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Paul Henri Thiry d’Holbach

Paul Henri Thiry d’Holbach

Paul-Henri Thiry, baron d'Holbach (8 décembre 1723 – 21 janvier 1789) était un auteur, philosophe, encyclopédiste franco-allemand et une figure de proue des Lumières françaises. Il était un athée passionné et déclaré et un matérialiste, et il est surtout connu pour son ouvrage, Le Système de la Nature.

Toutes les religions se disent émanées du ciel ; toutes interdisent l’usage de la raison [...] ; toutes se prétendent vraies, à l’exclusion des autres.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Toutes les religions que nous voyons sur la terre ne nous montrent qu’un amas d’impostures et de rêveries qui révoltent également la raison.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

[La religion] ne fait que rendre [la Divinité] plus inconcevable ; elle ne montre en elle qu’un tyran capricieux, dont les fantaisies sont [...] le plus souvent nuisibles à l’espèce humaine.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Rend-elle les hommes meilleurs ? Hélas ! Nous voyons que par-tout elle les divise, elle les met aux prises, elle les rend intolérants, elle les force d’être les bourreaux de leurs freres.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Par-tout où [la religion] régne, ne voyons-nous pas les peuples asservis, dépourvus de vigueur, d’énergie, d’activité, croupir dans une honteuse léthargie [...] ?

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Je vois par-tout des hommes, plus rusés et plus instruits que le vulgaire, le tromper par des prestiges [...] qu’il croit surnaturelles, parce qu’il ignore les secrets de la nature et les ressources de l’art.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

En matiere de religion, tous les témoignages sont suspects ; l’homme le plus éclairé voit très-mal, lorsqu’il est saisi d’enthousiasme ou, ivre de fanatisme, ou séduit par son imagination.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Un miracle est un effet contraire aux loix constantes de la nature ; par conséquent, Dieu lui-même, sans blesser sa sagesse, ne peut faire des miracles.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Les miracles ne semblent inventés que pour suppléer à de bons raisonnemens ; la vérité et l’évidence n’ont pas besoin de miracles pour se faire adopter.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Il ne seroit pas besoin de miracles, si on leur parloit raison. Ainsi, ce sont des choses incroyables, qui servent de preuves à d’autres choses incroyables.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Tout homme, qui fait des miracles, n’a point de vérités, mais des mensonges, à prouver.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

La vérité est simple et claire ; le merveilleux annonce toujours la fausseté.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Dire que Dieu fait des miracles, c’est dire qu’il se contredit lui-même ; qu’il dément les loix qu’il a prescrites à la nature ; qu’il rend inutile la raison humaine [...].

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Par-tout où les hommes seront ignorans, il y aura des prophétes, des inspirés, des faiseurs de miracles ; [...] ce commerce diminuera toujours dans la même proportion que les nations s’éclaireront.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Les martyrs ne prouvent rien, sinon la force de l’enthousiasme, de l’aveuglement, de l’opiniatreté, que la superstition peut produire, et la cruelle démence de tous ceux qui persécutent leurs semblables pour des opinions religieuses.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Ainſi la différence des eſprits tire ſon origine de la différence des pasſions & des fins différentes auxquelles l’appétence les conduit.

1772

Source: De la nature humaine

[...] l’homme ſe plaît à découvrir une reſſemblance inattendue entre des choſes qui ſembloient diſparates, en quoi l’on fait conſiſter l’excellence de l’imagination [...].

1772

Source: De la nature humaine

Juger n’eſt autre choſe que diſtinguer ou diſcerner ; l’imagination & le jugement ſont compris communément ſous le nom d’eſprit [...].

1772

Source: De la nature humaine

La vertu oppoſée à [la légéreté] eſt la gravité ou fermeté ; l’atteinte du but étant ſon principal plaiſir, elle ſert à diriger & à retenir dans la route qui y mene toutes les autres penſées.

1772

Source: De la nature humaine

La difficulté d’apprendre & de s’inſtruire ; cette diſpoſition paroît venir de la fauſſe opinion où l’on eſt que l’on connoît déjà la vérité ſur l’objet dont il s’agit [...].

1772

Source: De la nature humaine

[...] lorſqu’ils [les eſprits] ont une fois acquieſcé à des opinions fauſſes [...], il eſt tout auſſi impoſſible de leur parler intelligiblement que d’écrire liſiblement ſur un papier déjà barbouillé d’écriture.

1772

Source: De la nature humaine

La cauſe immédiate de l’indocibilité eſt le préjugé, & la cauſe du préjugé eſt une opinion fauſſe de notre propre ſçavoir.

1772

Source: De la nature humaine

La malice eſt une nuance de la fureur & l’affectation eſt un commencement de phrénéſie.

1772

Source: De la nature humaine

Les attributs que l’on donne à la Divinité ne ſignifient que notre incapacité ou le reſpect que nous avons pour lui.

1772

Source: De la nature humaine

En effet tout ce qui eſt évident ſoit par la raiſon naturelle, ſoit par la révélation ſurnaturelle, ne s’appelle point foi ; [...] il n’eſt pas dit que nous croyons mais que nous ſçavons les choſes qui ſont évidentes.

1772

Source: De la nature humaine

L’on nomme délibération ces deſirs & ces craintes qui ſe ſuccedent les uns aux autres auſſi long tems qu’il eſt en notre pouvoir de faire ou de ne pas faire l’action ſur laquelle nous délibérons.

1772

Source: De la nature humaine

[...] nos volontés ſuivent nos opinions de même que nos actions ſuivent nos volontés ; c’est dans ce ſens que l’on a raiſon de dire que l’opinion gouverne le monde.

1772

Source: De la nature humaine

[...] s’il n’y a point une pareille évidence, cet enſeignement ſe nomme perſuaſion ; elle ne produit dans celui qui écoute que ce qui eſt uniquement dans l’opinion de celui qui parle.

1772

Source: De la nature humaine

Il y a [...] une très-grande différence entre enſeigner & perſuader ; le ſigne de la perſuaſion eſt la diſpute ; le ſigne de l’enſeignement eſt, point de diſpute.

1772

Source: De la nature humaine

[...] ce n’eſt pas la vérité, c’est l’image qui excite la pasſion : une Tragédie bien jouée affecte autant que la vue d’un aſſaſſinat.

1772

Source: De la nature humaine

On reproche communément la dureté aux gens d’Eglise ; c’est en eux un effet de la plus sublime vertu ; un bon Chrétien doit être parfaitement insensible.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[L'éducation chrétienne] consiste à faire contracter dès l’enfance [...] l’habitude salutaire de déraisonner, de croire tout ce qu’on leur dit, [et] de haïr tous ceux qui ne croient pas ce qu’ils croyent.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[L'enfer] est le foyer de la cuisine qui fait bouillir en ce monde la marmite Sacerdotale.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[L'erreur,] c’est toute façon de penser en matière de Religion qui diffère de celle des Prêtres [...]. Il n’est point chez les Chrétiens de crime plus impardonnable que de se tromper.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[La foi] est une sainte confiance dans les Prêtres, qui nous fait croire tout ce qu’ils disent, même sans y rien comprendre. Ses effets sont de plonger dans un saint abrutissement accompagné d’un pieux entêtement.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[Les guerres de Religion sont des] saignées salutaires & copieuses que les Médecins de nos âmes ordonnent aux corps des nations, que Dieu veut favoriser d’une doctrine bien pure.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[L'humanité est une] vertu de la morale profane, qu’il est nécessaire d’étouffer quand on veut être bon Chrétien ; elle ne s’accorde presque jamais avec les intérêts de la Divinité.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[L'ignorance] est le contraire de la science, & la première disposition à la foi. On en sent toute l’importance pour l’Eglise.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[La liberté de penser] doit être réprimée avec la plus grande rigueur ; les Prêtres sont payés pour penser, les fidèles n’ont rien à faire que de payer grassement ceux qui pensent pour eux.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

Une religion qui serait claire serait bientôt flambée, nos interprètes sacrés n’auraient rien à nous dire si Dieu eût parlé trop clairement.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[Les prêtres ont un métier qui] consiste à distribuer gratuitement des craintes afin d’avoir le plaisir de distribuer ensuite des espérances pour de l’argent.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[La raison] est de toutes les choses de ce monde la plus nuisible à un être raisonnable : Dieu ne laisse la raison qu’à tous ceux qu’il veut damner, il l’ôte dans sa bonté à ceux qu’il veut sauver.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

L’Eglise n’est en paix que quand elle fait tout ce qu’elle veut ou quand elle peut sans obstacle troubler la tranquillité des autres.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[Les querelles théologiques] sont très-utiles à l’Eglise ; quand on dispute sur la forme on ne dispute point sur le fond.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

Il est impossible [d'être honnête-homme] si l’on n’est intimement convaincu que l’Eglise est infaillible, que ses Prêtres ne peuvent ni mentir ni avoir la berlue.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

Toute industrie est également interdite à des Chrétiens parfaits, qui mènent une vie proviſoire ſur la terre, & qui ne doivent jamais s’occuper du lendemain.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Le christianisme déclara toujours la guerre aux sciences et aux connoissances humaines ; elles furent regardées comme un obstacle au salut.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Il ne faut, ni raison, ni étude, à des hommes qui doivent soumettre leur raison au joug de la foi.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Si la science est utile à la société politique, l’ignorance est bien plus utile à la religion et à ses ministres.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Les siécles, dépourvus de science et d’industrie, furent des siécles d’or pour l’église de Jésus-Christ.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Un chrétien, qui, comme il le doit, tend à sa perfection, est le membre le plus inutile à son pays, à sa famille, à tous ceux qui l’entourent.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Si les chrétiens, par bonheur, n’étoient inconséquens [...], nulle société chrétienne ne pourroit subsister, et les nations, éclairées par l’evangile, rentreroient dans l’état sauvage.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Une religion, dont les maximes tendent à rendre les hommes intolérans, [...] dont les dogmes obscurs sont des sujets éternels de disputes [...] est destructive pour toute société.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Les prêtres de toutes les religions ont trouvé le moyen de fonder leur propre pouvoir, leurs richesses et leurs grandeurs, sur les craintes du vulgaire.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Les prêtres furent toujours ceux qui revinrent les premiers de la ferveur religieuse ; l’ambition et l’avarice dûrent bientôt les détromper des maximes désintéressées qu’ils enseignoient aux autres.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

La superstition et le despotisme firent donc une alliance éternelle, et réunirent leurs efforts, pour rendre les peuples esclaves & malheureux.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

La vraie morale n’a qu’une mesure pour juger des fautes des hommes ; les plus graves sont celles qui nuisent le plus à la société.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

La religion est l’art d’enivrer les hommes de l’enthousiasme, pour les empêcher de s’occuper des maux, dont ceux qui les gouvernent, les accablent ici bas.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

L’intolérance et l’esprit de persécution sont de l’essence de toute secte qui aura le christianisme pour base.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

La vraie tolérance et la liberté de penser sont les véritables contrepoisons du fanatisme religieux.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Nous devons croire, ſous peine d’être damnés, que le Dieu des miſéricordes [...] damne éternellement le plus grand nombre des hommes pour des fautes paſſageres ; [...] il les fera durer toujours, afin d’avoir le plaiſir de les brûler toujours.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[La Daterie est] un bureau ſacré, où, moyennant des eſpeces, on diſtribue des bénéfices, des diſpenſes, des graces du Saint Eſprit & même le droit de commettre des péchés.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[David] fut rebelle, paillard, adultere, aſſaſſin &c., mais il fut bien dévôt & bien ſoumis aux Prêtres, ce qui lui valut d’être appellé homme ſelon le cœur de Dieu.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[Le Déisme est un] Syſtême impie, vû qu’il ſuppoſe un Dieu trop raiſonnable, qui n’exige rien des hommes que d’être bons & honnêtes [...]. Une telle Religion n’auroit pas beſoin de Prêtres.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

La Religion Chrétienne eſt [...] l’appui de la Société [...]. Voilà pourquoi [...] l’Egliſe a des eſpions & force à la délation les parens, les amis, les valets ; ce qui rend [...] le commerce de la vie infiniment agréable.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[Le Déluge est une] correction paternelle [...] par la providence divine, qui, faute d’avoir prévu la malice des hommes, ſe repentit de les avoir faits ſi malins, & les noya une bonne fois pour les rendre meilleurs ; ce qui eut, comme on ſait, un merveilleux ſuccès.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

Dans la Religion [les devoirs] ſont ceux qui ſont fondés ſur les rapports qui ſubſiſtent entre les hommes & leurs Prêtres. D’où l’on voit que c’eſt aux Prêtres ſeuls à fixer les devoirs d’un bon chrétien.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[Le Diable] eſt la cheville ouvriere de l’Egliſe. Dieu pourroit d’un ſeul mot le replonger dans le néant, mais il s’en garde bien, il en a trop beſoin, pour mettre ſur ſon compte toutes les ſotiſes dont on pourroit l’accuſer.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

En ſubſtituant le mot Prêtres à celui de Dieu la Théologie devient la plus ſimple des ſciences. [...] il n’exiſte point de vrais Athées, vû qu’à moins d’être imbécille, on ne peut nier l’exiſtence du Clergé.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[Les disputes sont des] débats [...] entre les interpretes infaillibles de la parole de Dieu, qui, [...] n’a point voulu parler trop clairement, de peur que ſes chers Prêtres n’euſſent point à ſe chamailler.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[La doctrine] eſt ce que tout bon Chrétien doit croire, ſous peine d’être brûlé [...]. Les dogmes de la Religion ſont des décrets immuables de Dieu qui ne peut changer d’avis que quand l’Egliſe en change.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

Toutes les fois qu’un grand événement, ou une révolution, ou une calamité tournent au profit du Clergé, ces choſes indiquent le doigt de Dieu, qui a toujours en vue ſes bons amis les Prêtres.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[La Religion dominante est] celle du Prince, qui à l’aide des ſabres, des bayonnettes & des mouſquets prouve invinciblement aux autres Religions de ſon pays qu’elles ont tort, que ſon confeſſeur a raiſon.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[La juriſprudence ſacrée] eſt quelquefois contraire à la raiſon, à la juriſprudence civile, aux droits des Souverains, & même au droit naturel, mais tous ces droits ſont faits pour céder à des droits divins.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

On reproche communément la dureté aux gens d’Egliſe ; c’eſt en eux un effet de la plus ſublime vertu ; un bon Chrétien doit être parfaitement inſenſible.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

Une religion, fondée sur un Dieu sanguinaire, ne peut être qu’une religion de sang.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Un bon Chrétien, qui suit littéralement la conduite que l’Evangile lui prescrit [...] ne peut être qu’un misanthrope inutile s'il manque d'énergie, et un fanatique turbulent s'il a l'âme échauffée.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Le peuple ne lit pas plus qu’il ne raisonne ; il n’en a ni le loisir, ni la capacité : [...] ce n’est pas la religion, c’est la loi qui contient les gens du peuple.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Vous n’êtes point [...] du nombre de ces penseurs pusillanimes, qui croyent que la vérité soit capable de nuire : elle ne nuit qu’à ceux qui trompent les hommes, et elle sera toujours utile au reste du genre humain.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

C’est la religion qui fit éclore les despotes et les tyrans ; ceux-ci firent de mauvaises lois ; leur exemple corrompit les grands ; les grands corrompirent les peuples ; et les peuples viciés devinrent des esclaves malheureux.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Les hommes, pour la plupart, ne tiennent à leur religion que par habitude ; ils n’ont jamais examiné sérieusement les raisons qui les y attachent, les motifs de leur conduite, les fondements de leurs opinions.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Tout ce qui a duré longtemps paraît sacré aux hommes ; ils se croiraient coupables, s'ils portaient leurs regards téméraires sur les choses revêtues du sceau de l'antiquité.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

L’autorité vient encore à l’appui des préjugés des hommes, elle leur défend l’examen, elle les force à l’ignorance, elle se tient toujours prête à punir quiconque tenterait de les désabuser.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Le plus sûr moyen de tromper les hommes et de perpétuer leurs préjugés, c’est de les tromper dans l’enfance.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

La religion ne semble imaginée que pour rendre les Souverains et les peuples également esclaves du sacerdoce.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Dire que Dieu ne s’est révélé que pour annoncer des mystères, c’est dire que Dieu ne s’est révélé que pour demeurer inconnu, pour nous cacher ses voies, pour dérouter notre esprit, pour augmenter notre ignorance.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Une révélation qui serait véritable [...] devrait être assez claire pour être entendue de tout le genre humain. La bible est-elle aussi claire ?

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Un miracle est un effet contraire aux lois constantes de la nature ; par conséquent, Dieu lui-même, sans blesser sa sagesse, ne peut faire des miracles.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Les miracles n’ont été inventés que pour prouver aux hommes des choses impossibles à croire ; il ne serait pas besoin de miracles si on leur parlait raison.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Si les martyrs prouvaient la vérité d’une religion, il n’est point de religion, ni de secte, qui ne pût être regardée comme véritable.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Nous avons une foule de dictionnaires portatifs sur toutes les sciences, sur les arts, et même sur des objets frivoles.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

Dans le siècle où nous vivons l’on a travaillé de toutes parts à simplifier les connaissances [...], à les mettre à la portée de tout le monde.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

Cependant jusqu’à présent on n’avoit point encore tenté de faire la même chose pour la Théologie.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[La théologie], cette science divine, n’en a souvent paru que plus embrouillée.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

Les personnes qui s’en occupoient les plus sérieusement [...] n’en ont pas toujours eu des idées bien claires et bien distinctes.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

C’est pour remédier à ces inconvéniens que l’on publie cet Ouvrage, qui peut être regardé comme [...] une Théologie de poche.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

Chacun trouvera très-promtement la solution de toutes les difficultés qui pourraient s’élever sur cette importante matière.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

A l’aide de ce petit dictionnaire les grands et les petits, les personnes éclairées ainsi que les plus simples, les femmes mêmes, seront en état de parler pertinemment.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

On espère que ce travail [...] méritera sur-tout l’approbation du Clergé, qui y trouvera tous ses droits établis sur une baze inébranlable.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

Au premier coup d’œil chacun demeurera convaincu que toutes les vérités Théologiques sont liées.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

[On] verra qu’elles partent du Clergé comme d’un centre commun, dans lequel elles finissent toujours par rentrer nécessairement.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

On sentira que toutes les parties de la Religion se prêtent des secours mutuels, d’où résulte un enchaînement complet de vérités qui se donnent un appui réciproque.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

En un mot on s’apercevra sans peine que les Théologiens font la Religion et que la Religion n’a jamais que les Théologiens pour objet.

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

Système vraiment céleste et dont jamais rien sur la terre ne peut altérer la solidité !

1768

Source: Théologie portative, ou Dictionnaire abrégé de la religion chrétienne

Sous un Dieu, qui ne s’est révélé que pour confondre la raison humaine, tout doit être incompréhensible, tout doit mettre le bon sens en défaut.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Si les dogmes [...] sont des mystères inaccessibles à la raison ; si le Dieu [...] est un Dieu inconcevable, nous ne devons pas être surpris de voir que [...] cette religion conserve un ton inintelligible & mystérieux.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

[...] l’homme ne meurt qu’en conséquence du péché d’Adam ; et si, par le baptême, ce péché est effacé, comment arrive-t-il que les chrétiens soient sujets à la mort ?

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

[...] comment peut-il se faire que les chrétiens continuent à pécher, comme s’ils n’avoient point été rachetés [...] ? D’où l’on voit que [ce mystère] est impénétrable à la raison, dont l’expérience dément l’efficacité.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Ceux [...] qui, par le renoncement le plus parfait à leur raison, entrent le plus dans l’esprit de leur religion inconcevable...

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

À la voix [...] d’un prêtre, le dieu de l’univers est forcé de descendre [...] pour se changer en pain ; et ce pain, devenu Dieu, est l’objet des adorations d’un peuple qui se vante de détester l’idolâtrie.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

La divinité, forcée par le pouvoir magique de quelques paroles, [...] obéit à la voix de ses prêtres [...] et, sur leurs ordres, elle opère des merveilles.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Ainsi, dans cette religion, le prêtre acquiert le droit de commander à Dieu lui-même.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

[C'est] le pouvoir que s’arrogent les prêtres [...] de remettre, au nom du ciel, les péchés qu’on leur a confessés.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

[Ce sont] ces cérémonies qui impriment à quelques hommes un caractère sacré, qui les distingue des profanes mortels.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

[...] on suppose que cette union naturelle ne pourroit être approuvée du ciel, si les cérémonies d’un prêtre ne la rendoient valide.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

[C'est] l’opinion [...] que des paroles, disposées de certaine manière, peuvent altérer les volontés de leur dieu, et l’obliger à changer ses décrets immuables.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

L’eau bénite [...] possède, selon eux, les vertus les plus étonnantes ; elle rend sacrés les lieux et les choses, qui étoient auparavant profanes.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

[La Théurgie] employée par un pontife, dans le sacre des rois, contribue à rendre les chefs des nations plus respectables aux yeux des peuples, et leur imprime un caractère tout divin.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Ainsi, tout est mystère, tout est magie, tout est incompréhensible dans les dogmes, ainsi que dans le culte d’une religion révélée [...] qui vouloit tirer le genre humain de son aveuglement.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Comment, sans le secours de la raison, connoître s’il est vrai que la divinité ait parlé ?

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

La religion chrétienne [...] proscrit [...] la raison ? N’en défend-elle pas l’usage dans l’examen des dogmes merveilleux qu’elle nous présente ?

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Avant de pouvoir juger de la révélation divine, il faudroit avoir une idée juste de la divinité. Mais où puiser cette idée, sinon dans la révélation elle-même [...] ?

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Ainsi, la révélation elle-même nous prouvera l’autorité de la révélation.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Ce dieu n’est-il pas un amas de qualités contradictoires, qui en font une enigme inexplicable ?

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Comment se fier au dieu [...] qui se peint comme injuste, comme faux, comme dissimulé, comme tendant des piéges aux hommes, comme se plaisant à les séduire [...] ?

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Dès les premiers pas, l’homme, qui veut s’assurer de la révélation [...], est jetté dans la défiance et dans la perpléxité.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Quelle idée peut-il se former d’un dieu qui punit des millions d’hommes, pour avoir ignoré des loix secrettes, qu’il n’a lui-même publiées qu’à la dérobée [...] ?

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Un dieu ne devoit-il se manifester aux hommes, que pour n’être point compris ? Cette conduite n’est-elle pas aussi ridicule qu’insensée ?

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Dire que Dieu ne s’est révélé que pour annoncer des mysteres, c’est dire que Dieu ne s’est révélé que pour demeurer inconnu, [...] pour dérouter notre esprit, pour augmenter notre ignorance et nos incertitudes.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Une révélation qui seroit véritable, [...] devroit être assez claire pour être entendue de tout le genre humain.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Par quelle fatalité les écritures, révélées par la divinité même, ont-elles encore besoin de commentaires [...] ?

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

N’est-il pas cruel, que ce qui est le plus important pour eux [les hommes], leur soit le moins connu ?

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Dans la religion chrétienne, tout semble abandonné à l’imagination, aux caprices, aux décisions arbitraires de ses ministres [...].

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Des hommes ne sont-ils pas sujets à se tromper eux-mêmes, et à tromper les autres ?

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Toutes les fois que la raison sera contraire à l’homme, l’homme sera contraire à la raison.

1772

Source: De la nature humaine

Le gouvernement et la paix n’ont été jusqu’à ce jour fondés que sur des craintes mutuelles.

1772

Source: De la nature humaine

Pour se faire une idée claire des éléments du Droit Naturel et de la Politique, il est important de connaître la nature de l’Homme.

1772

Source: De la nature humaine

Tous les accidents ou toutes les qualités que nos sens nous montrent comme existants dans le monde, n’y sont point réellement, mais ne doivent être regardés que comme des apparences.

1772

Source: De la nature humaine

Un homme ne peut jamais savoir qu’il rêve ; il peut rêver qu’il doute s’il rêve ou non.

1772

Source: De la nature humaine

Nul homme ne peut avoir dans l’esprit la conception de l’avenir [...] c’est de nos conceptions du passé que nous formons le futur.

1772

Source: De la nature humaine

Au lieu de lire des livres, il faut lire ses propres conceptions, et c’est dans ce sens que [...] le mot fameux 'Connais-toi toi-même' peut être digne de la réputation qu’il s’est acquise.

1772

Source: De la nature humaine

Chaque homme appelle Bon ce qui est agréable pour lui-même et appelle Mal ce qui lui déplaît. [...] il n’existe point une bonté absolue considérée sans relation.

1772

Source: De la nature humaine

La félicité, par laquelle nous entendons le plaisir continuel, ne consiste point à avoir réussi mais à réussir.

1772

Source: De la nature humaine

La Gloire [...] est une passion produite par l’imagination ou par la conception de notre propre pouvoir que nous jugeons supérieur au pouvoir de celui avec lequel nous nous comparons.

1772

Source: De la nature humaine

La Pitié est l’imagination ou la fiction d’un malheur futur pour nous mêmes, produite par le sentiment du malheur d’un autre.

1772

Source: De la nature humaine

La passion du rire est un mouvement subit de vanité produit par une conception soudaine de quelque avantage personnel, comparé à une faiblesse que nous remarquons [...] dans les autres.

1772

Source: De la nature humaine

La vie humaine peut être comparée à une course [...] on n’a d’autre but et d’autre récompense que de devancer ses concurrents.

1772

Source: De la nature humaine

Si nous examinons les vertus que le christianisme recommande, nous [...] verrons qu’elles sont peu faites pour l’homme, qu’elles l’enlevent au-dessus de sa sphere, qu’elles sont inutiles à la société, que souvent elles sont pour elle de la plus dangereuse conséquence.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Aimer un dieu colère, capricieux, injuste [...] Aimer l’objet le plus redoutable que l’esprit humain ait pu jamais enfanter ! [...] Comment aimer ce que l’on craint ?

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Aimer ses ennemis, est donc un précepte impossible. On peut s’abstenir de faire du mal à celui qui nous nuit ; mais l’amour est un mouvement du cœur, qui ne s’excite en nous qu’à la vue d’un objet que nous jugeons favorable pour nous.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Qui ne voit, dans ces conseils sublimes, le langage de l’enthousiasme, de l’hyperbole ? Ces conseils merveilleux ne sont-ils pas faits pour décourager l’homme, et le jeter dans le désespoir ?

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Le fanatisme et l’enthousiasme font la base de la morale du Christ ; les vertus, qu’il recommande, tendent à isoler les hommes, à les plonger dans l’humeur sombre, et souvent à les rendre nuisibles à leurs semblables.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

[La Foi] interdit le doute et l’examen ; elle prive l’homme de la faculté d’exercer sa raison, de la liberté de penser ; elle le réduit à l’abrutissement des bêtes [...].

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

La foi est une vertu inventée par des hommes, qui craignirent les lumieres de la raison, qui voulurent tromper leurs semblables, pour les soumettre à leur propre autorité [...].

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

La foi disparoît dès qu’on raisonne ; cette vertu ne soutient jamais un examen tranquille ; voilà ce qui rend les prêtres du christianisme si ennemis de la science.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

[L’Espérance] leur fait perdre de vue le bonheur présent ; elle les rend inutiles à la société ; elle leur fait croire [...] que Dieu récompensera dans le ciel leur inutilité, leur humeur noire, [...] leur oisiveté.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

La crainte est une passion totalement opposée à l’amour. Un fils, qui craint son pere, [...] qui redoute ses caprices, ne l’aimera jamais sincérement.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

C’est ce zèle, dérivé de l’amour divin, qui est la source des persécutions et des fureurs, dont le christianisme s’est tant de fois rendu coupable.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Cette prétendue vertu [l'humilité] n’est propre qu’à dégrader l’homme, à l’avilir à ses propres yeux, à étouffer en lui toute énergie, et tout desir de se rendre utile à la société.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Une religion, qui se pique d’être surnaturelle, doit chercher à dénaturer l’homme : [...] elle lui défend de s’aimer lui-même ; elle lui ordonne de haïr les plaisirs, et de chérir la douleur.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Comment le bon sens pourroit-il admettre un dieu, qui prétend que l’on se rende malheureux, et qui se plaît à contempler les tourmens que s’infligent ses créatures ?

1766

Source: Le Christianisme dévoilé

Toutes les vertus, que le christianisme admire, ou sont outrées et fanatiques, ou elles ne tendent qu’à rendre l’homme timide, abject et malheureux.

1766

Source: Le Christianisme dévoilé