Bien disposé pour tous, quand quelqu’un n’agit pas comme il faudrait, [l'homme transcendant] le lui fait remarquer par son attitude correcte, et le corrige ainsi sans paroles.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Quand vous en avez marre de lire des idiots vivants.
Zhuangzi (vers 369 – vers 286 av. J.-C.) était un philosophe chinois influent qui a vécu vers le 4ème siècle av. J.-C. pendant la période des Royaumes combattants, une période correspondant au sommet de la philosophie chinoise, les Cent Écoles de Pensée. On lui attribue la rédaction, en partie ou en totalité, d'un ouvrage connu sous son nom, le Zhuangzi.
Bien disposé pour tous, quand quelqu’un n’agit pas comme il faudrait, [l'homme transcendant] le lui fait remarquer par son attitude correcte, et le corrige ainsi sans paroles.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
La science supérieure [...] jaillit de ses yeux et pénètre avec son regard ; des paroles ne sauraient l’exprimer.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
La plus lamentable des morts, c’est la mort du cœur ; elle est bien pire que la mort du corps.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
L’homme dont le cœur vit agit sur les cœurs qui vivent, à la manière du soleil qui vivifie le monde.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Il ne faut pas s’affliger de cette cessation de la personnalité comme d’un malheur. [...] Le moi physique a cessé d’être [...] mais le moi transcendant subsiste.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
La vie se développe vers un but, la mort est un retour vers un terme. Les genèses se succèdent sans cesse, sans qu’on en sache l’origine, sans qu’on en voie le terme.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Celui qui est uni à cette unité [...] considère son corps du même œil que la poussière, la vie et la mort du même œil que le jour et la nuit.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Les sources jaillissent naturellement. Le sur-homme est tel spontanément. Le ciel est haut, la terre est épaisse, le soleil et la lune sont lumineux, tout cela sans formule.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Ils annoncent, par leur costume, qu’ils savent les choses du ciel et de la terre [...]. Eux portent le costume, sans savoir la chose.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
On ne réussit, qu’à condition de laisser agir sa nature. La contrainte empêche le succès.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Ceci [...] c’est le tir d’un tireur, d’un homme qui veut tirer, d’un homme qui sait qu’il tire (art, non nature).
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Le sur-homme porte son regard jusqu’au fond de l’azur céleste, dans les profondeurs des abîmes terrestres, [...] sans que ses esprits vitaux soient émus le moins du monde.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Ma charge n’était pas mon moi, mon moi n’était pas ma charge. Faveur et défaveur tenaient à ma charge, non à mon moi.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
La ruine de [Fan] ne m’a pas ravi ma vie. Il n’est pas certain que la prospérité de [Tch’ou] vous conservera les vôtres.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Si nous nous plaçons dans les hauteurs, au dessus de la roue qui tourne, [un pays] n’est pas détruit, [un autre] n’est pas prospère. Tout [...] passe par les deux phases, de ruine et de prospérité.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
L’homme qui en est là fait aussi peu de cas de l’éloge que du blâme. Il sait s’élever comme le dragon, et s’aplatir comme le serpent, se pliant aux circonstances, ne s’obstinant dans aucun parti pris.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Après la condensation, la dissipation ; après le succès, la ruine. La force appelle l’attaque, l’élévation attire la critique, [...] rien n’est ni stable ni durable.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Songez au renard, au léopard. [...] ils finissent toujours par périr dans un filet ou dans un piège. Pourquoi ? À cause de leur belle fourrure, que les hommes convoitent.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Ils produisent, mais ne thésaurisent pas ; ils donnent, sans exiger qu’on leur rende. Chez eux, ni étiquette, ni cérémonies.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Soit un bac traversant un fleuve. Si une barque vide qui dérive vient à le heurter, [...] les mariniers du bac ne se fâcheront pas, parce qu’aucune personne n’est entrée en conflit avec eux, la barque étant vide.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Un homme qui aura su se dépouiller même de sa personnalité pourra parcourir le monde entier sans éprouver de conflit.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
L’adage ne dit-il pas : ciseler, polir ne vaut pas laisser agir la nature. [...] j’ai laissé faire les gens, spontanément, comme la nature opère.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
L’arbre le plus droit sera le premier abattu. Le puits dont l’eau est la plus douce sera le premier asséché. Votre science effarouche les ignorants, vos lumières offusquent les sots.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Se vanter, c’est se fermer la voie de la fortune ; si on a déjà mérites et renom, c’est s’attirer la spoliation. S’effacer, se cacher dans la masse, voilà la sécurité.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
[L'intérêt] est un lien faible, que le malheur dénoue. Tandis que la nature est un lien fort, qui résiste à toutes les épreuves. Il en va de même, de l’amitié intéressée, et de l’amitié transcendante.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
L’homme supérieur, plutôt froid, attire ; le vulgaire, quoique chaud, repousse. Les liaisons qui n’ont pas une raison d’être profonde, se défont comme elles se sont faites.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Pardon, roi, [...] pauvreté, pas détresse. Le lettré qui possède la science du Principe et de son action n’est jamais dans la détresse.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
La faim, la soif, le froid, le chaud, [...] tout cela est inclus dans l’évolution cosmique, dans la loi des transformations ; tout homme rencontre donc ces choses sur sa route, et doit s’y résigner.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
[La belle] se sachant belle, pose, ce qui fait que nous ignorons délibérément sa beauté ; tandis que [la laide] se sachant laide, s’efface, ce qui fait que nous ignorons délibérément sa laideur.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Exceller, sans faire sentir son excellence, voilà la conduite qui fait aimer partout.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
L’apparition des Sages cause l’apparition des brigands, et la disparition des Sages cause la disparition des brigands. Sages et brigands, ces deux termes sont corrélatifs, l’un appelle l’autre [...].
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Qu’un pauvre diable vole une boucle de ceinture, il sera décapité. Qu’un grand brigand vole une principauté, il deviendra seigneur [...].
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Pulvérisez le jade et les perles, et il n’y aura plus de voleurs. Brûlez les contrats, brisez les sceaux, et les hommes redeviendront honnêtes.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Ils étaient heureux avec leurs mœurs primitives et paisibles dans leurs pauvres habitations. [...] Ils mouraient de vieillesse avant d’avoir fait visite à la principauté voisine, qu’ils avaient vue de loin toute leur vie [...].
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
C’est la science artificielle, contre nature, qui a causé tous les maux de ce monde, et le malheur de tous ceux qui l’habitent.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Préoccupés d’apprendre ce qu’ils ne savent pas [...], les hommes désapprennent ce qu’ils savent (les vérités naturelles de bon sens).
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Il faut laisser le monde aller son train, et ne pas prétendre le gouverner. Autrement les natures viciées n’agiront plus naturellement [...].
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Le cœur de l’homme est ainsi fait que toute oppression l’abat, que toute excitation le soulève. [...] Fier de sa liberté, et ne se laissant lier par personne, tel est le cœur humain, de sa nature.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Imposer au peuple ce qu’il leur plaît d’appeler leur expérience, n’est-ce pas pire que de l’abandonner à lui-même ?
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Les livres ne sont que des assemblages de mots. Les mots rendent des idées. Or les idées vraies dérivent d’un principe non sensible, et ne peuvent guère [...] être exprimées en paroles.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Quand je fabrique une roue, si j’y vais doucement, le résultat sera faible ; si j’y vais fortement, le résultat sera massif ; si j’y vais, je ne sais pas comment, le résultat sera conforme à mon idéal [...]. C'est un truc qui ne peut s'exprimer.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
L’adage « qui sait peu, se croit grand », s’applique à ma personne. [...] J’ai bien fait de venir me faire instruire, autrement les vrais savants auraient fini par rire de moi.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
La bonté suprême [...] consiste à ne pas aimer. [...] La bonté suprême est la bienveillance abstraite globale indifférenciée, qui n’est pas contraire aux bienveillances concrètes [...].
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Presque tous reçoivent leurs idées toutes faites, et suivent toute leur vie l’opinion. [...] Imitateurs serviles, qui disent oui ou non selon qu’on les a suggestionnés, et croient après cela s’être déterminés eux-mêmes.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Ne connaître ni déplaisir ni plaisir, voilà l’apogée de la vertu ; être toujours le même, sans altération, voilà l’apogée de la paix ; ne tenir à rien, voilà l’apogée du vide [...].
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Il préféra le soin de sa vie au soin de l’empire. Combien plus aurait-il préféré le soin de sa vie à des soins moindres ?
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Je vis ainsi, sans attache, entre ciel et terre, satisfait et content. Pourquoi m’embarrasserais-je de l’empire ?
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Celui qui comprend quel respect on doit avoir pour la vie n’expose la sienne, ni par amour de la richesse, ni par horreur de la pauvreté. [...] Tandis que le vulgaire s’expose à la légère pour un insignifiant petit profit.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Votre vie vaut encore plus que vos deux mains, [...] Alors pourquoi vous rendez-vous malade de tristesse, jusqu’à compromettre votre vie, pour un objet aussi insignifiant ?
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Pour le disciple du Principe, l’essentiel c’est la conservation de sa vie. [...] Les hommes vulgaires de ce temps compromettent au contraire leur vie pour leur intérêt ; c’est lamentable !
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Avant de faire quoi que ce soit, un vrai Sage examine le but et choisit les moyens. [...] ils exposent un objet si précieux pour un résultat si minime et si incertain. En réalité, ils font pire encore, car leur vie qu’ils exposent est plus précieuse.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Manquer de biens, c’est être pauvre. Savoir et ne pas faire, c’est être malheureux. Je suis très pauvre ; je ne suis pas malheureux.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Agir pour plaire au monde, [...] étudier pour se faire admirer, enseigner pour s’enrichir, s’affubler d’un déguisement de bonté et d’équité [...] ce sont là choses que moi je ne me résoudrai jamais à faire.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Qui tient à sa liberté doit renoncer aux aises du corps. Qui tient à sa vie doit renoncer aux dignités. Qui tient à l’union avec le Principe doit renoncer à toute attache.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Celui qui a des goûts modestes ne se crée pas d’embarras ; celui qui ne se préoccupe que de son progrès intérieur ne s’affecte d’aucune privation.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Réagir violemment contre un sentiment invincible, c’est s’infliger une double usure : la douleur, plus la réaction. Aucun de ceux qui font ainsi ne vit longtemps.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Tant que la doctrine d’un Sage n’a pas été réfutée, ce n’est pas fait de lui. [...] Ma doctrine est irréfutable, et je n’en dévierai pour aucune persécution.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Les anciens qui possédaient la science du Principe étaient également contents dans le succès et l’insuccès. Car le succès et l’insuccès leur étaient également indifférents.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Détrôner un empereur, c’est manquer d’équité ; tuer ses sujets, c’est manquer de bonté ; profiter des crimes d’autrui, ce serait manquer de pudeur.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Jadis les anciens servaient en temps d’ordre, et se retiraient en temps de désordre. [...] Mieux vaut se retirer pour rester pur, que de se salir au contact des usurpateurs.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
La louange ne vaut que quand elle vient d’un tiers.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Celui qui n’a pas été jusqu’au fond des choses, quelque ancien qu’il soit, il n’est pas à mes yeux une autorité [...].
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Il est un verbe sans paroles… Il n’est parfois pas besoin de paroles…
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Certains ont parlé toute leur vie sans rien dire… Certains, qui se sont tus durant toute leur vie, ont beaucoup parlé.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
C’est ainsi, parce que c’est ainsi ; ce n’est pas ainsi, parce que ce n’est pas ainsi.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Sous les distinctions [...] multiples, sous les transformations [...] incessantes, [...] se cache une loi, [...] la nature.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Pour bien faire, l’homme doit suivre son instinct naturel.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
[...] même l’attache aux parents est contre la nature pure, puisqu’elle cause plaisir ou chagrin.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Au bout de trois ans, je perdis le sens du moi et du toi.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Au bout de huit ans, je cessai de me préoccuper de la vie et de la mort.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
C’est l’activité durant la vie qui cause la mort. [...] La vie et la mort sont choses vulgaires. Y a-t-il lieu de s’en tant préoccuper ?
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Ne sachant rien du commencement et de la fin, pouvons-nous savoir si le monde est régi ou non par une loi [...]?
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Je suis ainsi, sans savoir pourquoi. Je suis, comme l’enveloppe d’où est sortie une cigale, [...] un accessoire, une chose n’ayant pas d’existence propre.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Le disciple de la sagesse est comme confus, quelque irréprochable qu’il soit, et sent son insuffisance, quelque avancé qu’il soit.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
De même que le repos clarifie l’eau, de même il éclaircit les esprits vitaux, parmi lesquels l’intelligence.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Le cœur du Sage, parfaitement calme, est comme un miroir, qui reflète le ciel et la terre, tous les êtres.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Vide, paix, contentement, apathie, silence, vue globale, non-intervention ; cet ensemble est la formule de l’influx du ciel et de la terre, du Principe.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
De la paix émanent les spéculations des grands Sages et les actions des grands rois ; la non-intervention rend célèbre ; l’abstraction élève au dessus de tout.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
L’accord avec les hommes, c’est la joie humaine [...] ; l’accord avec le ciel, c’est la joie céleste, le bonheur suprême.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Ô mon Maître ! [...] Toi qui détruis sans être méchant ! Toi qui édifies sans être bon ! Toi qui fus avant les temps, et qui n’es pas vieux !
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Pour toute solution, [les anciens] s’adressaient à la racine, à l’origine, au Principe qui les contient toutes ; et c’est cette vue de haut, qui faisait la supériorité de leur gouvernement.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Cessez de vouloir introduire par force vos vertus artificielles et contraires à la nature.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Je me suis défait de tout désir d’être appelé savant [...]. Que ce qu’ils disent soit vrai ou faux, laisser dire les hommes, c’est s’épargner l’ennui de leur répondre.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Quand il gouverne, le sur-homme ne s’embarrasse pas dans les détails [...]. Il ne s’occupe que du manche [...], et se garde d’entrer en contact avec les affaires. De haut son coup d’œil domine tout.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Les livres ne sont que des assemblages de mots. Les mots rendent des idées. Or les idées vraies dérivent d’un principe non sensible, et ne peuvent guère mieux être exprimées en paroles que lui.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Ceux qui savent la nature n’essaient pas de l’exprimer en paroles ; et ceux qui l’essaient montrent par là qu’ils ne savent pas.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Quand je fabrique une roue, [...] si j’y vais, je ne sais pas comment, le résultat sera conforme à mon idéal [...]. C’est un truc qui ne peut s’exprimer.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Je n’ai pas pu l’apprendre à mon fils, et que, à soixante-dix ans, pour avoir une bonne roue, il faut encore que je la fasse moi-même.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Les Sages défunts [...] ont-ils pu déposer, dans leurs écrits, leur truc, leur génie [...]? Sinon, les livres que vous lisez ne sont [...] que le détritus des anciens.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Y aurait-il une manière d’enseigner sans paroles, un procédé impalpable de former les cœurs ?
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
La vie et la mort lui étant également indifférentes, l’effondrement de l’univers ne lui causerait aucune émotion.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Il laisse évoluer tous les êtres selon leurs destinées, et se tient, lui, au centre immobile de toutes les destinées.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Il y a deux manières d’envisager les êtres ; ou comme des entités distinctes, ou comme étant tous un dans le grand tout.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
La fixité mentale attire ceux qui cherchent la sagesse, comme l’eau immobile attire ceux qui désirent se mirer. Personne ne va se mirer dans l’eau courante.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
C’est l’immuabilité qui caractérise le Sage au milieu de la foule.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
[L'esprit du Sage est] supérieur au ciel, à la terre, à tous les êtres, habite dans un corps auquel il ne tient pas, [...] et connaît tout par connaissance globale dans son unité immobile.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
À un miroir parfaitement net, la poussière n’adhère pas ; si elle adhère, c’est que le miroir est humide ou gras.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Le ciel et la terre se prodiguent à tous les êtres, quels qu’ils soient, sans distinction. Je croyais que vous leur ressembliez.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Le sur-homme considère les préoccupations comme des menottes et des entraves.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Pourquoi [...] n'avez-vous pas profité de votre entrevue avec lui, pour lui dire sans ambages, que la vie et la mort sont une seule et même chose ; qu’il n’y a aucune distinction entre oui et non ?
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Dans le corps de T’ouo le laid, habitait une vertu latente parfaite. C’est cette vertu qui attirait à lui, malgré la forme répugnante de son corps.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
La mort et la vie, [...] le succès et l’insuccès, la pauvreté et la richesse [...] voilà les vicissitudes alternantes dont est fait le destin. Il faut négliger ces choses ; ne pas les laisser pénétrer dans le palais de l’esprit.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Se tenant dans son champ de la science globale, le Sage méprise la connaissance des détails, toute convention, toute affection, tout art.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Infiniment petit est ce par quoi il est encore un homme ; infiniment grand est ce par quoi il est un avec le ciel.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Radoteur [...] qui manges sans labourer, et qui t’habilles sans filer. Toi qui prétends qu’il suffit que tu entrouvres les lèvres [...] pour que la distinction entre le bien et le mal soit établie.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Avais-je besoin de toi pour m’apprendre que le corps que mes parents m’ont donné est bien fait ? Crois-tu que tes compliments me touchent, moi qui sais que tu me dénigreras ailleurs plus que tu ne m’as flatté ici ?
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Le pouvoir ne dure pas, et le bonheur ne consiste pas, comme [...] les politiciens voudraient le faire croire, dans cette chose là.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Ils cultivaient assez pour manger, et filaient assez pour s’habiller. Personne ne faisait de tort à autrui. Ce fut là l’âge, où tout suivit son cours naturel, en perfection.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Considérés de près, [les grands hommes] furent des hommes que l’amour de leurs intérêts fit agir contre leur conscience et contre la nature ; des hommes dont tous les actes sont dignes du plus profond mépris.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Une existence n’est, dans la suite des siècles, que le bond du cheval qui saute un fossé. Quiconque ne satisfait pas durant ce temps tous les penchants de sa nature, n’entend rien à ce qu’est en réalité l’humanité.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Ceux qui ont volé peu, sont enfermés dans les prisons. Ceux qui ont volé beaucoup, sont assis sur les trônes.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Sage est celui qui considère le oui et le non, du centre de la circonférence, et qui laisse la roue tourner. [...] Sage est celui qui agit quand les circonstances sont favorables, qui cesse d’agir quand il en est temps.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Toute poursuite d’un idéal est funeste. [...] Toute position extrême devient fausse, toute obstination exagérée ruine. La sagesse consiste à se tenir au centre, neutre et indifférent.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Je n’ai envie, ni de réputation, ni de fortune, parce que ces choses ne donnent pas le bonheur.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Le Sage ne prend pour lui que strictement ce qu’il lui faut, et laisse le reste aux autres. Il ne se remue pas, il ne lutte pas. Toute agitation, toute compétition, est signe de passion morbide.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Avec ses oreilles pleines de musique et sa bouche remplie de mets, le parvenu n’est pas heureux. Le souci de soutenir sa position en fait comme une bête de somme qui gravit sans cesse la même pente.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Sa vie se passera à monter la garde autour de ces amas inutiles, dans les soucis, dans la crainte. [...] N’est-ce pas là une vraie misère ? Et ceux qui la souffrent ne la sentent pas.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
Bien fou est celui qui se fatigue l’esprit et qui use son corps, pour aboutir à pareille fin.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi
J'ai tiré la moustache du tigre, et ai bien de la chance d’avoir échappé à ses dents.
IVe siècle av. J.-C.
Source: L'Œuvre de Zhuangzi