissez à la voix de vos bijoux réveiller celle de vos consciences ; et ne rougissez point d’avouer des crimes que vous n’avez point eu honte de commettre.

1748

Source: Les Joyaux indiscrets

Soumettez-vous, s’écrièrent-ils, à la volonté de Brama.

1748

Source: Les Joyaux indiscrets

Mais ils eurent beau crier, il en fut des muselières comme il en avait été des robes sans manches, et des pelisses piquées.

1748

Source: Les Joyaux indiscrets

Pour cette fois on les laissa s’enrhumer dans leurs temples.

1748

Source: Les Joyaux indiscrets

On prit des bâillons, et on ne les quitta que quand on en eut reconnu l’inutilité, ou qu’on en fut las.

1748

Source: Les Joyaux indiscrets

Je vous supplie [...] que l’on me chasse incessamment de Paris ; je me sens entraîné à toutes sortes de vices, et je suis sur le point de me perdre.

1760-1779

Source: Lettres à l'Abbé Le Monnier

Au milieu de toutes les calamités [...], on lui reconnut tant de moyens, d’intelligence et de fermeté qu’on le choisit unanimement pour aller [...] solliciter du secours.

1760-1779

Source: Lettres à l'Abbé Le Monnier

Sa constance et sa probité ont successivement passé par les épreuves les plus dures.

1760-1779

Source: Lettres à l'Abbé Le Monnier

Pauvre, il [...] jouit de la considération la plus illimitée dans une contrée où l’on ne vaut qu’à proportion de la richesse que l’on possède.

1760-1779

Source: Lettres à l'Abbé Le Monnier

Son indigence est devenue respectable même pour ses créanciers.

1760-1779

Source: Lettres à l'Abbé Le Monnier

Les différents administrateurs [...], divisés d’opinions et de caractères, se sont tous réunis dans l’attestation de ses lumières et de ses vertus.

1760-1779

Source: Lettres à l'Abbé Le Monnier

[Ses] mémoires sur l’amélioration [...] ne se sont plus trouvés, [...] soit qu’ils aient été supprimés par des commis intéressés à l’inexécution de ses projets.

1760-1779

Source: Lettres à l'Abbé Le Monnier

Il s’y distingua [...] par sa hardiesse, se montrant au-dessus de toute autre considération que celle du bien général.

1760-1779

Source: Lettres à l'Abbé Le Monnier

Il se concilia la plus haute estime du gouverneur, même en le contredisant, parce qu’heureusement ce gouverneur était un excellent homme.

1760-1779

Source: Lettres à l'Abbé Le Monnier

Il ne lui restait que l’honneur et un peu de crédit, deux biens inestimables qu’il ne sacrifierait jamais.

1760-1779

Source: Lettres à l'Abbé Le Monnier

[Il] n’a jamais été ébranlé par le pernicieux exemple d’une multitude de coquins qui prospéraient autour de lui.

1760-1779

Source: Lettres à l'Abbé Le Monnier

[...] il a mieux aimé supporter l’indigence que d’en sortir par les voies déshonnêtes et usitées.

1760-1779

Source: Lettres à l'Abbé Le Monnier

J’ai entendu dire, même à ses ennemis, qu’ils ne connaissaient aucunes fonctions [...] qu’il ne méritât par ses vertus et ses lumières.

1760-1779

Source: Lettres à l'Abbé Le Monnier

Il est digne [d'un grand homme] de tendre la main [...] au plus honnête homme qu’il y ait.

1760-1779

Source: Lettres à l'Abbé Le Monnier

[L'homme] a quarante ans et il attend encore un instant de bonheur.

1760-1779

Source: Lettres à l'Abbé Le Monnier

Je ne vous vois plus que lorsque vous êtes chagrin.

1760

Source: La Marquise de Claye et Saint-Alban

Il est cruel de vivre ; quand vous aurez mon expérience, vous en serez bien autrement dégoûté.

1760

Source: La Marquise de Claye et Saint-Alban

Le mérite perpétuellement bafoué. Du matin au soir la sottise encensée.

1760

Source: La Marquise de Claye et Saint-Alban

Il faut être insensé pour aimer la vie.

1760

Source: La Marquise de Claye et Saint-Alban

On a mille fois plus de plaisir à [...] sacrifier ses désirs qu’à les satisfaire.

1760

Source: La Marquise de Claye et Saint-Alban

Parce que je suis né avec plus d’avantage qu’un autre, il faut que je me tourmente ?

1760

Source: La Marquise de Claye et Saint-Alban

Sacrifier sans cesse son bonheur à une bienséance de convention.

1760

Source: La Marquise de Claye et Saint-Alban

On ne manquera point de gens pressés de gouverner les autres ; mais pour ceux qui veulent bien l’être, [...] qu’on les laisse en paix.

1760

Source: La Marquise de Claye et Saint-Alban

On chérit bien plus [une] passion pour les peines dont elle console, que pour les plaisirs qu’elle donne.

1760

Source: La Marquise de Claye et Saint-Alban

Ou je me suis trompé, ou il a cessé de m’aimer. Cette illusion détruite m’a causé la plus vive douleur.

1760

Source: La Marquise de Claye et Saint-Alban

Ce sont précisément les misères répétées qui rendent la vie amère et insupportable.

1760

Source: La Marquise de Claye et Saint-Alban

Pourquoi ne compter pour un bonheur que les sentiments vifs ? Ils coûtent toujours trop, et ne rendent que du chagrin.

1760

Source: La Marquise de Claye et Saint-Alban

Il y a mille choses agréables qui sont de tous les instants ; on en jouit [...], mais on a l’ingratitude de l’oublier.

1760

Source: La Marquise de Claye et Saint-Alban

Il n’y a rien qui réconcilie tant avec la vie qu’un mot honnête ou une belle action.

1760

Source: La Marquise de Claye et Saint-Alban

Recherchez la vertu, et vous la trouverez peut-être aussi commune que le vice ; mais elle reste ignorée, parce qu’elle veut l’être.

1760

Source: La Marquise de Claye et Saint-Alban

Tout homme qui [...] au moment où une femme ne se trouvera plus en état de lui rendre les mêmes bons offices, la calomniera, [...] est un indigne qui ne mérite aucun ménagement.

1765-1769

Source: Lettres à Mademoiselle Jodin

Quand on est assez méchant pour faire une noirceur, il ne faut pas avoir la lâcheté de la nier.

1765-1769

Source: Lettres à Mademoiselle Jodin

Je ne saurais souffrir les gens à ton mielleux et à procédés perfides.

1765-1769

Source: Lettres à Mademoiselle Jodin

[...] le tour platement ironique, qui blesse plus encore que l’injure.

1765-1769

Source: Lettres à Mademoiselle Jodin

[Il] a mieux aimé [...] la sacrifier à ses prétendus besoins.

1765-1769

Source: Lettres à Mademoiselle Jodin

Une femme commune se croirait affranchie [...] si elle ne conçoit pas que c’est de cet instant tout juste que commence son esclavage.

1765-1769

Source: Lettres à Mademoiselle Jodin

[L'un] a acquis le droit de se plaindre, même sans en avoir de motif, [l'autre] a perdu celui de répondre, même quand il a tort.

1765-1769

Source: Lettres à Mademoiselle Jodin

Il vaut mieux souffrir que de soupçonner son cœur.

1765-1769

Source: Lettres à Mademoiselle Jodin

Je ne vois pas un grand avantage à réussir, et je vois un inconvénient bien réel à manquer de succès.

1765-1769

Source: Lettres à Mademoiselle Jodin

Ce que l'on perd dans l’esprit [d'un autre] par le défaut de succès est bien au-dessus de ce que l'on y gagne par des applaudissements.

1765-1769

Source: Lettres à Mademoiselle Jodin

Un refus du public [...] fait toujours effet. C’est ainsi que l’homme est bâti.

1765-1769

Source: Lettres à Mademoiselle Jodin

Je ne suis point surpris de l'ennui dans une ville où il y a si peu de convenances avec son cœur, son caractère et ses qualités personnelles.

1765-1769

Source: Lettres à Mademoiselle Jodin

L’ordre que l'on commence à mettre dans ses affaires, et le coup d’œil [...] que l'on jette sur l’avenir, donne bonne opinion de soi.

1765-1769

Source: Lettres à Mademoiselle Jodin

Soyez sage, et vous serez heureuse.

1765-1769

Source: Lettres à Mademoiselle Jodin

[...] tous les lecteurs qui sont plus amis de la vérité que de Platon.

1760

Source: La Religieuse

La prétention de vouloir transformer un roman en un document historique est insensée. [Un roman] est plus que de l’histoire, et en le réduisant [...] on l’amoindrit en voulant le grandir.

1760

Source: La Religieuse

L’aveu qu’une œuvre est une œuvre d’art ne diminue pas l’artiste [...] ni l’effet que cette œuvre devait produire, puisque l’artiste a pris pour guide la stricte réalité.

1760

Source: La Religieuse

S’il est vrai [...] que dans tous nos plaisirs [...] il entre toujours un peu d’illusion, s’ils se prolongent et s’accroissent [...] en raison de la force et de la durée de ce prestige enchanteur [...].

1760

Source: La Religieuse

En nous ôtant [l'illusion], on détruit en nous une source féconde de jouissances diverses, et peut-être même une des causes les plus actives de notre bonheur.

1760

Source: La Religieuse

Il y a tant de points de vue divers, sous lesquels on peut considérer le même objet ! et les hommes [...] sont si diversement affectés des mêmes choses et souvent des mêmes mots.

1760

Source: La Religieuse

[...] les autorités, quelle qu’en soit la source, sont en général assez insignifiantes aux yeux du philosophe, et doivent être employées [...] avec autant de sobriété que de circonspection et de choix.

1760

Source: La Religieuse

On ne doit imprimer d’un auteur que ce qu’il a écrit de digne d’être lu. Avec cette règle honnête il y aurait moins de livres et plus de goût dans le public.

1760

Source: La Religieuse

Un éditeur [...] aurait réduit Jacques le Fataliste à cent pages, ou peut-être même il ne l’eût jamais publié.

1760

Source: La Religieuse

Ce sont quelques paillettes d’or éparses, enfouies dans un fumier où personne assurément ne sera tenté de les chercher ; et, par cela même, des idées isolées, stériles et perdues.

1760

Source: La Religieuse

La première impression, toujours si difficile à effacer, est faite.

1760

Source: La Religieuse

Ce besoin plus ou moins vif qu’ont tous les hommes médiocres de se consoler de leur nullité, en dépréciant les plus grands génies, et en recherchant curieusement leurs fautes [...].

1760

Source: La Religieuse

Cette conclusion de Naigeon ne détruit-elle pas toute son argumentation précédente, et n’est-on pas tenté de ne voir, dans ses scrupules, qu’une revanche d’éditeur devancé ?

1760

Source: La Religieuse

On a dit d’eux [des éditeurs] qu’ils vivaient des sottises des morts ; et cela n’est que trop vrai.

1760

Source: La Religieuse

Jamais la Religieuse n’a été, dans la pensée de Diderot, destinée à devenir le bréviaire des mères de famille. Ce qu’il avait en vue était la réforme des vœux perpétuels.

1760

Source: La Religieuse

La tyrannie est l’ouvrage des peuples & non celui des rois.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

La société est plutôt faite pour le bonheur de l’homme méchant que pour celui de l’homme en général.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

La véritable patrie est le pays où l’on vit.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Il faut chercher ses moyens de bonheur dans sa nature.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

La splendeur des nations [...] s’est toujours accrue aux dépens de leur félicité.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

La passion de lire dans l’avenir a été la fureur de tous les âges.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

[L'immortalité est une] chimère toujours précieuse aux hommes.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

[L'homme] est l’auteur des gouvernements & de la tyrannie.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Le fanatisme [...] attire les plus grandes calamités.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

La liberté, substituée au monopole, [...] fait fleurir les établissements.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

C'est un vice d'élever des monuments qui [...] peuvent insulter les nations vaincues.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Tous les hommes ne sont pas susceptibles d'amitié.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Les jalousies nationales [...] entraînent des horreurs.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Combien est déraisonnable l'institution [des couvents], comparée avec la belle forme de société des Castors.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

[Les hostilités] sans déclaration de guerre [sont une] perfidie.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Le nombre des volumes d’un ouvrage dépend de l’étendue du manuscrit, [...] de l’objet et de la manière de le traiter, toutes choses qui ne concernent que l’auteur.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

On ne se donne pas le talent de bien écrire.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il n’est point d’auteur qui [...] ne consulte son goût particulier, la nature de son ouvrage, et l’espèce de lecteurs qu’il se promet.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[L'unique] ressource est de continuer à ma discrétion une entreprise dans laquelle il s’est engagé, sans savoir où je le conduirais.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Chacun a ses lumières et ses principes ; et l’un fera sans conséquence ce qu’un autre rougirait d’oser.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Quant à la loi [...] de distribuer l’excédant pour rien, on ne répond pas à cela [...] ; on en rit.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[...] aspirant à un degré de perfection facile à concevoir, impossible à atteindre [...].

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je hais toutes disputes ; j’en suis las ; mais il serait bien malhonnête à moi de me tenir clos et couvert [...].

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Le libraire est l’homme à l’argent, et c’est bien assez.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

L’auteur et le libraire sont à deux de jeu : si celui-ci paye comme il veut, en revanche il ne sait pas ce qu’il achète.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

La plaisanterie sur ce point serait d’une ignorance et d’une bêtise impardonnables.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

On peut recevoir des leçons sur ce qu’on ne sait pas, et l’on est obligé à celui qui nous instruit, quelque supérieur qu’on lui soit d’ailleurs.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je me suis témoin à moi-même d’avoir fait pour le mieux, en un mot, tout ce qu’il était en mon pouvoir de faire.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[Il] sait beaucoup ; mais il ne sait pas tout, ni moi non plus.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Une position plus fâcheuse encore [...], ce serait d’avoir perdu son honneur et gardé son édition ; et cela n’est pas sans exemple.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

il l’aimerait s’il voulait s’en donner le temps.

vers 1748

Source: L'Oiseau blanc, un conte bleu

À la longue, il s’en fit une amie ; il goûta son caractère ; il sentit la force de son esprit.

vers 1748

Source: L'Oiseau blanc, un conte bleu

Les femmes de son mérite sont-elles donc si communes pour s’affliger d’en posséder une ?

vers 1748

Source: L'Oiseau blanc, un conte bleu

D’où vient cette cruelle indocilité de mon cœur ? Cœur fou, cœur extravagant, je te dompterai.

vers 1748

Source: L'Oiseau blanc, un conte bleu

les grands princes sont au-dessus des lois.

vers 1748

Source: L'Oiseau blanc, un conte bleu

[Il] pourrait en sûreté de conscience avoir deux femmes, [...] en vertu d’une dispense de la loi, qui ne lui coûterait que cent mille écus.

vers 1748

Source: L'Oiseau blanc, un conte bleu

Il veut tout ce qu’il voit [...] il casse, il brise, il mord, il égratigne ; [on] a défendu qu’on le contredît sur quoi que ce soit.

vers 1748

Source: L'Oiseau blanc, un conte bleu

Son enjouement et ses caresses lui dérobaient des journées entières, et lui faisaient oublier l’univers.

vers 1748

Source: L'Oiseau blanc, un conte bleu

[C'était] une femme très respectable, qui l’ennuyait souvent, et qu’il voyait plus volontiers dans son conseil que dans ses petits appartements.

vers 1748

Source: L'Oiseau blanc, un conte bleu

les dieux auraient pu se dispenser de donner aux hommes les organes de la parole, s’ils avaient eu [...] beaucoup d’amour ; qu’on se serait compris à merveille sans mot dire.

vers 1748

Source: L'Oiseau blanc, un conte bleu

il n’y eût eu que le langage des actions, qui est rarement équivoque.

vers 1748

Source: L'Oiseau blanc, un conte bleu

si les femmes aimables sont rares, elles sont aussi bien difficiles à captiver.

vers 1748

Source: L'Oiseau blanc, un conte bleu

La gêner, c’était travailler sûrement à lui déplaire.

vers 1748

Source: L'Oiseau blanc, un conte bleu

on voit le portrait [d'un héros passé] [...] toutes les fois que la nation est mécontente du prince régnant : c’est ainsi qu’elle se permet de s’en plaindre.

vers 1748

Source: L'Oiseau blanc, un conte bleu

tout dégénéra [...]. Il ne reste d’eux qu’une tradition contestée. On parle de leur âge, comme nous parlons de l’âge d’or.

vers 1748

Source: L'Oiseau blanc, un conte bleu

On jura que, quoi qu’elle contînt, on ne s’en offenserait pas ; on s’en offensa, et elle fut déchirée.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je touche au moment de ma liberté, de l’emploi de mon temps et d’un nouvel ordre de vie.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je me suis bien tâté ; je ne souffre point ; je ne souffrirai point.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je jurerais qu’elle fait son malheur ; mais je l’en ai prévenue ; et me voilà quitte envers elle et envers moi.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[...] mais on est donc enfant toute la vie ?

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Si tout cela n’est pas à bonne fin [...], le philosophe y perdra son latin.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Si vous étiez bien sûr de moi, comme vous ririez !

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je ne suis ni injuste, ni fou ; et peut-être, un jour vous prouverai-je que je serais l’un et l’autre.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je laisse l’amitié dans toute son étendue ; mais je veux absolument la restitution de mon temps.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[...] on s’y oppose ; et l’on vous accepte pour juge.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

On imagine que [...] vous me sacrifierez à des égards, à des bienséances [...]. Je crois [...] que vous n’en ferez rien.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je fus fou à ravir, et je vous jure sans effort.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Et ce qu’il y a d’heureux, c’est que j’en suis à mon dernier voyage.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Le médecin cesse de compatir, [...] comme, à la quatrième représentation d’une tragédie, le spectateur cesse de pleurer.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Dans la [classe riche], le luxe est une ostentation de la richesse ; dans la [classe pauvre], le luxe est un masque de la misère.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

L’indigence est la seule chose dont on rougisse.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Un souverain peut combler son favori de richesses, mais il ne peut lui donner ni des connaissances ni de la vertu.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Que m’importe qu’il fasse des catins, pourvu que les catins ne fassent pas des ministres ?

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Qui se déclare protecteur de l’ignorance, se déclare l’ennemi de l’État.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

L’Anglais, ennemi de la tyrannie chez lui, est le despote le plus féroce quand il en est dehors.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Il n’y a de durable que ce qui est conforme à la nature, qui ne cesse de réclamer ses droits.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Pourquoi si peu d’hommes honnêtes ? C’est que l’infortune poursuit presque partout la probité.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

C’est l’oisif qui se gorge de mets succulents, c’est l’homme de peine qui boit de l’eau et mange du pain, et tous les deux périssent [...], l’un d’indigestions et l’autre d’inanition.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

je suis convaincu que l’industrie de l’homme est allée beaucoup trop loin, et que si elle se fût arrêtée beaucoup plus tôt [...] nous n’en serions pas plus mal.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Il ne faut qu’un moment pour admirer, il faut un siècle pour faire des choses admirables.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Toute condition qui ne permet pas à l’homme de tomber malade sans tomber dans la misère est mauvaise.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Sans la force, que peut le bon sens ? Tout avec le temps.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

La tolérance soumet le prêtre au prince ; l’intolérance soumet le prince au prêtre.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Un peintre habile peut sans doute concevoir une belle chose d’après une mauvaise description, mais en revanche une mauvaise description peut réduire à rien un chef-d’œuvre de peinture.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Si un tableau moderne eût passé par les mains d’un [critique aussi froid], je vous demande ce qui en resterait ?

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

L’art enfant ose-t-il tenter des compositions énormes, et [...] sait-il y garder autant de convenances, y montrer autant de choix, d’intelligence et de goût ?

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Il y a, ce me semble, dans les arts plusieurs choses qui marchent d’un pas égal. Au temps où l’exécution est misérable, le choix de l’instant est mauvais, les incidents sont pauvres...

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Pausanias n’est point un enthousiaste. C’est un homme froid, qui regarde froidement, qui écrit froidement...

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Celui qui ne le sentira pas ne sait ce que c’est que l’esprit de la composition.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Voilà des convenances bien profondément réfléchies, de la poésie bien vraie et bien forte pour un art naissant.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Qu’imaginerait-on de mieux aujourd’hui ?

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Que voulez-vous que je pense de l’art avec lequel les petits groupes s’entrelacent entre les grandes masses et les lient ? Cela me paraît bien savant pour des écoliers.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Et c’est un artiste commun qui a imaginé et ordonné cette scène ?

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Plus je médite le fond et les accessoires de ce morceau, plus l’intelligence de la composition [...] me paraît avancée.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

[...] cet enfant effrayé se couvre les yeux de ses deux mains.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Vous avez beau dire, [...] cela effraye.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

L’expression de la douleur n’est aussi forte dans aucune autre figure ; c’était par la trahison de son père que [le pays] avait été pris et saccagé.

1765-1769

Source: Lettres à Falconet

Il n’y a pas de gens plus offensés de la méchanceté que ceux qui n’ont jamais su ce qu’il en coûte pour être bon.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

C’est en France, [...] qu’on nous persécute ! et c’est du fond des contrées barbares [...] du nord qu’on nous tend la main !

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Je ne demande pas mieux que d’être heureux. Est-ce ma faute, si je ne le suis pas ?

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Toute la vie n’est qu’un enchaînement d’espérances trompeuses. On sait cela trop tard : nous le disons à nos enfants qui n’en croient rien [...].

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Allons, puisque nous ne valons pas mieux que ceux que nous disons ne valoir rien, souffrons-les et taisons-nous.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Quand je connais un grand plaisir, je ne puis m’empêcher d’en souhaiter la jouissance à tous ceux que j’aime.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Un des grands inconvénients de la société, c’est [...] la légèreté avec laquelle on prend des engagements qui disposent de tout le bonheur.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

On se marie ; on prend un emploi ; on a une femme, des enfants, avant que d’avoir le sens commun. Ah ! si c’était à recommencer !

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Si la vie [...] était un fil de bonheur pur et sans mélange, qui est-ce qui voudrait l’exposer [...]? [...] Les hommes ne seraient qu’un vil troupeau d’êtres heureux ; plus d’actions héroïques.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Le sacrifice des talents au besoin serait moins commun s’il n’était question que de soi [...]. mais pour une femme, pour des enfants, à quoi ne se résout-on pas ?

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

La clique philosophique est odieuse aux gens du monde, parce que les gens du monde sont ignorants et frivoles, et qu’un philosophe s’en aperçoit [...].

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Nous portons de la conduite des autres un jugement sévère, sans nous apercevoir qu’il tombe à plomb sur la nôtre.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Il est impossible de faire ni le mal, ni le bien impunément. On est puni de l’un par les lois, de l’autre par l’envie.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Un peuple qui croit que c’est la croyance d’un Dieu et non pas les bonnes lois qui font les honnêtes gens ne me paraît guère avancé.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Tôt ou tard, il vient un moment où la notion [de Dieu] qui a empêché de voler un écu fait égorger cent mille hommes.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

La Religion bien entendue & pratiquée avec un zèle éclairé, ne peut manquer d’élever les Vertus morales.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

[La Religion] s’allie même avec les connoissances naturelles ; & quand elle est solide, les progrès de celles-ci ne l’allarment point pour ses droits.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Quelque difficile qu’il soit de discerner les limites qui séparent l’Empire de la Foi, de celui de la Raison ; le Philosophe n’en confond pas les objets.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Il y a de la Philosophie à l’Impiété aussi loin que de la Religion au Fanatisme ; mais du Fanatisme à la Barbarie, il n’y a qu’un pas.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Par Barbarie j’entends [...] cette sombre disposition qui rend un homme insensible aux charmes de la Nature & de l’Art, & aux douceurs de la Société.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

[Certains] n’ont connu de la Religion que le Spectre.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

J’estime que ce désordre [du zèle indiscret] ait porté plus de nuisance aux Lettres que tous les feux des Barbares.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Tous les efforts de l’incrédulité étoient moins à craindre que [le zèle indiscret]. L’incrédulité combat les preuves de la Religion ; [ce zèle] tendoit à les anéantir.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

[...] la moitié de la Nation, se baigner par piété dans le sang de l’autre moitié, & violer pour soutenir la cause de Dieu, les premiers sentimens de l’humanité [...].

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

comme s’il falloit cesser d’être homme pour se montrer relligieux !

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

La Religion & la Morale ont des liaisons trop étroites pour qu’on puisse faire contraster leurs principes fondamentaux.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Point de Vertu, sans Religion ; point de bonheur sans Vertu.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Ennemi de l’enthousiasme & de la bigotterie, [il faut veiller à ce que l'esprit] ne se rétrécisse par des opinions singulières, ni que [le cœur] s’épuise par des affections puériles.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

L’amour comme la mort, se plaît à confondre [les races & les conditions].

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

[Des] lieux autrefois si renommés pour leurs richesses, ne sont plus que de vils hameaux où rien ne rappelle leur splendeur première.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

De magnifiques ruines sont tout ce qui en reste.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Sur un sol si vaste & si fécond, on ne voit qu’une bourgade qui paraîtrait misérable dans les contrées même que la nature aurait le plus maltraitées.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Les hostilités [...] rendent les liaisons frauduleuses infiniment plus considérables.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Ce mouvement de vie cesse aussitôt que le ministère [...] croit convenable à ses intérêts de se mêler dans les querelles des nations rivales.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

L'extraction [des richesses] serait impossible, à moins qu’on ne pratiquât des chemins, dont l’entreprise effraierait même des peuples plus entreprenants.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

On craignit sans doute que les nouveaux colons ne prissent les mœurs des anciens.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

[Ils] se réjouirent de ce départ, mais ils n’occupèrent pas la place qui devenait vacante.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Ces mesures, quoique sages, n’ont produit aucun bien.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

L’infidélité des administrateurs qui se sont approprié les fonds qui leur étaient confiés [...] a précipité dans le tombeau la plupart des nouveaux colons.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Les campagnes qui l’environnent n’offrent que des ronces & quelques troupeaux.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

La compagnie exclusive formée [...] pour ranimer les cendres [d'une colonie], n’a rien opéré.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Ces prêtres [...] n’ont pas fait le vœu artificieux et imposteur de renoncer à tout, pour mieux jouir de tout.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Réunissez dans un seul cloître des célibataires des deux sexes, et vous ne tarderez pas à voir naître la communauté des hommes et des femmes.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Il est vraisemblable que pour pallier aux peuples le scandale d’une vie si licencieuse, toutes ces femmes furent consacrées au service des autels.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Les peuples se prêtèrent d'autant plus volontiers à cette espèce de superstition, qu'elle mettait [...] leurs femmes et leurs filles à l'abri de la séduction.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Il n’y a aucun crime que l’intervention des dieux ne consacre, aucune vertu qu’elle n’avilisse.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

La notion d’un être absolu est, entre les mains des prêtres qui en abusent, une destruction de toute morale.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Une chose ne plaît pas aux dieux, parce qu’elle est bonne ; mais elle est bonne, parce qu’elle plaît aux dieux.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Les danses sont presque toutes des pantomimes d’amour. [...] tout respire cette passion, et en exprime les voluptés et les fureurs.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Tout conspire au prodigieux succès de ces femmes voluptueuses : l’art et la richesse de leur parure, l’adresse qu’elles ont à façonner leur beauté.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Une parure qui choque au premier coup-d’œil, peut être d'un agrément qui plaît [...] par un effet inexplicable, mais sensible avec le temps.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Ce voile qui couvre le sein, n’en cache point les palpitations, les soupirs, les molles ondulations ; il n’ôte rien à la volupté.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Cet art de plaire est toute la vie, toute l’occupation, tout le bonheur [de certains].

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

La modestie, ou plutôt la réserve naturelle [...] ne peut balancer les prestiges des courtisanes exercées.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Il faut convenir qu’il y a des plaisirs bien doux, et qui sont à bon prix.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[C'est] l’apologie du travail contre l’oisiveté, et de l’indigence contre la richesse.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

On dit : Vivre, et philosopher ensuite ; je dis tout au contraire : Philosopher d’abord, et vivre après, si l’on peut.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

L’influence [...] des mœurs des citoyens distingués sur la multitude qui [...] les imite sans presque s’en apercevoir.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

L’opinion [...] n’est à son origine que l’effet d’un petit nombre d’hommes qui parlent après avoir pensé...

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Les erreurs et les vérités raisonnées gagnent de proche en proche [...] jusqu’à s’établir comme des articles de foi.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Là tout l’appareil de nos discours s’est évanoui, il n’en reste que le dernier mot.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Nos écrits n’opèrent que sur une certaine classe de citoyens, nos discours sur toutes.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Le peuple sait qu'il faut que le blé soit à bon marché [...] mais il ignore les moyens [...] de concilier les vicissitudes des récoltes avec son besoin qui ne varie point.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Où est la raison ? Dans les hommes d’État ? [...] ceux qui croient tout savoir n’ont guère la tentation de s’instruire.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[La raison est-elle] dans le peuple ? Il n’a malheureusement pas le temps de la cultiver, de l’étendre et de s’en servir.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

La chose dont on parle le plus est celle qu’on sait le moins [...] on se tait naturellement de ce qu’on croit avoir approfondi.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Nous sommes ce petit nombre de têtes qui, placées sur le cou du grand animal, traînent après elles la multitude aveugle...

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

On prétend [...] que deux hommes ne peuvent disputer publiquement sur la même question sans finir par s’aigrir, s’injurier et se haïr.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Celui qui lit un ouvrage sans y trouver un terme impropre [...] ou l’entend supérieurement, ou ne l’entend point du tout.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il m’a représenté la tendresse que vous avez pour moi [...] sous les couleurs les plus affreuses.

1760

Source: La Religieuse

Quel intérêt a-t-il à me montrer du péril où il n’y en a point ? À éloigner le cœur d’une [personne] du cœur de sa supérieure ?

1760

Source: La Religieuse

D’où vient [...] qu’au sortir d’auprès de vous, [...] j’étais agitée, rêveuse ? D’où vient que je ne pouvais ni prier, ni m’occuper ?

1760

Source: La Religieuse

Je ne saurais m’empêcher de distinguer le mérite où il est, et de m’y porter d’un goût de préférence.

1760

Source: La Religieuse

Demande-moi ma vie, je te la donnerai, mais ne m’évite pas ; je ne saurais plus vivre sans toi…

1760

Source: La Religieuse

J’occupe trop de place dans votre âme, c’est autant de perdu pour [autre chose] à qui vous la devez tout entière.

1760

Source: La Religieuse

On nous a chargés de chaînes pesantes, que nous sommes condamnés à secouer sans cesse, sans aucun espoir de les rompre ; tâchons [...] de les traîner.

1760

Source: La Religieuse

Il y a des lumières funestes que vous ne pourriez acquérir sans y perdre. C’est votre innocence même qui en a imposé [...]; plus instruite, on vous aurait moins respectée.

1760

Source: La Religieuse

Où est donc le mal de s’aimer, de se le dire, de se le témoigner ? Cela est si doux !

1760

Source: La Religieuse

Voilà ce qui [...] arrive tôt ou tard, quand on s’oppose au penchant général de la nature : cette contrainte [...] détourne à des affections déréglées, [...] d’autant plus violentes, qu’elles sont mal fondées.

1760

Source: La Religieuse

On regarde, en se promenant [...], sans y penser, si les murs sont bien hauts ; [...] on saisit les barreaux de sa grille, et on les ébranle doucement, de distraction...

1760

Source: La Religieuse

Leur vie se passe dans les alternatives de l’erreur et du désespoir.

1760

Source: La Religieuse

Serait-ce que nous croyons les hommes moins sensibles à la peinture de nos peines qu’à l’image de nos charmes ? Et nous promettrions-nous plus de facilité à les séduire qu’à les toucher ?

1760

Source: La Religieuse

En vérité, il aurait bien tort de m’imputer personnellement un instinct propre à tout mon sexe. Je suis une femme, peut-être un peu coquette, que sais-je ? Mais c’est naturellement et sans artifice.

1760

Source: La Religieuse

On ne connaissait bien que ses peines.

1760

Source: La Religieuse

Quoique vous soyez un fort méchant homme sur la scène, je sais que vous êtes un fort galant homme dans la société.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[Il vaut mieux] amuser et instruire ses concitoyens que de les ruiner.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Mon ouvrage ne m’a jamais rien rendu.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

J’aime mieux faire rire les hommes que de les ruiner.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Vous avez [...] des droits à mon estime comme acteur, et à mon amitié comme compatriote.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

C’est pourtant un citoyen bien singulier qu’un ermite.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[...] nous discuterions les endroits que j’ai soulignés et auxquels vous n’entendrez rien si nous ne sommes pas vis-à-vis l’un de l’autre.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je suis bien aise que mon ouvrage vous ait plu et qu’il vous ait touché.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[...] si l’on pouvait vous parler sans vous fâcher.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[...] ou je connais mal le fond de votre âme.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Oubliez ce que je vous en dis et soyez sûr que je ne vous en parlerai plus.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[...] une affaire dont je me réserve à vous parler quand vous viendrez.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[...] quelque envie, quelque besoin même que j’en aie.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Jamais grâces n’ont été moins méritées, plus inattendues ; et jamais reconnaissance ne fut plus vivement sentie et plus difficile à témoigner.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Ah ! malheur à celui qui jouirait de tout son esprit à ma place ; cet homme aurait un cœur bien froid.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Nous autres hommes, [...] nous n’avons que des vertus d’emprunt ; une âme moitié nôtre, moitié à ceux qui la pétrissent dans l’enfance. On nous fait ce que nous sommes.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Une femme, quand elle est grande, l’est d’elle-même. Elle ne doit rien qu’au ciel qui la forma [...].

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[...] il est un art plus doux, plus sûr, plus glorieux, d’asservir sans carnage et de vaincre sans nuire [...].

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[...] ce que les souverains auraient obtenu du génie si leurs bienfaits l’avaient cherché.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

J’ai assez de fortune si je sais en quoi consiste le vrai bonheur et je n’en aurai jamais assez si j’ignore ce point.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je ne saurais accepter un mérite que je n’ai point.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[...] le déplacement, la mauvaise volonté d’un commis suffisent pour embarrasser, retarder, faire échouer les projets les plus importants.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Si [un artiste] exécute une grande et belle chose, [...] on devra son succès autant au repos [...] qu’à l’excellence de son talent.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Lorsque la Providence destine à un trône, c’est toujours un malheureux qu’elle condamne à des travaux infinis.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[...] la nature n’a fait les obstacles que pour discerner les grandes âmes des âmes communes [...].

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Que les souverains ne feraient-ils pas de nous s’ils daignaient en prendre la peine !

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[...] il convient aux souverains [...] de récompenser magnifiquement les moindres bagatelles qu’on fait pour eux.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Sans doute il y a eu des souverains bienfaisants ; mais qu’on m’en cite un seul qui ait mis à ses bienfaits cette singulière délicatesse [...].

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il n’y a en ce monde que trois choses qui puissent vraiment rendre un homme méprisable : un amour ardent des richesses, des honneurs et de la vie.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Pour moi, il y a tant de choses dont je puis aisément me passer, qu’il ne m’en coûte pas de mépriser les richesses.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Un morceau de pain [...], quelques livres, un ami [...] voilà, avec une conscience tranquille, tout ce qu’il me faut.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Les honneurs qui n’amènent pas avec eux des devoirs sont de purs badinages créés tout exprès pour amuser de grands enfants.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Quel glorieux compagnon que le plus honoré des saints, le Sacro-Saint Far Niente !

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Qui peut être plus heureux que celui qui ne fait que ce qui lui plaît ?

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

...cette lourde et insipide farce qu’on appelle la vie...

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je quitterais la [vie] aussi aisément que je verserais un verre de vin de Champagne [...].

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

...des amis qui, dix contre un, m’imposeront un mois de peine pour un seul jour de plaisir.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

...des connaissances qui [...] pousseront des cris de joie ; comme si ma présence, dont ils se sont merveilleusement bien passés, était essentielle à leur bonheur.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

...mes concitoyens, dont une moitié se couche accablée sous sa ruine et l’autre moitié au désespoir, jusqu’à ce qu’elle se lève pour contempler ce spectacle.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Pourquoi ne pas rester [...] ? Parce que je suis un fou.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

La sagesse [...] consiste à sentir que c’est folie que de chercher les circonstances, d’y rêver et d’en devenir encore la dupe.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il m’est si délicieux de me croire l’objet de votre amitié que j’ai résolu de conserver cette croyance.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il pourrait venir un moment où vous l’aimeriez et l’estimeriez infiniment plus que la personne qui le recommande à votre attention.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je le trouve dur, sec, plein d’humeur et pauvre d’idées.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

L’auteur ne me paraît ni assez pourvu d’expérience, ni assez fort de raisons pour briser son adversaire comme il se l’est promis.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il affecte de ne pas l’entendre, ou il ne l’entend pas en quelques autres.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il aperçoit fort bien les inconvénients des vues de l’auteur, il n’aperçoit pas les inconvénients des siennes.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[...] la question n’en sera pas plus éclaircie.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

L’ouvrage dont il s’agit n’aura qu’augmenté le nombre des ouvrages [...] qu’on ne lit plus.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

La lutte contre un homme de génie qui connaît le monde et les hommes, le cœur humain, la nature de la société [...] est une lutte périlleuse [...].

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Le seul parti que la critique pourrait tirer de son travail, ce serait d’en faire une bonne lettre qu’il enverrait à celui qu’il appelait [...] son ami.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je vois avec chagrin que les hommes de lettres font moins de cas de leur caractère moral que de leur talent littéraire.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[Une telle critique] nuira beaucoup à son auteur, qui ne doit s’attendre ni à l’indulgence du public, ni à celle de ses amis.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[Il] raisonne comme sa tête le mène ; mais il agit par principes ; ce qui fait que je l’aime de tout mon cœur, bien que ma tête n’aille pas comme la sienne.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[...] son âme, qui est bonne, entraînera sa tête ; il finira par ne pas me répondre, et par m’aimer davantage.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Toute réflexion faite, je me persuade qu’[il] ne publiera pas ses guenillons recousus.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

La liberté, jointe au courage qu’ils ont de tout dire, est, à mon sens, un des principaux avantages de leur école.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

L’esclave qui se fatigue au fond de la mine [...] reçoit à la fin de sa journée son modique salaire, soupe avec appétit, et dort content. Son maître, avide, [...] emploie [l'or] à se rendre méchant et malheureux.

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Son opulence l’appauvrit en multipliant ses besoins.

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

C’est parce que j’avais trop que j’ai dissipé. Le ruisseau paisible coule sans cesse. Le torrent impétueux [...] laisse son lit à sec.

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Ô pensée cruelle, ô comparaison qui me déchire ! Qu’étais-je ? que suis-je devenu ?

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Cet homme m’a perdu, il est vrai ; mais c’est par amitié. Puis-je lui reprocher d’avoir été mon ami ?

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

On en parle comme d’un homme de bien qui n’est plus ; comme d’un noctambule qui est tombé du faîte de sa maison.

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Enfants de la fortune, il est vrai que notre mère est folle ; mais parce qu’elle en use mal quelquefois avec nous, faut-il s’abandonner soi-même et se décourager ?

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Et qu’est-ce qui la rend si charmante, si ce n’est ses inégalités ?

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Mais est-ce jamais celui d’être vil ?

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

L’honneur d’une femme a son prix, qui varie : l’état, l’opulence, l’âge, le tempérament et mille autres circonstances le haussent ou le baissent.

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Il y a, dit-on, des femmes honnêtes qui se sont entêtées de [...] vertu, et qu’on ne réduit pas même par la famine.

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Encore si tout le mal était ramassé sur la tête du coupable ; mais il faudra que l’innocent pâtisse...

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Cessez des reproches qui viennent trop tard ; ils pénètrent et ne guérissent pas.

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Le ciel a sans doute ses vues dans tout ce qu’il permet, et c’est peut-être un crime que de se plaindre.

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Jeu détestable, ivresse détestable, voilà tes suites ! [...] Des transes mortelles ont succédé aux consolations les plus délicieuses de la vie.

1796

Source: Le Joueur (Diderot)

Malgré la distance des lieux et la différence du pays, le goût d’un art [...] doit nous rapprocher.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Tous les gens de lettres et les honnêtes gens n’ont qu’une patrie.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[Le sujet] en est la base, et c’est proprement la tolérance mise en action.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je vous laisse absolument le maître de tous les changements que vous jugerez nécessaires.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je suis sûr que mon ouvrage gagnera beaucoup à passer par vos mains.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

C’est un second enfant que je vous prierai encore d’adopter...

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

L’avantage le plus précieux [...], c’est l’amitié que j’espère qui en résultera entre nous.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je travaille actuellement [...] à une tragédie qui, je l’espère, sera plus heureuse.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

C’est [...] le sujet le plus théâtral et le plus dramatique qui ait été mis à la scène.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Si vous voulez lui donner vos soins, cette pièce ne peut manquer de réussir sur votre scène.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il fallut que la Révolution brisât la puissance du clergé pour lever l’interdiction qui pesait sur [la pièce].

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il eut un succès de larmes et d’opinion.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[La pièce] devint une arme de guerre, entre les mains des libéraux, contre l’intolérance religieuse.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[Diderot] s’y montre dans tout son déshabillé philosophique.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

...quelques-unes des scènes les plus vigoureuses, que l’on reconnaîtrait à sa touche.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il me faudrait un an et un gros livre pour y mettre autant d’esprit que vous.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il ne faut qu’un moment et l’amour de la vérité pour être sensible à une marque de bonté.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il y a des choses qu’il faut voir.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je puis compter des moments doux dans ma vie.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

À quoi pense-t-on de persécuter un honnête homme qui n’a d’ennemis que ceux qu’il s’est faits par son attachement pour [une cause] ?

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[Il faut] repousser avec le dernier mépris les armes qu’on nous offre contre nos adversaires.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Vous êtes un homme vrai, et par conséquent disposé à prendre les autres pour tels.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Si [quelqu'un] veut se venger, on a de l’argent et des mémoires à son service ; il est honnête homme, on le sait ; il n’a qu’à dire.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je saurai bien me tirer de ma querelle [...] sans le secours de personne.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je n’ai point d’argent, mais je n’en ai que faire.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Quant aux mémoires que l’on m’offre, je n’en pourrai faire usage qu’après les avoir très-sérieusement examinés.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[Je ressens] le respect le plus profond et toute la vénération qu’on doit aux hommes supérieurs.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je crois que les illusions de l’amour viennent de l’arbitraire des formes qui constituent la beauté. Plus les idées de beauté sont déterminées, moins ces illusions sont fortes.

1774

Source: Éléments de physiologie

Nous raisonnons de ses défauts comme de ceux d’un grand homme ; s’il n’était pas jaloux, fou, vain, capricieux, il ne serait pas ce génie.

1774

Source: Éléments de physiologie

L’injure s’aggrave par la mémoire au delà de son effet au moment où on l’éprouve ; on se persuade qu’on ne s’est pas assez fâché et l’on se fâche trop.

1774

Source: Éléments de physiologie

Pourquoi sommes-nous plus susceptibles de douleur que de plaisir [...] ? C’est que la douleur agite les brins du faisceau d’une manière violente et destructive [...].

1774

Source: Éléments de physiologie

Quelle idée peut-on avoir d’une douleur qu’on n’a point éprouvée ? Quelle idée reste-t-il d’une douleur quand elle est passée ?

1774

Source: Éléments de physiologie

Je suis heureux, tout ce qui m’entoure s’embellit. Je souffre, tout ce qui m’entoure s’obscurcit. Mais ce phénomène n’a lieu que dans les plaisirs ou dans les peines modérées.

1774

Source: Éléments de physiologie

La raison a cela de commun avec la folie [...] c’est que l’homme de sens ne prend pas ce qui se passe dans sa tête pour la scène du monde, et que le fou s’y trompe.

1774

Source: Éléments de physiologie

Au sortir d’un profond sommeil ou d’une forte méditation, on ne sait ce qu’on est. C’est le ressouvenir des choses passées qui nous rend à nous.

1774

Source: Éléments de physiologie

Il y a bien de l’affinité entre le rêve, le délire et la folie. Celui qui persisterait dans l’un des deux premiers serait fou.

1774

Source: Éléments de physiologie

L’imagination est la source du bonheur qui n’est pas et le poison du bonheur qui suit. C’est une faculté qui exagère et qui trompe.

1774

Source: Éléments de physiologie

L’homme à imagination se promène dans sa tête comme un curieux dans un palais où ses pas sont à chaque instant détournés pour des objets intéressants ; il va, il revient, il n’en sort pas.

1774

Source: Éléments de physiologie

Je suis porté à croire que tout ce que nous avons vu, connu, aperçu, entendu [...] tout cela existe en nous à notre insu.

1774

Source: Éléments de physiologie

[Le cerveau est] un livre, mais où est le lecteur ? Le lecteur ? c’est le livre même, car ce livre est sentant, vivant et parlant.

1774

Source: Éléments de physiologie

Si l’on voit la chose comme elle est en nature, on est philosophe. Si l’on forme l’objet d’un choix de parties éparses [...] on est poëte.

1774

Source: Éléments de physiologie

Rien de plus contraire que le repos à la nature d’un être vivant, animé et sensible. Fixez les organes dans l’inaction, et vous produirez l’ennui.

1774

Source: Éléments de physiologie

Si l’on nous ôte la douceur de caresser nos femmes, qu’est-ce qui nous consolera de la dureté de nos maîtres ?

1775-1784

Source: Est-il bon ? Est-il méchant ?

Quand on fuit devant un amant, ce n’est pas de la lenteur des postillons qu’on se plaint.

1775-1784

Source: Est-il bon ? Est-il méchant ?

[...] l'amour ne tient pas contre l'absence.

1775-1784

Source: Est-il bon ? Est-il méchant ?

Malheureuse par l’un ou par l’autre, qu’importe ? Il importe beaucoup que ce soit de sa faute et non de la vôtre.

1775-1784

Source: Est-il bon ? Est-il méchant ?

Avec tous nos défauts nous gouvernons les hommes [...] Vous avez la raison, et nous avons les charmes.

1775-1784

Source: Est-il bon ? Est-il méchant ?

Nous ne nous aimons pas, mais nous nous embrassons.

1775-1784

Source: Est-il bon ? Est-il méchant ?

Le rôle de suppliante ne me va guère, et celui de la douceur ne me dure pas.

1775-1784

Source: Est-il bon ? Est-il méchant ?

Qu’on est à plaindre de ne pouvoir s’en passer !

1775-1784

Source: Est-il bon ? Est-il méchant ?

La règle, mon ami ; la règle, c’est la reine du monde.

1775-1784

Source: Est-il bon ? Est-il méchant ?

On fait des projets, comme on se remue sur sa chaise quand on est mal assis.

1775-1784

Source: Est-il bon ? Est-il méchant ?

L’amour, l’amour est un fou.

1775-1784

Source: Est-il bon ? Est-il méchant ?

Monsieur, l’amour est plus fort que l’enfer.

1775-1784

Source: Est-il bon ? Est-il méchant ?

Je marche depuis vingt ans entre la plainte de mes amis et mes propres remords...

1775-1784

Source: Est-il bon ? Est-il méchant ?

Moi, un bon homme, comme on le dit ! je ne le suis point. Je suis né foncièrement dur, méchant, pervers.

1775-1784

Source: Est-il bon ? Est-il méchant ?

Les fous ont été créés pour l’amusement du sage, il faut en rire.

1775-1784

Source: Est-il bon ? Est-il méchant ?

Si vous voulez des prêtres, vous ne voulez point de philosophes, et si vous voulez des philosophes, vous ne voulez point de prêtres.

1774

Source: Discours d'un philosophe à un roi

Les uns étant par état les amis de la raison et les promoteurs de la science, et les autres les ennemis de la raison et les fauteurs de l’ignorance.

1774

Source: Discours d'un philosophe à un roi

La richesse nuit à la philosophie.

1774

Source: Discours d'un philosophe à un roi

Qui est-ce qui voudra entrer dans un état où il n’y aura ni honneur à acquérir, ni fortune à faire ?

1774

Source: Discours d'un philosophe à un roi

[...] vous ébranleriez les fondements de la propriété, sans laquelle il n’y a plus ni roi, ni sujets, il n’y a qu’un tyran et des esclaves.

1774

Source: Discours d'un philosophe à un roi

La religion est une plante rampante et vivace qui ne périt jamais ; elle ne fait que changer de forme.

1774

Source: Discours d'un philosophe à un roi

[La religion] qui résultera de la pauvreté [...] sera la moins incommode, la moins triste, la plus tranquille et la plus innocente.

1774

Source: Discours d'un philosophe à un roi

Un roi n’est rien [...] où quelqu’un peut commander dans son empire au nom d’un être reconnu pour le maître du roi.

1774

Source: Discours d'un philosophe à un roi

On se passe plus aisément de messes et de sermons que de souliers.

1774

Source: Discours d'un philosophe à un roi

Le plus dangereux des philosophes est celui qui met sous les yeux du monarque l’état des sommes immenses que [certains groupes] coûtent à ses États.

1774

Source: Discours d'un philosophe à un roi

Un prêtre stipendié n’est qu’un homme pusillanime qui craint d’être chassé et ruiné.

1774

Source: Discours d'un philosophe à un roi

L’homme qui tient sa subsistance de vos bienfaits n’a plus de courage et n’ose rien de grand et de hardi.

1774

Source: Discours d'un philosophe à un roi

Puisque vous avez le secret de faire taire le philosophe, que ne l’employez-vous pour imposer silence au prêtre ?

1774

Source: Discours d'un philosophe à un roi

Les sots, les envieux et les bigots ont dû se soulever contre ses principes ; et c’est bien du monde…

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Il ne reconnaît de différence entre l’homme et la bête, que celle de l’organisation.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Si un homme raisonne mal, c’est qu’il n’a pas les données pour raisonner mieux. Il n’a pas considéré l’objet sous toutes ses faces.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

L’intérêt général est la mesure de l’estime que nous faisons de l’esprit, et non la difficulté de l’objet ou l’étendue des lumières.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

C’est [...] l’intérêt général et particulier qui métamorphose l’idée de juste et d’injuste ; mais son essence en est indépendante.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

En quelque lieu du monde que ce soit, celui qui donne à boire à l’homme qui a soif, et à manger à celui qui a faim, est un homme de bien.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Une légère altération dans le cerveau réduit l’homme de génie à l’état d’imbécillité.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

On n’a pas vu la barrière insurmontable qui sépare l’homme que la nature a destiné à quelque fonction, de l’homme qui n’y apporte que du travail, de l’intérêt, [et] des passions…

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Le plaisir physique est le dernier objet qu’elles [les passions] se proposent ; ce que je crois faux.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Un auteur paradoxal ne doit jamais dire son mot, mais toujours ses preuves : il doit entrer furtivement dans l’âme de son lecteur, et non de vive force.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

L’appareil de la méthode ressemble à l’échafaud qu’on laisserait [...] subsister après que le bâtiment est élevé.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

L’esprit d’invention s’agite [...] d’une manière déréglée ; il cherche. L’esprit de méthode arrange, ordonne, et suppose que tout est trouvé…

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Dix ans plus tôt, cet ouvrage eût été tout neuf ; mais aujourd’hui l’esprit philosophique a fait tant de progrès, qu’on y trouve peu de choses nouvelles…

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Il n’y a rien qui aime tant le négligé et l’ébouriffé que la chose imaginée.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Tout considéré, c’est un furieux coup de massue porté sur les préjugés en tout genre. Cet ouvrage sera donc utile aux hommes.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Sous quelque gouvernement que ce soit, la nature a posé des limites au malheur des peuples. Au-delà de ces limites, c’est ou la mort, ou la fuite, ou la révolte.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

On demandait un jour comment on rendait les mœurs à un peuple corrompu. Je répondis : Comme Médée rendit la jeunesse à son père, en le dépeçant et le faisant bouillir.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

On ne donne pas du nez à un lévrier, on ne donne pas la vitesse du lévrier à un chien-couchant ; vous aurez beau faire, celui-ci gardera son nez, et celui-là gardera ses jambes.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

L’homme naît toujours ignorant, très-souvent sot ; et quand il ne l’est pas, rien de plus aisé que de le rendre tel [...].

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

La stupidité et le génie occupent les deux extrémités de l’échelle de l’esprit humain. Il est impossible de déplacer la stupidité ; il est facile de déplacer le génie.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Qu’il me soit permis de tâter un homme, et bientôt je discernerai ce qu’il tient de l’application et ce qu’il tient de la nature.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

L’esprit s’est-il chargé du poids d’une savante ignorance, il ne s’élève plus jusqu’à la vérité ; il a perdu la tendance qui le portait vers elle.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Si chaque individu pouvait se créer une langue analogue à ce qu’il est, il y aurait autant de langues que d’individus [...].

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Il y a certaines actions de l’enfance où toute la destinée d’un homme est écrite.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Votre enfant est-il voluptueux ? Faites-le chasser tout le jour, et faites-lui boire le soir une décoction de nénuphar ; cela vaudra mieux qu’un chapitre de Sénèque.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Combien d’hommes sont morts ; et combien d’autres mourront sans avoir montré ce qu’ils étaient ! Je les comparerais volontiers à de superbes tableaux cachés dans une galerie obscure [...].

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Soyons circonspects dans notre mépris ; il pourrait aisément tomber sur un homme qui vaut mieux que nous.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Il est dans l’ordre éternel que le monstre appelé homme de génie soit toujours infiniment rare, et que l’homme d’esprit et de sens ne soit jamais commun.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Je ne connais qu’un seul et unique moyen de renverser un culte, c’est d’en rendre les ministres méprisables par leurs vices et par leur indigence.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

Celui qui voit bien l’honneur ne voit rien au delà.

1773

Source: Réfutation d’Helvétius

L'architecture, née dans les forêts des Druides, de l'imitation des arbres.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

[Les] commerçants, classe d'hommes utiles, qui ne furent jamais honorés chez les Romains.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Sans [les] États-généraux, il n’y a point proprement de nation.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Les lois devraient astreindre les souverains autant que les sujets.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

C’est aux philosophes et aux sages de la terre d'éclairer leurs concitoyens.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

On ôtait anciennement la noblesse à celui qui déguisait la vérité au roi : est-ce parce que les sujets n’ont plus osé la dire, ou que [les rois] n’ont plus voulu l’entendre, que cet usage a cessé ?

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

[La Chine] est de toute la terre, la contrée la plus peuplée et la plus corrompue.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Dans toutes les religions, les femmes ont influé sur le culte.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

[À Rome...] on couronna les poètes, on persécuta les philosophes.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

L'intolérance, en matière de religion, [est] née au sein du christianisme.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Montesquieu prétend que l'esclavage doit son abolition à la religion chrétienne ; cette assertion [est] réfutée.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Les Chinois ne sont attachés aux lois qu’autant qu’elles font leur bonheur.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

La noblesse n’est pas héréditaire à la Chine, mais une récompense personnelle.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Peut-être est-ce dans l’Inde, où les saisons des tempêtes et des beaux jours ne sont séparées que par une chaîne de montagnes, qu’est né [le] dogme des deux principes.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Le patriotisme est anéanti en Hollande.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

C’est le naturel sans aucun apprêt, c’est l’éloquence la plus vigoureuse sans l’ombre d’effort ni de rhétorique.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Combien d’occasions de pérorer auxquelles on ne se refuse jamais sans le goût le plus grand et le plus exquis !

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il faut être un ange en fait de goût pour sentir le mérite de cette simplicité-là.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je ne pouvais souffrir qu’on dît froidement, avec un petit air de satisfaction indulgente : Oui, cela est naturel...

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Croyez-vous qu’on mérite ces ouvrages-là, quand on en parle ainsi ?

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Voilà le vrai goût, voilà la vérité domestique, [...] voilà la comédie.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Ou [une œuvre] est fausse, ou elle est vraie. Si elle est fausse, elle est détestable. Si elle est vraie, combien il y a sur nos théâtres de choses détestables, et qui passent pour sublimes !

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il faut que je sois un honnête homme, car je sens vivement tout le mérite de cet ouvrage.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il n’y a personne au monde à qui [une œuvre] dût faire plus de mal qu’à moi, car cet homme me coupe l’herbe sous les pieds.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[Leur] jugement va devenir pour moi la règle et la mesure du goût qu’ils ont.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il n’y avait pas d’exemple d’autant de force et de vérité, de simplicité et de finesse.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je sens bien, je juge bien, et le temps finit toujours par prendre mon goût et mon avis.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

C’est moi qui anticipe sur l’avenir, et qui sais sa pensée.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Cette conformité de voir et de sentir me serre contre vous d’une manière délicieuse.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

« Je me suis couché le plus tranquille et le plus heureux des pères et me voilà ! »

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

La preuve physique et mathématique doit passer avant la preuve morale, comme celle-ci doit l’emporter sur la preuve historique. Écartez-vous de là, vous n’êtes plus sûr de rien.

1763

Source: Introduction aux grands principes

Une fois qu’il a été reçu que le témoignage des hommes devait prévaloir sur le témoignage de la raison, la porte a été ouverte à toutes les absurdités.

1763

Source: Introduction aux grands principes

N’ai-je pas assez de la voix de ma conscience ? C’est là que Dieu me parle bien plus sûrement que par [la] bouche [des autres].

1763

Source: Introduction aux grands principes

Pourquoi ajouter des fictions ridicules aux vérités éternelles que Dieu nous enseigne par notre raison ? [...] pour ne pouvoir tout croire, on en vient enfin à ne croire plus rien.

1763

Source: Introduction aux grands principes

[À propos de l'âme :] Je ne parle pas de ce que je ne puis connaître.

1763

Source: Introduction aux grands principes

Le mal existe ; et il est une suite nécessaire des lois générales de la nature, et non l’effet d’une ridicule pomme.

1763

Source: Introduction aux grands principes

Quels sont [...] les devoirs de l’homme ? De se rendre heureux. D’où dérive la nécessité de contribuer au bonheur des autres, ou, en d’autres termes, d’être vertueux.

1763

Source: Introduction aux grands principes

L’humilité est mensonge ; où est celui qui se méprise lui-même ? [...] Il faut s’estimer pour être estimable.

1763

Source: Introduction aux grands principes

On n’est pas coupable pour être dans l’erreur, mais pour trahir la vérité.

1763

Source: Introduction aux grands principes

La vérité est sans cesse confondue dans l’histoire avec l’erreur [...] la raison est le creuset qui les sépare.

1763

Source: Introduction aux grands principes

Sans doute il y a des choses supérieures à notre raison ; mais je rejetterai hardiment tout ce qui y répugne, tout ce qui la choque.

1763

Source: Introduction aux grands principes

Les passions nous inspirent toujours bien, puisqu’elles ne nous inspirent que le désir du bonheur ; c’est l’esprit qui nous conduit mal.

1763

Source: Introduction aux grands principes

Le mal tient au bien même ; on ne pourrait ôter l’un sans l’autre ; et ils ont tous les deux leur source dans les mêmes causes.

1763

Source: Introduction aux grands principes

Que ce soit par goût, ou par un zèle mal entendu qu’on embrasse le célibat, la société n’y perd pas moins.

1763

Source: Introduction aux grands principes

La justice ne peut être autre chose que l’observation des lois.

1763

Source: Introduction aux grands principes

Il y a de la Philosophie à l’Impiété aussi loin que de la Religion au Fanatisme ; mais du Fanatisme à la Barbarie, il n’y a qu’un pas.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

[...] comme s’il falloit cesser d’être homme pour se montrer religieux !

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

La science des mœurs faisoit la partie principale de la Philosophie des Anciens ; en cela [...], beaucoup plus sages que nous.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

L’Homme est intègre ou vertueux ; lorsque sans aucun motif bas & servile [...] il contraint toutes ses passions à conspirer au bien général de son espece.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

En général, on a beau nous assurer qu’un homme est plein de zèle pour sa Religion ; si nous avons à traiter avec lui, nous nous informons encore de son caractère.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Qu’est-ce que l’opinion d’un homme ? celle qui lui est habituelle ; c’est l’hypothèse à laquelle il revient toujours, & non celle dont il n’est jamais sorti.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Quelque avantage que l’on ait procuré à la Société, le motif seul fait le mérite.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Vous ne serez bon que quand vous ferez le bien d’affection & de cœur.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Ce serait une affectation puérile que de nier qu’il y ait dans les Etres moraux, ainsi que dans les objets corporels, un vrai beau, un beau essentiel, un sublime réel.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Rien n’est aussi rare qu’un parfaitement honnête homme, si ce n’est peut-être un parfait scélérat.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Le zèle doit à la longue supplanter la probité, dans celui qui professe de bonne foi une Religion dont les préceptes sont opposés aux principes fondamentaux de la Morale.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Celui qui fait tort à un seul, se reconnaît intérieurement pour aussi odieux à chacun, que s’il les avait tous offensés.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Supposer que la Vertu soit un des maux naturels de la Créature, & que le Vice fasse constamment son bien-être, n’est-ce pas accuser l’ordonnance de l’Univers [...] d’un défaut essentiel ?

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

On ne peut donc atteindre à la perfection morale, arriver au suprême degré de la Vertu, sans la connaissance du vrai Dieu.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Quoi que ce soit [...] qui leur apprenne à persécuter leurs semblables [...] qu’ils refusent d’obéir, s’ils sont vertueux, [...] d’étouffer les cris de la Nature & les conseils de la Vertu.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Nous sommes si pauvres, si mesquins, si guenilleux, si négligés, si ennuyeux et si diffus partout que cela fait pitié.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[Un certain] ton, qui peut passer dans un ouvrage manuscrit, est du plus mauvais goût dans un ouvrage imprimé.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Quand on écrit au courant de la plume, tout ce qui peut être dit sur une question, ou ne vient pas, ou ne se dit pas comme il devrait être dit.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

On peut confier sa bourse à qui l’on veut, mais on ne remet à personne la bourse d’un autre.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

On ne trouve pas mauvais qu’un homme se promène chez lui en robe de chambre [...], mais il faut être décemment [...] en public.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[Il faut] relire [un texte], le châtier sévèrement, y ajouter avec la dernière bonne foi ce que l'on peut alléguer en sa faveur, [et] ce que l’on peut nous objecter.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

On n’écrit pas comme on fait des ourlets et des idées ne se reprennent pas quand elles sont coupées, comme on renoue des bouts de fil.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Si nous n’existions plus ni l’un ni l’autre, celui qui en deviendrait possesseur en userait comme il lui plairait.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[Un] ouvrage [...] n’appartient pas à [un auteur] ni à [l'autre], mais à tous les deux, et ne peut honnêtement paraître que du consentement de l’un et de l’autre.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Si l'on pensait qu’en permettant à un ouvrage de sortir de ses mains on disposait du bien d’autrui [...], on serait plus circonspect.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Cet œuvre-ci n’est ni le sien ni le mien.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[L'un] aurait à se plaindre de [l'autre] si [ce dernier] publiait [une œuvre commune] sans sa participation, [et vice versa].

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Non, chère amie, la nature ne nous a pas faits méchants ; c’est la mauvaise éducation, le mauvais exemple, la mauvaise législation qui nous corrompent.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Il faudrait, ou vivre seul, ou se croire sans cesse entouré de méchants ; ni l’un ni l’autre ne me convient.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Il n’y a pas une seule contrée, il n’y a pas un seul peuple où l’ordre de Dieu n’ait consacré quelque crime.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Ah ! mon amie ! quelle différence entre lire l’histoire et entendre l’homme ! Les choses intéressent bien autrement.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

On est bien fier, quand on raconte, de pouvoir ajouter : Celui à qui cela est arrivé, je l’ai vu ; c’est de lui-même que je tiens la chose.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Vaut-il mieux être menteur qu’imbécile ? On peut se corriger du mensonge, mais non de l’imbécillité.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

À la Chine, un bon prince est celui qui se conforme aux lois ; un mauvais prince est celui qui les enfreint. La loi est sur le trône. Le prince est sous la loi.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

[...] partout où il y avait plus de gloire à penser qu’à faire, [...] le nombre des oisifs, des orgueilleux, des inutiles et des fainéants [allait] en augmentant.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Les productions de l’esprit sont froides et maussades lorsque le génie n’est pas l’organe des passions, et qu’alors elles sont dangereuses.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Il est impossible d’analyser les sentiments les plus délicats, sans y découvrir un peu de saloperie.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Un père immole sa fille par ambition, et il ne faut pas qu’il soit odieux. Quel problème à résoudre !

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Il est plus facile de souffrir une grande peine que de souffrir toute sa vie de petites mortifications qui se succèdent sans fin.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Pourquoi la louange embarrasse-t-elle ? C’est qu’il est contre la justice qu’on se doit de la refuser [...], et contre la modestie qu’on exige de l’accepter [...].

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Il faut de la retraite, du repos, du silence aux amants. Le tumulte des grandes villes ne fatigue personne comme eux.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Nous serions tous bien honteux si nos parents avaient tenu registre de toutes les choses dures, cruelles même, que nous avons dites ou faites, quand nous étions jeunes.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

S’il se trouve un sujet avec le talent [...] pour copier, égaler, surpasser même, [il faut] le former, l’instruire, à ne lui rien celer de sa manière d’opérer.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Avoir de la noblesse dans l’âme, beaucoup de douceur, les mœurs les plus pures ; des lumières même rares parmi les hommes.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Quand je parle du reste de ma nation, j’entends les honnêtes gens, ceux qui sentent et qui pensent.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Chacun a son côté faible.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

L’adultère est certainement un grand péché ; mais j’aimerais mieux l’avoir commis dix fois que d’être noyé une seule.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il m’est doux de penser que ceux qui ont tout mis en œuvre pour m’empêcher de faire une grande et belle chose en auront pourtant le démenti.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Ces barbares qui s’appellent policés par excellence grinceront les dents.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

La belle et digne vengeance que l'on me fait entrevoir !

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je travaillerai [...] comme s’ils m’appartenaient tous ; et vous pouvez compter que je ne gaspillerai pas une obole de leur patrimoine.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[Il] n’est pas mon protecteur, c’est mon ami de trente-cinq ans.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il est tolérant autant qu’il peut l’être.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Si je ne refais pas [ce projet] pour vous, je ne veux plus en entendre parler, à quelque condition que ce puisse être.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Ou vous l’aurez telle que je la conçois, ou elle leur restera telle qu’elle est [...]. Elle n’est encore que trop bien pour cette canaille-là.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il ne leur faut que des hommes et des ouvrages médiocres.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Malgré la modicité de la fortune, c’est avec une sorte de répugnance que l’on hasarde une demande.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Lorsque [...] vous demandez un exemple, vous n’exigez [...] de donner du corps, de la forme, de la réalité [...] au bruit successif des accents.

1769, publié en 1830

Source: Entretien entre d'Alembert et Diderot

Ce n’est pas qu’il n’y ait peut-être quelque chose à rectifier et beaucoup à ajouter à ce que j’ai dit.

1769, publié en 1830

Source: Entretien entre d'Alembert et Diderot

Est-ce qu’on s’entend ? Est-ce qu’on est entendu ?

1769, publié en 1830

Source: Entretien entre d'Alembert et Diderot

Presque toutes les conversations sont des comptes faits… On n’y a aucune idée présente à l’esprit.

1769, publié en 1830

Source: Entretien entre d'Alembert et Diderot

Par la raison seule qu’aucun homme ne ressemble parfaitement à un autre, nous n’entendons jamais précisément, nous ne sommes jamais précisément entendus.

1769, publié en 1830

Source: Entretien entre d'Alembert et Diderot

Notre discours est toujours en deçà ou au delà de la sensation.

1769, publié en 1830

Source: Entretien entre d'Alembert et Diderot

On aperçoit bien de la diversité dans les jugements, il y en a mille fois davantage qu’on n’aperçoit pas, et qu’heureusement on ne saurait apercevoir.

1769, publié en 1830

Source: Entretien entre d'Alembert et Diderot

On la loue [la vertu], mais on ne fait rien pour elle.

1760

Source: La Religieuse

Mon âme s’allume facilement, s’exalte, se touche ; mais qu’est-ce que cela signifie, quand la vocation n’y est pas ?

1760

Source: La Religieuse

Je suis lasse d’être une hypocrite ; en faisant ce qui sauve les autres, je me déteste et je me damne.

1760

Source: La Religieuse

Je ne connais de véritables religieuses que celles qui sont retenues ici par leur goût pour la retraite, et qui y resteraient quand elles n’auraient autour d’elles ni grilles, ni murailles qui les retinssent.

1760

Source: La Religieuse

Mon corps est ici, mais mon cœur n’y est pas ; [...] s’il fallait opter entre la mort et la clôture perpétuelle, je ne balancerais pas à mourir.

1760

Source: La Religieuse

On n’est mal qu’où Dieu ne nous veut point.

1760

Source: La Religieuse

Entre toutes ces créatures [...] si douces [...] il n’y en a presque pas une [...] dont on ne pût faire une bête féroce.

1760

Source: La Religieuse

La bonne religieuse est celle qui apporte dans le cloître quelque grande faute à expier.

1760

Source: La Religieuse

On permet à un enfant de disposer de sa liberté à un âge où il ne lui est pas permis de disposer d’un écu.

1760

Source: La Religieuse

Tuez plutôt votre fille que de l’emprisonner dans un cloître malgré elle ; oui, tuez-la.

1760

Source: La Religieuse

Les couvents sont-ils donc si essentiels à la constitution d’un État ? [...] et l’espèce humaine de tant de victimes ?

1760

Source: La Religieuse

Faire vœu d’obéissance, c’est renoncer à la prérogative inaliénable de l’homme, la liberté.

1760

Source: La Religieuse

Où est le séjour de la servitude et du despotisme ? Où sont les haines qui ne s’éteignent point ? Où sont les passions couvées dans le silence ?

1760

Source: La Religieuse

Comment la tête résisterait-elle aux persécutions de cinquante personnes qui s’occupent depuis le commencement du jour jusqu’à la fin à vous tourmenter ?

1760

Source: La Religieuse

Passer toute sa vie à se frapper la tête contre les barreaux de sa prison !

1760

Source: La Religieuse

Voilà l’effet [...] que les arts doivent produire, ou ne pas s’en mêler.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Je crains bien que le goût que j’ai pris pour la solitude ne soit plus durable que je ne croyais.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Sans infidélité, sans mécontentement [...], le sentiment tendre et passionné a dégénéré [...] en une amitié très-vraie et un attachement solide [...]. Mais il n’y a plus, plus d’amour.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Je ne sais ni ce que je veux, ni ce que je voudrais. Je ne sais ni ce que je suis ni ce que je serai.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Vous ne pensez pas qu’il y a à soixante lieues de vous un homme qui vous aime, et qui s’entretient avec vous tandis que tout dort autour de lui.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Je voudrais sortir, et je sens qu’en quelque endroit que j’aille, j’y porterais et trouverais l’ennui.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Il est bien triste de s’être attaché à une créature à laquelle on ne saurait [...] avoir jamais le moindre reproche à faire ; n’avoir ni le courage de lui manquer, ni la moindre espérance qu’elle nous manquera.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

L’amour ! c’est une bête cruelle et sauvage.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Les occupations se succèdent sans interruption, et je commence à me désabuser de la chimère du repos.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Je fais bien de ne pas rendre l’accès de mon cœur facile ; quand on y est une fois entré, on n’en sort pas sans le déchirer ; c’est une plaie qui ne cautérise jamais bien.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

C’est que le bon style est dans le cœur ; voilà pourquoi tant de femmes disent et écrivent comme des anges [...], et pourquoi tant de pédants diront et écriront mal toute leur vie.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Il me semble que, de toute éternité, la raison fut faite pour être foulée aux pieds par l’amour.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Rien n’est plus commun que de prendre sa tête pour son cœur.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Les anciens, qui savaient que la richesse est l’ennemie du sublime, s’en seraient tenus [...].

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

[L'amitié], je la peins comme la plus insupportable des tyrannies, comme le supplice de la vie.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Les Pensées philosophiques furent composées, dit-on, du vendredi saint au lundi de Pâques 1746.

1746

Source: Pensées philosophiques

Les 50 louis qu’elles produisirent à l’auteur étaient destinés [...] à Mme de Puisieux qui [...] a puissamment excité la verve créatrice de Diderot.

1746

Source: Pensées philosophiques

Un arrêt du Parlement, en date du 7 juillet 1746, condamna le petit volume au feu.

1746

Source: Pensées philosophiques

On sait que ces condamnations s’exécutaient ordinairement en effigie et qu’on brûlait de vieux papiers sans valeur à la place du livre lui-même.

1746

Source: Pensées philosophiques

[Le frontispice représente] la Vérité enlevant son masque à la Superstition [...] tenant d’une main son sceptre rompu, tandis que sa couronne roule à terre.

1746

Source: Pensées philosophiques

L’ouvrage eut un grand retentissement.

1746

Source: Pensées philosophiques

[Dans un pamphlet], l’ouvrage y est attribué à La Mettrie, qui s’en défendit.

1746

Source: Pensées philosophiques

[L'ouvrage est] peint comme « dangereux et séduisant ».

1746

Source: Pensées philosophiques

Je finis en plaignant l’auteur des Pensées philosophiques du temps qu’il a perdu à les compiler…

1746

Source: Pensées philosophiques

Je souhaiterais que ce philosophe en détrempe daignât lire avec toute l’attention dont je ne le crois pas tout à fait incapable...

1746

Source: Pensées philosophiques

Ce qui prouve que [le critique] s’exagérait un peu la puissance de sa dialectique.

1746

Source: Pensées philosophiques

Diderot n’est point encore ici [...] purgé de toute matière superstitieuse.

1746

Source: Pensées philosophiques

Il est toujours déiste ; il a soin seulement de distinguer entre son Dieu et celui des dévots.

1746

Source: Pensées philosophiques

[Il avait] pris l’habitude de ne pas décider de lui-même, laissant le lecteur glisser du côté où son penchant l’entraînait, après lui avoir montré les deux voies.

1746

Source: Pensées philosophiques

[L'ouvrage contient] une profession de foi de catholicisme qui aurait dû faire réfléchir les juges qui condamnèrent l’ouvrage, mais qui n’a pas suffi à les désarmer.

1746

Source: Pensées philosophiques

Tous les plats m’ont paru couverts de la substance des pauvres, et tout ce qui nous environnait inondé de leurs larmes… et vous voulez que je rie ?

années 1740

Source: Cinqmars et Derville

Les apparences du ridicule les frappent, et voilà un homme jugé.

années 1740

Source: Cinqmars et Derville

Il faut donc rire absolument ? Vous avez fait de la peine à un honnête homme [...] et vous avez perdu une occasion de rendre hommage au vrai mérite.

années 1740

Source: Cinqmars et Derville

Le rire déplacé ou inconsidéré [...] vient [...] d’un vice du cœur.

années 1740

Source: Cinqmars et Derville

Un homme parvenu à se faire un jeu des tourments et même de sa vie, sera-t-il fort occupé du bonheur et de la conservation de ses semblables ?

années 1740

Source: Cinqmars et Derville

Savez-vous que le rire est la pierre de touche du goût, de la justice et de la bonté ?

années 1740

Source: Cinqmars et Derville

C’est toujours l’idée de défaut qui excite en nous le rire ; défaut ou dans les idées, ou dans l’expression, ou dans la personne qui agit [...].

années 1740

Source: Cinqmars et Derville

L’idée de nuisible arrête le rire.

années 1740

Source: Cinqmars et Derville

Les gens accoutumés à réfléchir doivent moins rire que d’autres. Un philosophe, un juge, un magistrat rit rarement.

années 1740

Source: Cinqmars et Derville

[Un homme réfléchi] aperçoit d’un coup d’œil une foule de conséquences graves dans des choses qui paraissent très-indifférentes au commun des hommes.

années 1740

Source: Cinqmars et Derville

Lorsque le nuisible ne l’emporte pas sur le défaut, il fait rire ; mais si [la chose] est forte ou dangereuse, elle ne fera rire personne.

années 1740

Source: Cinqmars et Derville

Comment se fait-il donc que le méchant ne rit jamais ?

années 1740

Source: Cinqmars et Derville

Le nuisible est toujours l’idée principale et permanente du méchant ; il est [...] occupé de nuire, [et] il faut [...] qu’il travaille à prévoir et à parer la vengeance [...].

années 1740

Source: Cinqmars et Derville

Pour être accessible au rire, il faut que l’âme soit dans un état de calme et d’égalité ; et le méchant est perpétuellement en action et en guerre avec lui-même et avec les autres.

années 1740

Source: Cinqmars et Derville

Déchire-t-on un tableau de Raphaël [...] parce qu’on y découvre un petit défaut [...] ? Cette incorrection mérite-t-elle d’occuper un instant un homme touché de la beauté du chef-d’œuvre ?

années 1740

Source: Cinqmars et Derville

La déclamation d’un morceau [...] est l’image et l’expression du génie qui l’a composé : il commande à ma voix, il dicte mes accents, il les affaiblit, il les enfle [...].

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Jamais [...] on n’est tenté d’élever le ton, de l’abaisser, de se laisser emporter [...] parce que l’orateur n’est jamais hors de lui.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je n’effacerai point votre éloge [...] parce que j’aime à louer ; mais je me garderai bien d’être de votre avis.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[L'orateur] a du nombre dans le style, de la clarté [...] mais il n’est point éloquent et ne le sera jamais.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

C’est une tête froide ; il a des pensées, il a de l’oreille, mais point d’entrailles, point d’âme.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il coule, mais il ne bouillonne pas ; il n’arrache point sa rive, et n’entraîne avec lui ni les arbres, ni les hommes, ni leurs habitations.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il ne trouble, n’abat, ne renverse, ne confond point ; il me laisse aussi tranquille que lui.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il ne réveille aucune passion, ni le mépris, ni la haine, ni l’indignation, ni la pitié [...].

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Cet homme sait penser et écrire ; mais [...] il ne sent rien et qu’il n’éprouve pas le moindre tourment.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Pour Dieu, mon amie, abandonnez-moi les poëtes et les orateurs : c’est mon affaire.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Le fanatisme, cette sombre fureur qui s’est allumée dans l’âme de l’homme à la torche des enfers, et qui le promène l’œil égaré, le poignard à la main [...].

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Sans doute, il faut être vrai et dans l’éloge et dans l’histoire ; mais, historien ou orateur, il ne faut être ni monotone, ni froid.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[L'orateur] a du nombre, de l’éloquence, du style, de la raison, de la sagesse ; mais rien ne lui bat au dessous de la mamelle gauche.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

La nature ne fait rien d’incorrect. Toute forme, belle ou laide, a sa cause ; et, de tous les êtres qui existent, il n’y en a pas un qui ne soit comme il doit être.

1766

Source: Essai sur la peinture

Nous disons d’un homme qui passe dans la rue, qu’il est mal fait. Oui, selon nos pauvres règles ; mais selon la nature, c’est autre chose.

1766

Source: Essai sur la peinture

Un jeune homme plein de goût [...] se mettait à genoux, et disait : « Mon Dieu, délivrez-moi du modèle. »

1766

Source: Essai sur la peinture

Autre chose est une attitude, autre chose une action. Toute attitude est fausse et petite ; toute action est belle et vraie.

1766

Source: Essai sur la peinture

Cherchez les scènes publiques ; soyez observateurs dans les rues, dans les jardins, dans les marchés, dans les maisons, et vous y prendrez des idées justes du vrai mouvement dans les actions de la vie.

1766

Source: Essai sur la peinture

Il n’y aurait point de manière, ni dans le dessin, ni dans la couleur, si l’on imitait scrupuleusement la nature. La manière vient du maître, de l’académie, de l’école [...].

1766

Source: Essai sur la peinture

C’est le dessin qui donne la forme aux êtres ; c’est la couleur qui leur donne la vie. Voilà le souffle divin qui les anime.

1766

Source: Essai sur la peinture

Celui qui a le sentiment vif de la couleur [...] sa palette est l’image du chaos. C’est dans ce chaos qu’il trempe son pinceau ; et il en tire l’œuvre de la création.

1766

Source: Essai sur la peinture

Il semble que nous considérions la nature comme le résultat de l’art ; et, réciproquement, [...] il semble que nous regardions l’effet de l’art comme celui de la nature.

1766

Source: Essai sur la peinture

Le mélange des êtres allégoriques et réels donne à l’histoire l’air d’un conte.

1766

Source: Essai sur la peinture

Il faut aux arts d’imitation quelque chose de sauvage, de brut, de frappant et d’énorme.

1766

Source: Essai sur la peinture

Touche-moi, étonne-moi, déchire-moi ; fais-moi tressaillir, pleurer, frémir, m’indigner d’abord ; tu récréeras mes yeux après si tu peux.

1766

Source: Essai sur la peinture

Rendre la vertu aimable, le vice odieux, le ridicule saillant, voilà le projet de tout honnête homme qui prend la plume, le pinceau ou le ciseau.

1766

Source: Essai sur la peinture

Une composition [...] sera vicieuse, si elle n’est pas intelligible pour un homme de bon sens tout court.

1766

Source: Essai sur la peinture

Surtout ne la prenez point pour celle de l’acteur ou du maître à danser. La grâce de l’action et celle de Marcel se contredisent exactement.

1766

Source: Essai sur la peinture

...il n’y a rien de bon qui n’ait quelque inconvénient, pas même la vertu ; rien de mauvais qui n’ait quelque avantage, pas même le crime...

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Le bon jugement consiste à peser et à rejeter nettement comme mauvais ce qui est plus mauvais que bon.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Le fil de la vérité sort des ténèbres et aboutit à des ténèbres. Sur la longueur il y a un point le plus lumineux de tous, où il faut savoir s’arrêter...

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je ne suis aucunement tyran des opinions, je dis mes raisons et j’attends ; j’ai remarqué [...] que mon adversaire et moi nous avions tous les deux changé d’avis.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Ce que je dirai quand je verrai [...] un ouvrage en faveur de la religion chrétienne ? Je dirai que vous avez fait le plus grand abus de l’esprit qu’il était possible de faire.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[Cette religion est] la plus absurde et la plus atroce dans ses dogmes ; la plus inintelligible, la plus métaphysique, la plus entortillée et par conséquent la plus sujette à divisions...

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Puisqu’il faut que l’homme superstitieux de la nature ait un fétiche, le fétiche le plus simple et le plus innocent sera le meilleur de tous.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Le seul moyen d’ôter aux diverses opinions leur danger effroyable c’est de les tolérer toutes sans aucune exception, et de les décrier les unes par les autres...

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

On est porté naturellement à croire que ceux qui nous écoutent y mettent encore moins d’importance que nous.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Mon ami, je pense que l’Amour est un maître sauvage et cruel.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Ce qui me déplaît, c’est cet état, mi-parti de raison et de folie ; c’est son incompatibilité avec le bonheur.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je n’y aurais trouvé qu’un remède quand j’étais jeune : c’était d’avouer la chose telle comme elle était, et de m’avouer toute mon extravagance...

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je pensais comme un sage et j’agissais comme un fou. Mais je ne l’ignorais pas...

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Vous avez raison ; mais votre raison me désespère et votre folie me ferait tant de plaisir.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Aimez-moi comme je vous aime, et vous m’aimerez beaucoup.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Le chagrin et la douleur, en sortant d’une âme où ils avaient habité trop longtemps, y avaient laissé la tristesse.

1757

Source: Le Fils naturel ou les Épreuves de la vertu

À mesure que la vie s’avance, nous échappons à la méchanceté qui nous suit.

1757

Source: Le Fils naturel ou les Épreuves de la vertu

Un ouvrage qui [...] transmettrait nos propres idées, nos vrais sentiments [...] ne vaudrait-il pas mieux que des portraits de famille, qui ne montrent de nous qu’un moment de notre visage ?

1757

Source: Le Fils naturel ou les Épreuves de la vertu

Les conduites bizarres sont rarement sensées.

1757

Source: Le Fils naturel ou les Épreuves de la vertu

La raison se fait entendre par intervalles. Le cœur importun parle sans cesse.

1757

Source: Le Fils naturel ou les Épreuves de la vertu

Qu’une femme est heureuse [...] lorsque le seul moyen qu’elle ait d’attacher celui qu’elle a distingué, c’est de s’élever sans cesse à ses propres yeux.

1757

Source: Le Fils naturel ou les Épreuves de la vertu

[L'âme...] est semblable au cristal d'une onde pure [...]. Si une feuille, en tombant, vient à en agiter la surface, tous les objets sont vacillants.

1757

Source: Le Fils naturel ou les Épreuves de la vertu

Tel est l'auguste privilège de la vertu ; elle en impose à tout ce qui l'approche.

1757

Source: Le Fils naturel ou les Épreuves de la vertu

Tristes mortels, misérables jouets des événements ! Soyez bien fiers de votre bonheur, de votre vertu !

1757

Source: Le Fils naturel ou les Épreuves de la vertu

Vertu, qu'es-tu si tu n'exiges aucun sacrifice ? Amitié, tu n'es qu'un vain nom, si tu n'imposes aucune loi.

1757

Source: Le Fils naturel ou les Épreuves de la vertu

L'homme de bien est dans la société et [...] il n'y a que le méchant qui soit seul.

1757

Source: Le Fils naturel ou les Épreuves de la vertu

L'effet de la vertu sur notre âme n'est ni moins nécessaire, ni moins puissant que celui de la beauté sur nos sens.

1757

Source: Le Fils naturel ou les Épreuves de la vertu

Malheur à celui qui n'a pas assez sacrifié à la vertu pour la préférer à tout, ne vivre, ne respirer que pour elle.

1757

Source: Le Fils naturel ou les Épreuves de la vertu

La naissance nous est donnée; mais nos vertus sont à nous.

1757

Source: Le Fils naturel ou les Épreuves de la vertu

Être méchant c'est se condamner à vivre, à se plaire avec les méchants ; c'est vouloir demeurer confondu dans une foule d'êtres sans principes, sans mœurs et sans caractère.

1757

Source: Le Fils naturel ou les Épreuves de la vertu

Les critiques chauds finissent toujours par avoir tort devant les critiques froids.

1762

Source: Éloge de Richardson

[Les critiques froids], voyant les choses un peu plus petites qu’elles ne sont, ne s’imaginent jamais que, sans hallucination, on puisse les voir un peu plus grandes.

1762

Source: Éloge de Richardson

Cependant, ce sera toujours une sorte de vertu que l’enthousiasme.

1762

Source: Éloge de Richardson

Nous sommes guéris [de l'enthousiasme], mais prenons garde, car c’est une guérison dont on meurt.

1762

Source: Éloge de Richardson

Ah ! cet enthousiasme [...] pour le vrai, pour le beau et pour le bien, que je voudrais le voir à notre génération !

1762

Source: Éloge de Richardson

[Ces réflexions] portent le caractère d’une imagination forte et d’un cœur très-sensible.

1762

Source: Éloge de Richardson

[Ces écrits] n’ont pu naître que dans ces moments d’enthousiasme, où une âme tendre [...] cède au besoin pressant d’épancher les sentiments dont elle est [...] oppressée.

1762

Source: Éloge de Richardson

Une telle situation, sans doute, n’admet point les procédés froids et austères de la méthode.

1762

Source: Éloge de Richardson

[L'auteur] laisse errer sa plume au gré de son imagination.

1762

Source: Éloge de Richardson

J’ai tracé des lignes, sans liaison, sans dessein, et sans ordre, à mesure qu’elles m’étaient inspirées dans le tumulte de mon cœur.

1762

Source: Éloge de Richardson

À travers le désordre et la négligence aimable d’un pinceau qui s’abandonne, on reconnaît aisément la main sûre et savante d’un grand peintre.

1762

Source: Éloge de Richardson

L’envie cruelle poursuit l’homme de mérite jusqu’au bord de sa tombe ; là, [elle] disparaît et cède sa place à la justice des siècles.

1762

Source: Éloge de Richardson

Mme Diderot est du petit nombre des femmes qui ne savent pas souffrir.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

il m’a semblé que six semaines étaient moins longues qu’un mois et demi.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Je crains seulement que le vin ne se garde pas. Mais il y a un remède, c’est de le boire plus vite.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Le monopole [...] ne peut nuire, à moins qu’il ne s’y joigne de l’autorité.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

on dit que si [une femme] manque de quelque chose, ce n’est pas de finesse, éloge qu’on peut faire de presque toutes les femmes.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Un homme comme un autre est un prêtre tout nu.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Ayez donc la bonté de me rendre le sens commun : j’en ai encore besoin quelquefois.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Ah ! si je puis une fois cesser de vous aimer [...], je n’aimerai plus personne : cela fait trop de mal.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

on n’avait que faire d’armes quand on n’avait point envie de se battre.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Il faut avoir des principes ou non.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Un peu de libertinage par intervalle ne nuit pas.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Le bien trouve mille obstacles dans les grandes villes, où il y a toujours une multitude d’hommes intéressés à ce que le mal se perpétue.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Je suis toujours étonné quand je vois sortir quelqu’un de l’église.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

il faut souvent donner à la sagesse l’air de la folie, afin de lui procurer ses entrées.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

il n’y avait aucune vertu qui n’eût deux récompenses : le plaisir de bien faire, et celui d’obtenir la bienveillance des autres.

1759-1774

Source: Lettres à Sophie Volland

Aimez-moi, car il est affreux de n’être aimé de personne.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Oh ! la sotte chose que la vie ! [...] si l’éloquence et la vertu avaient encore quelque pouvoir sur nous.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

On [...] fait périr [...] à coups d’épingle ; la vie se passe en bouderies, en querelles, en raccommodements suivis de nouvelles querelles.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Chacun a sa façon de sentir, voilà la mienne.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je ne saurais souffrir ces [...] balances [...] où les actions d’autrui pèsent comme du plomb, et où les nôtres sont légères comme des plumes.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[...] c’est que quand on vient à découvrir qu’on n’est ni pis ni mieux que les autres, il faut tout doucement baisser la tête [...].

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je me croyais quelque chose ; mais j’ai découvert que je n’étais qu’un plat bougre, comme un autre.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Chaque siècle a son esprit qui le caractérise. L’esprit du notre semble être celui de la liberté.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Dès qu'[les hommes] ont tourné des regards menaçants contre la majesté du ciel, ils ne manqueront pas [...] de les diriger contre la souveraineté de la terre.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Le câble qui tient et comprime l’humanité est formé de deux cordes ; l’une ne peut céder sans que l’autre vienne à rompre.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Nous touchons à une crise qui aboutira à l’esclavage ou à la liberté [...].

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il est mille fois plus facile [...] pour un peuple éclairé de retourner à la barbarie que pour un peuple barbare d’avancer d’un seul pas vers la civilisation.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

L’auteur et le libraire sont à deux de jeu : si celui-ci paye comme il veut, en revanche il ne sait pas ce qu’il achète.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il n’y a en ce monde que trois choses qui puissent vraiment rendre un homme méprisable : un amour ardent des richesses, des honneurs et de la vie.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Monsieur le général, il faut être mort pour obtenir justice des vivants, cela est fâcheux ; mais comme tous les hommes distingués ont subi ce sort, vous aurez la bonté de vous y soumettre.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Quand une bête féroce a trempé sa langue dans le sang humain, elle ne peut plus s’en passer.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Un honnête homme peut en vingt-quatre heures perdre [...] sa liberté, parce que les tyrans sont ombrageux ; sa vie, parce qu’ils comptent la vie d’un citoyen pour rien.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[Les tyrans] cherchent à se tirer du mépris par des actes de terreur.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Ils nous imputent leur désordre, parce que nous sommes seuls en état de remarquer leurs sottises.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

On n’avancera rien tant qu’on ne brûlera que des livres.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Les gens de bien et les hommes éclairés leur sont et leur doivent être insupportables.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Que voulez-vous que je fasse de l’existence, si je ne puis la conserver qu’en renonçant à tout ce qui me la rend chère ?

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je me lève tous les matins avec l’espérance que les méchants se sont amendés pendant la nuit.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

C’est la bêtise d’une belle âme qui ne peut croire longtemps à la méchanceté.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

La société présente un aspect si tranquille que l’âme, lasse de se tourmenter, se livre à une sécurité, perfide à la vérité, mais à laquelle il est presque impossible de se refuser.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

L’innocence et l’obscurité de sa vie sont deux [...] sophismes bien séduisants.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

C’est ainsi qu’on est alternativement dupe de sa modestie et de son orgueil.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Si nous ne concourons pas avec vous à écraser la bête, c’est que nous sommes sous sa griffe.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[C'est] par des considérations dont le prestige est d’autant plus fort qu’on a l’âme plus honnête et plus sensible.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Nos entours sont si doux, et c’est une perte si difficile à réparer !

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

L’intérêt particulier de la Créature est inséparable de l’intérêt général de son espèce ; [...] son vrai bonheur consiste dans la Vertu, & que le Vice ne peut manquer de faire son malheur.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Le chagrin, l’impatience & la mauvaise humeur [...] c’est un état habituel auquel tout caractère insociable ne manque pas de se fixer.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

On s’imagine que la misère n’est pas toujours proportionnée à l’iniquité ; comme si la méchanceté complète pouvoit entraîner la plus grande misère [...] sans que ses moindres degrés partageassent ce châtiment.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

L’esprit a, pour ainsi dire, ses parties, & ses parties ont leurs proportions. [...] Peu de gens toutefois se sont occupés à anatomiser l’âme, & c’est un art que personne ne rougit d’ignorer parfaitement.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

On dit tous les jours : « Un tel a fait une bassesse ; mais en est-il moins heureux ? » [...] On dit encore : « Cet homme est son propre bourreau. »

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

La Religion même, considérée comme une passion, [...] peut être poussée trop loin, & troubler par son excès toute l’économie des inclinations sociales.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Les affections sont dans la constitution animale, ce que sont les cordes sur un instrument de musique. [...] si la tension est trop grande, l’instrument est mal monté, & son harmonie est éteinte.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Avec le secours de la Religion & sous l’autorité des lois, l’homme vit d’une façon moins conforme à sa nature que ne font [...] les Abeilles & les Fourmis.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

J’oserais assurer, qu’il est presque impossible de trouver sur la terre une société d’hommes qui se gouvernent par des principes humains.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Le moindre nuage d’esprit, le plus léger chagrin, un petit contretemps, empoisonnent & anéantissent les plaisirs du corps [...].

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

La Vertu ne parait avec toute sa splendeur que dans la tempête & sous le nuage ; les affections sociales ne montrent toute leur valeur que dans les grandes afflictions.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Quel Brigand, quel Voleur de grands chemins [...] n’a pas un compagnon, une société de gens de son espèce [...] dont les succès le réjouissent, à qui il fait part de ses prospérités ?

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Craindre un Dieu, ce n’est pas avoir pour cela de la Conscience. [...] Craindre un Dieu, sans être ni se sentir coupable [...] c’est craindre un Diable & non pas un Dieu.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Plus on aura de faux principes d’honneur & de Religion, plus on sera mécontent de soi-même, & plus par conséquent on sera misérable.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

La santé de l’âme demande [...] des exercices qui lui sont propres & nécessaires : si vous l’en privez, elle s’appesantit & se détraque.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Quand on a embrassé un état, il en faut savoir supporter les dégoûts.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il est impossible de concevoir une haute opinion du talent d’un homme malhonnête.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Est malhonnête celui qui calomnie publiquement, et qui dévoue [...] à la haine générale de bons citoyens.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je serais plus honteux d’un défaut que j’aurais que de cent vices que je n’aurais pas, et qui me seraient injustement reprochés.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

J'aurais souri à toutes ces injures [...] et les aurais regardées comme des coups d’épingle plus douloureux à la longue pour l’auteur que pour moi.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[L'agresseur] croit n’avoir aiguisé qu’un couteau à deux tranchants : il s’est trompé, il y en a trois ; et le tranchant qui coupe de son côté le blessera plus grièvement qu’il ne pense.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

La morale [...], c'est qu'il faut fermer sa porte à tout homme d'esprit sans principes et sans probité.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Si un auteur croit que quelques vers heureux suffisent pour soutenir un ouvrage [...], il en est encore à l’A, B, C du métier.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[...] tous ces personnages ne semblent agir que pour prouver que toute idée d’honnêteté est étrangère à l’auteur.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il ne lui restera que l’ignominie d’avoir fait des tirades contre des gens de bien.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il faudrait que la satire fût gaie ; mais elle est triste, et l’auteur ne sait pas le secret de nuire avec succès.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je plains cet homme de déchirer ceux dont les conseils lui apprenaient peut-être à tirer un meilleur parti de son talent.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il ne faut pas que la postérité, qui est toujours juste, reverse sur vous une petite portion du blâme qui devrait résider tout entier sur [les coupables].

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Les philosophes ne sont rien aujourd’hui, mais ils auront leur tour ; on parlera d’eux, on fera l’histoire des persécutions qu’ils ont essuyées.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Pourquoi [...] serait-il permis [à des polissons] de vous associer à leurs forfaits ?

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Quand on est roi, l’on a plus d’une affaire.

1819

Source: Complainte en rondeau de Denis, roi de la fève, sur les embarras de la royauté

[Il y a des] voisins jaloux, [...] peuple hargneux, complots à prévenir.

1819

Source: Complainte en rondeau de Denis, roi de la fève, sur les embarras de la royauté

Ma foi, je crois qu’on ne s’amuse guère quand on est roi.

1819

Source: Complainte en rondeau de Denis, roi de la fève, sur les embarras de la royauté

On fait tout sans se douter de rien, quand on est roi.

1819

Source: Complainte en rondeau de Denis, roi de la fève, sur les embarras de la royauté

J’eus des courtisans véridiques.

1819

Source: Complainte en rondeau de Denis, roi de la fève, sur les embarras de la royauté

En dormant j’achevai des exploits héroïques.

1819

Source: Complainte en rondeau de Denis, roi de la fève, sur les embarras de la royauté

Vraiment, je fis des lois, je les fis même en vers.

1819

Source: Complainte en rondeau de Denis, roi de la fève, sur les embarras de la royauté

En vers mauvais ; qui vous dit le contraire ?

1819

Source: Complainte en rondeau de Denis, roi de la fève, sur les embarras de la royauté

Pour prix de sa sincérité, [...] on peut perdre la liberté.

1819

Source: Complainte en rondeau de Denis, roi de la fève, sur les embarras de la royauté

On peut aux gens de bien accorder ce salaire, quand on est roi.

1819

Source: Complainte en rondeau de Denis, roi de la fève, sur les embarras de la royauté

Pour moi, je n’en fis rien ; car je suis débonnaire.

1819

Source: Complainte en rondeau de Denis, roi de la fève, sur les embarras de la royauté

Vers et prose de roi sont mauvais d’ordinaire.

1819

Source: Complainte en rondeau de Denis, roi de la fève, sur les embarras de la royauté

[C’est] le moindre [péché] qu’on puisse faire, quand on est roi.

1819

Source: Complainte en rondeau de Denis, roi de la fève, sur les embarras de la royauté

Le destin nous a fait naître, moi, pour servir, vous, pour donner la loi.

1819

Source: Complainte en rondeau de Denis, roi de la fève, sur les embarras de la royauté

Qui veut d’un roi qui cherche maître ?

1819

Source: Complainte en rondeau de Denis, roi de la fève, sur les embarras de la royauté

si la pièce s’est soutenue au théâtre, c’est qu’au moins il y a toujours du mouvement, quoique ce mouvement soit faux.

1758

Source: Le Père de famille

Je regarde le succès [...] comme une victoire que la vertu a remportée et comme une amende honorable que le public a faite d’avoir souffert l’infâme satire.

1758

Source: Le Père de famille

[C'est] toujours une espèce de rempart contre les fanatiques et les fripons.

1758

Source: Le Père de famille

la routine est bien puissante, chez nous, et, on le sait, les novateurs n’y ont pas beau jeu.

1758

Source: Le Père de famille

Les situations du drame domestique [...] ne peuvent guère s’écarter de la vérité de la nature, sans que la plupart des spectateurs s’en aperçoivent ; dès lors toute l’illusion de la scène est perdue pour eux.

1758

Source: Le Père de famille

[Si les situations] sont-elles trop exactement vraies, [...] on n’y voit que ce qu’on a trop vu dans le cours habituel de la vie.

1758

Source: Le Père de famille

Le théâtre de Diderot [...] a eu, ce me semble, beaucoup plus d’influence sur la littérature allemande que sur la littérature française.

1758

Source: Le Père de famille

Les vues et les principes qu’il renferme avaient [...] bien plus d’analogie avec l’esprit et les mœurs germaniques qu’avec l’esprit et le caractère français.

1758

Source: Le Père de famille

À Paris, au lieu de sentir l’importance de la tentative [...], on faisait, comme toujours, des plaisanteries, bonnes ou mauvaises.

1758

Source: Le Père de famille

C’est un de ces êtres malheureux qui existent dans la nature ; mais je n’aurais jamais osé l’exposer sur la scène.

1758

Source: Le Père de famille

Vous savez, monsieur, [...] ce que c’est qu’un homme blessé dans la partie la plus délicate.

1758

Source: Le Père de famille

Ce drame très-pathétique a produit l’effet ordinaire de serrer le cœur et d’occasionner des larmes abondantes. On comptait autant de mouchoirs que de spectateurs.

1758

Source: Le Père de famille

Son peu de succès est une nouvelle preuve de notre retour au bon goût et aux idées saines. Ce drame est tombé avec la philosophie qui l’avait mis en crédit.

1758

Source: Le Père de famille

quarante ans de déclamation et de pathos sur la sensibilité, l’humanité, la bienfaisance, n’avaient servi qu’à préparer les cœurs aux derniers excès de la barbarie.

1758

Source: Le Père de famille

Ceux qui ont assisté à ces représentations se rappellent encore l’effet produit par Firmin quand il répondait au Commandeur le mot célèbre : J’ai quinze cents livres de rentes.

1758

Source: Le Père de famille

Il y a dans les hommes de génie [...] une qualité d’âme particulière, secrète, indéfinissable, sans laquelle on n’exécute rien de très-grand et de beau.

c. 1763

Source: Sur le Génie

J’ai vu de belles et fortes imaginations qui promettaient beaucoup, et qui ne tenaient rien ou peu de chose.

c. 1763

Source: Sur le Génie

Rien de plus ordinaire que des hommes d’un grand jugement dont les productions sont lâches, molles et froides.

c. 1763

Source: Sur le Génie

L’esprit dit de jolies choses et n’en fait que de petites.

c. 1763

Source: Sur le Génie

Les gens chauds se démènent beaucoup pour ne rien faire qui vaille.

c. 1763

Source: Sur le Génie

Le goût efface les défauts plutôt qu’il ne produit les beautés ; c’est un don qu’on acquiert [...], ce n’est pas un ressort de nature.

c. 1763

Source: Sur le Génie

L’esprit observateur dont je parle s’exerce sans effort [...] ; il ne regarde point, il voit ; il s’instruit, il s’étend sans étudier.

c. 1763

Source: Sur le Génie

[L'esprit observateur] n’a aucun phénomène présent, mais ils l’ont tous affecté, et ce qui lui en reste c’est une espèce de sens que les autres n’ont pas.

c. 1763

Source: Sur le Génie

[Le génie est] une machine rare qui dit : cela réussira… et cela réussit ; cela ne réussira pas… et cela ne réussit pas.

c. 1763

Source: Sur le Génie

Cette sorte d’esprit prophétique n’est pas le même dans toutes les conditions de la vie ; chaque état a le sien.

c. 1763

Source: Sur le Génie

[Le Génie] ne garantit pas toujours des chutes, mais la chute qu’il occasionne n’entraîne jamais le mépris.

c. 1763

Source: Sur le Génie

L’homme de génie sait qu’il met au hasard, et il le sait sans avoir calculé les chances pour ou contre.

c. 1763

Source: Sur le Génie

[Chez l'homme de génie], ce calcul est tout fait dans sa tête.

c. 1763

Source: Sur le Génie

[Le petit espionnage journalier] est une misérable petite étude [...] à l’aide de laquelle un valet trompe son maître, et son maître trompe ceux dont il est le valet.

c. 1763

Source: Sur le Génie

Avec une âme bonne et sensible, [...] on concevra toute la force de ces sortes de liens, et combien il en doit coûter pour les rompre.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[Il] est entraîné par le talent et le désir de s’immortaliser par une grande et belle chose.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Ce n’est ni la soif de l’or, ni l’ambition d’une plus grande fortune qui l’ont déterminé. Il méprise l’or [...], il a la fortune du sage.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Celui qui ne savait pas être heureux avec deux mille livres de rente ne l’était pas avec cent mille.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Moins un artiste pense à lui-même, plus il pense à ses ouvriers.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[Il] ne pense pas qu’il soit plus permis de voler un souverain qu’un particulier, [...] quand on a affaire à un honnête homme et à un habile homme.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Dans les beaux-arts, la richesse est presque toujours l’ennemie mortelle du sublime.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

C’est la première fois que j’ai vu une idée nouvelle aussi universellement applaudie, et des gens de l’art, et des gens du monde, et des ignorants, et des connaisseurs.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Ne confondez pas [cet] artiste avec la foule des artistes communs. C’est un homme qui a des idées, et qui sait penser par lui-même.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Quand [un concurrent] sera à côté [...], il n’aura plus besoin de personne. Qu’on le laisse faire, et il fera de grandes choses.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Les hommes ne se rendent pas cette justice [de juger leur propre talent avec justesse].

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il est naturel qu’il regarde l’artiste avec un œil jaloux, et l’ouvrage d’un œil critique.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il ne faut pas que [l'artiste], qui aura besoin de toute la tranquillité de sa tête, soit importuné et distrait [...] par le bourdonnement et la piqûre des guêpes.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Ce n’est qu’à un certain âge qu’on n’a point de patrie et qu’on en prend une. C’est dans cet intervalle qu’on épouse une contrée.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Le vieillard arrive, rend les services qu’on lui demande, [...] s’en retourne ; le jeune homme prend femme, a des enfants, et fait une famille qui reste.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Lorsque je cède à un autre le mérite d’une bonne œuvre, c’est toujours un sacrifice que je fais.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Après vous être endetté cinquante fois pour le vice, endettez-vous une fois pour la vertu.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Un acte de bienfaisance [...] s’embellit tous les jours.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Ce que je vous dis d’un autre, je ne rougirais pas de vous le dire pour moi.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

L’avare est celui qui craint d’avoir un ami pauvre.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Un mot suffit pour gâter la meilleure action.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je vous aime pour votre caractère ; je vous estime pour votre esprit et vos talents ; faites que je vous révère pour votre bienfaisance.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Si vous pouvez, faites.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Notre position devient tout à fait fâcheuse.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Jugez de [...] misère par la vivacité des sollicitations.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je vous confie sous le secret [...] que cet artiste me coûte plus de deux cents louis.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Bonjour, monsieur le chevalier ; je vous salue et je vous embrasse.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Vous rétractez-vous quelquefois ? Eh bien ! en voici une belle occasion.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Cette traduction [...] est une des plus difficiles à faire en toute langue, et une des mieux faites dans la nôtre.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

L’édition en a été épuisée en quatre mois, et l’on travaille à la seconde ; dites encore cela, car cela est vrai.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[...] ce n’est pas sans un mérite rare qu’on fait lire des jérémiades à un peuple frivole et gai.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

La gloire qu’un auteur retire de son travail est la portion de son honoraire qu’il prise le plus.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Ternir la réputation d’un homme ! sceller autant qu’il est en soi la porte d’un commerçant !

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Ah ! monsieur Grimm, monsieur Grimm ! votre conscience s’est chargée d’un pesant fardeau.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Il n’y a qu’un moyen de s’en soulager, c’est de rendre incessamment [...] la justice que vous lui devez.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Si vous rentriez en vous-même ce soir, [...] lorsque tout étant en silence autour de vous, vous serez en état d’entendre la voix de votre conscience dans toute sa force.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Vous sentirez que vous faites un métier diablement scabreux pour une âme timorée.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Caton Diderot y était venu pendant mon absence et [...] avait porté des yeux indiscrets sur une de mes feuilles précédentes.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Je trouvai sur ma table la réprimande suivante dont ma conscience ne me permet pas de supprimer une syllabe.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

[...] je ferai même graver sur une table d’airain qui sera suspendue dans ma boutique pour me rappeler sans cesse la misère de mon métier.

1741-1784

Source: Correspondance (Diderot)

Nous savons que chaque Créature a un Intérêt privé, un bien-être qui lui est propre, & auquel elle tend de toute sa puissance.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

[...] si la même économie dans ses affections qui la qualifie bonne par rapport à elle-même, produisoit le même effet relativement à ses semblables, [...] c’est en ce sens que l’intérêt privé peut s’accorder avec la Vertu morale.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Si un Historien [...] nous faisoit la description d’une Créature parfaitement isolée, [...] nous dirons sans hésiter, que cette Créature singulière doit être plongée dans une affreuse mélancolie.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Si le mal d’un système particulier fait le bien d’un autre système, [...] ce mal particulier n’est pas un mal absolu [...].

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Dans une Créature raisonnable, tout ce qui n’est point fait par affection, n’est ni mal, ni bien.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Toute affection qui a pour objet un bien imaginaire, [...] diminuant l’énergie de celles qui nous portent aux biens réels, est vicieuse en elle-même.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Quelque avantage que l’on ait procuré à la Société, le motif seul fait le mérite.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Vous ne serez bon que quand vous ferez le bien d’affection & de cœur.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

[...] la tendresse la plus naturelle [...] a des bornes prescrites, au delà desquelles elle dégénère en vice.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

L’entendement a ses yeux : les esprits entre eux se prêtent l’oreille ; [...] en un mot, ils ont leur critique à qui rien n’échappe.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Point de Vertu morale, point de mérite, sans [...] une connaissance réfléchie de ce qui est moralement bien ou mal, digne d’admiration ou de haine [...].

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

L’erreur de fait ne touchant point aux affections, ne produit point le vice ; mais l’erreur de droit influe [...] sur ses affections naturelles, & ne peut manquer de la rendre vicieuse.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Si le tempérament est bouillant, colérique, amoureux, & si la Créature domptant ces passions, s’attache à la vertu, en dépit de leurs efforts ; [...] son mérite en est d’autant plus grand.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Rien n’est aussi rare qu’un parfaitement honnête homme, si ce n’est peut-être un parfait scélérat.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

Dans l’Univers tout est uni. Cette vérité fut un des premiers pas de la Philosophie, & ce fut un pas de Géant.

1745

Source: Essai sur le mérite et la vertu

[...] crédule même jusqu’à la superstition, comme le sont plus ou moins tous les hommes peu instruits.

1763

Source: Introduction aux grands principes

[Il y a] de ces hommes qui se croient modestement les interprètes de la Divinité, et un moyen d’union entre elle et les faibles mortels.

1763

Source: Introduction aux grands principes

[Plutôt] que d'exposer fidèlement la doctrine [d'autrui], on ne trouve que les définitions inexactes et les fausses idées d’un controversiste ignorant ou de mauvaise foi.

1763

Source: Introduction aux grands principes

[Les] vrais principes [...] exagérés, portés à l’extrême, afin de rendre les uns et les autres tout à la fois ridicules et odieux.

1763

Source: Introduction aux grands principes

[Le prêtre est une] espèce d’homme qu’il ne faut avoir ni pour ami ni pour ennemi.

1763

Source: Introduction aux grands principes

Un sophiste très-délié [...] peut donner à une mauvaise cause quelque apparence de justice, et fasciner avec art les yeux de quelques juges prévenus ou sans lumières.

1763

Source: Introduction aux grands principes

[...] tous ses moyens de séduction n’ont aucun effet sur des esprits droits et pénétrants.

1763

Source: Introduction aux grands principes

[...] ces misérables lieux communs, dont, à la honte de la raison humaine, les différentes écoles de théologie retentissent tous les jours [...].

1763

Source: Introduction aux grands principes

Le silence [...] parut d’abord le parti le plus sage qu’il eût à prendre dans cette circonstance assez délicate.

1763

Source: Introduction aux grands principes

La crainte de se compromettre [...] céda au désir de faire triompher la vérité des vains sophismes d’un ergoteur.

1763

Source: Introduction aux grands principes

[Un ergoteur est celui] qui, par sottise ou par malice, confond tout pour tout obscurcir.

1763

Source: Introduction aux grands principes

Soit que [l'adversaire] sentît en effet toute la force du coup [...], soit plutôt que, sans être convaincu, il jugeât du moins nécessaire de combattre avec d’autres armes.

1763

Source: Introduction aux grands principes

La vanité ne va guère, même dans ses excès, jusqu’à [...] éteindre en [l'homme] le sentiment de sa faiblesse.

1763

Source: Introduction aux grands principes

[L'homme averti de sa faiblesse] ne pouvait plus descendre dans l'arène, sans s’exposer publiquement à une défaite honteuse.

1763

Source: Introduction aux grands principes

L’absurdité de cette triste superstition [...] est démontrée par le simple exposé des faits et des dogmes qui lui servent de fondements.

1763

Source: Introduction aux grands principes

Animaux domeſtiques de l’Europe, ont tous dégénéré en Amérique à l’exception du porc.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Le caractère des Créoles provient en partie de l’influence de l’eſclavage ſur l’âme des Nègres dont ils proviennent.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Eſclavage, preſque aboli en Europe il renaît en Amérique.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

[L'esclavage] fut plus ou moins établi dans toutes les régions & dans tous les ſiècles.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

[L'esclavage] donnoit anciennement aux maîtres droit ſur la vie de leurs eſclaves [...]. Il ne le leur donne plus directement.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

[L'esclavage] eſt peut être inutile pour les travaux des plantations.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

[Concernant l'esclavage :] Les rois doivent le détruire.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

[Les Européens des Iſles] y ont tranſporté les uſages, les mœurs & les alimens de l’Europe.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

[Les Hollandois] ont procuré les premiers à l’Europe, du moment qu’ils ont été libres, les avantages du commerce.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

[L'existence des Hollandois] eſt précaire.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

[Les Hollandois] ne ſeroient rien ſans l’Amérique.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

La dureté des travaux des négreſſes empêche la multiplication des nègres dans les colonies.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

[Les négreſſes] étouffent ſouvent leurs enfans par déſeſpoir.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

[Les Nègres :] Il ne leur manque qu’un chef pour se procurer la liberté & venger l’Amérique.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes

Tabac, première production qui fut cultivée, en Amérique, mais toujours négligemment.

1770

Source: Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes