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Gottfried Wilhelm Leibniz

Gottfried Wilhelm Leibniz

Gottfried Wilhelm Leibniz (1er juillet 1646 – 14 novembre 1716) était un polymathe allemand actif en tant que mathématicien, philosophe, scientifique et diplomate. C'est une figure marquante à la fois de l'histoire de la philosophie et de l'histoire des mathématiques.

Comment prouver [...] la communication, ou l’harmonie de deux substances aussi différentes que l’âme et le corps.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

Figurez-vous deux horloges ou montres qui s’accordent parfaitement.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

Mettez maintenant l’âme et le corps à la place de ces deux pendules ; leur accord peut arriver par l’une de ces trois manières.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

La voie d’influence est celle de la philosophie vulgaire ; mais, comme l’on ne saurait concevoir des particules matérielles qui puissent passer d’une de ces substances dans l’autre, il faut abandonner ce sentiment.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

La voie de l’assistance continuelle du Créateur [...] c’est faire intervenir Deus ex machina, dans une chose naturelle et ordinaire [...].

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

[Le Créateur] ne doit concourir que de la manière qu’il concourt à toutes les autres choses naturelles.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

Ainsi il ne reste que mon hypothèse, c’est-à-dire que la voie de l’harmonie.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

Dieu a fait dès le commencement chacune de ces deux substances de telle nature, qu’en ne suivant que ses propres lois [...], elle s’accorde pourtant avec l’autre [...].

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

[Les substances s'accordent] tout comme s’il y avait une influence mutuelle, ou comme si Dieu y mettait toujours la main au delà de son concours général.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

Après cela, je n’ai pas besoin de rien prouver, à moins qu’on ne veuille exiger que je prouve que Dieu est assez habile pour se servir de cet artifice prévenant.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

Vous voyez bien que cette voie [de l'harmonie] est la plus belle et la plus digne de Lui.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

Vous avez soupçonné que mon explication serait opposée à l’idée si différente que nous avons de l’esprit et du corps ; mais [...] personne n’a mieux établi leur indépendance.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

Tandis qu’on a été obligé d’expliquer leur communication par une manière de miracle, on a toujours donné lieu de craindre que la distinction entre le corps et l’âme ne fût pas aussi réelle qu’on le croit.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

Il me semble que c’est dire la même chose en d’autres termes, que disent ceux qui prétendent que ma volonté est [la cause] occasionnelle du mouvement de mon bras, et que Dieu en est la cause réelle.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

[...] selon vous toutes les fois que je veux lever le bras, c’est la volonté de Dieu qui est la cause réelle et efficiente de ce mouvement.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

[...] l’essence du corps ne peut pas être l’étendue, mais tout corps, outre l’étendue, doit avoir une forme substantielle.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Vous prétendez que toute forme substantielle est indivisible, indestructible et ingénérable, ne pouvant être produite que par une vraie création.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Tout cela aboutit à dire que tous les corps dont les parties ne sont que machinalement unies ne sont point des substances, mais seulement des machines ou agrégés de plusieurs substances.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

il s’ensuit que, hormis l’homme, il n’y aurait rien de substantiel dans le monde visible, parce que l’unité substantielle demande un être [...] indivisible, et naturellement indestructible [...].

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

[...] c’est un paradoxe de dire qu’il n’y a rien de substantiel dans un bloc de marbre, puisque ce bloc de marbre n’est point la manière d’être d’une autre substance.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

[Les corps] seraient sans doute quelque chose d’imaginable et d’apparent seulement, s’il n’y avait que de la matière et ses modifications.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Je ne vois aucun inconvénient de croire que dans toute la nature corporelle il n’y a que des machines et des agrégés des substances [...].

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

[...] la substance qui pense ou spirituelle est [...] beaucoup plus excellente que la substance étendue ou corporelle, [car] il n’y a que la spirituelle qui ait une vraie unité, et un vrai moi, ce que n’a point la corporelle.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

[...] tous les phénomènes des corps peuvent être expliqués machinalement [...] sans qu’on se mette en peine s’il y a des âmes ou non.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Que répondre aux vers qui, étant partagés en deux, chaque partie se meut comme auparavant ? Si le feu prenait [...], que deviendraient ces [...] âmes indestructibles ?

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

On demeure d’accord que [l'âme] a une vraie et parfaite unité et un vrai moi, et qu’elle communique en quelque sorte cette unité [...] à ce tout composé de l’âme et du corps qui s’appelle l’homme.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

[Le corps] n’en est pas moins vrai que ses parties ne sont unies entre elles que machinalement, et qu’ainsi ce n’est pas une seule substance corporelle, mais un agrégé de plusieurs substances corporelles.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

N’est-ce pas la plus grande perfection qu’ils [les corps organisés] puissent avoir d’être des machines si admirables qu’il n’y a qu’un Dieu tout-puissant qui les puisse avoir faites ?

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

L’erreur en elle-même ne blesse ni la piété ni l’amitié.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Ces questions abstraites demandent du loisir.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

[Une] générosité [...] qui est rare [...] dans un esprit du premier ordre, que sa réputation met ordinairement à couvert, non seulement du jugement d’autrui, mais même du sien propre.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

J’ai [...] appris [...] de préférer l’utilité publique [...] à mon avantage particulier.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Faire souvent perdre une bonne cause pour des formalités, c’est un remède en justice, semblable à celui d’un chirurgien qui couperait souvent bras et jambes.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Si j’ose le dire, je prétends d’avancer par là l’analyse ultra Herculis columnas.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Rien n’est sans raison, ou que toute vérité a sa preuve à priori, tirée de la notion des termes, quoiqu’il ne soit pas toujours en notre pouvoir de parvenir à cette analyse.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Je réduis toute la mécanique à une seule proposition de métaphysique.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Je n’approuve pas fort la manière de ceux qui appellent toujours à leurs idées, quand ils sont au bout de leurs preuves.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Nous pensons souvent sans idées en employant des caractères à la place des idées [...] dont nous supposons faussement de savoir la signification.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Je tiens que la marque d’une idée véritable est qu’on en puisse prouver la possibilité, soit à priori [...], soit à posteriori.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Les définitions [...] sont réelles, quand on connaît que le défini est possible ; autrement elles ne sont que nominales, auxquelles on ne se doit point fier.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Si par hasard le défini impliquait contradiction, on pourrait tirer deux contradictoires d’une même définition.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Il faut distinguer entre les idées vraies et fausses et ne pas donner trop à son imagination sous prétexte d’une [affirmation] claire et distincte.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Je ne saurais concevoir pourquoi l’on s’imagine que Dieu est obligé [...] de ne rien produire dans l’univers, que ce qu’une machine corporelle peut produire par de simples lois mécaniques.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Si nous disons que le soleil attire la terre au travers d’un espace vide [...] tout cela n’est qu’un phénomène ou un fait actuel, découvert par l’expérience.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Il est sans doute vrai que ce phénomène n’est pas produit sans moyen, c’est-à-dire sans une cause capable de produire un tel effet.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Les philosophes peuvent donc rechercher cette cause, et tâcher de la découvrir [...] soit qu’elle soit mécanique ou non mécanique.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Mais si l'on ne peut pas découvrir cette cause, s’ensuit-il que le phénomène découvert par l’expérience [...] soit moins certain et moins incontestable ?

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Une qualité évidente doit-elle être appelée occulte, parce que la cause immédiate en est peut-être occulte, ou qu’elle n’est pas encore découverte ?

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Si quelque philosophe peut expliquer ces phénomènes par les lois du mécanisme, bien loin d’être contredit, tous les savants l’en remercieront.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Soutenir sa conclusion, sans la prouver [...] j’appelle cela une pétition de principe ; ce qui est tout à fait indigne d’un philosophe.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Il est très certain [...] qu’en général il y a une raison suffisante de chaque chose.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Il s’agit de savoir si, dans certains cas, lorsqu’il est raisonnable d’agir, différentes manières d’agir possibles ne peuvent pas être également raisonnables.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Si, dans ces cas, la simple volonté de Dieu n’est pas une raison suffisante pour agir d’une certaine manière plutôt que d’une autre.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

[L'essence de la liberté consiste en] un principe d’action [...] tout à fait distinct du motif ou de la raison que l’agent a en vue.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Lorsque la même idée revient dans l’esprit, sans que l’objet extérieur qui l’a d’abord fait naître agisse sur nos sens, cet acte de l’esprit se nomme réminiscence.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Si l’esprit envisage [une idée] longtemps avec attention, c’est contemplation.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Lorsque l’idée que nous avons dans l’esprit y flotte pour ainsi dire sans que l’entendement y fasse aucune attention, c’est ce qu’on appelle rêverie.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Lorsque l’esprit se fixe sur une idée avec beaucoup d’application, qu’il la considère de tous côtés [...] c’est ce qu’on nomme étude ou contention d’esprit.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Songer c’est avoir des idées dans l’esprit pendant que les sens extérieurs sont fermés, en sorte qu’ils ne reçoivent point l’impression des objets extérieurs avec cette vivacité qui leur est ordinaire.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

C’est sensation lorsqu’on s’aperçoit d’un objet externe, que la réminiscence en est la répétition sans que l’objet revienne ; mais quand on sait qu’on l’a eue, c’est souvenir.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Nous avons de l’attention aux objets que nous distinguons et préférons aux autres.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

L’attention dont le but est d’apprendre (c’est-à-dire acquérir des connaissances pour les garder), c’est étude.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Rêver paraît n’être autre chose que suivre certaines pensées par le plaisir qu’on y prend, sans y avoir d’autre but, c’est pourquoi la rêverie peut mener à la folie.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Nous ne saurions distinguer les songes des sensations que parce qu’ils ne sont pas liés avec elles, c’est comme un monde à part.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

[La vision] n’est autre chose qu’un songe qui passe pour une sensation, comme s’il nous apprenait la vérité des objets.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

La pensée est une action et ne saurait être l’essence : mais c’est une action essentielle, et toutes les substances en ont de telles.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Nous ne sommes jamais sans perceptions, mais il est nécessaire que nous soyons souvent sans aperceptions, savoir lorsqu’il n’y a point des perceptions distinguées.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

C’est faute d’avoir considéré ce point important [les petites perceptions] que nous avons ignoré presque jusqu’ici ce qu’il y a de plus beau dans les âmes.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

C’est une chose étrange de voir que bien des gens répondent non pas à ce qu’on leur dit, mais à ce qu’ils s’imaginent.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

L'analyse ordinaire des cartésiens se trouve bien courte dans les problèmes difficiles.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Le mouvement en lui-même séparé de la force est quelque chose de relatif seulement, et on ne saurait déterminer son sujet.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

La force est quelque chose de réel et d’absolu, et son calcul étant différent de celui du mouvement [...], il ne faut pas s’étonner que la nature garde la même quantité de la force.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Il y a dans la nature quelque autre chose que l’étendue et le mouvement, à moins que de refuser aux choses toute la force ou puissance.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

[Refuser aux choses toute puissance serait] les changer de substances, qu'ils sont, en modes ; comme fait Spinosa, qui veut que Dieu seul est une substance.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Je tiens qu’une substance créée n’agit pas sur une autre dans la rigueur métaphysique, c’est-à-dire avec une influence réelle.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

L’opération [de Dieu] est une création continuelle, et dont la source est la dépendance essentielle des créatures.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Afin de parler comme les autres hommes, qui ont raison de dire qu’une substance agit sur l’autre, il faut donner une autre notion à ce qu’on appelle action.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Je veux achever mes méditations sur la caractéristique générale ou manière de calcul universel, qui doit servir dans les autres sciences comme dans les mathématiques.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Partout je procède par lettres d’une manière précise et rigoureuse, comme dans l’algèbre.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Il n’y a point d’auteurs, dont le style approche davantage de celui des géomètres, que le style des jurisconsultes dans les Digestes.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Comment [...] peut-on appliquer ce calcul aux matières conjecturales ? Je réponds que c’est comme MM. Pascal, Hugens et autres ont donné des démonstrations de alea.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

On peut toujours déterminer le plus probable et le plus sûr autant qu’il est possible de connaître ex datis.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Quelque drôle qu’une pensée paroisse, elle ne laisserait pas d’être de conséquence, si elle était exécutée.

1675

Source: Drôle de Pensée, touchant une nouvelle sorte de représentations

Il serait bon d’avoir des particuliers capables de soutenir les frais nécessaires. Car un seigneur puissant se rendrait maître tout seul de l’affaire, lorsqu’il en verrait le succès.

1675

Source: Drôle de Pensée, touchant une nouvelle sorte de représentations

Comme le grand nombre fait naître des désordres, je crois que le meilleur serait qu’il n’y en eût que deux ou trois associés.

1675

Source: Drôle de Pensée, touchant une nouvelle sorte de représentations

La Représentation pourrait toujours être mêlée de quelque histoire ou comédie. [Ce serait un] Théâtre de la nature et de l’art.

1675

Source: Drôle de Pensée, touchant une nouvelle sorte de représentations

On pourrait faire des comédies des métiers, une pour chaque métier, qui représenterait leurs adresses, drôleries, plaisanteries, chefs-d'œuvre, lois et modes particuliers ridicules.

1675

Source: Drôle de Pensée, touchant une nouvelle sorte de représentations

L’usage de cette entreprise serait plus grand qu’on ne se pourrait imaginer, tant en public, qu’en particulier.

1675

Source: Drôle de Pensée, touchant une nouvelle sorte de représentations

[Le projet] ouvrirait les yeux aux gens, animerait aux inventions, donnerait de belles vues, instruirait le monde d’une infinité de nouveautés utiles ou ingénieuses.

1675

Source: Drôle de Pensée, touchant une nouvelle sorte de représentations

[Ce] serait un bureau général d’adresse pour tous les inventeurs.

1675

Source: Drôle de Pensée, touchant une nouvelle sorte de représentations

On y aurait bientôt un théâtre de toutes les choses imaginables.

1675

Source: Drôle de Pensée, touchant une nouvelle sorte de représentations

Tous les honnêtes gens voudraient avoir vu ces curiosités là, pour en pouvoir parler.

1675

Source: Drôle de Pensée, touchant une nouvelle sorte de représentations

L’entreprise pourrait avoir des suites aussi belles et aussi importantes que l’on se saurait imaginer, qui peut-être seront un jour admirées de la postérité.

1675

Source: Drôle de Pensée, touchant une nouvelle sorte de représentations

[Il faudrait] faire donner le monde dans le panneau, profiter de son faible et le tromper pour le guérir.

1675

Source: Drôle de Pensée, touchant une nouvelle sorte de représentations

Y a-t-il rien de si juste que de faire servir l’extravagance à l’établissement de la sagesse ?

1675

Source: Drôle de Pensée, touchant une nouvelle sorte de représentations

L’idée de l’être, du possible, du même, sont si bien innées qu’elles entrent dans toutes nos pensées et raisonnements, et je les regarde comme des choses essentielles à notre esprit.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Nous sommes, pour ainsi dire, innés à nous-mêmes, et puisque nous sommes des êtres, l’être nous est inné ; et la connaissance de l’être est enveloppée dans celle que nous avons de nous-mêmes.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Ce qui nous est naturel ne nous est pas connu pour cela dès le berceau ; et même une idée nous peut être connue sans que nous puissions décider d’abord toutes les questions qu’on peut former là-dessus.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

On commence par les sens pour mener peu à peu les hommes à ce qui est au-dessus des sens. Cependant toute cette difficulté qu’on trouve à parvenir aux connaissances abstraites ne fait rien contre les connaissances innées.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Les marques éclatantes d’une sagesse et d’une puissance extraordinaires paraissent si visiblement dans tous les ouvrages de la création que toute créature raisonnable [...] ne saurait manquer de découvrir l’auteur de toutes ces merveilles.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Non pas la vertu, mais l’idée de la vertu est innée.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

[Les vérités] sont innées, c’est-à-dire qu’on les puisse trouver en soi.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Je suis d’opinion que la réflexion suffit pour trouver l’idée de la substance en nous-mêmes, qui sommes des substances.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Pour que les connaissances [...] soient dans notre esprit, il n’est point nécessaire que nous y ayons jamais pensé actuellement : ce ne sont que des habitudes naturelles, [...] des dispositions et attitudes actives et passives, et plus que tabula rasa.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Il est sûr qu’une infinité de pensées nous revient que nous avons oublié d’avoir eues.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Souvent nous avons une facilité non commune de concevoir certaines choses, parce que nous les avons conçues autrefois, sans que nous nous en souvenions.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Je crois que les songes souvent nous renouvellent ainsi d’anciennes pensées.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Je ne vois aucune nécessité qui nous oblige d’assurer qu’il ne reste aucune trace d’une perception, quand il n’y en a pas assez pour se souvenir qu’on l’a eue.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

C’est une de mes grandes maximes qu’il est bon de chercher les démonstrations des axiomes mêmes.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Pour éviter les scandales et les désordres, on peut faire des règlements [...] en vertu desquels il soit défendu de mettre en contestation certaines vérités établies : mais c’est plutôt un point de police que de philosophie.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

On ne sçauroit rendre raison des lois de la nature qu’en supposant une cause intelligente.

1697

Source: Essai anagogique dans la recherche des causes

L’Analyse des Loix de la nature, et la recherche des causes nous mene à Dieu [...].

1697

Source: Essai anagogique dans la recherche des causes

[...] la derniere resolution des Loix de la Nature nous mene à des principes plus sublimes de l’ordre et de la perfection, qui marquent que l’univers est l’effect d’une puissance intelligente universelle.

1697

Source: Essai anagogique dans la recherche des causes

La connaissance de la nature fait naistre l’art, elle nous donne beaucoup de moyens de conserver la vie et même elle en fournit les commodités [...].

1697

Source: Essai anagogique dans la recherche des causes

[...] la satisfaction de l’esprit, qui vient de la sagesse et de la vertu, est le plus grand agrément de la vie, elle nous eleve à ce qui est eternel, au lieu que cette vie est tres courte.

1697

Source: Essai anagogique dans la recherche des causes

[...] ceux qui cherchent le Royaume de Dieu, trouvent le reste en leur chemin.

1697

Source: Essai anagogique dans la recherche des causes

[...] les loix du mouvement [...] ont leur origine dans la sagesse de l’auteur, ou dans le principe de la plus grande perfection, qui les a fait choisir.

1697

Source: Essai anagogique dans la recherche des causes

Ce veritable milieu [...] est, que tous les phenomenes naturels se pourroient expliquer mecaniquement, si nous les entendions assez ; mais que les principes mêmes de la Mecanique [...] dependent des principes plus sublimes [...].

1697

Source: Essai anagogique dans la recherche des causes

C’est ainsi que les moindres parties de l’univers sont reglées suivant l’ordre de la plus grande perfection ; autrement le tout ne le seroit pas.

1697

Source: Essai anagogique dans la recherche des causes

[...] il y a [...] deux Regnes dans la nature corporelle [...] qui se penetrent sans se confondre [...] : le regne de la puissance, suivant lequel tout se peut expliquer mecaniquement [...] et aussi le Regne de la sagesse, suivant lequel tout se peut expliquer [...] par les causes finales.

1697

Source: Essai anagogique dans la recherche des causes

[...] on peut non seulement dire [...] que les animaux voyent parce qu’ils ont des yeux ; mais aussi que les yeux leur ont esté donnés pour voir [...].

1697

Source: Essai anagogique dans la recherche des causes

Ce principe de la nature d’agir par les voyes les plus determinées [...] n’est qu’architectonique en effect, cependant elle ne manque jamais de l’observer.

1697

Source: Essai anagogique dans la recherche des causes

Les determinations Geometriques importent une necessité absolue, dont le contraire implique contradiction, mais les Architectoniques n’importent qu’une necessité de choix, dont le contraire importe imperfection.

1697

Source: Essai anagogique dans la recherche des causes

Une des plus considerables [lois] [...] est la loy de la continuité [...]. Cependant elle sert non seulement d’examen, mais encor d’un tres fecond principe d’invention.

1697

Source: Essai anagogique dans la recherche des causes

Et rien ne me paroist plus efficace, pour prouver et admirer la souveraine sagesse de l’auteur des choses dans leur principes mêmes.

1697

Source: Essai anagogique dans la recherche des causes

Il ne peut s’empêcher d’outrer toutes choses, comme font les mélancoliques, à qui tout ce qu’ils voient ou songent paraît noir.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

J’admire la différence qu’il y a entre nos saints prétendus, et entre les personnes du monde qui n’en affectent point l’opinion et en possèdent bien davantage l’effet.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Les méditations des choses divines devraient avoir rendu [un homme] doux et charitable ; cependant ce qui vient de lui paraît souvent fier et farouche et plein de dureté.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Il faut se garder bien d’irriter une humeur bilieuse. Cela ôterait tout le plaisir [...] d’une discussion douce et raisonnable.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Il s'imagine Dieu comme un homme qui prend des résolutions selon les occurrences ; au lieu que Dieu, prévoyant et réglant toutes choses de toute éternité, a choisi de prime abord toute la suite et connexion de l’univers.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Tout homme qui agit sagement considère toutes les circonstances et liaisons de la résolution qu’il prend, et cela suivant la mesure de sa capacité.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Il est ridicule de dire que cette résolution libre de Dieu lui ôte sa liberté. Autrement, pour être toujours libre il faudrait être toujours irrésolu.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Aussitôt qu’on s’écarte tant soit peu du sentiment de quelques docteurs, ils éclatent en foudres et en tonnerres.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

C’est rebuter les gens sans nécessité que d’agir de cette manière, afin qu’il en use dorénavant avec un peu plus de modération.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Il n’est pas permis de tuer des âmes pour en gagner d’autres.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Pour être toujours libre, faudrait-il être toujours irrésolu ?

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Dieu, qui voit tout parfaitement et d’une seule vue, peut-il manquer d’avoir pris des résolutions conformément à tout ce qu’il voit ?

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Il est dangereux de se commettre avec ces gens-là [...] aussitôt qu’on s’écarte tant soit peu de leur sentiment [...], ils éclatent en foudres et en tonnerres.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Je crois qu’il a reçu mon papier quand il était en mauvaise humeur, et que, se trouvant importuné par là, il s’en a voulu venger par une réponse rebutante.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Un discours diffus n’est pas une marque d’un esprit clair, ni un moyen propre à donner des idées claires aux lecteurs.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

La balance est entièrement passive, et [...] sujette à une nécessité absolue : au lieu que l’esprit non seulement reçoit une impression, mais encore agit, ce qui fait l’essence de la liberté.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Supposer que lorsque différentes manières d’agir paraissent également bonnes, elles ôtent entièrement à l’esprit le pouvoir d’agir [...] c’est nier qu’un esprit ait en lui-même un principe d’action.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Dans tous les agents animés, c’est la spontanéité ; et dans les agents intelligents, c’est proprement ce que nous appelons liberté.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

La véritable et la seule question philosophique touchant la liberté consiste à savoir si la cause ou le principe immédiat [...] de l’action est réellement dans celui que nous appelons l’agent [...].

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

On soutient que l’espace n’est que l’ordre des choses qui coexistent ; et cependant on avoue que le monde matériel peut être borné ; d’où il s’ensuit qu’il faut nécessairement qu’il y ait un espace vide au delà du monde.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

L’espace n’est pas une affection d’un ou de plusieurs corps [...] mais il est toujours, et sans variation, l’immensité d’un être immense, qui ne cesse jamais d’être le même.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

L’immensité n’est pas moins essentielle à Dieu que son éternité.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Dieu n’existe point dans l’espace ni dans le temps ; mais son existence est la cause de l’espace et du temps.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Le miracle [...] consiste simplement en ce que Dieu le fait rarement.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Les mots de nature et ceux de forces de la nature, de cours de la nature, etc., sont des mots qui signifient simplement qu’une chose arrive ordinairement ou fréquemment.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Si les hommes sortaient ordinairement du tombeau, comme le blé sort de la semence, nous dirions certainement que ce serait aussi une chose naturelle.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Si l’harmonie préétablie est véritable, un homme ne voit, n’entend et ne sent rien, et il ne meut point son corps : il s’imagine seulement voir, entendre, sentir et mouvoir son corps.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Une qualité évidente doit-elle être appelée occulte, parce que la cause immédiate en est peut-être occulte, ou qu’elle n’est pas encore découverte ?

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

En attendant, je ne saurais m’empêcher de dire que l’auteur raisonne d’une manière tout à fait extraordinaire, en comparant la gravitation, qui est un phénomène ou un fait actuel, avec la déclinaison des atomes, selon la doctrine d’Épicure.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Un corps n’est jamais mû naturellement que par un autre corps qui le pousse en le touchant [...]. Toute autre opération sur le corps est ou miraculeuse ou imaginaire.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

L’espace, pris pour quelque chose de réel et d’absolu sans les corps, serait une chose éternelle, impassible, indépendante de Dieu.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Si l’espace est une propriété [...], voilà une étrange propriété [...] qui passe de sujet en sujet. Les sujets quitteront ainsi leurs accidents comme un habit, afin que d’autres sujets s’en puissent revêtir.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

On a bien ouï dire que la propriété soit dans le sujet ; mais on n’a jamais ouï dire que le sujet soit dans sa propriété.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

L’espace infini n’est pas l’immensité de Dieu ; l’espace fini n’est pas l’étendue des corps, comme le temps n’est point la durée.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Espace est ce qui résulte des places prises ensemble. [...] cela ne saurait être qu’idéal, contenant un certain ordre où l’esprit conçoit l’application des rapports.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Le seul principe du besoin de la raison suffisante fait disparaître tous ces spectres d’imagination. Les hommes se font aisément des fictions, faute de bien employer ce grand principe.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Du temps n’existent jamais que des instants, et l’instant n’est pas même une partie du temps. [...] Le temps ne saurait être qu’une chose idéale.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Le mouvement est indépendant de l’observation ; mais [...] il n’est point indépendant de l’observabilité. Il n’y a point de mouvement, quand il n’y a point de changement observable.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Je ne dis point que la matière et l’espace sont la même chose ; je dis seulement qu’il n’y a point d’espace où il n’y a point de matière ; et que l’espace en lui-même n’est point une réalité absolue.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Dieu ne prend jamais une résolution sur les fins, sans en prendre en même temps sur les moyens et sur toutes les circonstances.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Dieu peut faire tout ce qui est possible, mais il ne veut faire que le meilleur.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

C’est un malheur des hommes de se dégoûter enfin de la raison même, et de s’ennuyer de la lumière. Les chimères commencent à revenir et plaisent, parce qu’elles ont quelque chose de merveilleux.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Le principe du besoin d’une raison suffisante, pour qu’une chose existe, qu’un événement arrive, qu’une vérité ait lieu. Est-ce un principe qui a besoin de preuves ?

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Tout ce qui se fait dans le corps de l’homme, et de tout animal, est aussi mécanique que ce qui se fait dans une montre. La différence est seulement celle qu'il doit y avoir entre une machine d'invention divine, et la production d'un ouvrier borné.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Le meilleur parti n’est pas toujours celui qui tend à éviter le mal, puisqu’il se peut que le mal soit accompagné d’un plus grand bien.

1710

Source: Essais de Théodicée

Une imperfection dans la partie peut être requise à une plus grande perfection dans le tout.

1710

Source: Essais de Théodicée

Un monde avec le mal pouvait être meilleur qu’un monde sans mal.

1710

Source: Essais de Théodicée

Le bien peut aller et va à l’infini, au lieu que le mal a ses bornes.

1710

Source: Essais de Théodicée

Le peu de mal qu’il y a est requis pour le comble du bien immense qui s’y trouve.

1710

Source: Essais de Théodicée

Quoiqu’on ne soit jamais dans une parfaite indifférence d’équilibre [...] il y a toujours une prévalence d’inclination, [mais] elle ne rend pourtant jamais la résolution absolument nécessaire.

1710

Source: Essais de Théodicée

On ne veut pas ces maux, mais on les veut permettre pour un plus grand bien, qu’on ne saurait se dispenser raisonnablement de préférer.

1710

Source: Essais de Théodicée

Toute réalité purement positive, ou absolue, est une perfection ; et l’imperfection vient de la limitation, c’est-à-dire du privatif.

1710

Source: Essais de Théodicée

Les limitations ou les privations résultent de l’imperfection originale des créatures, qui borne leur réceptivité.

1710

Source: Essais de Théodicée

Quelques désordres dans les parties [...] relèvent merveilleusement la beauté du tout ; comme certaines dissonances, employées comme il faut, rendent l’harmonie plus belle.

1710

Source: Essais de Théodicée

Il n’y a rien de moins servile que d’être toujours mené au bien, et toujours par sa propre inclination, sans aucune contrainte et sans aucun déplaisir.

1710

Source: Essais de Théodicée

C’est la vraie liberté, et la plus parfaite, de pouvoir user le mieux de son franc arbitre.

1710

Source: Essais de Théodicée

Une volonté qui se laisserait toujours aller au hasard ne vaudrait guère mieux pour le gouvernement de l’univers que le concours fortuit des corpuscules.

1710

Source: Essais de Théodicée

Il est vrai [...] qu’il y a [...] des personnes qui nient même la religion naturelle, ou qui la corrompent extrêmement ; mais [...] on doit attribuer cela principalement à la fausse philosophie des matérialistes.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

[Les principes mathématiques] sont les seuls principes qui prouvent que la matière est la plus petite et la moins considérable partie de l’univers.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Dieu, étant présent partout, aperçoit les choses par sa présence immédiate, dans tout l’espace où elles sont, sans l’intervention ou le secours d’aucun organe, ou d’aucun moyen.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Dieu voit tout par sa présence immédiate, étant actuellement présent aux choses mêmes, à toutes les choses qui sont dans l’univers.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

L’habileté de tous les ouvriers humains ne consiste qu’à composer et à joindre certaines pièces, qui ont un mouvement dont les principes sont tout à fait indépendants de l’ouvrier.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Il en est tout autrement à l’égard de Dieu, qui non seulement compose et arrange les choses, mais encore est l’auteur de leurs puissances primitives [...] et les conserve perpétuellement.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Dire qu’il ne se fait rien sans sa providence et son inspection, ce n’est pas avilir son ouvrage, mais plutôt en faire connaître la grandeur et l’excellence.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

L’idée que le monde est une grande machine qui se meut sans que Dieu y intervienne [...] introduit le matérialisme et la fatalité.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

[Cette idée], sous prétexte de faire de Dieu une Intelligentia Supramundana, elle tend effectivement à bannir du monde la providence et le gouvernement de Dieu.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Par la même raison qu’un philosophe peut s’imaginer que tout se passe dans le monde [...] sans que la Providence y ait aucune part, il ne sera pas difficile à un pyrrhonien de pousser les raisonnements plus loin, et de supposer que les choses sont allées de toute éternité.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Si un roi avait un royaume, où tout se passerait, sans qu’il y intervînt [...] ce ne serait qu’un royaume de nom par rapport à lui ; et il ne mériterait pas d’avoir le titre de roi ou gouverneur.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Ceux qui soutiennent que l’univers n’a pas besoin que Dieu le dirige et le gouverne continuellement avancent une doctrine qui tend à le bannir du monde.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Une balance n’est pas un agent : elle est tout à fait passive [...] Mais les êtres intelligents sont des agents ; ils ne sont point simplement passifs, et les motifs n’agissent pas sur eux, comme les poids agissent sur une balance.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Quoique deux choses soient parfaitement semblables, elles ne cessent pas d’être deux choses.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Les parties du temps sont aussi parfaitement semblables que celles de l’espace, et cependant deux instants ne sont pas le même instant.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

L’espace n’est pas renfermé entre les corps ; mais les corps, étant dans l’espace immense, sont eux-mêmes bornés par leurs propres dimensions.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

L’espace vide n’est pas un attribut sans sujet ; car par cet espace nous n’entendons pas un espace où il n’y a rien, mais un espace sans corps.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

L’espace n’est pas une substance, mais un attribut [...]. L’espace est immense, immuable et éternel ; et l’on doit dire la même chose de la durée.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Il peut y avoir un mouvement réel où il n’y en a point de relatif ; et qu’il peut y avoir un mouvement relatif où il n’y en a point de réel.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

L’espace et le temps sont des quantités ; ce qu’on ne peut dire de la situation et de l’ordre.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Si l’âme n’agissait point sur le corps, et si le corps [...] se conformait pourtant à la volonté de l’âme [...], ce serait un miracle perpétuel.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Toute action consiste à donner une nouvelle force aux choses sur lesquelles elle s’exerce. Sans cela, ce ne serait pas une action réelle, mais une simple passion.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Le temps n’est pas l’ordre des choses qui se succèdent [...] car elles peuvent se succéder l’une à l’autre plus vite ou plus lentement dans le même ordre de succession, mais non dans le même temps.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

L’idée d’un miracle renferme nécessairement l’idée d’une chose rare et extraordinaire. [...] [Les choses naturelles] ne sont pas des miracles, parce que ce sont des choses communes.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Si un corps en attirait un autre, sans l’intervention d’aucun moyen, ce ne serait pas un miracle, mais une contradiction ; car ce serait supposer qu’une chose agit où elle n’est pas.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Si Dieu place un cube de matière derrière un autre cube égal [...], ce choix n’est pas indigne de la perfection de Dieu, quoique ces deux situations soient parfaitement semblables.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

S’il n’y a point de parties parfaitement solides dans la matière, il n’y a point de matière dans l’univers ; [...] il s’ensuivra que les corps sont uniquement composés de pores [...].

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Je ne suis pas de ceux à qui l’engagement tient lieu de raison.

1695

Source: Éclaircissement du nouveau système de la communication des substances

L’unité d’une horloge [...] est tout autre que celle d’un animal : [...] une horloge n’est autre chose qu’un assemblage.

1695

Source: Éclaircissement du nouveau système de la communication des substances

Il n’y a point de substance inutile ; elles concourent toutes au dessein de Dieu.

1695

Source: Éclaircissement du nouveau système de la communication des substances

Lorsqu’une chose ne saurait manquer d’être, il n’est pas nécessaire, pour l’admettre, qu’on demande à quoi elle peut servir.

1695

Source: Éclaircissement du nouveau système de la communication des substances

À quoi sert l’incommensurabilité du côté avec la diagonale ?

1695

Source: Éclaircissement du nouveau système de la communication des substances

Dieu a voulu qu’il y eût plutôt plus que moins de substances, et qu’il a trouvé bon que ces modifications de l’âme répondissent à quelque chose de dehors.

1695

Source: Éclaircissement du nouveau système de la communication des substances

Il est très vrai de dire que les substances agissent les unes sur les autres, pourvu qu’on entende que l’une est cause des changements dans l’autre en conséquence des lois de l’harmonie.

1695

Source: Éclaircissement du nouveau système de la communication des substances

Je ne connais point ces masses vaines, inutiles et dans l’inaction [...]. Il y a de l’action partout [...] je crois qu’il n’y a point de corps sans mouvement, ni de substance sans effort.

1695

Source: Éclaircissement du nouveau système de la communication des substances

Toutes les hypothèses sont faites exprès, et tous les systèmes viennent après coup, pour sauver les phénomènes ou les apparences.

1695

Source: Éclaircissement du nouveau système de la communication des substances

Il suffit communément qu’une hypothèse se trouve à posteriori, parce qu’elle satisfait aux phénomènes ; mais, quand on en a encore des raisons [...] à priori, c’est tant mieux.

1695

Source: Éclaircissement du nouveau système de la communication des substances

J’aime la vérité, et que, si j’affectais tant les nouveautés, j’aurais plus d’empressement à les produire.

1695

Source: Éclaircissement du nouveau système de la communication des substances

Il y a, selon moi, des efforts dans toutes les substances ; mais ces efforts ne sont proprement que dans la substance même.

1695

Source: Éclaircissement du nouveau système de la communication des substances

J’approuve fort qu’on cherche à démontrer les vérités depuis les premiers principes : cela est plus utile qu’on ne pense.

1695

Source: Éclaircissement du nouveau système de la communication des substances

[...] comme si cette exacte correspondance que les substances ont entre elles par les lois propres [...] n’était pas une chose admirablement belle en elle-même et digne de son auteur.

1695

Source: Éclaircissement du nouveau système de la communication des substances

[Mon système] conserve la force et la direction, et en un mot toutes les lois naturelles des corps, nonobstant les changements qui s’y font en conséquence de ceux de l’âme.

1695

Source: Éclaircissement du nouveau système de la communication des substances

Il faut toujours que, outre la différence du temps et du lieu, il y ait un principe interne de distinction [...]. Le précis de l’identité et de la diversité ne consiste donc pas dans le temps et dans le lieu.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Si deux individus étaient parfaitement semblables [...] et indistinguables par eux-mêmes, il n’y aurait point de principe d’individuation; et même j’ose dire qu’il n'y aurait point de distinction individuelle [...] à cette condition.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Une grande princesse [...] dit un jour [...] qu’elle ne croyait pas qu’il y eût deux feuilles parfaitement semblables. Un gentilhomme d’esprit [...] fut convaincu par ses yeux qu’on pouvait toujours y remarquer de la différence.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Les corps organisés [...] ne demeurent les mêmes qu’en apparence, et non pas en parlant à la rigueur. C’est à peu près comme un fleuve qui change toujours d'eau, ou comme le navire de Thésée que les Athéniens réparaient toujours.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Au lieu d'une transmigration de l’âme, il y a transformation, enveloppement ou développement, et enfin fluxion du corps de cette âme.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

L’identité de substance y serait; mais s'il n'y avait point de connexion de souvenance [...] il n'y aurait pas assez d’identité morale pour dire que ce serait une même personne.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Le mot de personne emporte un être pensant et intelligent, capable de raison et de réflexion, qui se peut considérer soi-même comme le même [...] en différents temps et en différents lieux.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

La consciosité ou le sentiment du moi prouve une identité morale ou personnelle.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Je ne voudrais point dire que je ne suis point ce moi qui ai été dans le berceau, sous prétexte que je ne me souviens plus de rien [...]. Il suffit [...] qu’il y ait une moyenne liaison de consciosité d’un état [...] à l’autre.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Le soi fait l’identité réelle et physique, et l’apparence du soi, accompagnée de la vérité, y joint l’identité personnelle.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Un être immatériel ou un esprit ne peut être dépouillé de toute perception de son existence passée. Il lui reste des impressions de tout ce qui lui est autrefois arrivé, mais ces sentiments sont le plus souvent trop petits pour pouvoir être distinguables.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Le souvenir présent ou immédiat, ou [...] la conscience ou la réflexion qui accompagne l’action interne, ne saurait tromper naturellement; autrement on ne serait pas même certain qu’on pense à telle ou à telle chose.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Les lois humaines ne punissent pas l’homme fou pour les actions que fait l’homme de sens rassis, ni l’homme de sens rassis pour ce qu’a fait l’homme fou : par où elles en font deux personnes.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Au grand et redoutable jour du jugement [...] on a droit de croire que personne n'aura à répondre pour ce qui lui est entièrement inconnu, et que chacun recevra ce qui lui est dû, étant accusé par sa propre conscience.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

La question, si le même homme demeure, est une question de nom, selon qu’on entend par l’homme ou le seul esprit raisonnable, ou le seul corps [...], ou enfin l’esprit uni à un tel corps.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Il n’y a que du plus et du moins qui ne changent rien dans le pays des possibilités.

1702

Source: Réplique aux réflexions contenues dans la seconde édition du Dictionnaire critique de M. Bayle, article Rorarius sur le système de l'harmonie préétablie

N’en point voir la possibilité serait ne pas assez considérer les degrés des choses.

1702

Source: Réplique aux réflexions contenues dans la seconde édition du Dictionnaire critique de M. Bayle, article Rorarius sur le système de l'harmonie préétablie

Le merveilleux universel fait cesser et absorbe, pour ainsi dire, le merveilleux particulier, puisqu’il en rend raison.

1702

Source: Réplique aux réflexions contenues dans la seconde édition du Dictionnaire critique de M. Bayle, article Rorarius sur le système de l'harmonie préétablie

[...] le moindre petit corps reçoit quelque impression du moindre changement de tous les autres, quelque éloignés et petits qu’ils soient, et doit être ainsi un miroir exact de l’univers.

1702

Source: Réplique aux réflexions contenues dans la seconde édition du Dictionnaire critique de M. Bayle, article Rorarius sur le système de l'harmonie préétablie

Tout se fait dans l’âme, comme s’il n’y avait point de corps ; de même que [...] tout se fait dans le corps, comme s’il n’y avait point d’âme.

1702

Source: Réplique aux réflexions contenues dans la seconde édition du Dictionnaire critique de M. Bayle, article Rorarius sur le système de l'harmonie préétablie

Ce qu’il y a de bon dans les hypothèses d’Épicure et de Platon, des plus grands matérialistes et des plus grands idéalistes, se réunit ici.

1702

Source: Réplique aux réflexions contenues dans la seconde édition du Dictionnaire critique de M. Bayle, article Rorarius sur le système de l'harmonie préétablie

On transporte l’admiration de l’ouvrage à l’inventeur, tout comme lorsqu’on voit maintenant que les planètes n’ont point besoin d’être menées par des intelligences.

1702

Source: Réplique aux réflexions contenues dans la seconde édition du Dictionnaire critique de M. Bayle, article Rorarius sur le système de l'harmonie préétablie

Ce sont des mondes en raccourci, [...] des simplicités fécondes ; des unités de substances, mais virtuellement infinies, par la multitude de leurs modifications.

1702

Source: Réplique aux réflexions contenues dans la seconde édition du Dictionnaire critique de M. Bayle, article Rorarius sur le système de l'harmonie préétablie

[...] le présent est gros de l’avenir.

1702

Source: Réplique aux réflexions contenues dans la seconde édition du Dictionnaire critique de M. Bayle, article Rorarius sur le système de l'harmonie préétablie

Les plus abstraites pensées ont besoin de quelque imagination.

1702

Source: Réplique aux réflexions contenues dans la seconde édition du Dictionnaire critique de M. Bayle, article Rorarius sur le système de l'harmonie préétablie

L’étendue est l’ordre des coexistences possibles, comme le temps est l’ordre des possibilités inconstantes [...].

1702

Source: Réplique aux réflexions contenues dans la seconde édition du Dictionnaire critique de M. Bayle, article Rorarius sur le système de l'harmonie préétablie

Les choses ne sauraient être rendues intelligibles que par ces règles, seules capables, avec celles de l’harmonie, [...] de nous faire entrer dans les raisons et vues de l’auteur des choses.

1702

Source: Réplique aux réflexions contenues dans la seconde édition du Dictionnaire critique de M. Bayle, article Rorarius sur le système de l'harmonie préétablie

Ce ne sera pas une preuve d’impossibilité de dire seulement qu’on ne saurait concevoir une telle ou telle chose, quand on ne marque pas en quoi elle choque la raison [...].

1702

Source: Réplique aux réflexions contenues dans la seconde édition du Dictionnaire critique de M. Bayle, article Rorarius sur le système de l'harmonie préétablie

Dieu exerce la géométrie, et [...] les mathématiques font une partie du monde intellectuel, et sont les plus propres pour y donner entrée.

1702

Source: Réplique aux réflexions contenues dans la seconde édition du Dictionnaire critique de M. Bayle, article Rorarius sur le système de l'harmonie préétablie

Les hommes n’ont jamais montré plus d’esprit que lorsqu’ils ont badiné.

1702

Source: Réplique aux réflexions contenues dans la seconde édition du Dictionnaire critique de M. Bayle, article Rorarius sur le système de l'harmonie préétablie

La raison est la vérité connue dont la liaison avec une autre moins connue fait donner notre assentiment à la dernière.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Les hommes [...] s’élèvent au-dessus des bêtes, en tant qu’ils voient les liaisons des vérités ; les liaisons [...] qui constituent encore elles-mêmes des vérités nécessaires et universelles.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Dieu, ayant fait de l’homme une créature à deux jambes, a laissé à Aristote le soin d’en faire un animal raisonnable.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

D’où vient que les hommes ne font jamais de syllogismes en eux-mêmes lorsqu’ils cherchent la vérité ou qu’ils l’enseignent à ceux qui désirent sincèrement de la connaître ?

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Je tiens que l’invention de la forme des syllogismes est une des plus belles de l’esprit humain [...]. C’est une espèce de mathématique universelle dont l’importance n’est pas assez connue.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Les lois de la logique [...] ne sont autres que celles du bon sens mises en ordre et par écrit.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Ce ne seront pas les imitateurs qui, comme le bétail, suivent le chemin battu.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Dieu seul a l’avantage de n’avoir que des connaissances intuitives. [...] [Les êtres supérieurs] doivent trouver aussi des difficultés en leur chemin, sans quoi ils n’auraient point le plaisir de faire des découveries, qui est un des plus grands.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Le fond est partout le même, ce qui est une maxime fondamentale chez moi et qui règne dans toute ma philosophie.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

L’argument ad ignorantiam est bon dans les cas à présomption où il est raisonnable de se tenir à une opinion jusqu’à ce que le contraire se prouve.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Il faut distinguer entre ce qui est nécessaire pour soutenir nos connaissances, et entre ce qui sert de fondement à nos doctrines reçues ou à nos pratiques.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

La manière de parler qui oppose la raison à la foi, quoiqu’elle soit fort autorisée, est impropre ; car c’est par la raison que nous devons croire.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Celui qui croit sans avoir aucune raison de croire peut être amoureux de ses fantaisies, mais il n’est pas vrai qu’il cherche la vérité.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Je veux que la foi soit fondée en raison : sans cela pourquoi préférerions-nous la Bible à l’Alcoran ou aux anciens livres des bramines ?

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Les hommes ne jugent des choses que suivant leur expérience, qui est extrêmement bornée, et tout ce qui n’y est point conforme leur paraît une absurdité.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Il me semble que la religion naturelle même s’affaiblit extrêmement.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Plusieurs font les âmes corporelles, d’autres font Dieu lui-même corporel.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

[Certains] doutent au moins si les âmes ne sont point matérielles et naturellement périssables.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

[Certains disent] que l’espace est l’organe dont Dieu se sert pour sentir les choses.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

S’il [Dieu] a besoin de quelque moyen pour sentir les choses, elles ne dépendent donc pas entièrement de lui et ne sont point sa production.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Selon [certains], Dieu a besoin de remonter de temps en temps sa montre, autrement elle cesserait d’agir.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Il [Dieu] n’a pas eu assez de vue, pour en faire un mouvement perpétuel.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Cette machine de Dieu est même si imparfaite [...] qu’il est obligé de la raccommoder, comme un horloger son ouvrage.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

[L'artisan] sera d’autant plus mauvais maître, qu’il sera plus souvent obligé d’y retoucher et d’y corriger [son ouvrage].

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Selon mon sentiment, la même force et vigueur y subsiste toujours, et passe seulement de matière en matière, suivant les lois de la nature, et le bel ordre préétabli.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Je tiens, quand Dieu fait des miracles, que ce n’est pas pour soutenir les besoins de la nature, mais pour ceux de la grâce.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

En juger autrement, ce serait avoir une idée fort basse de la sagesse et de la puissance de Dieu.

1715-1716

Source: Recueil des lettres entre Leibniz et Clarke (Félix Alcan)

Ce qui renferme dans son idée toutes les perfections [...] comprend aussi l’existence dans son essence, puisque l’existence est du nombre des perfections.

Fin du 17e - début du 18e siècle

Source: De la démonstration cartésienne de l’existence de Dieu du R. P. Lami

Je tiens le milieu entre ceux qui prennent ce raisonnement pour un sophisme et [...] qui le prend pour une démonstration achevée.

Fin du 17e - début du 18e siècle

Source: De la démonstration cartésienne de l’existence de Dieu du R. P. Lami

C’est une démonstration mais imparfaite, qui demande ou suppose une vérité qui mérite d’être encore démontrée.

Fin du 17e - début du 18e siècle

Source: De la démonstration cartésienne de l’existence de Dieu du R. P. Lami

On ne peut raisonner parfaitement sur des idées, qu’en connaissant leur possibilité.

Fin du 17e - début du 18e siècle

Source: De la démonstration cartésienne de l’existence de Dieu du R. P. Lami

Tout être doit être tenu possible jusqu’à ce qu’on prouve son impossibilité.

Fin du 17e - début du 18e siècle

Source: De la démonstration cartésienne de l’existence de Dieu du R. P. Lami

On pourrait former une démonstration encore plus simple, en ne parlant point des perfections, pour n’être point arrêté par ceux qui nient que toutes les perfections soient compatibles.

Fin du 17e - début du 18e siècle

Source: De la démonstration cartésienne de l’existence de Dieu du R. P. Lami

Dieu est un être [...] qui existe par son essence, [...] il est aisé de conclure de cette définition qu’un tel être, s’il est possible, existe.

Fin du 17e - début du 18e siècle

Source: De la démonstration cartésienne de l’existence de Dieu du R. P. Lami

L’essence de la chose n’est que ce qui fait sa possibilité [...], il est bien manifeste qu’exister par son essence est exister par sa possibilité.

Fin du 17e - début du 18e siècle

Source: De la démonstration cartésienne de l’existence de Dieu du R. P. Lami

Une proposition modale, qui serait un des meilleurs fruits de toute la logique : si l’être nécessaire est possible, il existe.

Fin du 17e - début du 18e siècle

Source: De la démonstration cartésienne de l’existence de Dieu du R. P. Lami

L’être nécessaire et l’être par son essence ne sont qu’une même chose.

Fin du 17e - début du 18e siècle

Source: De la démonstration cartésienne de l’existence de Dieu du R. P. Lami

Ceux qui veulent que des seules notions, idées, ou essences possibles on ne puisse jamais inférer l’existence actuelle [...] nient la possibilité de l’être de soi.

Fin du 17e - début du 18e siècle

Source: De la démonstration cartésienne de l’existence de Dieu du R. P. Lami

Si l’être de soi est impossible, tous les êtres par autrui le sont aussi ; puisque ils ne sont enfin que par l’être de soi ; ainsi rien ne saurait exister.

Fin du 17e - début du 18e siècle

Source: De la démonstration cartésienne de l’existence de Dieu du R. P. Lami

Si l’être nécessaire n’est point, il n’y a point d’être possible.

Fin du 17e - début du 18e siècle

Source: De la démonstration cartésienne de l’existence de Dieu du R. P. Lami

Quoiqu’il n’existe que des choses particulières, la plus grande partie des mots ne laisse point d’être des termes généraux.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

La fin principale du langage étant d’exciter dans l’esprit de celui qui m’écoute une idée semblable à la mienne.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

J’oserais dire que presque tous les mots sont originairement des termes généraux, parce qu’il arrivera fort rarement qu’on inventera un nom exprès sans raison pour marquer un tel individu.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Il est impossible à nous d’avoir la connaissance des individus et de trouver le moyen de déterminer exactement l’individualité d’aucune chose, à moins que de la garder elle-même.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

L’individualité enveloppe l’infini, et il n’y a que celui qui est capable de le comprendre qui puisse avoir la connaissance du principe d’individuation.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

L’art de ranger les choses en genres et en espèces n’est pas de petite importance et sert beaucoup tant au jugement qu’à la mémoire.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

La généralité consiste dans la ressemblance des choses singulières entre elles, et cette ressemblance est une réalité.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Si les hommes diffèrent dans le nom, cela change-t-il les choses ou leurs ressemblances ?

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Que les hommes joignent telles ou telles idées ou non [...] cela ne fait rien pour les essences, genres ou espèces, puisqu’il ne s’y agit que de possibilités, qui sont indépendantes de notre pensée.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

L’essence dans le fond n’est autre chose que la possibilité de ce qu’on propose.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Il ne dépend pas de nous de joindre les idées comme bon nous semble, à moins que cette combinaison ne soit justifiée ou par la raison qui la montre possible, ou par l’expérience qui la montre actuelle [...].

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Il n’y a qu’une essence de la chose, mais qu’il y a plusieurs définitions qui expriment une même essence, comme la même structure [...] peut être représentée par des différentes scénographies [...].

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

La définition [...] réelle fait voir la possibilité du défini, et la nominale ne le fait point.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Les essences sont perpétuelles, parce qu’il ne s’y agit que du possible.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

La notion individuelle d’une substance enveloppe tout ce qui lui doit jamais arriver, et c’est en quoi les êtres accomplis différent de ceux qui ne le sont pas.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Puisque nos pensées ne sont que des suites de la nature de notre âme [...], il est inutile d’y demander l’influence d’une autre substance particulière, outre que cette influence est absolument inexplicable.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Chaque substance exprime l’univers tout entier à sa manière.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

On attribue l’action à cette substance dont l’expression est plus distincte, et on l’appelle cause.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Tout le mouvement en lui-même n’est qu’une chose respective, savoir : un changement de situation qu’on ne sait à qui attribuer dans la précision mathématique.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Le consentement de tous les phénomènes des différentes substances ne vienne que de ce qu’elles sont toutes des productions d’une même cause, savoir de Dieu.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Nous ne faisons que penser, [...] nous ne nous procurons que des pensées, et les phénomènes ne sont que des pensées.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Dieu a créé d’abord toutes les substances, en sorte que dans la suite tous leurs phénomènes s’entre-répondent, sans qu’il leur faille pour cela une influence physique mutuelle.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Les âmes ne changent rien dans l’ordre des corps, ni les corps dans celui des âmes. [...] Une substance particulière n’a point d’influence physique sur l’autre.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

On doit attribuer l’action à la substance dont l’expression est plus distincte. D’autant que cela suffit à la pratique pour se procurer des phénomènes.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Il faudrait être assuré que les corps sont des substances et non pas seulement des phénomènes véritables comme l’arc-en-ciel.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

On ne trouvera jamais un corps dont on puisse dire que c’est véritablement une substance. Ce sera toujours un agrégé de plusieurs [...], les êtres par agrégation n’ayant qu’autant de réalité qu’il y en a dans leurs ingrédients.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

L’étendue est un attribut qui ne saurait constituer un être accompli, [...] elle exprime seulement un état présent, mais nullement le futur et le passé, comme doit faire la notion d’une substance.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Quoique la considération des formes ou âmes soit inutile dans la physique particulière, elle ne laisse pas d’être importante dans la métaphysique.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Plus on sera éclairé et informé des ouvrages de Dieu, plus on sera disposé à les trouver excellens et entièrement satisfaisans à tout ce qu’on auroit pû souhaitter.

1686

Source: Discours de métaphysique

En disant que les choses ne sont bonnes par aucune règle de bonté, mais par la seule volonté de Dieu, on détruit, ce me semble, sans y penser, tout l’amour de Dieu et toute sa gloire.

1686

Source: Discours de métaphysique

De croire que Dieu agit en quelque chose sans avoir aucune raison de sa volonté [...] c’est un sentiment peu conforme à sa gloire.

1686

Source: Discours de métaphysique

Il ne faut pas estre quietiste ny attendre ridiculement à bras croisés ce que Dieu fera, [...] mais il faut agir selon la volonté presomptive de Dieu, [...] tachant de tout nostre pouvoir de contribuer au bien general.

1686

Source: Discours de métaphysique

La simplicité des voies de Dieu [...] a lieu proprement à l’égard des moyens, comme au contraire la variété, richesse ou abondance y a lieu à l’égard des fins ou effets.

1686

Source: Discours de métaphysique

Dieu a choisi [le monde] qui est le plus parfait, c’est à dire celuy qui est en même temps le plus simple en hypotheses, et le plus riche en phenomenes.

1686

Source: Discours de métaphysique

La nature d’une substance individuelle ou d’un estre complet est d’avoir une notion si accomplie qu’elle soit suffisante à comprendre et à en faire deduire tous les predicats du sujet à qui cette notion est attribuée.

1686

Source: Discours de métaphysique

Toute substance est comme un monde entier et comme un miroir de Dieu ou bien de tout l’univers, qu’elle exprime chacune à sa façon, à peu pres comme une même ville est diversement representée selon les differentes situations de celuy qui la regarde.

1686

Source: Discours de métaphysique

Il faut faire distinction entre ce qui est certain, et ce qui est necessaire : [...] les futurs contingens sont asseurés, puisque Dieu les prevoit, mais on n’avoue pas pour cela, qu’ils soyent necessaires.

1686

Source: Discours de métaphysique

Chaque substance est comme un monde à part, independant de toute autre chose, hors de Dieu ; ainsi tous nos phenomenes [...] ne sont que des suites de nostre estre.

1686

Source: Discours de métaphysique

Il est déraisonnable d’introduire une intelligence souveraine ordonnatrice des choses, et puis, au lieu d’employer sa sagesse, ne se servir que des propriétés de la matiere pour expliquer les phenomenes.

1686

Source: Discours de métaphysique

Autre chose est la veritable cause… et autre chose ce qui n’est qu’une condition sans laquelle la cause ne sçauroit estre cause.

1686

Source: Discours de métaphysique

Rien ne nous entre dans l’esprit par le dehors, et c’est une mauvaise habitude que nous avons de penser comme si notre âme recevait quelques espèces messagères et comme si elle avait des portes et des fenêtres.

1686

Source: Discours de métaphysique

L’âme doit souvent penser comme s’il n’y avait que Dieu et elle au monde.

1686

Source: Discours de métaphysique

L’immortalité qu’on demande dans la morale et dans la religion ne consiste pas dans cette subsistance perpetuelle toute seule [...] car, sans le souvenir de ce qu’on a été, elle n’auroit rien de souhaitable.

1686

Source: Discours de métaphysique

Il a des opinions de physique bien étranges, et qui ne paraissent guère soutenables.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

J’ai tâché de lui en dire ma pensée d’une manière qui ne le pût pas blesser.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Il vaudrait bien mieux qu’il quittât, du moins pour quelque temps, ces sortes de spéculations...

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

...s’appliquer à la plus grande affaire qu’il puisse avoir, qui est le choix de la véritable religion.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Il est bien à craindre que la mort ne le surprenne, à moins qu’il n’ait pris une résolution si importante pour son salut.

1686

Source: Correspondance de Leibniz et d’Arnauld (Félix Alcan)

Je vois bien [...] que ma pensée [...] a besoin d’éclaircissement.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

Comment pourrais-je prouver ce que j’ai avancé touchant l’harmonie de deux substances aussi différentes que l’âme et le corps.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

Figurez-vous deux horloges ou montres qui s’accordent parfaitement.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

La première [manière] consiste dans une influence mutuelle ; la deuxième est d’y attacher un ouvrier habile qui les redresse [...] à tous moments ; la troisième est de les fabriquer avec tant d’art et de justesse, qu’on se puisse assurer de leur accord.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

Mettez maintenant l’âme et le corps à la place de ces deux pendules.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

La voie d’influence est celle de la philosophie vulgaire ; mais, comme l’on ne saurait concevoir des particules matérielles qui puissent passer d’une de ces substances dans l’autre, il faut abandonner ce sentiment.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

La voie de l’assistance continuelle du Créateur [...] c’est faire intervenir Deus ex machina, dans une chose naturelle et ordinaire.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

Ainsi il ne reste que mon hypothèse, c’est-à-dire que la voie de l’harmonie.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

Dieu a fait dès le commencement chacune de ces deux substances de telle nature, qu’en ne suivant que ses propres lois [...], elle s’accorde pourtant avec l’autre.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

[Chaque substance] s’accorde avec l’autre, tout comme s’il y avait une influence mutuelle, ou comme si Dieu y mettait toujours la main.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

Je n’ai pas besoin de rien prouver, à moins qu’on ne veuille exiger que je prouve que Dieu est assez habile pour se servir de cet artifice prévenant.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

Vous voyez bien que cette voie est la plus belle et la plus digne de lui [Dieu].

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

Vous avez soupçonné que mon explication serait opposée à l’idée si différente que nous avons de l’esprit et du corps ; mais [...] personne n’a mieux établi leur indépendance.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

Tandis qu’on a été obligé d’expliquer leur communication par une manière de miracle, on a toujours donné lieu de craindre que la distinction entre le corps et l’âme ne fût pas aussi réelle qu’on le croit.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

Je ne serai point fâché de sonder les personnes éclairées, sur les pensées que je viens de vous expliquer.

1696

Source: Seconde explication du système de la communication des substances

La connaissance est intuitive lorsque l’esprit aperçoit la convenance de deux idées immédiatement par elles-mêmes sans l’intervention d’aucune autre.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Quiconque demande une plus grande certitude, ne sait pas ce qu’il demande.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Les vérités de raison sont nécessaires et celles de fait sont contingentes.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Toutes les vérités primitives de raison ou de fait ont cela de commun, qu’on ne saurait les prouver par quelque chose de plus certain.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Ainsi le principe cartésien [Je pense, donc je suis] est bon, mais il n’est pas le seul de son espèce.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

L’image réfléchie par plusieurs miroirs [...], s’affaiblit de plus en plus à chaque réflexion [...]. Il en est de même d’une connaissance produite par une longue suite de preuves.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Il est bien plus difficile de trouver des vérités importantes [...] que de trouver la démonstration des vérités qu’un autre a découvertes.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

On arrive souvent à de belles vérités par la synthèse, en allant du simple au composé.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

[...] c’est peut-être faute d’application de notre part que les mathématiques seules sont parvenues à des démonstrations.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

L'opinion, fondée dans le vraisemblable, mérite peut-être aussi le nom de connaissance ; autrement presque toute connaissance historique et beaucoup d’autres tomberont.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

La recherche des degrés de probabilité serait très importante et nous manque encore, et c’est un grand défaut de nos logiques.

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Le vrai critérion en matière des objets des sens est la liaison des phénomènes [...].

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

Il n’est point impossible, métaphysiquement parlant, qu’il y ait un songe suivi et durable comme la vie d’un homme ; mais c’est une chose aussi contraire à la raison que la fiction d’un livre qui se formerait par le hasard [...].

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain

[...] pourvu que les phénomènes soient liés, il n’importe qu’on les appelle songes ou non, puisque l’expérience montre qu’on ne se trompe point dans les mesures qu’on prend sur les phénomènes [...].

1704

Source: Nouveaux Essais sur l'entendement humain