Je ne puis avoir aucune espérance d’approcher de la vérité, qu’en m’éloignant des chemins qu’ils [les Anciens] ont suivis.
1649
Source: Les Passions de l'âme/édition de 1649
Quand vous en avez marre de lire des idiots vivants.
René Descartes (31 mars 1596 – 11 février 1650) était un philosophe, mathématicien et scientifique français. Originaire du royaume de France, il a passé environ 20 ans (1629–1649) de sa vie dans la République néerlandaise.
Je ne puis avoir aucune espérance d’approcher de la vérité, qu’en m’éloignant des chemins qu’ils [les Anciens] ont suivis.
1649
Source: Les Passions de l'âme/édition de 1649
Tout ce qui se fait, ou qui arrive de nouveau, est [...] une Passion au regard du sujet auquel il arrive, & une Action au regard de celui qui fait qu’il arrive.
1649
Source: Les Passions de l'âme/édition de 1649
Il n'y a point de meilleur chemin pour venir à la connaissance de nos Passions, que d’examiner la différence qui est entre l’âme & le corps.
1649
Source: Les Passions de l'âme/édition de 1649
C’est erreur de croire que l’âme donne le mouvement & la chaleur au corps.
1649
Source: Les Passions de l'âme/édition de 1649
La mort n’arrive jamais par la faute de l’âme, mais seulement parce que quelque une des principales parties du corps se corrompt.
1649
Source: Les Passions de l'âme/édition de 1649
Tous les mouvements que nous faisons sans que notre volonté y contribue [...] ne dépendent que de la conformation de nos membres [...] en même façon que le mouvement d’une montre est produit par la seule force de son ressort & la figure de ses roues.
1649
Source: Les Passions de l'âme/édition de 1649
Il ne reste rien en nous que nous devions attribuer à notre âme, sinon nos pensées, lesquelles sont [...] les actions de l’âme, [et] ses passions.
1649
Source: Les Passions de l'âme/édition de 1649
On ne peut [...] être trompé [...] touchant les passions, d'autant qu'elles sont si proches & si intérieures à notre âme qu'il est impossible qu'elle les sente sans qu'elles soient véritablement telles qu'elle les sent.
1649
Source: Les Passions de l'âme/édition de 1649
Le principal effet de toutes les passions dans les hommes est qu’elles incitent et disposent leur âme à vouloir les choses auxquelles elles préparent leur corps.
1649
Source: Les Passions de l'âme/édition de 1649
La volonté est tellement libre de sa nature, qu’elle ne peut jamais être contrainte.
1649
Source: Les Passions de l'âme/édition de 1649
Nos passions ne peuvent pas [...] directement être excitées ni ôtées par l’action de notre volonté, mais elles peuvent l’être indirectement par la représentation des choses qui ont coutume d’être jointes avec les passions que nous voulons avoir.
1649
Source: Les Passions de l'âme/édition de 1649
Ceux en qui naturellement la volonté peut le plus aisément vaincre les passions [...] ont sans doute les âmes les plus fortes.
1649
Source: Les Passions de l'âme/édition de 1649
Les âmes les plus faibles de toutes sont celles dont la volonté [...] se laisse continuellement emporter aux passions présentes, lesquelles [...] mettent l’âme au plus déplorable état qu’elle puisse être.
1649
Source: Les Passions de l'âme/édition de 1649
La force de l’âme ne suffit pas sans la connaissance de la vérité.
1649
Source: Les Passions de l'âme/édition de 1649
Il n’y a point d’âme si faible qu’elle ne puisse, étant bien conduite, acquérir un pouvoir absolu sur ses passions.
1649
Source: Les Passions de l'âme/édition de 1649
C’est [...] une vertu si louable de juger favorablement des autres.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
[Il faut éviter] de vouloir mesurer la portée de l’esprit humain par l’exemple du commun des hommes.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Le repentir [...] sert pour faire qu’on se corrige, non seulement des fautes commises volontairement, mais aussi de celles qu’on a faites par ignorance.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Il y a des passions qui sont d’autant plus utiles qu’elles penchent plus vers l’excès, [à condition] qu’elles soient toutes bonnes et sujettes à la raison.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Il y a deux sortes d’excès : l’un qui, changeant la nature de la chose et de bonne la rendant mauvaise [...]; l’autre qui en augmente seulement la mesure, et ne fait que de bonne la rendre meilleure.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
En ne pensant qu’à nous-mêmes, nous ne pouvons pas ne pas estimer [notre libre arbitre] indépendant.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Lorsque nous pensons à la puissance infinie de Dieu, nous ne pouvons pas ne pas croire que toutes choses dépendent de lui, et, par conséquent, que notre libre arbitre n’en est pas exempt.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
La connaissance de l’existence de Dieu ne nous doit pas empêcher d’être assurés de notre libre arbitre, parce que nous l’expérimentons et le sentons en nous-mêmes.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
L’indépendance que nous expérimentons [...] n’est pas incompatible avec une dépendance qui est d’autre nature.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Par la seule raison naturelle, nous pouvons bien faire beaucoup de conjectures à notre avantage et avoir de belles espérances, mais non point aucune assurance.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
La raison naturelle [...] nous apprend [...] que nous ne devons point laisser le certain pour l’incertain.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
[La raison] nous enseigne que nous ne devons pas véritablement craindre la mort, mais que nous ne devons aussi jamais la rechercher.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Il faudrait que tous les hommes fussent parfaitement sages, afin que, sachant ce qu’ils doivent faire, on pût être assuré de ce qu’ils feront.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
On juge ordinairement de ce que les autres feront, par ce qu’on voudrait faire, si on était en leur place.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Il arrive souvent que les esprits ordinaires [...] pénètrent mieux dans les conseils [des autres] [...] que ne font les plus relevés, lesquels [...] jugent tout autrement qu’eux des affaires.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
L’humeur de faire des vers vient d’une forte agitation des esprits [...] qui ne fait que disposer à la poésie. [...] Je prends cet emportement pour une marque d’un esprit plus fort & plus relevé que le commun.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Étant accoutumé aux disgrâces de la Fortune, [...] on ne sera pas si surpris, ni si troublé, d'apprendre la mort d'un proche, que si on n'avait point reçu auparavant d'autres afflictions.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Une mort violente, à la bien prendre, est plus glorieuse, plus heureuse et plus douce que celle qu'on attend en son lit.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
C’est beaucoup de gloire de mourir en une occasion qui fait qu’on est universellement plaint, loué et regretté de tous ceux qui ont quelque sentiment humain.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Il est certain que, sans cette épreuve, la clémence et les autres vertus [...] n’auraient jamais été tant remarquées ni tant estimées qu’elles le seront à l’avenir par tous ceux qui liront l'histoire.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
La conscience donne plus de satisfaction, pendant les derniers moments de sa vie, que l'indignation [...] ne cause de fâcherie.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Pour ce qui est de la douleur, je ne la mets nullement en compte ; car elle est si courte.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Il vaut beaucoup mieux être entièrement délivré d’une fausse espérance, que d’y être inutilement entretenu.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Lorsqu’il est question de la restitution d’un État [...] ceux qui n’ont que l’équité pour eux ne doivent jamais compter obtenir toutes leurs prétentions.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
On a bien plus de sujet de savoir gré à ceux qui vous font rendre quelque partie, tant petite soit-elle, que de vouloir du mal à ceux qui retiennent le reste.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
La prudence oblige à témoigner qu’on est content, encore qu’on ne le fût pas ; et à remercier non seulement ceux qui rendent quelque chose, mais aussi ceux qui n’ôtent pas tout.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Il reste encore un long chemin pour venir des promesses jusqu’à l’effet.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Ce qui afflige particulièrement le commun des hommes, doit servir de consolation [à un esprit plus fort].
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Il n’y a point de séjour au monde, si rude ni si incommode, où je ne m’estimasse heureux de passer mes jours, si [une personne chère] y était, et que je fusse capable de lui rendre quelque service.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Les déplaiſirs [...] sont d’autant plus difficiles à ſurmonter que, ſouvent, la vraye raiſon n’ordonne pas qu’on s’opoſe directement à eux & qu’on taſche de les chaſſer.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Ce ſont des ennemis domeſtiques, auec leſquels eſtant contraint de conuerſer, on eſt obligé de ſe tenir ſans ceſſe ſur ſes gardes, afin d’empeſcher qu’ils ne nuiſent.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
[Le seul] remede [...] eſt de diuertir ſon imagination & ſes ſens le plus qu’il eſt poſſible, & de n’employer que l’entendement ſeul à les conſiderer.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Une perſonne qui auroit une infinité de veritables ſuiets de déplaiſir, mais qui s’étudieroit [...] à en détourner ſon imagination, qu’elle ne penſaſt iamais à eux, que lors que la neceſſité des affaires l’y obligeroit...
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
...employer tout le reſte de ſon temps à ne conſiderer que des obiets qui puiſſent apporter du contentement & de la ioye.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
[Il est] grandement vtile [...] pour iuger plus ſainement des choſes [...], pource qu’on les regarde ſans paſſion.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Il ſe faut entierement déliurer l’eſprit de toutes ſortes de penſées triſtes, & meſme auſſi de toutes ſortes de meditations ſerieuſes touchant les ſciences.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
...ne s’occuper qu’à imiter ceux qui, en regardant la verdeur d’vn bois, les couleurs d’vne fleur, le vol d’vn oyſeau [...] ſe perſuadent qu’ils ne penſent à rien.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Ce qui n’eſt pas perdre temps, mais le bien employer.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
...la parfaite ſanté [...] eſt le fondement de tous les autres biens qu’on peut auoir en cette vie.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
...ce n’eſt pas tant la theorie, que la pratique, qui eſt difficile en cecy.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
[Il faut avoir] l’inclination [...] à regarder les choſes qui ſe preſentent du biais qui peut les rendre le plus agreables.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
[Il faut] faire que le principal contentement ne depende que de ſoy ſeul.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Je suis toujours demeuré ferme en la résolution [...] de ne recevoir aucune chose pour vraie qui ne me semblât plus claire et plus certaine que [...] les démonstrations des géomètres.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
J’ai remarqué certaines lois que Dieu a tellement établies en la nature [...] qu’après y avoir fait assez de réflexion nous ne saurions douter qu’elles ne soient exactement observées.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Je me résolus de laisser tout ce monde ici à leurs disputes, et de parler seulement de ce qui arriveroit dans un nouveau, si Dieu créoit maintenant quelque part [...] assez de matière pour le composer.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Leur nature est bien plus aisée à concevoir, lorsqu’on les voit naître peu à peu en cette sorte, que lorsqu’on ne les considère que toutes faites.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Ce mouvement [...] suit aussi nécessairement de la seule disposition des organes [...] que fait celui d’un horloge, de la force, de la situation et de la figure de ses contre-poids et de ses roues.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Le cours [du sang] n’est autre chose qu’une circulation perpétuelle.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Nous considérerons ce corps comme une machine, qui, ayant été faite des mains de Dieu, est incomparablement mieux ordonnée [...] qu’aucune de celles qui peuvent être inventées par les hommes.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
S’il y avoit de telles machines qui eussent la ressemblance de nos corps [...] nous aurions toujours deux moyens très certains pour reconnoître qu’elles ne seroient point [...] de vrais hommes.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Jamais [une machine] ne pourroit user de paroles [...] pour répondre au sens de tout ce qui se dira en sa présence, ainsi que les hommes les plus hébétés peuvent faire.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
La raison est un instrument universel qui peut servir en toutes sortes de rencontres, [tandis que les organes d'une machine] ont besoin de quelque particulière disposition pour chaque action particulière.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Il n’y a point d’hommes si hébétés et si stupides [...] qu’ils ne soient capables d’arranger ensemble diverses paroles, et d’en composer un discours par lequel ils fassent entendre leurs pensées.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Ceci ne témoigne pas seulement que les bêtes ont moins de raison que les hommes, mais qu’elles n’en ont point du tout.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Ce que [les animaux] font mieux que nous ne prouve pas qu’ils ont de l’esprit [...]; mais plutôt qu’ils n’en ont point, et que c’est la nature qui agit en eux selon la disposition de leurs organes.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
L’âme raisonnable [...] ne peut aucunement être tirée de la puissance de la matière [...], mais qu’elle doit expressément être créée.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Il ne suffit pas que [l'âme] soit logée dans le corps humain, ainsi qu’un pilote en son navire, [...] mais il est besoin qu’elle soit jointe et unie plus étroitement avec lui, pour [...] composer un vrai homme.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
On a grande raison de prendre du temps pour délibérer, avant que d'entreprendre les choses qui sont d'importance.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Lorsqu'une affaire est commencée, et qu'on est d'accord du principal, je ne vois pas qu'on ait aucun profit de chercher des délais.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Je me persuade que la résolution et la promptitude sont des vertus très nécessaires pour les affaires déjà commencées.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Il arrive bien plus souvent, lorsque l'affaire qu'on entreprend est fort bonne, que, pendant qu'on en diffère l'exécution, elle s'échappe.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Tous les petits avantages qu'on aura peut-être acquis [...], ne servent pas tant que peut nuire le dégoût que causent ordinairement ces délais.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Si [l'affaire] ne réussit pas, tout cela ne sert qu'à faire savoir au monde qu'on a eu des desseins qui ont manqué.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
On n'a pas sujet de craindre ce qu'on ignore.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Souvent les choses qu'on a le plus appréhendées, avant que de les connaître, se trouvent meilleures que celles qu'on a désirées.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Le meilleur est en cela de se fier à la providence divine, et de se laisser conduire par elle.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
[Il y a] une je ne sais quelle langueur qui nous empêche quelquefois de mettre en exécution les choses qui ont été approuvées par notre jugement.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
L’invention de tous ces engins n’est fondée que sur un seul principe, qui est que la même force qui peut lever un poids [...] de cent livres à la hauteur de deux pieds, en peut aussi lever un de deux cents livres à la hauteur d’un pied [...].
1637
Source: Traité de la mécanique
[...] l’effet doit être toujours proportionné à l’action qui est nécessaire pour le produire [...].
1637
Source: Traité de la mécanique
Il y a toutefois une chose qui empêche que ce calcul ne soit exact, à savoir la pesanteur de la poulie et la difficulté qu’on peut avoir à faire couler la corde [...].
1637
Source: Traité de la mécanique
[...] ce n’est point la poulie qui cause cette force, mais seulement le mouvement de la corde qui est double de celui du poids [...].
1637
Source: Traité de la mécanique
On doit aussi remarquer qu’il faut toujours un peu plus de force pour lever un poids que pour le soutenir [...].
1637
Source: Traité de la mécanique
[...] en multipliant les poulies, on peut élever les plus grands fardeaux avec les plus petites forces.
1637
Source: Traité de la mécanique
Lorsqu’on sait la puissance du tour et du plan incliné, celle de la vis est aisée à connaître [...]; car elle n’est composée que d’un plan fort incliné qui tournoie sur un cylindre.
1637
Source: Traité de la mécanique
[...] un homme seul pourra presser aussi fort avec cette vis que cent pourraient faire sans elle, pourvu seulement qu’on en rabatte la force qu’il faut à la tourner.
1637
Source: Traité de la mécanique
[La] difficulté [...] n’est pas proprement causée par la pesanteur du fardeau, mais par la forme ou la matière de l’instrument [...], d’autant qu’il a plus de force.
1637
Source: Traité de la mécanique
J’ai différé à parler du levier jusqu’à la fin, à cause que c’est l’engin [...] le plus difficile de tous à expliquer.
1637
Source: Traité de la mécanique
[Pour] mesurer exactement quelle doit être cette force [...], il faut savoir qu’elle y agit tout de même que si elle traînait le poids sur un plan circulairement incliné [...].
1637
Source: Traité de la mécanique
On peut [...] montrer que lorsqu’[une balance] est supposée très exacte [...], si ses bras sont penchés [...], celui qui sera le plus bas se doit toujours trouver plus pesant que l’autre [...].
1637
Source: Traité de la mécanique
Il serait utile pour ceux qui se mêlent d’inventer de nouvelles machines qu’ils ne sussent rien de plus en cette matière que ce que je viens d’en écrire [...].
1637
Source: Traité de la mécanique
[...] ils ne seraient pas en danger de se tromper en leur compte, comme ils font souvent en supposant d’autres principes.
1637
Source: Traité de la mécanique
Pour les drogues, soit des Apothicaires, soit des Empiriques, je les ai en si mauvaise estime, que je n'oserais jamais conseiller à personne de s'en servir.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Il est à craindre [...] que les humeurs [...] arrêtées par le froid de la saison, au printemps ne ramènent le même mal [...] si vous n'y remédiez par une bonne diète.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
[Il faut] une bonne diète, n'usant que de viandes et de breuvages qui rafraîchissent le sang, et qui purgent sans aucun effort.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Je n'estime pas qu'[un livre] mérite que l'on se donne la peine de le lire.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
[Ce livre] ne contient rien [...] sinon mes assertions mises en mauvais ordre et sans leurs vraies preuves, en sorte qu'elles paraissent paradoxes.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
[Dans ce livre,] ce qui est mis au commencement ne peut être prouvé que par ce qui est vers la fin.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Il n'a pas entendu ce qu'il écrivait ; car il en a omis le principal [...].
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
[...] une figure qui montre clairement son ignorance.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Il suit aveuglément ce qu'il croit être de mes opinions [...] encore même qu'il ne les entende pas ; ainsi il y contredit aveuglément [...].
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Je l'avais prié de n'en rien écrire, [...] car j'étais assuré qu'il ne pouvait en rien écrire qui ne fût mal.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
N'ayant pas dessein de me satisfaire en cela, il ne s'est plus soucié de me désobliger aussi en autre chose.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
[L'un] n'a rien écrit qui ne soit pris de moi, et qui ne soit avec cela contre moi, au lieu que l'autre n'a rien écrit qui soit proprement de moi [...] et toutefois il n'y a rien qui ne soit pour moi, en ce qu'il a suivi les mêmes principes.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Votre bonté ne paraît pas seulement en me montrant et corrigeant les défauts de mon raisonnement, [...] mais aussi en tâchant de m'en consoler [...] par de fausses louanges.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
[...] la considération de mes imperfections [est devenue] si familière, qu'elle ne me donne plus qu'autant d'émotion qu'il m'en faut pour le désir de m'en défaire.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Cela me fait confesser, sans honte, d'avoir trouvé en moi toutes les causes d'erreur que vous remarquez.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
La vie que je suis contrainte de mener ne me laisse la disposition d'assez de temps pour acquérir une habitude de méditation selon vos règles.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Tantôt les intérêts de ma maison, [...] tantôt des entretiens et complaisances, que je ne peux éviter, m'abattent si fort ce faible esprit [...] qu'il se rend, pour longtemps après, inutile à toute autre chose.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Je ne peux comprendre l'idée par laquelle nous devons juger comment l’âme (non étendue et immatérielle) peut mouvoir le corps.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Puisque nulle cause matérielle ne se présentait aux sens, on l'aurait attribué à son contraire, l'immatériel.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
[L'immatériel], je n'ai jamais pu le concevoir que comme une négation de la matière, qui ne peut avoir aucune communication avec elle.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
J'avoue qu'il me serait plus facile de concéder la matière et l’extension à l'âme, que la capacité de mouvoir un corps et d'en être ému, à un être immatériel.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Il est [...] très difficile à comprendre qu'une âme, [...] après avoir eu la faculté et l'habitude de bien raisonner, peut perdre tout cela par quelques vapeurs.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
[Il est difficile de comprendre] que l'âme, pouvant subsister sans le corps et n'ayant rien de commun avec lui, en soit tellement régie.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Je n'entretiens ces sentiments que comme des amis que je ne crois point conserver.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ; car chacun pense en être si bien pourvu, que [...] n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
La diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices aussi bien que des plus grandes vertus.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Ceux qui ne marchent que fort lentement peuvent avancer beaucoup davantage, s’ils suivent toujours le droit chemin, que ne font ceux qui courent et qui s’en éloignent.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Je sais combien nous sommes sujets à nous méprendre en ce qui nous touche, et combien aussi les jugements de nos amis nous doivent être suspects, lorsqu’ils sont en notre faveur.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Il me sembloit n’avoir fait autre profit, en tâchant de m’instruire, sinon que j’avois découvert de plus en plus mon ignorance.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
La lecture de tous les bons livres est comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés, qui en ont été les auteurs.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Il est bon de savoir quelque chose des mœurs de divers peuples, afin de juger des nôtres plus sainement, et que nous ne pensions pas que tout ce qui est contre nos modes soit ridicule et contre raison [...].
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Lorsqu’on emploie trop de temps à voyager, on devient enfin étranger en son pays ; et lorsqu’on est trop curieux des choses qui se pratiquoient aux siècles passés, on demeure [...] fort ignorant de celles qui se pratiquent en celui-ci.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Ceux qui ont le raisonnement le plus fort [...] peuvent toujours le mieux persuader ce qu’ils proposent, encore qu’ils ne parlassent que bas-breton.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Considérant combien il peut y avoir de diverses opinions touchant une même matière, [...] sans qu’il y en puisse avoir jamais plus d’une seule qui soit vraie, je réputois presque pour faux tout ce qui n’étoit que vraisemblable.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Je me résolvai de ne chercher plus d’autre science que celle qui se pourroit trouver en moi-même, ou bien dans le grand livre du monde.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
J’avois toujours un extrême désir d’apprendre à distinguer le vrai d’avec le faux, pour voir clair en mes actions, et marcher avec assurance en cette vie.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
J’apprenois à ne rien croire trop fermement de ce qui ne m’avoit été persuadé que par l’exemple et par la coutume.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Je ne suis pas tant accoutumée aux faveurs de la fortune, pour en attendre d’extraordinaire ; il me suffit, lorsqu’elle ne m’envoie pas [...] des accidents qui donneraient sujet de tristesse au plus grand philosophe du monde.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Pour les intérêts de notre maison, il y a longtemps que je les abandonne à la destinée, voyant que la prudence même [...] y perdrait sa peine.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Il faudrait un génie plus fort que celui de Socrate [...] car, puisqu’il ne lui a fait éviter l’emprisonnement ni la mort, il n’a pas sujet de s’en vanter beaucoup.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
J’ai observé que les choses où je suivais mes propres mouvements, m’ont mieux succédé que celles où je me laissais conduire par le conseil de plus sages que je ne suis.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Je ne l’attribue pas tant à la félicité de mon génie, qu’à ce qu’ayant plus d’affection pour ce qui me touche que nul autre, j’ai aussi mieux examiné les voies qui me pourraient nuire ou avantager.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
[...] tout le peuple y est si pauvre, que personne n’y étudie ou raisonne, que pour vivre.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
J’ai eu toutes les peines du monde à m’exempter des mains des médecins, pour ne pas pâtir de leur ignorance, sans avoir été malade.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Me sentant [...] si bien disposée [...], j’ai fait valoir l’opiniâtreté, où la raison m’était inutile.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
J’appréhende d’autant plus les médecines d’ici, parce que tout le monde s’y sert d’extraits par la chimie, dont les effets sont prompts et dangereux.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
La voie qui sert à établir [un tyran], quelque rude qu’elle soit, fait toujours moins de mal au public qu’une souveraineté contestée par les armes.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
[...] la violence et le soupçon sont choses contraires à mon naturel.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Cette étude [...] ne m’occupe point assez pour me donner du chagrin.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Je profite plus en une heure, pour cultiver ma raison, que je ne ferais toute ma vie aux autres lectures.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Mais il n’y a personne ici d’assez raisonnable pour les comprendre [...].
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Pour moi, je prendrai le parti le plus sûr [...] et ne m’en servirai point.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
C’est [...] en devenant aussi concrète que possible que la géométrie a pris l’apparence d’une extrême abstraction.
XVII siècle
Source: Sur la science/02
C’est par un même acte de l’esprit que Descartes a identifié la géométrie, d’une part à l’algèbre, d’autre part à la physique.
XVII siècle
Source: Sur la science/02
C’est la même innovation qui a réduit la physique à la géométrie, et qui l’a fondée sur des comparaisons avec les phénomènes que nous rendent familiers l’expérience courante [...].
XVII siècle
Source: Sur la science/02
Après avoir fondé toute sa physique sur le mouvement, [Descartes] la ruine en apparence en posant le mouvement comme purement relatif.
XVII siècle
Source: Sur la science/02
Il n’y a nulle contradiction [...] à réduire l’imagination au corps humain, et à en faire, pour tout ce qui concerne le monde, l’unique instrument de la connaissance.
XVII siècle
Source: Sur la science/02
Les idées simples [...] expriment, non le monde ni l’esprit, mais le passage que le monde laisse à l’esprit.
XVII siècle
Source: Sur la science/02
Le rôle de Dieu à mon égard consiste à répondre en quelque sorte de l’union de l’âme avec le corps.
XVII siècle
Source: Sur la science/02
Il n’y a plus de contradiction entre liberté et nécessité, entre idéalisme et réalisme.
XVII siècle
Source: Sur la science/02
Tout l’esprit est en acte dans l’application de la pensée à un objet.
XVII siècle
Source: Sur la science/02
C’est le propre de notre esprit de former les propositions générales de la connaissance des particulières.
XVII siècle
Source: Sur la science/02
La science [apparaît] comme uniformément simple, claire et facile, si loin qu’elle s’étende.
XVII siècle
Source: Sur la science/02
Il n’y a pas d’autre ordre que celui qui règle la suite des nombres, et fait qu’on pense mille aussi facilement que deux.
XVII siècle
Source: Sur la science/02
Lorsque l’esprit s’applique au monde [...] c’est toujours le même esprit, le même monde, la même connaissance.
XVII siècle
Source: Sur la science/02
Bien que leurs suppositions soient presque toutes fausses et incertaines, toutefois… [les astronomes] ne laissent pas d’en tirer plusieurs connaissances très vraies et très assurées.
XVII siècle
Source: Sur la science/02
Ce que j'en ai écrit est si véritable & si clair, que je m’assure qu’il n’y aura point d’homme raisonnable qui ne l’avoue.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Je crains que ce que j’ai mis [...] ne soit plus douteux & plus obscur.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
N’ayant pas encore assez examiné la nature [d'un sujet], j’ai eu peur de faire quelque chose contraire à ce que je pourrais apprendre ci-après.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
La faveur [...] m’oblige plus qu’aucune que je pourrais recevoir d’ailleurs.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
[Une force] peut bien emporter [des choses] fort vite, mais non pas les faire choquer contre quelques autres corps durs ; ce qui serait requis pour les rompre.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
La vertu [d'une chose] ne nous paraît pas si forte en toute la masse [...], qu’en de petites [concentrations].
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Je supplie [...] de me pardonner, si je n’écris rien ici que fort confusément.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Je suis en un voyage continu.
1643-1649
Source: Correspondance avec Élisabeth
Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée ; car chacun pense en être si bien pourvu, que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter [...] n’ont point coutume d’en désirer plus qu’ils en ont.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Ce n’est pas assez d’avoir l’esprit bon, mais le principal est de l’appliquer bien.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
La lecture de tous les bons livres est comme une conversation avec les plus honnêtes gens des siècles passés.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
J’apprenois à ne rien croire trop fermement de ce qui ne m’avoit été persuadé que par l’exemple et par la coutume.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Comme un homme qui marche seul et dans les ténèbres, je me résolus d’aller si lentement [...] que, si je n’avançois que fort peu, je me garderois bien au moins de tomber.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Le premier [précepte] était de ne recevoir jamais aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Le second, de diviser chacune des difficultés que j’examinerois, en autant de parcelles qu’il se pourroit [...] pour les mieux résoudre.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Tâcher toujours plutôt à me vaincre que la fortune, et à changer mes désirs que l’ordre du monde.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Il n’y a rien qui soit entièrement en notre pouvoir que nos pensées.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Il suffit de bien juger pour bien faire, et de juger le mieux qu’on puisse pour faire aussi tout son mieux.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Je pense, donc je suis.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Je connus de là que j’étois une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
La raison est un instrument universel qui peut servir en toutes sortes de rencontres.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Il n’y a point d’hommes si hébétés et si stupides [...] qu’ils ne soient capables d’arranger ensemble diverses paroles, et d’en composer un discours par lequel ils fassent entendre leurs pensées.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Au lieu de cette philosophie spéculative [...], on en peut trouver une pratique, par laquelle [...] nous pourrions [...] nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature.
1637
Source: Discours de la méthode (éd. Cousin)
Le chemin que je tiens [...] est si peu battu, et si éloigné de la route ordinaire, que je n’ai pas cru qu’il fût utile de le montrer à tout le monde, de peur que les foibles esprits ne crussent qu’il leur fût permis de tenter cette voie.
1641
Source: Méditations sur la philosophie première
Il ne s’ensuit pas de ce que l’esprit humain [...] ne se connoît être autre chose qu’une chose qui pense, que sa nature ou son essence ne soit seulement que de penser.
1641
Source: Méditations sur la philosophie première
Je ne connoissois rien que je susse appartenir à mon essence, sinon que j’étois une chose qui pense, ou une chose qui a en soi la faculté de penser.
1641
Source: Méditations sur la philosophie première
De cela seulement que j’ai en moi l’idée d’une chose plus parfaite que moi, il s’ensuit que cette chose existe véritablement.
1641
Source: Méditations sur la philosophie première
Les jugements de plusieurs sont si foibles [...] qu’ils se laissent bien plus souvent persuader par les premières opinions [...] que par une solide et véritable [...] réfutation.
1641
Source: Méditations sur la philosophie première
On attribue à nos esprits tant de force et de sagesse, que nous avons la présomption de vouloir déterminer et comprendre ce que Dieu peut et doit faire.
1641
Source: Méditations sur la philosophie première
Nous devons considérer nos esprits comme des choses finies et limitées, et Dieu comme un être infini et incompréhensible.
1641
Source: Méditations sur la philosophie première
J’entreprends de jeter les fondements de la philosophie première, mais sans en attendre aucune louange du vulgaire, ni espérer que mon livre soit vu de plusieurs.
1641
Source: Méditations sur la philosophie première
Je ne conseillerai jamais à personne de [me] lire, sinon à ceux qui voudront [...] méditer sérieusement, et qui pourront détacher leur esprit du commerce des sens et [...] de toutes sortes de préjugés.
1641
Source: Méditations sur la philosophie première
Ceux qui, sans se soucier de l’ordre et de la liaison des raisons, s’amuseront à épiloguer sur chacune des parties [...] ne feront pas grand profit de la lecture.
1641
Source: Méditations sur la philosophie première
Je ne présume pas tant de moi que de croire pouvoir prévoir tout ce qui pourra faire de la difficulté à chacun.
1641
Source: Méditations sur la philosophie première
J’exposerai [...] les pensées par lesquelles je me persuade être parvenu à une [...] connoissance de la vérité, afin de voir si, par les mêmes raisons qui m’ont persuadé, je pourrai aussi en persuader d’autres.
1641
Source: Méditations sur la philosophie première
Je supplie ceux qui désireront lire ces Méditations, de n’en former aucun jugement que premièrement ils ne se soient donné la peine de lire toutes ces objections et les réponses.
1641
Source: Méditations sur la philosophie première